Notre classement des meilleurs prospects pour la draft 2019, la grille de lecture est simple : si la draft NBA 2019 devait avoir lieu aujourd'hui, dans quel ordre classeriez-vous les joueurs étant éligible à cette draft ? Question à laquelle Antoine, Benoit et moi-même (Alex) répondont en établissant un classement personnel, celui qui apparaît ci-dessous étant donc la synthèse des trois classements, le "consensus".

Évidemment chacun a ses propres critères, mais dans l'ensemble c'est l'évaluation du potentiel qui prime - le "plafond" et la probabilité que ce joueur l'atteigne - plutôt que celui du niveau actuel - le "plancher" et ce que le prospect pourrait être capable de faire dès aujourd'hui en NBA. À propos de certains candidats, notamment les internationaux, nous manquons parfois de visionnage et c'est pour ça que certains noms (Bazley, Bowen), puvent être omis de la liste. Dans l'ensemble et pour contextualiser il est nécessaire de préciser que ce big board est abominablement difficile à trancher. Alors qu'en 2018 une classe de prospects à haut potentiel émargeait, la cuvée 2019, à l'exception d'un numéro 1 consensuel (et d'un numéro 2, encore que...) manque d'évidences. Ne prenez pas ce classement pour prédiction, il a valeur d'information et tend à être complété par nos excellents podcats. À titre de comparaison, voici le lien vers nos premiers rankings qui datent d'il y a un mois.

Note : à chaque fois le "worst ranking" du joueur est indiqué, il s'agit du pire des classements donné au joueur par l'un de nous trois

 

#1 Zion Williamson (Duke) / Worst ranking : 1

Surnommé très officiellement "le transpalette de Caroline du Nord, Zion est un numéro un consensuel tant il domine. Il pourrait bien à la fois posséder le plus haut plancher ET le plus haut plafond de cette cuvée 2019, ce qui en fait un prospect générationnel. Sa production statistique impressionnante va tout droit vers une des (la ?) saisons freshmen les plus aboutis de l'histoire de la NCAA. Les chiffres, l'impression visuelle, le côté exceptionnel de son physique, tout cela est renforcé par une attitude mature, un amour évident du jeu et une envie de vaincre permanente. Sauf blessure gravissime, le décideur qui ne choisira pas Zion Williamson avec le premier choix de la draft pourra être mis an ban immédiatement. Le seul débat qui persiste est celui de son impact immédiat dans la NBA, sera-t-il capable d'être le leader d'une franchise en reconstruction ? Pour le reste, Zion est sur le trône de notre Big Board et le restera.

#2 R.J. Barrett (Duke) / Worst ranking : 2

Rowan Alexander Barrett Jr, même si nous l'avons tous classé deuxième, ne rassure que difficilement même si des progrès notables ont été aperçus ces dernières semaines (plus de stabilité au shoot, un peu plus d'altruisme même s'il en manque encore). Son potentiel ne fait aucun doute, malgré un premier pas moyennement rapide ses longs appuis, sa force et sa capacité de jouer au contact en font un attaquant au plafond élevé, surtout si son shoot devient une arme. Ses longs segments, sa combativité et ses instincts permettent d'envisager un potentiel défensif plus élevé que la moyenne NBA. Néanmoins il parait de plus en plus évident qu'il n'a pas l'attirail d'une première option et son manque d'altruisme parfois flagrant, sa vision encore limitée, permettent de douter de sa capacité à devenir un second couteau dans une équipe qui gagne. On aimerait le voir créer davantage et mieux via le pick'n roll. On aimerait aussi que son shoot en sortie de dribble devienne un atout. Mais Rowan reste un tueur, compétiteur, ce qui laisse envisager une capacité de travail énorme. Donc numéro 2.

#3 Ja Morant (Murray State) / Worst ranking : 5

La hype Ja Morant a fini par s'emparer des analystes draft et il faut dire que nous y avons succombé avec plaisir. Temetrius Morant est l'arrière le plus athlétique de cette draft, ce qui quasiment de facto le propulse dans le top 10. Long, fluide, rapide, il possède une capacité de changement de rythme et de direction exceptionnelle, ce qui lui permet de se créer de l'espace, de se rendre au cercle à volonté. Autre qualité indéniable, sa technique de passe et sa vision supérieure à la moyenne : par séquence il peut disséquer les défenses adverses et s'en amuser, même lorsqu'elle sont Néanmoins, le meneur de Murray State, s'il empile les lignes de stats impressionnantes, a plusieurs points d'interrogations dans son rapport d'évaluation. D'abord, il est fainéant, naïf et manque de QI en défense. Soit il connait la bonne action (rotation, aide, orientation des appuis) à faire mais ne fait pas l'effort, soit il ne l'anticipe même pas : dans les deux cas ce n'est pas une bonne nouvelle. Ensuite, il perd beaucoup de ballons et ses séquences de dominance offensive s'enchaînent généralement avec d'autres minutes poussives. Enfin, s'il a réglé la mire aux lancers-francs et amélioré sa gestuelle, ce qui permet d'être optimiste, son shoot n'est pas encore fiable, loin de là. Or, sans la menace d'un shoot, combien de meneurs ont réussi à s'imposer comme des plus-values en NBA ? Très peu.

#4 Romeo Langford (Indiana) / Worst ranking : 5

Il est assez aisé de "tomber en amour" avec Romeo. Le jeune prospect d'Indiana n'arrive pas à faire gagner son équipe, ou très rarement, mais il continue d'être un prospect les plus "sûrs" de la cuvée 2019. Il ne paraît pas "athlétique" avec un premier pas quelconque, pourtant Langford est dans 90e percentile en isolation, ce qui signifie que 90% des joueurs sont moins efficaces que lui sur ces phases là. Finir près du cercle ? 92e percentile. Pas mal pour un prospect qui ne serait pas assez rapide. Ce qui plaît surtout chez Langford, c'est son évolution à petits pas vers un rôle de combo guard. Il est dans le 91e percentile lorsqu'il s'agit de jouer un pick'n roll, mais aussi dans le 97e percentile dans le jeu sans ballon. Bref, Langofrd divise car il ne paraît pas assez équipé athlétiquement pour la NBA, mais tout le reste laisse à penser qu'il saura trouver le chemin du panier. En défense il a montré d'intéressants progrès et paraît sur certaines séquences en avance par rapport à d'autres athlètes de son âge. Surtout, il est grand, costaud pour sa position et pourrait à terme switcher sur des ailiers.

#5 Cam Reddish (Duke) / Worst ranking : 8

L'inconstance de Cam Reddish nous avait été prophétisée dès le premier podcast de la saison par l'excellent Pascal Giberné. "Voilà un joueur qui parfois disparaît", nous avait-il dit, embêtant dans un sport qui se joue à cinq. Seulement voilà, Cam est grand, long, rapide, très léger sur ses pieds, bref il ne lui manque que la force physique de résister au contact pour débloquer son jeu des deux côtés du terrain. Car Reddish possède ce que quasiment aucun autre prospect ne possède dans son arsenal : un shoot rapide et précis qu'il est facile de se voir transposer en NBA. Seulement avec un mental fluctuant il n'est pas farfelu d'imaginer que Reddish ne devienne jamais "dur" et donc jamais vraiment efficace. S'il franchit le pas, son potentiel est probablement le deuxième plus élevé de la cuvée 2019. Plus que pour n'importe qui d'autre, l'environnement dans lequel il passera ses premières années en NBA sera déterminant.

#6 Nassir Little (North Carolina) / Worst ranking : 10

La surprise de ce Big Board vient peut-être du classement de Nassir. Toujours bloqué dans son rôle de 6/7e homme à North Carolina, sa production évolue très peu. Simplement le manque d'évidences de cette draft nous poussent à le classer très haut, car Nassir Little c'est avant tout un profil parfait pour la NBA actuelle. Des mensurations suffisantes (1m98, 99kg), une envergure énorme (pas de mesures officielles, mais ça se voit), et une diversité de shoot qui si elle n'a pas encore été démontrée cette année, existe bien et ressortent dans les vidéos de ses années high school. Reste une interrogation majeure : peut-il réellement faire une différence face à des ailiers de calibre NBA ? Il évolue en tant que poste 4 small ball à UNC et les seules fois où il a su créer une différence grâce à son premier pas, il l'a fait face à des grands joueurs peu mobiles. S'il ne fait pas de différences par le dribble, il deviendra nécessairement un joueur de complément, pas forcément le genre de joueurs à drafter dans un top 5 habituellement.

#7 Darius Garland (ex-Vanderbilt) / Worst ranking : 10

Garland pourrait être choisi dans le top 5 s'il mesurait ne serait-ce que 5 centimètres de plus, mais Darius plafonne à 1,88m, ce qui en soit n'est pas minuscule, mais sa carrure est loin d'être imposante et lui promet un avenir de défenseur au mieux moyen en NBA (Il mesure 3cm de moins que Stephen Curry). Voilà pour le négatif, mais les promesses se trouvent de l'autre côté du terrain. Garland est un attaquant capable de shooter en sortie de dribble, en sortie d'écran, en catch and shoot. Il possède probablement le meilleur handle de la cuvée, ce qui lui permet, même sans avoir les qualités de décélération et d'accélération de Morant, de se créer de l'espace et de pénétrer dans la raquette. Il n'a pas montré de régularité (n'a joué que 4 matchs avant de se blesser) en ce qui concerne la création pour les autres mais les "flashs" sont extrêmement prometteurs. Nous voilà devant un prospect qui présente un risque mais qui pourrait avoir le potentiel d'un très bon titulaire en NBA, voire plus.

#8 Keldon Johnson (Kentucky) / Worst ranking : 15

Comme nous l'avons expliqué dans un récent podcast, le GM qui draftera Keldon Johnson ne devra pas s'attendre à sléectionner une star, mais plutôt un role player durable, peut-être titulaire d'une bonne équipe si son développement en tant que passeur continue et qu'il défend bien avec régularité. La fondation au shoot et dans la rigueur des choix est présente, il reste dans l'ensemble très stable dans une équipe de Kentucky qui ne lui donne pas énormément de ballons. Peu de mauvais choix, une défense par séquence très intéressante, en 2019 ça suffit pour être potentiellement drafté dans le top 10. Avec le même bagage technique et mental mais 6 centimètres de plus il pourrait être vu comme un prospect à haut plafond. Il est probable qu'il sera drafté par une équipe à la recherche d'un joueur stable et sûr, pas d'une franchise qui tente le home-run.

#9 Bol Bol (ex-Oregon) / Worst ranking : 12

Impossible pour nous trois de sortir Bol Bol de la lottery, car le potentiel, déjà évoqué lors du premier big board, est énorme. Seulement l'immense mettra du temps à s'imposer en NBA, s'il y arrive tout court, du fait d'un physique qui interpelle. Beaucoup trop fin sur le bas du corps, sa mobilité paraît parfois extrêmement limité et sa force l'est incontestablement. Mauvais rebondeur par rapport à son immense taille, il est trop frêle pour enfoncer qui que ce soit au poste. Mais ces longs bras et ce toucher jamais vu ou presque (50% à trois points avant sa blessure) pour un joueur de cette taille (2m21) en font un phénomène unique. Il est difficile d'appréhender l'équation risque/récompense avec Bol, sans connaître sa psychologie encore très finement si les détails de son dossier médical il paraît impossible de pronostiquer si oui ou non il deviendra le joueur qu'il pourrait être : un all-NBAers.

#10 Jaxson Hayes (Texas) / Worst ranking : 13

Il est l'énorme révélation de la saison et possède un physique hors norme. À 2m11, Hayes possède quasiment la fluidité d'un arrière dans la course, est léger sur ses pieds, et sait exploiter ces immenses lianes lui servant de bras. À Texas il sait rester dans un rôle simple de "rim-runner" efficace autour du panier et contrôlant la peinture, un profil pas si compliqué que ça à trouver dans le paysage basket et donc de moindre valeur qu'un ailier polyvalent ou qu'un arrière se créant son propre tir. Cependant, Hayes a montré par la coordination de ses gestes, par sa vitesse de déplacement qu'il avait les outils pour devenir un excellent défenseur en NBA. Il en est loin au niveau de la compréhension, mais il progresse de match en match avec soif (d'idéal) d'apprendre. Offensivement, il a déjà montré qu'il était capable de lectures de jeu simples et rapides lorsqu'il reçoit la balle sur le "roll" et qu'une aide se dirige vers lui. Il possède également de bonnes mains avec un encourageant 73% aux lancers-francs. Après Jarrett Allen, Jaxson Hayes a les outils pour être le prochain pivot venu de l'université de Texas à s'imposer dans le paysage NBA.

#11 à 15 (worst ranking entre parenthèses)

De'Andre Hunter (12) / Jarrett Culver (19) / Kevin Porter Jr (13) / Nickeil Alexander-Walker (16) / Sekou Doumbouya (17)

De'Andre Hunter joue exactement comme Tony Bennett le désire, à Virginia. C'est à la fois une superbe qualité en ce qui concerne la fiabilité défensive, la prise de décision rapide et un témoignage de sa "coachabilité". C'est aussi frustrant car il est compliqué de juger les instincts du garçon, savoir s'il peut devenir plus qu'un très bon rouage d'un excellente défense. Effectivement on peut l'imaginer défendre sur plusieurs positions, mais pourra-t-il vraiment switcher dans un jeu NBA plus espacé et avec des défenses bien différentes que cellequ'il pratique à UVA ? Offensivement c'est efficace, mais sans gros progrès (notamment au shoot, cf. le tir contré par Zion récemment) ce qui ne laisse pas présager plus q'un role player pour le moment.

Jarrett Culver est encensé par une partie de draft Twitter, mais nous n'en faisons pas partie. Il se place dans la lottery grâce à sa taille et à sa progression. Il a su prendre un rôle important de première menace offensive à Texas Tech et son shoot est en amélioration nette. Mais il devra acquérir un handle et plus haute qualité afin de ses rendre plus facilement au cercle et de devenir un joueur efficace. En défense, il devra s'adapter (la défense de Texas Tech est très particulière), mais il a les outils pour réussir en NBA.

Kevin Porter Jr. serait facilement dans le top 10, voire le top 5, s'il n'avait pas d'évidents problèmes relationnels avec son coach. Un joueur NCAA difficile à gérer est rarement présage d'un belle carrière chez les pros. KPJ a pourtant l'explosivité, le physique (taille et envergure), le handle et le shoot pour être potentiellement un des seuls de la classe à bien défendre ET bien attaquer. Cela reste un hypothèse lointainte. Prospect high-risk / high-reward.

Nickeil Alexander-Walker (Virginia Tech) s'avance comme la version du pauvre de Kevin Porter, au niveau potentiel. Moins costaud donc moins capable de switcher, moins vif sur le un-contre-un, moins créateur d'espaces, il a paradoxalement montré beaucoup plus que le joueur de USC. Il sera très probablement, vu l'historique des joueurs ayant des stats comparables au tir, un bon shooteur en NBA (meilleur que la moyenne au minimum). En défense, il a montré qu'il pouvait avoir le jeu de jambes pour tenir des "petits" meneurs vifs, comme Ky Bowman, de Boston College. Avec sa taille (1m96) il peut aussi défendre des arrières et pourrait - au conditionnel - même tenir so nrang face à des ailiers. Un role player a minima, le plafond peu élevé et les performances en dents de scie ces derniers matchs le laissent en queue de lottery.

Enfin, Sekou Doumbouya est un profil extrêmement recherché en NBA, le grand ailier polyvalent aussi bien en attaque qu'en défense (cf. le "prix" payé par Philadelphie pour s'offrir Tobias Harris (un poil plus petit mais plus trappu que Sekou). Nous avons déjà évoqué en longueur son potentiel, sa saison bonne sans être excellente, coupée par une blessure, ne lui permet pas de monter dans ce Big Board mais ne le fera pas descendre non plus beaucoup plus bas.

#16 à 20 

Brandon Clarke (22) / Rui Hachimura (30) / P.J. Washington (26) / Grant Williams (30) / Shamorie Ponds (29)

On entre ici dans une zone plus nébuleuse, preuve en est chacun des prospects a été classé bien plus bas que sa position par un de nous trois, le consensus n'existe quasiment plus  ce niveau là. Au-delà du consensus, il y a les chiffres. Intéressons nous au BPM (Box Plus-Minus), un outil qui utilise la boxscore et les performances de l'équipe lorsqu'un joueur est en jeu pour calculer sa performance, mise en relief par rapport à la moyenne de la ligue.

Depuis la création du BPM en 92-93, les meilleures saisons ont été réalisées par Anthony Davis (+18,67), Karl-Anthony Towns (+17,3) et Victor Oladipo (+16,97). S'il n'est pas infaillible, le BPM donne au moins une idée de la qualité et de l'impact d'un joueur. Zion Williamson est en route pour le meilleur BPM de l'histoire de très loin avec 21,6. Plus surprenant, c'est un autre joueur de cette cuvée qui est en passe de réaliser la 2e meilleure saison au BPM de l'histoire : Brandon Clarke (Gonzaga). Il est l'homme à tout faire de cette équipe, peut-être un des phénomènes physiques les plus aboutis de cette classe. Il est plus vieux que tout le monde (23 ans cette année) mais n'a cessé de progresser chaque saison. Il roule sur la concurrence, même dans les matchs plus relevés, grâce à ses capacités athlétiques exceptionnelles. À 2m03, il est sans doute capable de défendre 3 voire 4 positions en NBA. Son shoot reste tremblant mais la mécanique progresse chaque année. Le handle est en construction, la vision du jeu prometteuse, bref un véritable profil de Jordan Bell pourrait se profiler en plus fluide loin des arceaux. Ne montera pas beacoup plus haut du fait de son âge et de son shoot, mais c'est une bête.

Son coéquipier Rui Hachimura semble se complaire dans un jeu à mi-distance compliqué pour briller à haut niveau. Un dribble, stop-tir à 5 mètres, c'est une spécialité pas très efficace. S'il arrive à la pousser jusqu'à trois points son potentiel prendra une différente tournure du fait de sa taille et son gabarit (2,03 et 104kg). Pas un athlète  de folie, mais un QI exceptionnel, peut-être le meilleur joueur japonais de tous les temps, ce qui n'est pas grand chose mais pas totalement rien non plus.

P.J. Washigton (Kentucky) a l'air d'un pick top 10 lorsqu'il met de l'intensité et de l'application dans son jeu. S'il mêlait cela à de la régularité il serait certainement projeté plus haut. Mais il ne le fait pas, est petit pour son poste (il joue poste 4 mais ne mesure que 2,03 ce qui semble limiter son potentiel, pourtant très complet avec un driblle et une qualité de passe rare chez un joueur de cette taille. Trappu et ultra solide, c'est aussi le cas de Grant Williams (Tennessee), golgoth aux pieds de velours, buste épais, capable probablement d'amener son shoot derrière la ligne à trois points. Le leader de l'équipe d'Yves Pons a un gros défaut, celui de commettre beaucoup de fautes, ce qui n'est jamais très bon signe. Il est dans sa troisième année NCAA mais reste jeune (il aura 21 ans en novembre). Grant Williams a montré des capacités défensives, de passe, et de toucher sur son tir qui pourraient l'amener à se tailler un rôle dans la ligue. En défense il est comparable à Semi Ojeleye, dont il a exactement les mêmes dimensions physiques. S'il parvient à devenir davantage que le joueur de Boston offensivement, une carrière s'ouvre à lui.

Enfin terminons par l'excellent Shamorie Ponds (St John's). Il était déjà un scoreur prolifique lors de ses deux premières années : il est devenu un véritable playmaker avec un nombre de passes décisives en hausse, un nombre de balles perdues en baisse et surtout un shoot retrouvé. Il shoote à plus de 80% aux lancers-francs en carrière. Cette année il prend des tirs difficiles en sortie de dribble à trois points, mais il reste très efficace au niveau du cercle avec un toucher de balle certifié qualité (80/132, 60% sur la saison). Son défaut majeur est d'être petit, mais Shamorie parait long, et anticipe bien en défense, ses mains très actives lui permettent d'enregistrer une moyenne de 3 interceptions / 40 minutes. Il pourrait, bien devenir un solide back-up dans la ligue, titulaire dans certaines équipes, "à la" Jalen Brunson du côté de Dallas.

Best of the rest

Ils font aussi partie du top 40 dans chacuns de nos rankings. Daniel Gafford, par exemple, est l'archétype du pivot remplaçant. Il court bien, il défend correctement, il protège le cercle, il dunke des alleys-oops. Le Français Jaylen Hoard (Wake Forrest) qui se cherche encore mais sort parfois de belles performances, est là également, tout comme un autre européen, qui lui est resté en Europe, Luka Samanic. Deux gros défenseurs sont là aussi, l'un sur les lignes arrières (Luguentz Dort, Arizona State), l'autre partout tant il est fort (Charles Matthews, Michigan). Enfin, le potentiel de Simisola Shittu (Vanderbilt) nous force à ne pas le pousser trop bas vers le classement malgré une saison irrégulière offensivement et médiocre défensivement.

Enfin il existe des joueurs que seuls deux d'entre nous ont classé, mais dans le top 30 ce qui leur vaut une ligne au moins. Talen Horton-Tucker (Iowa State) est l'un d'eux. Il peut-être considéré comme un mini Zion, moins explosif. À un mètre 93 et 104 kg, il est tout de même très rapide sur le premier pas, il bouge comme une danseuse, il sait créer pour les autres et commence à le faire pour lui. En défense il switche jusqu'à des small-ball 4. Joueur atypique à surveiller. Coby White, meneur électrique de North Carolina, grand pour son poste et capable de se créer de l'espace, est un joueur à fort upside. Enfin Kezie Okpala (Stanford), poste 3 longiline prototype du potentiel ailier switchable est de plus en plus intrigant du fait de ses progrès au tir.

 

À tout bientôt pour plus de podcasts de qualité.

Bisous