Passé de la presque anonyme Wayne High School à la prestigieuse IMG Academy au lycée, à son arrivée sur la pointe des pieds au sein des Badgers de Wisconsin pour en repartir en tant que légende de l’université, D’Mitrik Trice a tout vu et tout connu du cursus du basketteur US. Cette saison, direction et découverte de l'Europe, et plus particulièrement de la France pour lui, à Fos-sur-mer

 

Le combo-guard des Badgers a connu une saison de red-shirt senior en dents de scie, comme son équipe. Tout juste auréolés du titre de champion de la Big Ten en 2020, ces derniers sont restés dans l’incapacité de rééditer pareille performance la saison dernière (10-10 en matchs de conférence, et une presque décevante 6ème place dans la très relevée Big Ten) et sortis par le futur champion Baylor au 2nd tour de la March Madness. A l’image des Badgers, Trice a enchaîné performances explosives (29 points à Michigan State et contre Illinois durant l'hiver ou encore ses 21 points au 1er tour de la March Madness contre North Carolina) et gros passages à vide aux shoots. Une dernière saison conclut avec 13.9 points 3.4 rebonds et 4.0 assists (37.3 3P% mais seulement 41.0 FG%) en 33.3 minutes.

Projeté fin de 2nd tour au mieux, ce combo a pour lui d’être un solide shooteur - 38,1% en carrière (soit 143 matches) avec une mécanique de shoot très dynamique et un gros volume avec près de 6 tentatives par match l’an passé - un leader, un bon playmaker et un meneur relativement athlétique. Il n’a toutefois pas réussi à rassurer les scouts NBA sur ses principaux défauts pour faire son entrée dans la grande ligue dès cet été. En effet, des incertitudes subsistent quant à sa capacité à défendre, en partie du fait d’être undersized, (sous-dimensionné) sur des guards grands et athlétiques (comme ils sont légions en NBA) et son inconstance aux shoots. La bascule s’est peut-être également faite sur son âge (25 ans) et un upside (potentiel) pas si évident à date.

Après une Summer League plutôt convaincante avec les Bucks (invité au camp d'entraînement des tout nouveaux champions NBA), Trice a privilégié un premier contrat professionnel garanti en Europe. Peut-être convaincu par l’expérience de son frère Travis à la SIG, direction la France pour D’Mitrik, et plus précisément Fos-sur-Mer. L’équipe, entraînée par Rémi Giuitta et tout juste auréolée du titre de champion de France de Pro B, arrive sur la pointe des pieds dans l’élite avec un objectif : se maintenir. La majeure partie de l’effectif ayant été conservée, Trice arrive au sein d’un groupe se connaissant bien (chose rare aujourd'hui) et surfant sur la dynamique de la saison passée. Nouveau pays, nouveau championnat et niveau style de jeu à appréhender pour l’ancien Badgers. Pas besoin d’énumérer les différences entre le championnat universitaire et le basket européen, et plus particulièrement le championnat français, pour comprendre qu’un temps d'acclimatation et d’adaptation au jeu européen lui sera plus que nécessaire. Comme évoqué plusieurs fois dans la presse, son coach en est bien conscient et fera en sorte de le mettre dans les meilleures conditions pour cette première expérience européenne.

Ses trois premiers matches avec Fos en attestent. Un bilan collectif d’une victoire pour deux défaites. Propulsé dans le cinq de départ dès son premier match, en l’absence de Jamar Diggs, le meneur titulaire des Byers, D’Mitrik Trice, comme l’ensemble de ses coéquipiers, a semblé perdu face à Scottie Reynolds (meneur référencé Betclic Elite) et toute l’équipe de Châlons-Reims (défaite de 30 pions à domicile). En rotation de Jamar Diggs à la mène - bien plus expérimenté (10 saisons professionnelles à son actif entre Chypre, la Lituanie ou 4 saisons de Pro B, et déjà au club la saison dernière) - sur les deux derniers matches, il évolue au poste de meneur avec la 2nd unit en début de second quart-temps (avec Edouard Choquet à l’arrière) et partage la mène par séquences avec Diggs et le scoreur Kevin McClain décalé à l’aile pour l'occasion (souvent en fin de première mi-temps et début de seconde). Les cannes sont toujours là mais le shoot est resté dans le Wisconsin (26.4 FG% & 20.1 3P%). On sent la maturité du joueur, et son aptitude à évoluer en Europe ne fait que peu de doutes. Contre Orléans, rien ne rentre mais Trice apporte et compense par sa capacité à lire le jeu (cf. sa passe à terre après un screen&roll du jeune et prometteur Alan Dokossi), à naviguer à travers les écrans ou son aptitude à défendre les deux positions de guards (le style de défense de Fos, changement sur chaque écran, l’a amené à défendre sur Chris Warren - un des meilleurs guards du championnat - et Marcus Paige - ex-UNC).

Un shoot qu'on espère le voir retrouver lors du prochain match contre les snipers de Nanterre, et un nouvel affrontement contre un ancien guard NCAA, Nick Johnson. Et peut-être l'occasion d'enfin tenir son match référence en Betclic Elite.