Car la NBA est de plus en plus internationale, et que les joueurs non-américains toujours plus nombreux sur les parquets, il est l'heure de s'intéresser aux nouveaux prospects internationaux pour cette Draft 2026. Même si les joueurs les plus prometteurs restent états-uniens cette année, les quatre coins du monde regorgent de talents. D'autant que cette année plus que jamais, la NCAA a attiré énormément d'internationaux dans ses filets, grâce notamment aux NIL. Des renforts pour ces programmes universitaires qui suscitent beaucoup de débats, mais qui améliorent incontestablement l'attractivité et le niveau global de ce championnat. D'autres garçons ont également préféré rester sur leur continent ou tenté des championnats plus exotiques mais très en vogue.

ATTENTION : Cette liste ne comprend pas les nombreux internationaux qui jouaient en NCAA avant cette saison.

 

Ils arrivent en NCAA :

 

1. Hannes Steinbach – Allemagne – 2m11/113kg – Pivot – 19.6 ans.

Lorsque l'on repense à la coupe du monde U19 de cet été, Hannes Steinbach est un des premiers noms qui nous revient en tête. Archi dominant tout du long de la compétition, il a emmené l'Allemagne jusqu'en finale en posant des énormes doubles-doubles (19/19 contre la Slovénie, 23/19 contre la Serbie, ou encore 16/16 contre l'Australie, dont 7 offensifs), mais ils seront sèchement battus par les USA. Cela ne l'a pas empêché de finir dans le cinq majeur du tournoi, et il aurait été élu MVP si la Mannschaft l'avait emporté. Aujourd'hui l'allemand a décidé de quitter la Pro B en Allemagne, et de rejoindre la NCAA pour la fac de Washington. Dans cette cuvée, Hannes est peut-être le meilleur rebondeur que l'on peut trouver. Véritable machine dans cet aspect du jeu, il accumule les rebonds offensifs, les secondes chances pour son équipe, et finira aisément la saison en double-double de moyenne. A coté de ça, les fondamentaux sont solides, et les indicateurs/toucher sont positifs lorsque l'on projette le tir même si le chemin est encore long. Déjà projeté au premier tour de la Draft, Steinbach a de grandes chances d'être l'un des premiers non-américain appelés sur l'estrade.

 

2. Neoklis Avdalas – Grèce – 2m03/98kg – Ailier – 19.8 ans.

Avdalas a fait le buzz il y a quelques jours, en réalisant un match incroyable à plusieurs niveaux face à Providence où il termine le match avec 33 points, 5 rebonds et 5 passes, et la win, en étant à 13/23 au tir. Certaines comparaisons douteuses ont vite émergé sur le grec, mais s'il est ridicule de s'emballer sur une unique prestation et que derrière ce match les autres performances ont été plus discrètes, Neoklis n'en est pas moins un prospect réel. Sous l'oeil des observateurs depuis plusieurs années sur la scène internationale, avec l'équipe nationale particulièrement, il aurait pu se présenter à la Draft l'année dernière apres une saison intéressante dans le championnat grec à Peristeri (il a d'ailleurs participé au NBA Combine). Finalement, l'appel de la NCAA a été trop fort et c'est du coté de Virginia Tech (dans la conférence de Duke, North Carolina et autres...) qu'il a fait son choix. Le grec est un joueur athlétique et élégant capable de faire beaucoup de choses des deux cotés du terrain, et le profil de créateur balle en main pour sa taille est très intriguant. Toutefois son tir a toujours été une question et il sera certainement son swing skill pour sa survie en NBA. Attention aux pièges des highlights.

 

3. Mario Saint-Supéry – Espagne – 1m93/90kg – Meneur – 19.6 ans.

Mario Saint-Supéry est l'un des nouveaux visages de la nouvelle génération espagnole. Étincelant pendant son Euro U18 en 2024 (son deuxième à 17 ans), on l'a même vu faire partie du roster pendant l'EuroBasket compliqué de la Roja cet été, et a carrément eu un vrai rôle. Quelques mois et une désillusion plus tard, le voilà à Gonzaga pour jouer en NCAA sous Mark Few. Concernant son jeu, ne vous fiez pas à son patronyme à la consonance peu hispanique. Car Mario a tout de la grinta et du vice si caractéristique à la sélection espagnole. L'Andalous sait impacter le jeu de bien des manières, mais est le plus à son avantage en tant que vrai meneur gestionnaire où il brille par son dribble, sa vision et sa qualité de passe. Il est aussi très actif quand il n'a pas le ballon dans les mains, et court beaucoup en utilisant sa bonne vitesse. Défensivement, il fait avec ses armes mais on le voit très impliqué sur les premiers matchs universitaires, jamais le dernier pour voler un ballon, surgir en aide ou en prise à deux, et même provoquer du passage en force. Pas le plus "NBA compatible" de la liste, mais l'espagnol est un plaisir à voir jouer.

 

4. Dame Sarr – Italie – 2m03/86kg – Arrière/Ailier – 19.5 ans.

Après plusieurs saisons passées dans la formation barcelonaise, Dame Sarr a fait le grand saut en voyageant outre-atlantique pour jouer sous les couleurs de la fameuse fac de Duke. Il avait même voyagé quelques mois plus tôt pour pouvoir jouer le Nike Hoop Summit, sans avoir pour autant demandé la permission à son club (le FC Barcelone). Toujours est-il que l'italien évolue désormais aux cotés des frères Boozer dans une équipe spécialisée pour envoyer ses joueurs à la Draft. Sarr est un joueur qui a toujours été porté vers l'attaque mais qui sait se rendre utile avec et sans le ballon. On a pu le voir dans un rôle d'arrière scoreur mais également comme un joueur de fin de chaine, capable d'être performant en défense sur le POA grâce a ses outils physiques/athlétique notamment. Avec Duke, il aura/a moins le ballon dans les mains qu'avec les équipes de jeunes d'Italie dans lesquelles il était le fer de lance. Son tir, souvent irrégulier, sera à surveiller mais Dame Sarr ressemble bien à un joueur NBA par son physique, ses qualités athlétiques et son mindset. Encore assez "raw", il ne serait pas étonnant de le voir rester un an de plus chez les Blue Devils ou ailleurs.

 

5. Killyan Toure – France – 1m91/88kg – Arrière – 19.4 ans.

Killyan Touré est un peu la surprise du chef en ce début de saison coté tricolore. L'ancien arrière de l'ASVEL a d'ailleurs été absent des équipes nationales ces dernières années. Après avoir participé au NBA Basketball Without Borders Europe, une compétition assez réputée sur le plan des jeunes prospects, Killyan a choisi d'aller se préparer au basket américain à la Brewster Acamedy avant de se lancer en NCAA (il aura d'ailleurs des récompenses individuelles pour sa défense avec Brewster et au BWB). Et son choix a été payant car un an plus tard, il est titulaire à Iowa State, la fac qu'il a choisi, qui est depuis 2-3 ans maintenant une des meilleures équipes du pays. De plus, il donne la sensation d'être complètement à l'aise sur le terrain, connaissant parfaitement son rôle et ce que lui demande son coach. Le frenchie est un top athlète, extrêmement rapide avec un bon premier pas, mais a aussi une envergure démesurée pour sa taille. Comme précisé un peu plus tôt, ses qualités premières sont défensives et il joue toujours avec beaucoup d'intensité. Offensivement, le tir doit encore être fixé mais il sait attaquer le cercle en utilisant ses qualités de vitesse et son physique. Killyan Touré se positionne aujourd'hui comme l'une des meilleures chances françaises dans cette Draft 2026.

 

Mentions honorables en NCAA : Le sénégalais Mor Massamba Diop se révèle avec Arizona State, le monténégrin David Mirkovic s'est très bien adapté avec Illinois, les allemands Johann Grunloh (Virginia), Eric Reibe (UConn) et Ivan Kharchenkov (Arizona), l'estonien Stefan Vaaks est très intriguant avec Providence, Ruben Dominguez est une vraie gâchette à Texas A&M...

 

Ils ont ignoré la NCAA :

 

6. Karim Lopez – Mexique – 2m06/102kg – Ailier – 18.6 ans.

Karim Lopez est parti s'exiler à l'âge de 17 ans en Océanie pour jouer dans le championnat professionnel australien, comme beaucoup ces dernières années. Et on peut dire que son jeune âge n'a pas été un problème pour obtenir du temps de jeu et avoir déjà sa place de titulaire. En matière de qualités physiques et athlétiques, Lopez coche les cases nécessaires dans une projection NBA. Ses aptitudes athlétiques font parties du haut du panier, et il est très à l'aise en terme de verticalité, ce qui en fait un très bon rebondeur. Avec les New Zealand Breakers (l'équipe pré-draft d'Ousmane Dieng et d'Hugo Besson), le mexicain est utilisé la majeure partie du temps loin du ballon, (rôle dans lequel on le projette), et son tir est en progression. On peut le voir de temps en temps essayer de créer balle en main mais son dribble le limite pour l'instant, et il reste un connecteur très efficace. La NBA semble être la suite logique pour le joueur vu ses atouts, et il y a de (très) bonnes chances que l'on retrouve l'ailier au Barclays Center en juin prochain, aux cotés d'Adam Silver plutot que de Mark Tatum.

 

7. Dash Daniels – Australie – 1m96/90kg – Arrière – 17.9 ans.

Dash est le petit frère de Dyson Daniels qui fait aujourd'hui les beaux jours d'Atlanta. Physiquement, les deux frères sont très similaires même si le cadet est un peu plus petit. Dans le profil de joueur, il est également assez comparable à son grand frère car la force première de Dash est sa défense. Très long et mobile, il offre une bonne polyvalence de ce coté du terrain avec des appuis très rapides et une bonne compréhension. Avec un tir en progression, le profil fait beaucoup penser à Dyson, et l'a projeté très haut assez tôt. Malheureusement, son été avec l'Australie a été très médiocre pendant la coupe du monde U19 où on l'a vu très en difficulté sur le plan offensif, en gros manque de confiance, et de qualités de shotmaking pour aller chercher des points. Aujourd'hui, Dash a décidé de rester au pays et de jouer dans la ligue Australienne. A 17 ans seulement, il joue et est dans la rotation de la meilleur équipe du championnat, ce qui n'est pas rien. Vu son âge et sa cote en baisse, il décidera peut-être d'attendre un an avant de se présenter, mais il reste un joueur à suivre cette saison et ses matchs sont facilement accessibles sur la plateforme rouge.

 

8. Sergio De Larrea – Espagne – 1m98/79kg – Arrière – 20 ans.

Comme Mario Saint-Supery, lui aussi était de la partie pendant l'Euro Basket avec l'Espagne. Mais lui n'a pas céder à la tentation NCAA, et a préféré rester au pays à Valencia, l'équipe dans laquelle il évolue depuis longtemps. Pour autant, Sergio paraît plus compatible à la NBA que Mario, en partie dû à sa polyvalence offensive et sa taille bien qu'un peu plus "vieux". L'espagnol peut jouer meneur, arrière ou même ailier car son tir est l'une de ses armes principales, surtout en ce début de saison où il surchauffe à 52% à 3 points. Mais sa qualité première est certainement la passe, où additionné à une vision au-dessus de la moyenne, il a toujours performé peu importe les contextes. A tout juste vingt ans, Sergio De Larrea a déjà accumulé une expérience que très peu de joueurs de son âge peuvent se vanter d'avoir. Une médaille d'argent en Coupe du Monde U17, une médaille d'or à la Coupe du Monde U19, du temps de jeu significatif en 1ère division espagnole, en EuroLeague, et même à l'Euro Basket donc. Si son tir extérieur continue d'être aussi efficace et qu'il se montre performant en défense loin du ballon (à défaut d'être limité sur le ballon), alors il sera un candidat crédible à la Draft.

 

Mentions honorables à l'international : Le français Adam Atamna est dans la rotation avec l'ASVEL et est dans les radars américains, le géant italien Luigi Suigo est pleins de promesses même si on l'attend en NCAA l'année prochaine, Ognjen Srzentic et Savo Drezgic font partis du meilleur de la formation serbe, Jack Kayil le petit meneur allemand de l'ALBA Berlin, le big man néerlandais Endurance Aiyamenkhue au nom à la fois marrant et imprononçable à Ulm...