Troisième de ce championnat du monde U19, la génération 2000 tricolore revient de Grèce une breloque autours du coup. Récapitulatif des principaux éléments de cette équipe vêtue de bronze, en tout cas les prospects les plus intéressants.

 

Joel Ayayi

Elu dans le 5 majeur du tournoi, Joel Ayayi a porté l’attaque des Bleus durant l’intégralité de ce tournoi. Véritable combo-guard, le pensionnaire de Gonzaga a du assumer l’essentiel de la création offensive, mais aussi le scoring : avec quasiment 21pts de moyenne et 16 tirs tentés par rencontre, les statistiques témoignent de cette Ayayi-dépendance. Placé aux côtés de Karlton Dimanche et Yohann Choupas dans un cinq majeur plutôt petit, il a montré une belle panoplie offensive : à l’aise proche du cercle du fait d’une belle rapidité d’exécution (son poids reste tout de même un problème dans l’absorption des contacts), il a aussi montré de beaux mouvements dans la zone médiane (floater, runner...). Son jeu offensif n’a pas été par moment assez analytique, avec un tiers de ses tirs pris à 3pts pour une réussite de moins de 30%. Il a parfois forcé, comme face au Mali en demi-finale, mais le manque de spacing ne l’a également pas aidé.

Défensivement, son attention et sa lucidité n’étaient pas toujours parfaites, peut-être car il ne s’occupait jamais des meilleurs attaquants adverses en défense homme-à-homme  (plutôt le rôle de Karlton Dimanche, Yohann Choupas ou Babacar Niassé). Son poids est également un problème, il a tendance à se faire écarter par son vis-à-vis dès le premier contact du haut du corps ; il faut tout de même noter qu’Ayayi avait d’énormes responsabilités en attaque et était ciblé par les coaches adverses dans ce « three guard lineup » (Choupas, Dimanche et donc lui-même) pour le faire défendre face à des ailiers plus grands et puissants.

 

Kenny Baptiste

Si je place Kenny Baptiste dans cette petite liste des éléments les plus prometteurs de cette équipe de France, c’est vraiment sur le potentiel physique du joueur du Mans. Ailier à l’envergure de volatile, Baptiste a eu un rôle intéressant en sortie de banc durant la compétition, compétition où il a montré des flashs très intrigants.

Encore très frustre offensivement, il est pour le moment un finisseur et non pas un créateur : assez explosif proche du panier et dans les espaces, il fait l’essentiel de son beurre dans des actions simples et où l’on crée pour lui. Pas à l’aise avec sa main gauche et sur son dribble, il a aussi un shoot en instance de travail et une mécanique lente. Sur le plan défensif, Baptiste possède l’envergure pour embêter pléthore de joueurs et de profils : il peut rester avec des plus petits (quelques possessions face au Mali ou au Canada par exemple) mais aussi bien embêter les plus grands du fait d’une belle détente verticale (Oumar Ballo s’en souvient encore) : sur une moyenne de 19mins durant le tournoi, Baptiste a capté 2.6 rebonds offensifs, volé 1.4 ballons et contré 1 tentative par rencontres.

 

Babacar Niassé

Comme dit précédemment, le 5 titulaire des Bleus ne possédait pas réellement d’ailier polyvalent : même si il est plus petit que les postes 3 classiques, Niassé a du assumer quelque peu ce rôle durant ce tournoi. Face aux équipes possédant de la taille sur les lignes extérieures, Niassé a donc été très important, amenant une belle agressivité sur l’homme et de la pression sur le porteur de balle. Le joueur de Chalon apprécie le duel et faisait ainsi vraiment partie de l’ossature défensive de l’équipe, tout en essayant de peser du mieux possible offensivement.

Son jeu en attaque est assez "analytique" (47% de ses tirs étaient ainsi pris à 3pts) et il est souvent à la conclusion des actions : beaucoup de catch-and-shoot, du déplacement sans ballon et donc un joueur qui touche peu le ballon en attaque. Là où Niassé doit encore progresser, c’est dans ses lectures sur attaque placée et sur sa main gauche (dribble, finition au cercle), des éléments qui pourront encore lui faire passer un cap.

 

Mathis Dossou-Yovo

On peut voir l’importance d’un joueur pleinement quand ce dernier est absent, et pour Dossou-Yovo, le match face à la Serbie illustre cette idée. Blessé à une cheville durant le match précédant, il n’a pas pu tenir sa place face aux Serbes et leur duo Petrusev/Pecarski à l’intérieur : résultat, les deux ont combiné 46pts et 22rbs dans une victoire de la sélection serbe. Le Français n’aurait pas pu arrêter ces deux talents offensifs, mais son profil d’intérieur puissant et combatif n’aurait pas été de trop, notamment pour limiter Petrusev. Pas très mobile et en difficulté dans l’espace, Dossou-Yovo compense par une vraie énergie, ce qui en faisait un joueur important de l’effectif tricolore. Côté offensif, je le trouve intéressant car il tend à maitriser des jeux simples et efficaces : il est utilisé en sortie de pick and roll vers le cercle, en pick-and-pop à mi-distance et même parfois à 3pts (3/8 sur l’ensemble du tournoi).

 

Mais encore...

Yohann Choupas a montré de belles qualités des deux côtés du terrain, mais le manque d’adresse a limité son influence offensive (7/30 à 3pts). Son activité défensive doit cependant être mise en avant, avec un vrai rôle de leader de ce côté du terrain. Karlton Dimanche a lui aussi eu des soucis offensivement, principalement du fait d’un shoot pas fiable (37.9% aux tirs, 1/5 à 3pts et 56% aux lancers-francs sur la compétition), mais le meneur français a toujours de la facilité à défendre plusieurs positions et possède une vraie polyvalence grâce à son physique (à la fois puissant mais aussi assez athlétique). Enfin, Yoan Makoundou a fait une belle rencontre face à la Chine lors des phases de poule, mais le manque de temps de jeu ne permet pas une réelle évaluation.