Avant la lottery de la draft NBA 2020, il est nécessaire de publier notre Big Board final (ou presque). Nous avons chacun (Manu, Alan, Nico, Ben et Alex) classés les joueurs selon leur valeur, les matchs que nous avons vu d'eux. Voici le classement argumenté d'Alexandre Berthaud, séparé en "tiers".

Précision une nouvelle fois, ceci n'est PAS UNE MOCK DRAFT. C'est notre classement des joueurs en fonction du succès qu'on leur prédit, le n°1 du Big Board est le joueur qu'on imagine réussir le plus. Le n°1 d'une mock draft est celui qu'on pronostique être choisi par l'équipe avec le premier choix. Des joueurs classés entre 25 et 30 dans le board pourraient être choisis top 10 le soir de la draft, et inversement, ce n'est pas pour cela qu'on se sera trompé (pour le moment).

Précision bis : les postes indiqués dans les descriptions de joueurs sont, à mon humble opinion, les postes sur lesquels ils auront le plus de valeur offensivement en NBA.

 

TIERS 1

Ceux qui peuvent devenir le joueur le plus important (un des deux plus importants disons), d'une équipe candidate au titre ou à une longue campagne de playoffs. Ceux qui peuvent, et non pas ceux qui vont. Quand on choisit en haut de la draft, on prend des risques car la draft est le seul moment pour changer la marche d'une franchise sans prendre en compte la taille du marché ou la puissance financière. Donc je préfère un joueur "risqué", mais qui peut devenir ma superstar, qu'un mec qui sera certainement un contributeur, mais "juste" un joueur de rotation, une 3e ou 4e option.

°1 : Anthony Edwards (Georgia, poste 2/3)

J’ai beau retourner l’ensemble de ses défauts dans ma tête, il a le plafond le plus élevé offensivement de cette draft, et l’un des plus élevés défensivement aussi. Est-ce que je mettrais ma main à couper qu’il saura “débloquer” son côté compétitif et devenir un All Star ? Non. Mais si j’ai le premier choix, je ne peux miser que sur le meilleur joueur potentiel, alors Edwards : shot making très difficile, se rend au cercle comme il veut, long, mobile et costaud. 

 

N°2 : Isaac Okoro (Auburn, poste 3/4)

Mon tiers 1 consiste à choisir les joueurs qui potentiellement peuvent devenir le meilleur joueur d’une bonne équipe. Pour Edwards, c’est clair, mais j’ai décidé d’ajouter Okoro. Son plafond, c’est Jimmy Butler, peut-être encore meilleur défensivement. Jimmy Butler vaut un tiers 1, même s’il ne sait pas encore shooter, car il fait déjà gagner son équipe.

 

Tiers 2

Ici les joueurs qui ont le “potentiel pour être une 2e/3e option d’une équipe qui gagne". Pas des initiateurs, mais des joueurs à forte valeur. Nous sommes toujours haut dans la draft, donc ces joueurs sont pour la plupart des risques. Plus le potentiel de bust, selon moi, est grand, plus les joueurs sont en bas du tiers.

N°3 : Tyrese Maxey (Kentucky, poste 1/2)

Le meilleur joueur de mon tiers 2. Tous les spécialistes s’accordent à dire que la réussite cette saison ne reflète pas sa qualité de tir. En plus, il a un des meilleurs premiers pas de la draft, va au contact au cercle et en défense, est capable de descendre bas sur ses appuis pour créer de la vitesse latérale ou frontale. S’il descend hors top 7-8, ce sera un nouveau steal sorti de Kentucky.

 

N°4 : Killian Hayes (Ulm, poste 1/2)

J’ai des doutes, mais il a son step back. Des doutes sur sa capacité à créer face à des défenseurs du calibre NBA, des doutes sur son engagement une fois qu’il sera drafté. Will Bynum et Jaka Lakovic ont vanté son éthique de travail dans notre podcast, il a énormément progressé, donc je ne devrais pas douter. Mais Killian sera plus dépendant du contexte qu’un Maxey, Okoro ou Edwards. Donc n°4.

 

N°5 : Kira Lewis (Alabama, poste 1)

Il va vite, il progresse vite, il peut désormais se créer son tir à trois points et prend à chaque match de meilleures décisions avec le ballon. Voilà un meneur d’1m90 que personne n’attend à ce niveau là, mais qui selon moi a toutes les cartes pour briller en NBA, maintenant que son tir est à la hauteur. Il ne sera probablement jamais option n°1, mais son plancher (2 ans en NCAA à seulement 19 ans) fait la différence.

 

N°6 : LaMelo Ball (Illawara, poste 1/2)

Dernier joueur du tiers 2 pour moi. Il n’est pas dans le tiers 1 car je ne lui reconnais pas les qualités physiques ou de tir pour être une première option. Dans le tiers 2, je ne peux décemment pas le placer devant Kira/Killian/Tyrese, du fait de sa réussite au tir catastrophique. Bien sûr, le potentiel est très haut, mais le risque est extrêmement élevé. Il a été très difficile de ne pas le surestimer tant il est plaisant à voir évoluer sur un terrain.

 

Tiers 3

Ici, potentiel “titulaire d’une équipe qui gagne ou va loin en playoffs”. Même chose qu'auparavant, les paris les plus "sûrs" seront classés au début du tiers, avec l'exception de James Wiseman, troisième joueur du tiers, explication à suivre. Ces joueurs sont susceptibles d'avoir de la valeur comme "option 1/2 dans une équipe faible", à un moment donné de leur carrière.

N°7 : Devin Vassell (Florida State, poste 3/4)

Début du tiers 3, c’est-à-dire qu'on donne de plus en plus de valeur à celui qui aura un impact immédiat sur sa franchise. Dans ce groupe, la valeur la plus sûre me semble être Vassell, ailier longiligne mais costaud, superbe défenseur en aide et capable de shooter à trois points grâce à une mécanique difficile à gêner. Même s’il ne devient pas autre chose qu’un 3&D, Vassell aura un rôle en NBA. 

 

N°8 : Deni Avdija (Maccabi Tel-Aviv, poste 3/4)

Je vais me faire crier par Antoine Berranger, mais il était difficile de le placer plus haut, car je ne le vois pas être l’un des créateurs principaux d’une équipe dangereuse. En revanche, il est déjà un bon joueur de complément et peut devenir un top joueur de complément, grâce à une éthique de travail de dingue. Attention, caractère bien trempé.

 

N°9 : James Wiseman (Memphis, poste 5)

Pas une valeur sûre au sens des deux premiers (on ne sait toujours pas s’il aime vraiment le basket), mais pour être un contributeur très bon d’une bonne équipe, Wiseman n’aura pas à faire beaucoup plus qu’il ne sait déjà faire : protéger le cercle (encore du boulot), courir, dunker les lobs, +70% aux LF. Cela peut prendre 2-3 ans, mais un physique pareil ne sort pas du top 10.

 

N°10 : Cole Anthony (North Carolina, poste 1)

Cole est un peu vieux, sinon il aurait mérité un top 8. Il peut se créer son tir en toutes situations, c’est un bien meilleur passeur que ce qu’indiquent ses stats à UNC, il défend honorablement sans vraiment pouvoir devenir un “plus” mais sans être un “moins” de ce côté-là du terrain. On pense par des flashs qu’il est plus athlétique, a plus de QI, est plus adroit que ce qu’il a montré en NCAA. On peut se tromper.

 

N°11 : Obi Toppin (Dayton, poste 4/5)

Même chose que Wiseman, avec cela d’inquiétant qu’il a quasiment autant de mal en défense alors qu’il a 22 ans. Mais Obi est un late bloomer, sa courbe de progression est encore très prononcée. Avec son physique et son tir, il est déjà une menace au poste 4-5 en NBA. S’il parvient à devenir un bon protecteur de cercle en drop OU capable de chasser les shooteurs autour des écrans, that’s a bingo.

 

N°12 : Patrick Williams (Florida State, poste 4)

Comme dirait Ben, Pat est plus une idée qu’un basketteur, mais quelle idée ! Sa belle gestuelle nous laisse penser qu’il sera efficace, au moins en catch and shoot, quand son activité et sa longueur en défense peuvent déjà faire baver les Rockets pour un futur poste 5 small ball. Au poste 4 ailleurs il sera aussi à l’aise, il est capable de défendre des 3, sans doute des arrières avec un peu de travail.

 

N°13 : Onyeka Okongwu (Southern California, poste 5)

Le “Big O” est classé bien plus haut par le draft Twitter, mais qu’importe. Okongwu a très peu de chances de devenir un bon shooteur à trois points, menaçant. Il n’est pas la menace verticale de Wiseman ou de pick and pop de Toppin. Excellent défenseur, très mobile, il représente une valeur sûre en tant que titulaire, a la Wendell Carter en plus dynamique, mais moins adroit.

 

N°14 : Desmond Bane (Texas Christian, poste 2/3)

La comparaison avec Malcolm Brogdon saute aux yeux dès les premières secondes de visionnage. Meilleur shooteur et un peu moins créateur que l’ex de Virginia, Bane peut shooter après mouvement, après dribble, sans bouger, en se tournant. Pour devenir 3e option il lui faudra développer le playmaking, la défense n’étant pas un problème. J’achète les yeux fermés malgré ses 22 ans.

 

N°15 : Isaiah Joe (Arkansas, poste 2/3)

Preuve première que je vais donner une importance énorme au shoot dans ce big board dans son ensemble. Les excellents shooteurs, sauf problèmes de mobilité ou de taille/puissance, ont leur place en NBA. En plus du tir, Joe a montré qu’il savait être solide défensivement et un début de création de tir. Pas un pari immédiat, mais attention dans 2-3 ans.

 

N°16 : Leandro Bolmaro (Barcelone, poste 1/2)

Il peut se créer son tir, il peut passer sur pick’n roll, il peut aussi jouer loin du ballon et, surtout, il défend comme si on lui avait pris son goûter. Bolmaro a la grinta nécessaire pour agacer son adversaire direct et la vista pour faire briller ses partenaires. Sera-t-il suffisamment fort pour avoir le ballon en main et des responsabilités ? Pas sûr.

 

N°17 : Tyrell Terry (Stanford, poste 1)

Une adresse insolente en catch and shoot, des flashs de tirs en sortie de dribble, un excellent QI, une éthique de travail solide : Terry a tout pour être un guard NBA, sauf la taille. Un mètre 85, c’est peu, il devra montrer que cela ne l’handicape pas en défense et dans sa capacité à se rendre au cercle. 

 

N°18 : Precious Achiuwa (Memphis, poste 4/5)

On rentre dans la fin du tiers 3, ceux qui ont le “potentiel pour”, mais son vraiment loin. Precious pourrait devenir un small ball five défendant sur 5 positions, capable de mener une contre-attaque et tournant à 33% de loin. On n’en est pas là, la prise de décision est irrégulière, le shoot aussi. Un projet.

 

N°19 : Jaden McDaniels (Washington, poste 3/4)

Beau projet aussi, si on lui laisse le temps il pourra d’abord contribuer en shootant tout en devenant plus costaud et en bossant son handle. Sa longueur et son skillset m’interdisent de le pousser plus loin : un type de 2m08 qui balance des step back à 19 ans, c’est rare. Mais brut.

 

N°20 : RJ Hampton (NZ Breakers, poste 1/2)

Il va hyper vite, a l’air de bien travailler à l'entraînement, est extrêmement impliqué et défend, même en NBL (contrairement à Ball). Pourtant, il shoot comme ton pote qui n’a jamais fait de basket à part en street : une gestuelle irrégulière et peu académique, un résultat parfois surprenant mais en globalité catastrophique. Impossible d’être un guard avec ce tir.

 

Tiers 4

Potentiel joueur de rotation / complément, dans une bonne équipe. Ces joueurs peuvent aussi avoir un potentiel plus élevé dans une équipe plus faible. Nous sommes au point de la draft où on prend de moins en moins de risque, traditionnellement. On commence à inverser la logique du fit/talent. Si vous draftez dans le top 20, la plupart du temps, vous draftez le meilleur talent disponible. Ici, on parle de joueurs de complément, sauf exception et joueur ayant "glissé" (MPJ), donc on cherche des contributeurs. Un joueur fin de premier tour qui parvient à donner 15 minutes de moyenne sur une carrière est une bonne pioche.

N°21 : Yam Madar (Hapoel Tel-Aviv, poste 1)Une mentalité de gagnant, un chien en défense, Madar s’améliore chaque jour en attaque. Ses performances en playoff en ligue israélienne m’ont décidé à le monter en 20e place : je suis sûr de ce que j’achète, un joueur travailleur et sachant déjà jouer avec ET sans le ballon. Un shoot de plus en plus efficace a terminé ma conversion en Madarista. 

N°22: Josh Green (Arizona, poste 2/3)

Un role player qui a déjà une mentalité de role player. Green est selon moi un des meilleurs défenseurs sur l’homme de la cuvée. Il a l’air très sain d’esprit, capable de travailler en silence, il va améliorer son tir. Aussi, il est un passeur largement sous-estimé, ses prises de décisions sont bonnes et rapides : avec la défense et le tir, ce sont les trois ingrédients d’une bonne 4e option.

 

N°23 : Théo Maledon (Villeurbanne, poste 1/2)

L’année pouvait difficilement être moins favorable à Maledon, avec des blessures le freinant dans sa préparation et son début de saison puis l’arrêt de la saison lorsqu’il commençait sa montée en puissance. Je mise sur deux choses : sa force de travail - largement documentée - et son intelligence. Il saura défendre, adapter son rôle en attaque, devenir un bon joueur de rotation. Il vient d’avoir 19 ans.

 

N°24 : Skylar Mays (Louisiana State, poste 1)

Hot take, mais voici le meilleur des arrières “vétérans” de cette draft (Dotson, Winston, Pritchard, Flynn, Jones). Il shoote, il défend, il est diablement intelligent, il est plus athlétique qu’il ne l’a montré. Skylar peut devenir a minima un bon arrière remplaçant, c’est à dire 7e homme, dans une bonne équipe.

 

N°25 : Niccolo Mannion (Arizona, poste 1)

Il a glissé dans mes rankings comme dans ceux de tout le monde avec cette question : peut-il être un lead guard en NBA ? Je ne pense pas. Néanmoins, il est suffisamment intelligent pour avoir un impact, possède un vrai arsenal de shooteur, est sorti d’une saison jugée “moyenne” avec un AST/TO > 2, en tant que freshman. Compétitif donc sleeper : il va falloir défendre.

 

N°26 : Aaron Nesmith (Vanderbilt, poste 3)

Il devrait être plus haut vu ses prouesses au tir (52% à 3pts sur 8 tentatives), mais on ne peut pas exclure la hot streak et sur le reste de son jeu des questions se posent. Il est suffisamment athlétique pour aller au cercle, pas vraiment pour être un défenseur d’impact dans l’aide, même s’il est souvent intelligemment placé. Pourrait être un steal, ou un bust, mais vu le combo shoot/taille ça ne descend pas hors du 1er tour.

 

N°27 : Tyrese Haliburton (Iowa State, poste 2/1)

Il ne peut pas shooter en sortie de dribble et sa valeur ajoutée à une équipe vient justement de sa vision de jeu ballon en main. Le paradoxe me fait dire qu’Haliburton sera au mieux une 4e option, probablement très appréciée par ses coachs vu son gros cerveau et ses bras infinis. Catch & shoot & drive & pass pour l’instant. Attention à la défense.

 

N°28 : Tyler Bey (Colorado, poste 5/4)

Incroyable athlète pogo stick, il ressemble à Brandon Clarke, en moins costaud. Il a le potentiel pour switcher 4 positions, et le potentiel pour shooter à 35% de loin. Doit améliorer sa prise de décision, mais sinon j’achète facilement en tant que role player sortant du banc.

 

N°29 : Xavier Tillman (Michigan State, poste 5)

Encore un gros QI, c’est le thème de ces role players + potentiels. Ici nous avons un pivot qui pose d’excellent écrans, qui est le meilleur poste 5 passeur de cette draft (décisions après avoir reçu la balle sur pick’n roll) et qui est prêt à défendre sur des gros golgoths comme sur des ailiers (pas trop rapides). Il progresse chaque saison et n’a que 21 ans.

 

N°30 : CJ Elleby (Washington State, poste 2/3)

A peine 20 ans, jeune pour un sophomore, CJ a un bon gabarit pour la NBA, sait tirer, progresse encore. Surtout, il peut vendre une polyvalence défensive et une vraie capacité de création d’espace, grâce à une vivacité dans les petits espaces intéressante (pas Doncicien, mais quand même), notamment la décélération.

 

N°31 : Grant Riller (Charleston, poste 1)

Il existe un monde dans lequel Grant Riller cassera les chevilles de ses adversaires directs pendant de longues années en NBA. Oui, il a déjà 23 ans, mais un des meilleurs lateral step back (voyez ce que je veux dire ?) au MONDE. Il est petit, il lui faudra l’opportunité d’avoir le ballon en main, ce qui n’est pas évident, parce que la NBA est impitoyable. All or nothing.

 

N°32 : Saben Lee (Vanderbilt, poste 1)

Donnez du respect à mon Saben, aka le premier pas le plus sous côté de la draft. 24 (!) dunks cette année pour 1m88, c’est vous dire s’il décolle. Certes le tir n’est pas encore là (32%) mais 75% aux lancers et 36% sur les longs deux points, cela laisse espérer une issue positive, et donc un plafond assez élevé pour le joueur de Vanderbilt.

 

N°33 : Jordan Nwora (Louisville, poste 3)

Je l’ai plus haut que le consensus parce qu’il shoote et qu’il peut défendre. Oui, il ne sait pas créer son tir et oui, sa défense est irrégulière. Mais il a su montrer qu’il était costaud dans ce secteur, suffisamment pour ne pas pénaliser son équipe. Offensivement il est suffisamment athlétique pour finir au cercle, et shoot à 40% de loin sur 6 tentatives.

 

N°34 : Jalen Smith (Maryland, poste 5/4)

Toujours tiers 4, moins intelligent que Tillman, moins mobile en défense, mais costaud et SURTOUT avec un shoot précis et quasi impossible à contrer. Haute valeur donc. Les lectures offensives s’apprennent, un tir comme ça c’est plus compliqué.

 

N°35 : Saddiq Bey (Villanova, poste 4/3)

Même problème que Smith en défense mais lui est ailier. Je me méfie de l’école Villanova, qui forme de bons joueurs mais peut cacher certaines lacunes. Excellent shooteur, zéro création.

 

N°36 : Jay Scrubb (John A. Logan, poste 3/2)

OUI, je peux enfin évaluer un joueur en n’ayant vu que des highlights. Il est grand pour un arrière, sait pull up, va au contact, défend les lignes de passe. J’achète peut-être plus haut mais n’ayant pas vu de match complet, 34e c’est bien.

 

N°37 : Killian Tillie (Gonzaga, poste 5/4)

Put some asterisque on his name. Si la santé va, il sera parfait en stretch 5 : du tir, de la protection de cercle, des prises de décision adéquates. Touchons du bois.

 

N°38 : Aleksej Pokusevski (Olympiakos, poste 4/3)

Il ne sera pas un joueur NBA efficace s’il ne renforce pas ses jambes, et sa morphologie laisse apparaître que ce sera extrêmement difficile. Sinon il aurait été tiers 3, dans le haut du panier. Superbe tir, superbes passes, grosse menace au contre. Mais physique d’adolescent.

 

N°39 : Robert Woodard II (Mississippi State, poste 3/4)

En voilà un qui, à l’inverse de Pokusevski, a tout pour réussir. Le physique adéquat d’un 3-4 en NBA, pouvant défendre sur tout le monde, capable de shooter à trois points. A son meilleur, il est top 15 pick. Il est rarement à son meilleur, et j’ai peur que ça vienne du cerveau.

 

N°40 : Uros Trifunovic (Partizan Belgrade, poste 3/2)

Capable de mener un pick’n roll à seulement 19 ans et 1m99, Trifunovic a énormément progressé au tir, a toujours été un bon défenseur. Candidat parfait au draft & stash à Belgrade.

 

Tiers 5

J'aime décrire ce tiers comme : “a un skill NBA mais des lacunes difficiles à gommer”. Ici, si on drafte un contributeur, un bon role player pour dix minutes par match, on s'estimera heureux, ce qui ne veut pas dire qu'un ou plusieurs de ces joueurs ne termineront pas titulaires, selon le contexte et le développement.

N°41 : Cassius Stanley (Duke, poste 3)

Difficile à classer car son potentiel est borderline top 10 dans cette draft, mais son plancher borderline bottom 10. Un pari à faire, Denver a un pick ? Premier joueur du tiers 5 du fait de son plafond.

 

N°42 : Immanuel Quickley (Kentucky, poste 2)

Très simplement, il a shooté à 43% de loin et 93% aux lancers-francs cette saison, dans une équipe au spacing douteux. Ce sont des chiffres elite, même s’il n’est ni grand ni fin, il peut trouver une place en NBA.

 

N°43 : Sam Merrill (Utah State, poste 2)

Le moment où on commence à sortir des joueurs de nulle part. Vraiment ? 42% à trois points en carrière, 89% aux LF, un AST/TO de 2,5 cette saison.Un tiers de ses trois points et deux tiers de ses longs deux points (43% de réussite) ne viennent pas d’une passe D : il sait créer son tir. Fuck it, donnez moi un first round pick.

 

N°44 : Elijah Hughes (Syracuse, poste 2/3)

Impossible de ne pas insérer ici un joueur qui sait créer son tir, sait shooter (51/34/81 pour les % à 2/3/LF), peut bien défendre. Prise de décision en nette amélioration plutôt athlétique : se drafte.

 

N°45 : Payton Pritchard (Oregon, poste 1/2)

Potentiel joueur de rotation (7-8e), Pritchard le sera à coup sûr selon moi vu sa force de travail et son tir à trois points élite, notamment sa capacité à envoyer des banderilles à 9 mètres. Le premier des meneurs de jeu de ce tiers qui en compte un paquet.

 

N°46 : Nate Hinton (Houston, poste 4/3)

Au contraire de plusieurs joueurs de ce tiers, lui ne sait pas vraiment tirer à longue distance (39% mais sur des tirs ultra ouverts), ce qui rend sa projection en NBA douteuse. Mais il défend fort, sur plusieurs postes, est un excellent rebondeur pour sa taille, souvent un indicateur sous-estimé de réussite. S’il shoote, top valeur à ce niveau de la draft.

 

N°47 : Jalen Harris (Nevada, poste 2/1)

Un arrière de 1m96, on aime bien. Surtout quand il sait se créer des tirs et en rentrer des compliqués, dans une équipe de Nevada pas brillante de spacing. Rentrera des tirs variés avec un impact nul en défense. Ca se tente.

 

N°48 : Ty-Shon Alexander (Creighton, poste 2)

Le prénom à tiret, c’est non. En revanche il sait shooter sans problème, tous les indicateurs sont au vert. Sa réussite au cercle (54%) l’est beaucoup moins, il devra accepter le contact beaucoup mieux pour devenir un défenseur + et se tailler une place dans un roster.

 

N°49 : Reggie Perry (Mississippi State, poste 5)

Le gros Reggie n'a pas défendu une seconde en NCAA, donc c'est assez pénible en ce qui concerne l'évaluation du secteur le plus important pour les bigs en NBA. Mais : physique dominateur, va souvent sur la ligne des LF (78% de réussite), machine dans la peinture (70% sur les tirs à deux points "courts") et peut s'écarter (33% de loin). J'achète le fait qu'il arrête d'être fainéant, il est probablement plus mobile et protecteur de cercle qu'il ne l'a montré.

 

N°50 : Jahmi’us Ramsey (Texas Tech, poste 2)

On espère que ces apostrophes dans le nom c’est bientôt fini, sinon on appelle Bernard Pivot. A bien profité de l’excellent système défensif de Texas Tech, a su montrer qu’il pouvait shooter à haut niveau, n’a que 19 ans. Mais ne paraît pas très mature, pour être poli.

 

N°51 : Devon Dotson (Kansas, poste 1)

Un autre arrière de la cuvée des arrières vétérans, j’ai des doutes dans le tir (83% aux LF mais 31% à 3) et son côté dragster ne m’attire pas plus que ça dans une NBA qui en compte de meilleurs. Potentiel back up cependant, vrai compétiteur.

 

N°52 : Isaiah Stewart (Washington, poste 5)

Mon chouchou, bien bas parce qu’il ne sait pas encore shooter et qu’il a du mal sur les rotations défensives, difficile à ce compte là d’être un big man efficace. Mais il adore le jeu, alors il travaillera, je mise la piécette.

 

N°53 : Tre Jones (Duke, poste 1/2)

Le shoot reste un gros points d’interrogation : s’il vient il pourra être comme son frère un bon backup meneur dans une ligue qui n’en compte pas tant. Sinon, il sera juste un gros défenseur sur la balle, pas vraiment utile donc.

 

N°54 : Malachi Flynn (San Diego State, poste 1)

Ses % (51/37/86) sont élite, tout comme son ratio AST/TO et sa défense, que ce soit sur porteur ou loin du ballon. Mais, il mesure 1m85 et il est fin. Je ne trouve que peu de joueurs (pas ?) ayant ce gabarit avec réussite en NBA moderne. A tenter.

 

N°55 : Zeke Nnaji (Arizona, poste 5)

Parmi les trois “bigs” qui ne savent pas vraiment shooter mais pourraient savoir faire bientôt (Stewart, Nnaji, Carey), lui a rentré 76% de ses lancers-francs et 45% de ses longs-deux points, en profitant du playmaking de Mannion, mais on ne lui demandera pas de se créer son tir. Doit progresser en défense, mais potentiel d’”energizer”.

 

N°56 : Mason Jones (Arkansas, poste 2)

Une saison de gros cochon à 22pts de moyenne, 61%TS, dans une équipe avec peu de spacing. Les 3 pertes de balles / match sont excusées par son rôle, omniprésent. Très fort près du cercle. Get buckets. QI+. Difficile à laisser passer à ce niveau-là mais pas sûr qu’il shoote à haut niveau.

 

N°57 : Vernon Carey (Duke, poste 5)

Le dernier des pivots du groupe NSC (Nnaji, Stewart, Carey), qui paraît un peu plus pataud que le premier, un peu moins décisif au cercle que le second. Donc un peu plus bas, mais je pourrais me tromper, car sur des flashs il a montré de la protection de cercle et du tir. A maigrir.

 

N°58 : Cassius Winston (Michigan State, poste 1/2)

J’ai longtemps relégué Cassius en “non drafté” mais il m’a semblé finalement lui faire une injustice. Par rapport aux Flynn et Pritchard il est un peu moins mobile défensivement, ce qui m’inquiète, mais il est aussi plus massif. Il peut shooter en sortie de dribble, d’écran, en catch and shoot. Passeur de qualité.

 

N°59 : Paul Reed (DePaul, poste 5)

Franchement, je ne l’aime pas trop, mais il faut lui reconnaître une activité défensive exceptionnelle, même s’il n’a rien montré aux tirs, à l’exception d’un début de saison sur les chapeaux de roue (6/14 en novembre avant un bon 10/38). Mobilité + et 2m06, ça se tente sur le potentiel.

 

N°60 : Abdoulaye N’doye (Cholet/Monaco, poste 2/3)

Vingt-deux ans et une vraie progression cette année pour le français, qui a beaucoup joué balle en main, a donc progressé en terme de lecture de jeu. Pas un créateur mais défenseur polyvalent, bon en transition. S’il rentre ses tirs.

N°60 bis: Trevelin Queen (New Mexico State, poste 2/1)

S’il est si bas, c’est que je n’achète pas complètement le tir, avec une mécanique qui part un peu des fesses en C&S, pourtant très dynamique en sortie de dribble. Ajoutez un gabarit très (trop ?) fin, ça fait pencher la balance vers le négatif malgré un vrai handle, premier pas, et autres qualités de first round pick. 


 

De 62 à 75 (et plus)

On notera que les écarts de niveau présumé entre le 41e (Stanley) et le 63e (Karim Mane), sont minimes, je considère que l’ensemble des joueurs de mon top 80 sont draftables, c’est pourquoi je peux en citer quelques-uns ici, notamment les quatre joueurs restant de mon tiers 5 : Daniel Oturu, un grand qui sait rebonder, contrer et shooter, mais n’est élite dans aucun secteur, Karim Mane, un jeune canadien plein de potentiel car un peu shooter, un peu slasher, athlète complet ; Mamadi Diakite, un vieux joueur NCAA expérimenté ET capable de protéger le cercle + shooter (manque de défense au périmètre) et puis Marko Simonovic, 2m11 et un tir d’arrière.

On trouvera ensuite, au tiers suivant intitulé : “il manque un truc, mais avec un bon staff..”  la présence de quelques européens, le créatif chétif Vit Krejci à l’arrière, l’ailier compact-impact Paul Eboua, le sniper grec Rogkavopoulos, le maestro du pick’n roll Rokas Jokubaitis, le précis et expérimenté Giorgios Kalaitzakis. Aucun ne semble avoir les skills requis pour la grande ligue, mais une ou deux années de “stash” feront l’affaire, une option que risquent de privilégier de nombreuses franchises en ces temps financiers Covidiens.

On citera également les artificiers Markus Howard, Myles Powell, Jordan Ford, que je trouve trop petits pour la NBA (le succès de Fred VanVleet étant plus une exception qu’une règle). Enfin mention spéciale à deux chouchous que j’ai découvert sur le tard dans une équipe de BYU extrêmement plaisante à voir jouer : TJ Haws et Jake Toolson. Le premier ressemble aux frères Vreski (les méchants dans Piège de Cristal, le Die Hard 1, mètre-étalon du film d’action doit-on encore le rappeler), sans les muscles mais avec le toucher / shoot. L’autre sait tout faire en attaque, de poster à allumer à 9 mètres en sortie de dribble et se montre très malin en défense, plutôt mobile. Hâte de les voir débarquer en Europe pour profiter d’un temps de jeu conséquent, plutôt que de végéter en G-League avec les Yante Maten et Doron Lamb de ce monde.