NCAA : 8 "UPPERCLASSMEN" QU'IL FAUT SUIVRE POUR LA DRAFT 2025 (1ERE PARTIE)
Il y a 3 mois
A l'aube d'une nouvelle saison universitaire, les yeux se posent souvent sur les nouveaux arrivants en NCAA. Ces fameux freshmen prennent souvent le devant de la scène lorsque l'on se projette sur la prochaine Draft et attirent tous les regards. Pour la Draft 2024, parmi les 58 joueurs draftés, on compte 16 freshmen (dont 3 en G-League qui ne sont techniquement pas des freshmen). Environ 1 quart donc, et un total inférieur aux quatres dernières éditions (18 x3 et 21). Il reste donc important de ne pas se focaliser sur ces nouveaux joueurs qui débarquent dans le championnat universitaire, d'autant qu'on ne compte plus les jeunes talents qui ne confirment pas leur potentiel une fois arrivé dans la grande ligue. C'est la raison pour laquelle une ou plusieurs années en plus en NCAA peut souvent être souvent bénéfique, et n'empêche en aucun cas une place à la Draft plus tard. Tour d'horizon sur les plus gros candidats à la Draft à l'heure où j'écris, qui ont décidé de continuer leur développement en NCAA (ou récupérer l'argent des NIL).
Un upperclassmen est un joueur qui entre dans sa troisième (junior) ou quatrième (senior) année en université (voir dans a 5ème année à cause du covid, on parlera donc de super-senior). Pour la Draft 2024, Devin Carter (13), Jaylon Tyson (20), DaRon Holmes (22), Jonathan Mogbo (31), mais encore Ajay Mitchell, Jaylen Wells et Oso Ighodaro (39, 40, 41), ont bénéficié de trois années d'université pour se faire drafter en juin dernier. Des garçons tels que Jalen Williams ou Christian Braun étaient également junior.
Pour ce qui est des senior de la dernière draft, il y a eu Tristan Da Silva (18), Dillon Jones (26), Terrence Shannon Jr (27), Baylor Scheierman (30), Tyler Kolek (34) et Jamal Shead (45). Mais aussi Herb Jones, Andrew Nembhard, Jaime Jaquez ou Ochai Agbaji récemment. Voici donc 8 nouveaux upperclassmen, qui pourraient suivre leurs traces :
Alex Karaban (UConn) 2m03 / 102kg / Junior :
39 matchs / 13,3 points / 5,1 rebonds / 1,5 passes / 0,9 interception / 0,8 contre sur 31,3 minutes en moyenne par match la saison dernière
Double champion universitaire sur ses deux premières saisons dans la compétition, à chaque fois en tant que titulaire, très rares sont les joueurs qui peuvent se vanter d'avoir réaliser cet exploit. Et si tous les joueurs ou presque de cette double victoire sont partis explorer la NBA ou d'autres championnats plus sombres, Alex Karaban lui, a décidé de rester encore une année avec les Huskies, pourtant promis à une place à la Draft 2024. Dans une équipe un peu en-dessous des deux années précédentes (mais non moins redoutable), Karaban apparaît comme le leader de cette équipe. Un leader offensif, défensif, vocal, il apparaît cette année dans une autre dimension aux cotés Liam McNeeley. Joueur très complet, redoutable shooteur de loin mais capable aussi de marquer près du cercle, Karaban est un joueur qui produit dans toutes les lignes de stats, et également un excellent défenseur, mobile et discipliné. On le voit très mal ne pas être drafté en juin prochain, le tout est de savoir à quelle place. A moins de repartir pour une quatrième saison après avoir réussi le three-peat ? Pas si impossible.
Rasheer Fleming (St Joseph's) 2m06 / 107kg (Junior) :
35 matchs / 10,7 points / 7,4 rebonds / 0,8 passe / 1,5 contres / 32% 3P sur 26,8 minutes en moyenne par match la saison dernière
On baisse pas mal en terme de fac réputée, mais pas le moins du monde en terme de prospect. Si l'on peut souvent utiliser le terme de « sleeper », c'est à dire un joueur très peu annoncé dans les projections draft, et sous-médiatisé, mais qui n'en reste pas moins un excellent joueur, Rasheer Fleming en est un excellent exemple la saison dernière. Mais cette fois, il a bénéficié d'un tournoi de début de saison dans lequel il a brillé face à des grosses universités (pas facile d'avoir ce genre d'adversaires en jouant à St Joseph's), avec par exemple 16 points et 20 rebonds face à Texas, pour faire parler de lui et faire comprendre que le monsieur était légitime dans les discussions draft. Ailier avec un profil physique et athlétique qui colle parfaitement à la NBA, en plus d'être un défenseur polyvalent, et mobile, c'est tout ce qu'on a envie de voir à ce poste aujourd'hui. Mais le shoot, qu'en est-il ? Et bien cette saison, il surfe tout simplement avec la barre des 40% sur 4 tentatives par match, ce qui est vraiment très bien. Mais surtout il a montré qu'offensivement, il était capable de faire autre chose que des tirs longue distance. De petite fac, au premier tour de la draft, Fleming suivra-t-il les traces de Daron Holmes, Dillon Jones ou encore Brandin Podziemski pour ne citer qu'eux ?
Danny Wolf (Michigan) 2m13 / 113kg (Junior) :
32 matchs / 14,1 points / 9,7 rebonds / 2,4 passes / 1,2 interceptions / 1,6 contres sur 30,8 minutes en moyenne par match la saison dernière
Danny Wolf est le genre de joueur que l'on ne peut qu'apprécier à voir jouer. Aperçu pendant l'été 2023 aux championnats d'Europe, vaincu par la France en finale, il avait éclaboussé le tournoi de son talent et de sa domination, finissant à presque 18 points de moyenne. Il n'en fallait pas plus pour le voir la saison qui suit, avec beaucoup plus de temps de jeu et de responsabilités dans la petite fac de Yale, dans la très sous-estimée Ivy League. Une super saison avec un ticket pour la March Madness, où ils créeront l'exploit au premier tour face à Auburn. Avec sa nouvelle réputation, il file dans une équipe de Michigan bien plus connue mais surtout new look complet au niveau du staff et des joueurs. Habitué à habiter la raquette, cette fois il la partage avec le golgoth russe Goldin. Et Wolf régale tout simplement, en répétant des « NBA plays » régulièrement. Car du haut de ses 2m13 (quelques doutes là-dessus mais c'est ce qui est annoncé), le garçon est carrément capable d'initier des PnR, de tirer de loin (même si ce n'est pas sa spécialité), ou carrément de crosser son adversaire direct et attaquer le cercle avec un mélange de technique et de toucher. Un must watch total cette saison. On a quand même des questions sur son utilisation sans ballon, ainsi que sur la défense. Attention aussi aux pertes de balle bien trop nombreuses sur ce début de saison.
Nique Clifford (Colorado State) 1m98 / 91kg (Super-Senior) :
36 matchs / 12,2 points / 7,6 rebonds / 3,0 passes / 0,9 contre / 37% 3P sur 30,3 minutes en moyenne par match la saison dernière
Dominique « Nique » Clifford avait déjà fait un peu parler de lui la saison dernière pour la draft 2024, et avait même participé au NBA Combine. Mais il a préféré repartir pour un tour dans cette fac de Colorado State où il se sent si bien depuis son départ de Colorado. Une bonne idée ça, tiens. Et avec le départ d'Isaiah Stevens, le petit meneur qui a porté les Rams sur ses épaules depuis 4 saisons, Clifford a quitté son rôle de soldat pour se muer en leader. Et il est impressionnant depuis un mois avec une accumulation de grosses perfs et de grosses fiches de stats. A 17 points, +10 rebonds et 3 passes de moyenne, tout en tirant à 51% au global sur ses 10 premiers matchs, il a réussi son retour et est plus que jamais en place pour être appelé en juin prochain. En ayant réussi a faire progresser son tir au fil de son cursus universitaire, il est devenu un scoreur assez complet et intelligent, capable d'évoluer avec et sans le ballon. De l'intensité sur le court, un gros moteur, une addiction au rebond (rare de voir un joueur de moins de 2 mètres amasser 10 rebonds de moyenne), défenseur féroce sur le ballon en plus d'être un très bon athlète avec un bon QI basket, il y a des qualités à revendre. Nique progresse à son rythme, mais progresse, jusqu'à enfin devenir le véritable prospect qu'il était sensé être à son arrivée en NCAA.
Koby Brea (Kentucky) 1m98 / 93kg (Senior) :
33 matchs / 11,1 points / 3,8 rebonds / 1,2 passes / 50% 3P (+6 tentatives) sur 29,0 minutes en moyenne par match la saison dernière
Allez, encore un ailier. Avec le départ de Calipari de Kentucky, il a fallu un renouveau à Kentucky. Et sous l'impulsion de coach Pope, une séduisante et terrible équipe s'est formée. Fini les gros prospects 5 étoiles et les freshmen, bonjour les senior et les snipers. Et le sniper en chef de cette équipe s'appelle Koby Brea. En totale discrétion à Dayton où il était pourtant à + de 40% de loin sur un gros volume, il était quasi inconnu au bataillon dans les noms qui circulent. 5 matchs plus tard, il était déjà à 20/28 du parking. Une gâchette parfaitement huilée, qui part très vite et de plusieurs manières comme celle-ci, c'est forcément un argument de poids chez un prospect NBA. Toutefois, Koby est quand même très unidimensionnel et n'apporte pas grand chose d'autre en dehors de son tir. Il n'attaque que très peu le cercle, et peut paraître en difficulté athlétiquement en défense (assez facilement battu sur le premier pas) où il n'est pas assez bon pour être qualifié de 3&D. Pourtant des joueurs tels que Corey Kispert ou Sam Hauser pour ne citer qu'eux, réussissent très bien chez les pros. C'est toujours bon d'avoir un tireur d'élite dans ses options sur le banc.
Johni Broome (Auburn) 2m08 / 109kg (Super-Senior) :
35 matchs / 16,5 points / 8,5 rebonds / 2,2 passes / 0,7 interception / 2,2 contres sur 24,7 minutes en moyenne par match la saison dernière
Les pivots dominants en NCAA retranscrivent rarement leur production en NBA et à réussir. Pourtant, ce bon vieux Johni nous donne envie d'y croire quand même. Actuellement, son équipe d'Auburn est en discussion pour être la meilleure équipe du pays. Et Broome apparait aussi comme le favori pour être le MVP de cette saison universitaire. Lui qui avait commencé dans la toute petite fac de Morehead State, il est maintenant le chef de meute d'une équipe de joueurs expérimentés et avec le couteau entre les dents, il est déjà un des meilleurs scoreurs, un des meilleurs rebondeurs, et un des meilleurs contreurs. Et il commence même à tirer de plus en plus de loin avec une réussite toute relative. Cependant l'équipe qui le récupérera le fera surtout pour ses qualités de rebondeur, de poseur d'écrans, de hustle et de protection d'arceau. Johni a aussi un joli jeu de passe qu'il utilise très bien sur handoff ou short roll. Joueur qui peut trouver une utilité des deux cotés du terrain, il ne serait pas étonnant de le voir drafté cet été.
Kam Jones (Marquette) 1m96 / 91kg (Senior) :
36 matchs / 17,2 points / 4,7 rebonds / 6,3 passes / 1,5 interceptions / 41% 3P sur 29,0 minutes en moyenne par match la saison dernière
Aucun guard encore évoqué, alors parlons de Kam Jones pour finir cette première partie. Cela fait maintenant trois ans que Kameron est le scoreur d'une équipe de Marquette toujours performante. Si les deux premières étaient aux coté de Tyler Kolek et Oso Ighodaro, celle-ci est bien différente. Le meneur parti aux Knicks, il faut bien que quelqu'un s'occupe de faire jouer les autres, et être à la création. Ca tombe bien, c'est sans doute ce qu'il manquait à Kam Jones pour en faire un prospect crédible. Visuellement et statistiquement encore plus fort pour mettre le ballon dans le panier (sa force première), on le voit maintenant capable aussi de distribuer et initier sur pick and roll ou pick and pop. Avec son niveau actuel depuis le début de saison, il pourrait bien faire partie des prétendants au joueur de l'année si Marquette réussit une grosse saison. Lui qui finissait déjà la saison dernière à 50%FG et 40% 3P, il confirme une nouvelle fois ses incroyables capacité de scoreur, tout en mettant beaucoup d'envie et d'intensité en défense et dans tout ce qu'il entreprend. Machine à scorer totale, c'est un vrai plaisir de se poser devant Marquette pour le voir évoluer.