Il y a 1 mois
Points forts
- Rebond
- Protection de cercle
- Finisseur près du cercle
Décent, mais à travailler
- Passing
- Tir extérieur
Points faibles
- Âge
- Lancers Francs
Intérieur des Tigers d’Auburn après avoir passé ses deux premières saisons universitaires au sein de la Mid-Major Morehead State, Johni Broome n’était pas spécialement destiné à une grande carrière universitaire. Pas de notation et de classement dans les top 100 lycéens du pays, pas d’invitation aux différents tournois prestigieux réunissant les meilleurs lycéens (Jordan Brand Classic, Nike Hoop Summit etc…). Il obtient même sa place de pivot titulaire à Morehead State lors de sa saison freshman par un concours de circonstances : la blessure du pivot titulaire Tyzhaun Claud. C’est peu dire que la route vers les sommets universitaires semblait semer d’embûche. Et pourtant, nous y sommes. Après 5 années à la fac, Johni Broome c’est plusieurs nomination dans la All-SEC Second Team puis All-SEC First Team ainsi que dans le SEC All-Defensive Team. Il se payera même le luxe d’être nommé meilleur joueur de la conférence SEC suite à sa saison 2024-2025 et est en bonne voie pour être élu meilleur joueur de tous le College Basketball, rien que ça.
Dans le jeu, la carte d’entrée de Johni Broome pour la NBA sera vraisemblablement sa défense. Excellent protecteur de cercle grâce à sa taille (2m08 pour une envergure estimée à 2m13), le joueur est très costaud et peut aisément encaisser le contact grâce à un buste assez développé. Le bas du corps est également développé tout en gardant une certaine mobilité et agilité des hanches. Tout cela lui permet de pouvoir défendre différentes situations. A Auburn, on l’a vu utilisé à la fois sur de la défense sur l’homme au poste bas mais également sur quelques séquences en tant que roamer pour de la protection de cercle secondaire. C’est d’ailleurs sûrement dans ce rôle de safety défensif offball qu’il trouvera ses premières minutes en NBA (10% de BLK% en carrière). Sa longueur, sa verticalité ainsi que sa capacité à lire et exécuter les aides et les rotations dans le bon timing peuvent faire de lui un bon intimidateur près du cercle. Sa mobilité peut lui permettre de défendre le périmètre de manière assez convenable et il pourrait switcher sur des ailiers sans être ridicule même si on peut facilement s’imaginer qu’il pourrait être mis en difficulté au large face à la plupart des guards NBA. Le joueur est également un bon rebondeur capable d’anticiper et lire les trajectoires du ballon et de faire de bons box-out (20% de REB% sur ses 5 saisons NCAA).
Offensivement, Broome a montré une vraie capacité à scorer près du cercle. Que ce soit sur des moves au poste bas où il enfonce facilement son adversaire avec son physique et un footwork plutôt intéressant, ou que ce soit en tant que menace de lob après un démarquage loin du ballon ou un Pick&Roll. Et si on peut s’imaginer qu’en NBA, les possessions où il sera dans un rôle de scoreur balle en main au poste bas seront très rares, on peut plus facilement le projeter dans un rôle de menace verticale et finisseur près du cercle (66% de réussite sur les tirs près du cercle en 5 saisons NCAA) grâce à sa verticalité et sa capacité à rouler vers le cercle.
On notera depuis son arrivée à Auburn une volonté de développer un tir à 3 points. Bien que la mécanique soit plutôt bonne et fluide pour un joueur de 2m08, le résultat reste mitigé et le volume assez faible pour en tirer une vraie conclusion (32,5% sur 2,5 tentatives par match en moyenne sur ces deux dernières saisons). De plus, la réussite aux lancers-francs (indicateur intéressant pour la projection du développement du tir à 3 points sur le long terme) ne donne pas un signe vraiment positif : 61% sur 4,3 tentatives par match en 5 saisons NCAA.
Mais le vrai atout de Johni Broome offensivement est le développement de son passing. Dans une NBA toujours plus en mouvement, les pivots passeurs prennent de plus en plus de place dans les systèmes de la Grande Ligue et c’est peut-être sur cet axe là que pourrait miser Broome pour gagner des minutes du côté de l’attaque. Le joueur est en nette progression depuis deux saisons sur cet aspect (9,9% d’AST% sur ses trois premières saisons universitaires. 20% sur les deux dernières). Et c’est notamment sur du passing après avoir pris la position au poste qu’il excelle. Il a montré une panoplie assez variée de passes avec la maîtrise des passes au sol, des passes lobées pour des alley oop. Il peut passer des deux mains, d’une main (quasi exclusivement main forte par contre), à l’arrêt ou dans le dribble. On peut même se laisser surprendre par quelques flashs de skip pass assez impressionnantes pour un intérieur de 2m08 (cf. le match contre Richmond). Dans les stats, on a donc un joueur dont le ratio de playmaking AST/USG est passé de 0,3 à Morehead State à 0,6 sur ses 3 saisons à Auburn avec une pointe à 0,73 cette saison. Tout cela est plutôt prometteur et des équipes NBA pourraient voir en Broome un joueur capable de jouer des DHO (Dribble Hand-Off) et trouver des finisseurs élites en mouvement suite à ces mains à mains.
(Note : le ratio de playmaking AST/USG donne une indication de la propension du joueur à passer plutôt qu’à tirer, c’est la part qu’occupe le passing dans son jeu offensif. Plus le ratio est élevé, plus le joueur est enclin à faire des passes. Niveau chiffre, sur base d’évaluations historiques et actuelles de ce qui se fait en NBA, on peut estimer que le ratio AST/USG d’un intérieur finisseur « classique » se situe souvent autour des 0,3-0,4. En approchant les 0,7-0,8, on commence à entrer dans la sphère des intérieurs bons passeurs, un profil très recherché en NBA. Au-delà de 0,9-1,0 on est sur l’élite des intérieurs passeurs).
Johni Broome, fraîchement élu joueur de l’année en SEC et peut-être joueur de l’année en NCAA, est partie de loin pour en arriver là où il est aujourd’hui, c’est-à-dire dans une position de se faire drafter par une franchise NBA en juin prochain. Si son âge peut rebuter certaines équipes en recherche de talents plus jeunes et plus prometteurs, sa protection de cercle et le développement de son passing pourraient intéresser certaines équipes NBA. Si en plus, les franchises croient au développement du tir à 3pts, on peut avoir un Johni Broome pris en fin de premier tour sans grande surprise.
Projection : Fin de premier tour - début de second tour (Places 25-40)