Originaire du New Jersey, Thomas Sorber prend rapidement son envol pour Philadelphie afin d’intégrer le Archbishop Ryan High School. Lors de sa dernière saison au niveau lycée, il tourne en 18,9pts/11,2rbds/2,5asts/1,3stls/4,8blks… Des stats qui lui permettent d’être classé 50e de tous les prospects de la cuvée et recrue 4 étoiles. Il reçoit des offres de très bons programmes comme Miami, Providence ou encore Villanova. Mais c’est finalement au sein des Hoyas de Georgetown que Thomas Sorber décide de faire son parcours universitaire.

 

La chose que l’on voit en premier chez Thomas Sorber, c’est… Thomas Sorber ! Du haut de ses 2m06, sans chaussure (on peut compter quasiment 2m08 en chaussure sur le terrain) et surtout de son envergure de plus de 2m28, Thomas Sorber ne passe pas inaperçu sur un terrain de basket. Et il va mettre cette longueur au profit de sa qualité première : la défense. Et tout particulièrement la protection de cercle. Sur P&R, c’est un excellent défenseur de drop qui sait parfaitement gérer les timing et la distance pour empêcher la passe de lob tout en restant à portée de contre du porteur de balle afin de le gêner si ce dernier pull up. A Georgetown, on a également pu le voir énormément utilisé en tant que roamer. Des séquences où il a su montrer une certaine compréhension et gestion des aides et des rotations, et ainsi être un défenseur positif, même lorsqu’il est loin du ballon.

Lorsqu’il a été amené à switcher et à défendre le périmètre, ce fût un peu plus compliqué pour le freshman des Hoyas. Sans être catastrophique, la mobilité est plutôt moyenne et s’il pourra contenir quelques drives sur de très courtes séquences, il pourrait être exposé en NBA, notamment face aux porteurs de balle plus vifs.

On notera également que le joueur n’est pas un extraordinaire rebondeur, contrairement à ce que sa longueur pourrait nous laisser penser. Effectivement, et on en parlera plus bas lorsqu’on abordera son jeu offensif, le joueur n’est pas très explosif et vertical. Ce manque de rapidité et de “jump” lui fait parfois défaut au rebond où il peut être un peu lent à s’élever pour récupérer la balle. Attention également aux box out qui ne sont pas toujours (bien) exécutés. Il reste un rebondeur plus que correct et avec l’âge et l’expérience, il pourrait devenir bien meilleur mais à l’instant T, on ne peut pas dire que ce soit une de ses grandes forces.

Cependant, l'intérieur de Georgetown est une vraie arme de dissuasion massive. Formidable Shotblocker (7,6% de BLK%), son physique lui permet d’encaisser le contact et ne pas se laisser enfoncer au poste bas. Il sait rester droit et grand pour ainsi gêner le tir, voire le contrer, sans faire de faute (2,2 fautes/match sur plus de 30min de temps de jeu, c’est très correct pour un jeune intérieur), ce qui est très important pour pouvoir rester sur le terrain en NBA. En plus des contres, sa bonne coordination main-œil et sa longueur lui permettent d’être un très bon disrupteur d’attaque (2,7% de STL%). Tout cela donne un des meilleurs défenseurs de la cuvée et ce n’est pas son équipe des Hoyas qui va nous contredire (48% d’efficacité au cercle pour les adversaires quand Sorber est sur le terrain VS 64% lorsqu’il est sur le banc).

 

Offensivement, c’est un peu moins positif. Il y a des choses très intéressantes tout de même, comme le passing. Sorber est un bon passeur pour son poste, qui lit très bien les défenses et ne refuse jamais de passer le ballon. On l’a vu dans des situations de “Hub offensif” sur des DHO ou en tête de raquette, être capable aussi bien de lâcher la petit pocket pass pour le petit qui roule vers le cercle que de servir le cutter ligne de fond. On a également vu des flashs sur du short roll où il a montré une capacité à prendre des décisions rapides et efficaces. Avec sa taille et sa longueur, il peut trouver des angles et des fenêtres de passes que beaucoup ne peuvent pas voir/avoir et bien qu’il n’ait pas la palette de passe d’un vrai Hub Offensif à 28% d’USG (à la Sabonis ou Sengun) on peut aisément le projeter comme un big connecteur en NBA.

Nous avons effleuré le sujet plus haut, mais malgré sa taille, le joueur n’est pas la menace verticale qu’il pourrait être. En cause, une explosivité et une verticalité assez moyenne. Le joueur peut tout de même être une cible de passe lobée et être un bon finisseur de alley-oop (21 dunks cette saison) mais il ne sera pas la lob threat que pourraient être d’autres prospects intérieurs.

Cependant, Sorber reste une menace intéressante offensivement sur P&R. Le joueur pose de bons écrans grâce à un bas du corps bien large lorsqu’il pose ses appuis (même si on pourrait regretter qu’il ne tienne pas assez ses écrans et ait tendance à rouler un peu trop tôt) et roule très bien vers le cercle. On a même pu le voir poser quelques Seal Screen (Gortat Screen), montrant une vraie capacité à se placer et se réorienter après un écran. On peut imaginer qu’une fois entre les mains d’un staff NBA, le joueur améliorera encore plus ses qualités d’écrans ce qui pourrait lui permettre d’apporter du spacing à son équipe, même sans avoir le tir extérieur dans son arsenal.

Parce que oui, Thomas Sorber n’est pas un stretch big. Est-ce qu’il le sera un jour? Peut-être. Mais les indicateurs ne sont pas très bons. 16% à 3pts sur 1,5 tentatives par match cette saison. 26% au niveau lycéen (4 années). Les pourcentages aux lancers francs sont corrects pour un joueur de son profil (72% sur 4,4 tentatives par match cette saison, 71% sur ses 4 années lycée) mais rien qui ne crie “Ryan Anderson” non plus. De plus, sa mécanique n’est pas très fluide et plutôt lente.

Pour finir sur une note positive, on peut parler du scoring et de la finition au cercle de l’intérieur de Georgetown. Le joueur est un très bon finisseur avec un bon touché (quasiment 69% de réussite sur les tirs près du cercle, 66% si on enlève la transition et les rebonds offensifs). Sachant que nous ne sommes pas sur un “dunkeur fou” (à peine 1 dunk par match en moyenne), ces chiffres sont très positifs pour la suite puisque son scoring viendra vraisemblablement en grande partie de tirs près du cercle. C’est également un bon scoreur au poste bas qui sait se servir de son physique, de sa longueur et de son touché pour finir avec régularité et efficacité au cercle mais également dans le “in-between game", la zone du floater (60% de réussite au tir dans cette zone).

 

Conclusion: Thomas Sorber est donc un formidable défenseur qu’on peut projeter comme un protecteur de cercle titulaire qui pourrait être utilisé comme big connecteur/hub offensif dans une équipe compétitive. Avec quelques années de travail et d’expériences pour parfaire ses skills de rebonds et de pose d’écrans, il pourrait devenir tout simplement un des meilleurs roles players parmi les Big Men en NBA.

 

Projection à la draft: Milieu de draft, entre 10 et 20.