Il y a 1 mois
Points forts
- Tir élite
- Polyvalence du tir (Spot up, en mouvement, après un dribble, en sortie d’écran…)
- Connecting
Décent, mais à travailler
- Défense sur l'homme (mobilité latérale)
- Verticalité
Points faibles
- Dribble
- Création balle en main
- Âge
Alex Karaban est un ailier dans sa troisième saison universitaire au sein de la fac du Connecticut, double championne en titre : les UConn Huskies ! Fils de parents Ukrainien et Belarusse, la recrue 4 étoiles rejoint UConn en 2021 où il fait une première saison redshirt (fait le choix de ne jouer du tout) afin de prendre le temps de s’intégrer et s’acclimater au jeu du coach Dan Hurley. Après deux titres de champion lors de ses deux premières vraies saisons en tant que joueur, Karaban attaque sa saison Junior avec l’envie de réaliser l’exploit : le Three Peat (3 titres de champion NCAA d’affilés). Le tout, avec la Draft NBA plus que jamais en ligne de mire. Au sein des Huskies et désormais orphelins de Clingan, Newton et Castle, Karaban voit cette saison ses responsabilités offensives décuplées et son rôle évolué, lui qui jusqu’à maintenant se contentait d’être quasiment essentiellement un shooteur/finisseur de bout de chaîne.
Parce qu’effectivement, elle est là la carte d’entrée en NBA pour Alex Karaban : le tir. Et plus globalement, ce rôle de tireur en mouvement loin du ballon. Ce rôle est de plus en plus recherché dans une NBA toujours plus en mouvement. Fini les snipers qui campent dans les corners en attendant que le ballon ressorte. Désormais, les shooteurs doivent ajouter plusieurs cordent à leurs arcs, dont notamment la mobilité, la capacité à se déplacer loin du ballon, à naviguer entre les écrans et surtout à pouvoir dégainer rapidement après une course sans ballon ou en sortie d’écran. Cette polyvalence du tir a énormément de valeur et ce que peut apporter Alex Karaban à sa future équipe. En ce qui concerne le shoot en lui-même, certes nous sommes essentiellement sur du Catch-and-Shoot (90% de ses tirs à trois points en carrière NCAA proviennent d’une passe) mais Karaban est tout simplement un des meilleurs shooteurs de la cuvée. Sur ses trois saisons NCAA : 37,5% de réussite sur plus de 5 tentatives par match, ainsi qu’un 3PAr de 56% (le 3Par indique la part, en %, qu’occupe le tir à trois points dans le régime de tir global du joueur. Ici, cela veut dire que 56% de ses tirs sont des tirs à derrière l'arc). Tout cela est appuyé par ses chiffres aux lancers francs qui sont également très bons puisque l’ailier des Huskies tourne à 85% sur ses trois saisons universitaires. On ne peut pas le nier, Alex Karaban est un sniper. Et un sniper moderne.
Seul ombre au tableau du tir, la mécanique qui est assez peu orthodoxe. Il tire beaucoup avec le haut du corps, ne décolle pas les appuis et donc transfère très peu d’énergie du bas du corps vers son tir. La gestuelle du haut du corps n’est pas très fluide et le point de relâchement du ballon est assez bas par rapport à sa taille. C’est un point à surveiller même si visiblement, cela n’a pas l’air de le déranger outre mesure.
Cette saison, le joueur est amené à porter un peu plus la balle que les saisons précédentes ce qui permet de mettre en valeur une qualité qui était jusqu’alors assez mésestimé chez lui mais qui est de plus en plus importante dans la NBA actuelle : son passing. Lors de ses deux premières saisons, le joueur était essentiellement utilisé comme un finisseur d’action. Mais cette saison, on le voit beaucoup plus dans des situations de passeur et particulièrement dans ce rôle de connecteur, très recherché par les franchises NBA. Du haut de ses 2m03, le joueur peut voir des lignes de passes et trouver des angles que les « petits » ne peuvent pas forcément avoir. Il peut passer main gauche, main droite, des deux mains. Il a également montré une palette assez variée de passes (passe lobée, kick-out sur short roll, entry pass et même quelques pocket pass après un pick-and-roll en tant que porteur de balle). La vélocité et la variété de ses passes ne sont pas au niveau d’un créateur primaire en NBA, mais à défaut de créer le décalage, il est capable de l’accentuer avec ce passing suffisamment développé et c’est ce qui peut faire la différence entre un finisseur d’action en sortie de banc et un connecteur polyvalent titulaire d’une équipe compétitive. Dans les stats, cela donne un AST% de 14% cette saison (9% d’AST% en moyenne sur ses deux premières saisons) et surtout un ratio AST/USG de 0,7 ce qui est le haut du panier pour un profil de shooteur/finisseur.
(Note : le ratio AST/USG donne une indication de la propension du joueur à passer plutôt qu’à tirer, c’est la part qu’occupe le passing dans son jeu offensif. Plus le ratio est élevé, plus le joueur est enclin à faire des passes. Niveau chiffre, sur base d’évaluations historiques et actuelles de ce qui se fait en NBA, on peut estimer que le ratio AST/USG d’un shooteur/finisseur exclusif se situe souvent autour des 0,4 voire moins. En approchant les 0,7-0,8, on commence à entrer dans la sphère des très bons connecteurs, un profil très recherché en NBA, là où le shooteur/finisseur exclusif est de plus en plus délaissé ou contraint à jouer un rôle très amoindri).
Dans les autres compartiments de son jeu, on notera un dribble plutôt moyen. Très rigide, peu créatif et assez haut, cela le limite grandement dans sa capacité à créer, pour lui comme pour les autres. Ce n’est pas un gros problème puisqu’on ne lui demandera probablement pas de créer en NBA mais ça ne lui permet pas de maximiser un autre aspect dans lequel il est très bon, le touché et la finition. Karaban est plutôt un bon finisseur au cercle malgré un manque d’explosivité verticale (64% de réussite sur les tirs près du cercle en 3 saisons). Et même si on peut le voir régulièrement attaquer au poste bas en NCAA, ce sont probablement des tirs qu’on ne lui donnera pas en NBA et il n’a pas le dribble et le premier pas pour se créer ce genre de tir à l’échelon supérieur. Les tirs près du cercle qu’il aura (devra avoir) en NBA seront des tirs en tant que finisseur après des cuts ou des mouvements sans ballon.
Enfin, défensivement, le joueur n'est pas négatif et c’est déjà une grosse victoire car c’est assez rare sur ce genre de profil de spécialiste du shoot. Les appuis ne sont pas les plus mobiles mais il compense avec beaucoup d’intelligence (seulement 1,9 fautes/match cette saison), de placement et une envergure de 2m10. Il ne sera probablement pas le meilleur défenseur sur le terrain en NBA, mais il est suffisamment bon pour ne pas être une cible. Sa protection de cercle quand il est dans un rôle de low men défensif en second rideau sera fortement appréciée (5,1% de BLK% cette saison, excellent pour un ailier)
Après trois années à la fac, Alex Karaban semble être arrivé à maturité et le mélange entre un shoot élite, une défense positive et le développement de son passing, le tout du haut de ses 2m03 en fait un profil très intéressant pour les franchises NBA. Malgré son âge (ou grâce à son expérience) il ne serait pas surprenant de voir l’ailier des Huskies partir très tôt à la draft, peut-être en lotterie ?
Projection : Fin de lottery, milieu de 1er tour (entre 12 et 20).