Les Bleuets étaient attendus pour ce championnat d'Europe des moins de 20 ans, un an après la médaille d'Argent décrochée par cette génération contre les Etats-Unis d'un certain Chet Holmgren. Mais de cette équipe, seuls quatre joueurs étaient présents à Podgorica (Monténégro). L'équipe de Frédéric Crapez s'est contentée d'une cinquième place. Tour d'horizon des prestations des Bleuets.

GUARDS

Matthew Strazel 
(28,5 min, 14,8 pts, 3,3 assists, 1,8 turnovers de moyenne)

Leader offensif de cette équipe, Matthew Strazel est le joueur le plus expérimenté de cette équipe avec déjà trois saisons en Euroligue au compteur à seulement 19 ans. 

Sa qualité principale : se créer des opportunités de tir. Une qualité devenue élite car il shoote de plus en plus à haut pourcentage (27/63 aux tirs durant la compétition), malgré encore quelques irrégularités (1 sur 8 à 3 points face au Portugal). Scoreur naturel, il est capable de finir au cercle mais sa plus grosse limite est physique, il mesure 1.84 m et n’a pas un morphotype qui lui permet de s’imposer dans la raquette. Défensivement on-ball, il a du mal à suivre les guards rapides balle en main d’Euroligue mais, comme on a pu le voir sur cette campagne, il peut pallier ce manque de latéralité par son intensité. 

L’année prochaine il rejoindra Monaco pour sa quatrième saison en Euroligue, en espérant qu’il puisse se faire sa place dans cette effectif plus que talentueux. 

Ilias Kamardine
(22,7 min, 10,9 pts, 4 assists, 1,7 turnovers de moyenne)

Dans le 5 majeur du championnat Espoirs cette saison, Ilias Kamardine a dominé le championnat U21 en faisant partie des meilleurs scoreurs du championnat. Il a eu la chance d’apparaître 13 fois sous les couleurs de Dijon en Betclic Elite.

Couteau suisse offensif, il peut tout faire et finir de toutes les manières, même au cercle malgré un corps plutôt fin. Il a su s’adapter aux besoins de cette équipe de France en commençant le tournoi dans un rôle de shooter spécialiste, avec un tir à 3 points (9/27 (33%) sur ce championnat d’Europe) qui est élite et en finissant la compétition dans un rôle de secondary ball handler apportant du playmaking. Défensivement sa lecture de jeu lui permet d’être un bon défenseur off-ball, mais on-ball ça reste compliqué latéralement et son manque de force/puissance lui fait subir les drives.

La saison prochaine il découvrira la Pro B sous les couleurs d’Evreux aux côtés de son coéquipier de sélection nationale, Hugo Mienandi.

Adama Bal
(19,6 min, 9,6 pts, 1 assists, 0,4 turnovers de moyenne)

Contexte compliqué pour Adama Bal cette saison qui était à Arizona derrière deux joueurs draftés au premier tour (Ben Mathurin aux Pacers et Dalen Terry aux Bulls), seulement 104 mins en 23 matchs.  

Grand guard, il est impressionnant balle en main pour sa taille. Il est capable de faire la différence par son dribble et sa vitesse mais physiquement il est encore trop léger, il ne peut pas finir au cercle. Au début de la compétition il cherchait sa place offensivement, il prenait très peu de shoots en rythme. Dans les derniers matchs, c’est sous un nouveau jour qu’Adama Bal est apparu trouvant enfin sa réussite à 3 points (3/16 sur les quatre premiers matchs et 7/13 sur les trois derniers matchs).

Défensivement, il manque de latéralité pour défendre sur des ball-handler mais son envergure fait de lui une réelle arme. À cela, il faut rajouter une activité des mains intéressantes, pour preuve il a pu récupérer un nombre de ballons intéressant (1.4 steals sur la compétition).

Il devrait avoir plus de responsabilités l’année prochaine au sein de l’effectif d’Arizona.

Jayson Tchicamboud
(16,9 min, 4,4 pts, 2,4 assists, 1,6 turnovers de moyenne)

Pur produit du centre de formation de Strasbourg, Jayson Tchicamboud a connu pour la première fois la Pro B cette saison sous les couleurs de Tours. Le bilan global n’est pas des plus positifs statistiquement et sportivement parlant.

Jayson Tchicamboud est un primary ball-handler qui base son jeu presque entièrement sur sa vitesse et qui est limité par son manque d’adresse extérieure (4/16 à 3 points en 7 matchs). Durant cette campagne il a montré quelques flashs au playmaking en combinant notamment avec Brice Dessert. Des actions qui se terminaient bien souvent par un alley-oop en sortie d’écran. Défensivement les outils sont là et peuvent l’aider à devenir un défenseur correct malgré quelques lacunes dans la latéralité. Il lui reste tout de même à ajouter la volonté d’en faire une de ses forces.

Jayson Tchicamboud qui n’a pas encore de contrat pour l’année prochaine avait l’opportunité lors de ce tournoi de se rappeler aux bons souvenirs des coachs de Pro B. 

Lucas Beaufort 
(15,6 minutes, 3,7 pts, 1 assists, 0,6 turnovers de moyenne)

Contender au titre de Meilleur jeune en Pro B cette saison, Lucas Beaufort sort d’une saison en prêt du côté d’Aix Maurienne. Impactant dès sa première année, il a tourné à 7.9 points de moyenne pour 24.1 minutes par match.

Secondary ball-handler, il est resté plutôt discret durant cette campagne. C’est un joueur qui n’a pas de qualité proéminente mais qui est bon dans tous les domaines. Il est capable de pénétrer et finir au cercle mais il cherchera toujours à faire jouer les autres avant tout. Son jeu se base sur sa vitesse balle en main mais il a tout de même quelques difficultés à finir au cercle face à des Rim protector (1/7 aux tirs face au Portugal et la Slovénie). Lucas Beaufort est limité dans son jeu par un manque de régularité sur son tir extérieur, 2/16 a 3 points sur le tournoi. Défensivement, il a énormément apporté on-ball pour pallier le manque de latéralité des autres guards de l’équipe. Son intensité défensive lui permettra d’avoir des minutes à haut niveau.

Après une année de prêt réussie, il sera de retour à Strasbourg pour sa première saison complète en Betclic Elite. 

FORWARDS

Clément Frisch
(22.9 minutes, 9,7 pts, 4,8 rebonds, 1.2 steals de moyenne)

Troisième produit Strasbourgeois de cette équipe de France, Clément Frisch a été nommé Meilleur Jeune de Pro B après une première saison professionnelle plus que réussie avec l’effectif de Denain (10.9 points de moyenne et 47.9% au tir).

L’un des protagonistes principaux de cette campagne, il a apporté des deux côtés du terrain. Offensivement on l’a vu évoluer dans un rôle de finisseur et tireur à 3 points en spot-up. Un exercice qui lui a plutôt bien réussi car il termine la campagne avec 9.7 points de moyenne par match qui fait de lui le troisième meilleur scoreur français. Défensivement on l’a vu défendre aussi bien sur des postes 2/3 complets offensivement mais aussi sur des profils intérieurs comme Ruben Prey (Portugal). Sa force/puissance est l’une des plus grosses armes, il est capable de contenir les drives et de latéralement contenir son vis à vis. Cependant son match “sans” face à la Lituanie n’est pas passé inaperçu. La France avait besoin d’un Frisch dominateur dans les moments chauds. 

ll rejoindra l’effectif du SLUC Nancy (promu) pour découvrir la Betclic Elite et pourquoi pas, s'il fait bonne impression, revenir dans les rangs de la SIG pour la saison 2023/2024 avec qui il est encore sous contrat.

Kenny Kasiama
(16,7 minutes, 2,7 pts, 1,8 rebonds, 0, 7 steals de moyenne)

Leader des U21 de l’ASVEL cette saison, Kenny Kasiama sort d’une saison pleine avec 14.4 points, 4.8 rebonds et 1.6 interceptions de moyenne par match. 

Avec un bon temps de jeu en début de cette campagne mais il n’a pas su capitaliser. Il a commencé la compétition avec 24 minutes de temps de jeu pour terminer avec 6 minutes. Du mal à trouver sa place offensivement il n’a pas pu montrer l’étendu de ses capacités avec notamment des lacunes à la finition sur des tirs ouverts qu’on ne lui connaissait pas (5/25 au tir). Défensivement il reste tout de même polyvalent, il est capable de switcher sur les 5 positions. Une polyvalence que l’on retrouve également de l’autre côté du terrain et qui est sa force principale.

Il aura besoin de step-up pour avoir un rôle en Betclic Elite au côté de Nadir Hifi au Portel, sous peine de devoir repasser par la case Espoirs alors qu’il n’a plus rien à prouver dans ce championnat.

Guillaume Eyango 
(13,8 minutes, 5,7 points, 0,3 rebonds, 0,8 steals de moyenne)

Après avoir passé une grande partie de la saison blessé au genou, Guillaume Eyango n’avait pas joué depuis le 16 avril 2022 avant ce championnat d'Europe. 

Presque totalement off-ball sur cette campagne, son rôle était beaucoup plus défensif. Il a le physique pour lutter à armes égales face aux ailiers dans ce genre de compétition internationale mais il est suffisamment latéral pour défendre sur des postes 2. Offensivement il s’est contenté d’un rôle de shooteur en spot up, un exercice qu’il doit encore travailler (5/17 à 3 points). 

Son profil de potentiel 3&D lui permettra d’avoir des minutes en pro dans les années à venir. La saison prochaine il sera en prêt à Rennes en N1, où il aura du temps de jeu et des responsabilités.

Hugo Mienandi
(10,5 minutes, 2,6 pts, 1,3 rebonds, 0,1 steals de moyenne)

Produit manceau, Hugo Mienandi fait des apparitions avec les pro du MSB depuis deux saisons maintenant. Il joue principalement en Espoirs où il est le deuxième meilleur scoreur du championnat.

Utilisé en sortie de banc dans ce tournoi, il n’a pas su s’imposer dans l’effectif avec peu de temps de jeu (10,5 minutes de temps de jeu en moyenne). Le Manceau n’a pas réussi à trouver sa place dans le système offensif français. Il n’a marqué que quasi uniquement dans la peinture où il a souffert d’un manque de taille pour exister a ce niveau. La réussite était pourtant de son côté avec 8/16 aux tirs sur la compétition mais 0/1 à 3 points. Le développement de son tir longue distance reste sa piste de travail principale. Défensivement, il ne peut pas défendre sur des forwards rapides, il est plus à l'aise lorsqu’il défend sur des profils qui basent leur jeu sur le physique.

Il rejoindra Ilias Kamardine en pro B sous les couleurs d’Evreux pour sa première saison exclusivement avec le groupe pro.

PIVOTS

Yvan Ouedraogo
(19,3 minutes, 6,9 points, 4 rebonds, 0,6 contres de moyenne)

Cette année sous ses nouvelles couleurs à Grand Canyon, Yvan Ouedraogo a pu trouver le temps de jeu qu’il recherchait en quittant Nebraska (20,7 min de temps de jeu de moyenne cette saison) mais le constat global reste compliqué.

Intérieur titulaire de l’effectif, nous avons retrouvé les mêmes problèmes de finition qu’il rencontre à Grand Canyon : des 1 contre 0 qui, parfois, ne sont pas convertis. Physiquement mature, son physique est une réelle force, il prend énormément d’espace dans la raquette et sait comment faire de son physique une qualité. Il a ajouté a ce physique impressionnant un bon sens du rebond. Bon en post-up il manque encore de lecture de jeu dos au panier, il devrait développer cet aspect de son jeu pour s’assurer une place au haut niveau. Défensivement sa corpulence lui permet de pouvoir encaisser le post-up mais il ne protège pas assez le cercle pour un joueur intérieur (deux contres sur le tournoi). 

Il va repartir pour une autre saison avec Grand Canyon en espérant le voir sous un nouveau jour et avec une finition plus régulière que ce soit dans le jeu ou sur la ligne. 

Brice Dessert
(15,9 minutes, 6,2 pts, 5,4 rebonds, 0,4 contres de moyenne)

Brice Dessert a joué la majorité de la saison avec le groupe pro de Rouen en Pro B avec 13,3 minutes de temps de jeu en moyenne par match pour 25 apparitions. Il a également fait 15 matchs avec les U21 de Rouen avec un double-double de moyenne (15,4 points et 11,3 rebonds de moyenne).

Rim runner, blessé au début de la compétition, il n'a pas participé aux deux premiers matchs pour se préserver pour les phases finales. Il a su prendre sa place dans l’effectif lors du troisième match durant lequel il a montré l’étendu de sa palette offensive. Ce n’est pas le joueur a qui on va confier la balle pour créer balle en main, c’est un finisseur qui peut finir vite et avec puissance au cercle. Il a laissé très peu de déchets et affiche un très bon pourcentage proche du cercle (76.5%). Défensivement il a montré des bons flashs à la protection de cercle (deux contres sur la compétition), c’est un exercice où on souhaite le voir beaucoup plus. 

Il découvrira la Pro A avec Blois l’année prochaine où on espère pour lui qu’il aura assez de responsabilités pour continuer à se développer.

Enzo Sharhvin
(14,0 minutes, 4,4 pts, 5,3 rebonds, 2,1 contres de moyenne)

Élu meilleur intérieur du championnat Espoirs, Enzo Sharhvin est le leader en rebonds et en blocks du championnat U21. Il a eu la chance d'apparaître lors d’un match avec Pau en Betclic Elite où pour ses premières minutes en pro il termine le match avec 3 blocks.

Rim protector Elite, il a su montrer qu’il n’était pas seulement un atout défensif en terminant la compétition avec 78.9% de réussite proche du cercle. Physiquement massif, il y ajoute une mobilité qui pose beaucoup de problèmes aux intérieurs adverses car il est capable de finir avec puissance. Sa piste de travail principal est son tir extérieur, s'il ajoute à sa palette une adresse loin du cercle il deviendrait difficilement arrêtable. Défensivement, il fait partie des trois joueurs de la compétition qui en moyenne sont a 2 contres par match. Malgré une qualité de protection de cercle élite et malgré sa petite taille pour un pivot sur le plan International. Le revers de la médaille : il fait beaucoup de fautes en sautant en première intention (5 fautes contre la Belgique).

Le maintien tardif de Pau en Betclic Elite peut, peut-être, lui permettre d’obtenir un spot dans l’effectif, il en a les capacités physiques.