A quelques semaines de l’ANGT à Belgrade (31 mars, 1er et 2 avril) , on est allé faire un tour des salles de l’ouest de la France pour observer la génération 2005-2006 du Pôle France contre Rennes, Lorient et Vitré. L’occasion de voir, ou revoir, en action Ilan Fibleuil, Nolan Traoré, Talis Soulhac et les autres (Noa Essengue, Mohamed Diakite…). Un groupe que l’on avait pu observer l’été dernier lors du championnat du monde u17 et des championnats d’Europe u18 et u16. 

Le go-to-guy

Ilane Fibleuil - 2005 - 1.97 m - 11.2 points, 3.5 rebonds, 1.4 passe de moyenne

Présent sur deux des trois matches observés (absent contre Lorient, convalescent suite à sa blessure à la cheville), c’est un Ilane Fibleuil égale à lui-même que l’on a vu. Sur la lancée de ses prestations à Malaga au championnat du monde u17, le combo-guard succède à Rayan Rupert en tant que porteur de balle principal.

En alternance sur les postes un et deux, l’ancien de l’ES Massy Basket semble avoir gagné quelques centimètres ces derniers mois. Dans le jeu, il est surtout dans le drive. Sur ces deux matches, on a vu un joueur fort en transition mais également capable de se diriger au panier et de terminer des deux mains au panier. Loin du cercle, c’est un peu plus compliqué avec un 2/7 à trois points (28%). A côté du scoring, il n’a pas montré une évolution dans la création pour les autres avec trois passes décisives distribuées en deux matches.

Défensivement, on a vu un joueur concentré et sérieux. Solide dans le un contre un et attentif off-ball. Du haut de son mètre quatre-vingt-dix-sept, il est difficile de l’imaginer défendre plus que les guards adverses au niveau supérieur.

Suite à un road trip aux Etats-Unis, où il a visité les campus de Gonzaga et UCLA, il  devrait prochainement annoncer sa future destination à sa sortie du Pôle France.

Le lieutenant ++

Nolan Traoré - 2006 - 1.91 m - 10.3 points, 2.2 rebonds, 3.4 passes de moyenne

Autre porteur de balle, Nolan Traoré a joué titulaire, en sortie de banc mais aussi avec et sans Ilane Fibleuil à ses côtés lors de ces trois rencontres. Plusieurs contextes avec des performances différentes selon la situation.

Lui aussi en alternance sur les postes un et deux, l’ancien de Charenton est un peu plus dans le tir. Contrairement à Ilane Fibleuil, il a un peu plus de mal à concrétiser par des points ses attaques proches du panier. Il est plus à l’aise loin du panier avec une capacité à pouvoir tirer en sortie de dribble ou d’écran mais également en catch-and-shoot, et tout ça à mi-distance ou à longue distance. Néanmoins, sur l’ensemble de la saison, la réussite est sur courant alternatif. Pouvant faire une sortie un 4/13 comme contre Loon Plage dernièrement comme un 3/8 contre Toulouse un peu plus tôt dans la saison. En plus du tir, Nolan Traoré se démarque, par flashes, sur l’initiation pour les autres en étant d’initier le pick-and-roll ou de réaliser des kick-out passes. Il tourne à plus de 3 passes décisives en moyenne après 25 matches.

Défensivement, c’est un peu plus compliqué. Souvent en retard, notamment sur les écrans adverses, il a aussi tendance à perdre ses vis-à-vis des yeux sur la défense off-ball. Concentré sur le ballon, il en oublie son attaquant qui à tout le loisir de couper au panier ou se démarquer.

Les lieutenants

Noa Essengue - 2006 - 2.05 m - 8.3 points, 2.8 rebonds, 0.4 passe de moyenne

Auteur de plusieurs bonnes performances durant la saison, dont 21 points lors de la dernière rencontre de la première phase du championnat, Noa Essengue (17 ans le 18 décembre) fait son petit bonhomme de chemin avec le Pôle France avant d’aller rejoindre les rangs de l’Asvel.

Principalement utilisé aux postes trois et quatre, il n’a malheureusement pas été à son meilleur lors de ces trois rencontres. Le longiligne joueur est notamment en difficulté physiquement. Un point sur lequel on constate peu d’évolution. Sur le terrain, Noa Essengue a brillé par sa vision. Il a été intéressant sur l’avant dernière ou la dernière passe avec du in-and-out, de l’extra-passe. Le tir n’est pas encore tout à fait au point avec moins de deux tentatives longue distance par match sur la saison.

Défensivement, malgré ce déficit physique, le futur joueur de l’Asvel n’a pas peur d’aller protéger le cercle. Ses longs segments sont également une source de dissuasion importante. Un élément que l’on ne voit pas sur la feuille de stats.

Mohamed Diakité - 2006 - 2.05 m - 4.9 points, 2.5 rebonds, 0.8 passe de moyenne

Auteur de sa seconde saison sous le maillot du Pôle France, on remarque tout d’abord une évolution physique chez Mohamed Diakité par rapport à la saison passée. Plus épais et formé physiquement, l’arrière de 2.05 m reste toutefois un peu en retrait sur le terrain.

Offensivement, s’il peut terminer des deux mains, Mohamed Diakité n’est pas un joueur de duel. Beaucoup de ses tentatives de pénétrations se terminent par un floater. Le handle est encore en téléchargement tout comme son premier pas qui, pour l’heure, est un peu lent et ne lui permet pas de faire la différence. Le tir n’est pas, non plus, son meilleur atout avec seulement 7 tirs à trois points inscrits cette saison (moins de deux tentatives par match). Principalement en catch-and-shoot. 

Défensivement, c’est sur courant alternatif. Le regard est souvent actif, la latéralité correcte. Mais il oublie parfois son défenseur car trop attiré par le ballon. Contrairement à l’attaque, Mohamed Diakité va au contact en défense et au contre quand cela est nécessaire.

Talis Soulhac - 2006 - 1.88 m - 6.7 points, 1.9 rebond, 1.6 passe décisives de moyenne

Pour sa vraie première saison sous les ordres de Lamine Kebe (3 matches la saison passée), Talis Soulhac surf son championnat d’Europe u16. Principalement utilisé en sortie de banc, le meneur de 1.88 m se montre intéressant en faisant ce qu’il sait faire.

En attaque, on retrouve un facilitateur. Un joueur qui trouvera la solution pour les autres. Pour autant, il n’en oublie pas de scorer. Des points qui arrivent sur du jeu de transition et à trois points. On a toutefois pu observer des flashes sur la création pour lui-même à mi-distance. Il doit cependant mieux sélectionner ses tirs et la réussite s’en ressent. Seulement 33% de réussite aux tirs sur l’année.

En défense, c’est un joueur actif sur l’homme. Talis Soulhac se fait remarquer aussi par ses bonnes lectures de passes et ses interceptions. Il a cette saison volé près de deux ballons par matches (1.6). 

Les role men

Le trio Kevin Amoussa, Kevin Yimga et Henri Mboungolo-Mounanga sont, dans cette équipe, des joueurs de fin chaîne. Très peu servi en attaque, ce sont surtout des joueurs de rôle qui font en sorte que l’équipe tourne bien. Un trio qui suit son évolution mais qui, je pense, est plus pertinent d’évaluer face à des joueurs de leur âge pour véritablement en savoir plus.

Les vétérans

Connu des suiveurs du basket français, le trio Théo Pichard, Wilson Jacques, Maxime Logué jouent leur dernière saison sous les couleurs du Pôle France. Ils étaient également présents au championnat du Monde des moins de 17 ans en Espagne.

Titulaire à la mène et sous le panier, on retrouve des joueurs qui se comportent en leader sur le terrain mais aussi sur le banc. Théo Pichard est le meilleur passeur de l’équipe (4.3), Maxime Loqué, le meilleur rebondeur (6.2), Wilson Jacques brille par son leadership, toujours présent pour accompagner ses coéquipiers.