FIBA U19 : quatre prospects serbes aux performances mitigées
Il y a 5 ans
Voilà, c'est fini. Le championnat du monde u19 s'est conclu le 7 juillet par le sacre des Etats-Unis sur le Mali. L'outsider le plus sérieux, la Serbie n'a quant à elle pas répondu aux promesses que laissaient entrevoir le roster.
L'un des joueurs les plus attendus, Filip Petrusev, sort d'une saison freshman mi-figue mi-raisin avec Gonzaga. Productif au début de saison, son ascension a été perturbée par le retour de Killian Tillie. Lors de ce championnat du monde, le jeune pivot serbe avait l'opportunité de montrer sa progression après cette première année passée outre atlantique. Mais à l'image de son équipe, le Zag a connu un tournoi en demi-teinte.
Présent au scoring, il termine la compétition avec 19.3 points de moyenne. Tout au long du championnat, Petrusev a montré une capacité à se créer un chemin vers le panier. Sur les sept rencontres jouées, Filip est toujours parvenu à se faufiler entre ses adversaires et trouver suffisamment d'espace pour aller marquer. Excepté contre la Russie. Toutefois, une chose saute aux yeux. Il joue toujours sur l'épaule gauche pour terminer avec un hook main droite.
Autre chose, l'intérieur a tiré, sur l'ensemble du championnat du monde, la bagatelle de un trois points (raté), chose qu'on avait pourtant entrevue lors de sa saison à Gonzaga.
La seconde chose positive : le rebond. Le joueur des Zags a toujours cette présence d'esprit de regarder autour de lui avant de placer son écran retard. Un élément de jeu qui, pourtant fondamentale pour tout joueur, n'est pas présent chez tout le monde. En particulier chez les grands.
Mais tout n'a pas été bon chez le joueur serbe. Notamment en défense. Si la communication sur les switches défensifs est présente, sa défense un contre un n'a pas été à la hauteur. Loin de là. Sur de nombreux matchs, Filip Petrusev s'est montré absent sur plusieurs phases défensives et très peu en mouvement. Résultat son vis-à-vis se retrouvait avec le champ libre au large et le battait quasiment systématiquement sur les close-out.
À côté de lui, son camarade du Partizan Belgrade, Marko Pecarski, a lui aussi été très présent au scoring avec une moyenne de 22.1 points. Avec 2.08m sous la toise, l'intérieur finalement eu beaucoup de mal à se faire respecter physique sous le cercle. Notamment contre la France. Dans la raquette, le Belgradois s'est fait masser le dos pendant tout le match par ses vis-à-vis sans réellement trouver la solution pour s'en défaire. Pourtant, il a parvient à marquer et provoquer de nombreuses fautes (plus de sept lancers tirés par match). Encore et encore. Et ça, sans vrais mouvements dos ou face au cercle. Hormis la feinte de tir qu'il utilise abondamment (si on peut appeler ça un mouvement).
Mais, dès qu'il s'éloigne un peu du cercle, c'est un peu plus difficile. Pecarski est loin d'avoir un tir fiable malgré un ballon qui part haut et une gestuelle correcte. Sur l'ensemble du tournoi, le joueur du Partizan n'a tenté que 17 tirs primés pour une réussite bloquée à 23%. Son 87% sur la ligne des lancers laisse de l'espoir de le voir à terme être constant loin du panier. Toute comme son championnat d'Europe 2018 lors duquel il avait shooté à 43% à trois points. Néanmoins, cet été, même s'il souhaite se montrer dangereux à l'extérieur, il n'est pas aidé par son handle. Loin d'être à la hauteur pour éliminer son défenseur direct et s'engager vers le cercle. Même constat concernant son premier pas. Lent, il ne lui permet pas de dépasser son adversaire et se frayer un chemin vers le panier.
De l'autre côté du terrain, le doute est là. Aucune envie d'aller au contre sur l'ensemble de la compétition (Un contre sur sept matches joués). En plus, il ne montre aucune dissuasion face aux attaquants. Rarement en mouvement, des bras bloqués le long de son corps et des mains très peu actives sur les lignes de passe. De plus, il ne tient pas au contact losqu'il est attaqué sous le cercle.
Le troisième bonhomme dont le nom est resté sur les cahiers des scouts, Dalibor Ilić du KK Igokea. Un plus athlétique que ses copains du dessus, il a alterné entre le poste 4 et le poste 5. Annoncé à 2.06m sous la toise, c'est un joueur mobile à qui il manque quelques centimètres pour le voir s'imposer en NBA. Au niveau du tir, ça n'a pas été fou-fou. Il a eu du mal à trouver la mire à trois points pendant la compétition (0/8). Globalement, il lui manque de l'impact dans le jeu dans son équipe.
Toutefois, il faut noter une vision et un jeu de passe à fort potentiel. Avec une majorité de son temps passée dans la raquette, l'intérieur de la Serbie a conclu le tournoi avec une moyenne de 3.3 passes.
Où Ilić a le plus impressionné lors de ce championnat du monde u19, c'est au rebond. Le Serbe est au-dessus dans ce domaine avec une avance dans la lecture des trajectoire et des écrans retards. Il a terminé avec plus de rebonds en phase offensive que défensive (39 contre 38). Mais malgré cette capacité, il reste un travail à faire sur la défense où là aussi il manque d'impact.
Dernier serbe dont le nom a été coché, Uros Trifunović. Présent depuis plusieurs étés dans les compétitions FIBA, l'arrière s'améliore d'année en année. Même si la NBA semble être difficile à atteindre pour lui.
Durant la compétition, il a alterné avec la position de meneur mais il n'en est pas un. À ce jour, il n'en a ni le jeu ni la vision suffisante (même s'il est capable de trouver les bonnes passes par sessions) pour pouvoir s'installer durablement en tant que meneur pour la suite de sa carrière. De plus, il a vraiment du mal à conserver son dribble lorsque la défense s'intensifie contre lui.
Quand il ne porte pas le ballon, la faiblesse de son jeu saute au yeux. C'est un joueur qui a tendance à attendre de voir ce qui se passe pour choisir de faire quelque chose. Libérer l'espace pour un copain ou s'écarter pour un tir ouvert. Notamment à mi-distance où il est vraiment bon, plus quand dans l'attaque du cercle. Une caractéristique qui n'est pas encore présente dans sa panoplie.
Défensivement, si les mains sont actives ce qui se voit le plus est son manque de latéralité. Ajouté à cela une envergure limitée. L'Europe semble plus atteignable.