Il y a 3 ans
Points forts
- Scoring poste bas
- Shoot à 3 points
- Capacité d'adaptation
Décent, mais à travailler
- Passing game
- Pick and Roll
- Palette de moves poste bas
Points faibles
- Athlétisme
Filip Petrusev est né en avril 2000 à Belgrade dans une famille éloignée du basketball, il a depuis bourlingué entre les meilleurs programmes du vieux continent et des États Unis. Après avoir fréquenté les catégories de jeunes de l’Étoile Rouge, du Partizan et du FMP, il intègre les équipes de jeunes de Baskonia (Laboral Kutxa à l’époque) après avoir impressionné lors d’un tournoi de jeunes. Mais soucieux de pouvoir continuer à jouer au plus haut niveau tout en gardant une éducation de haut niveau, il explique qu’il ne voulait pas sortir du système scolaire comme l’impose la formation en Europe, Filip fait le choix de retrouver un autre Serbe au lycée Avon High dans le Connecticut. Blessé sa première saison, il réalise son année senior au sein de la prestigieuse académie de Montverde. Après avoir decommit de la petite fac d’Hartford, suite au limogeage du coach, il décide de traverser le pays pour commencer sa carrière collégiale du côté de Gonzaga. Au côté des futurs joueurs NBA Hachimura, Clarke et Tillie, il lui est difficile de se montrer et il faudra attendre sa saison sophomore pour voir tout le potentiel de Petrušev. Une fois établi comme le pivot titulaire, il prend les clés de l’attaque des Bulldogs et reçoit le titre de joueur de l’année en WCC. Après avoir inscrit son nom à la Draft 2020 il décide de rejoindre le club du Mega Soccer en Liga ABA, une couveuse pour les talents de l’agence Beobasket qui a notamment vu Nicolas Jokic, Goga Bitadze, Timothe Luwawu passer par ses rangs avant de rejoindre la grande ligue. Avec sa cinquième équipe en sept ans, il rafle les titres de meilleur marqueur et MVP de la ligue adriatique, mais ne finit que sixième, ne se qualifiant pas pour les playoffs. Filip est aussi un habitué de la sélection serbe, il gagne l’or aux championnats U18 2017 et 2018 en étant l'un des joueurs phare de sa génération (potentiellement celui avec la meilleure carrière à ce moment).
La principale réussite de cette saison de transition au monde professionnel est sans appel le développement d’un shoot à 3 points efficace en Europe. De 11 tentatives sur ses deux années à Gonzaga à 69 en Liga ABA, Petrušev a développé une compétence nécessaire aux joueurs intérieurs de la NBA moderne. Avec ses 41.9% de réussite derrière l'arc, il est une menace lorsque Simonivić (drafté en 44ème position par les Bulls) est au poste et lui au large sur le même quart de terrain. Il a aussi montré un profil de scoreur régulier au haut niveau, finissant 19 de ses 24 matchs au-dessus des 20 points marqués, une certaine preuve sur sa capacité à scorer à l’échelon supérieur. Car c’est un des avantage principal de Petrušev sur les autres intérieurs de cette draft : il a pu démontrer sa domination dans une ligue européenne de premier plan alors que Prkacin et Garuba (eux aussi candidats à la Draft 2021) sont plus limités dans leur minutes et de facto leur production. Il bénéficiera peut-être aussi des comparaisons avec son prédécesseur Nikola Jokic, qui scorait moins et était moins adroit dans une ligue moins forte qu’aujourd’hui. Finalement le physique du jeune serbe peut être un autre atout : mesuré à 2m11 pour une envergure de 2m13 au combine du camp Under Armour de 2017, il a aussi pris en muscle tout en gardant une certaine fluidité. On a pu le voir lors des campagnes FIBA être efficace en hedge ou en switch sur les situations de PnR et plus récemment on a pu observer son aisance à relancer le jeu balle en main, mais on pourra lui reprocher une explosivité moyenne.
Pour ce qui est des défauts de Petrušev, les front offices pourraient être hésitants quant à son âge : il est l’intérieur le plus âgé à se présenter à la draft, né en 2000 il sera en concurrence avec des européens nés principalement en 2002. Cependant il ne faut pas oublier que les franchises auraient ici un joueur plus ou moins “plug and play” qui pourra encore faire évoluer son corps et son jeu. Car l'un des principaux points noirs de l’ancien Bulldog est son jeu seulement à moitié adapté à la NBA : bien qu’il ait développé son tir à trois points il a du mal à diversifier son jeu intérieur. La principale critique est sur l'unidimensionnalité de sa palette offensive qui se limite (quasiment) à du post-up sur son épaule droite, avec une finition uniquement main droite. On peut regretter de voir qu’à 21 ans il ne soit pas encore capable de finir main gauche lorsqu’il se trouve à gauche du panier. Alors qu’il se décrivait lui-même comme un bon shooteur lors d'une interview en 2016, on le voit rarement utiliser un fadeaway ou un turn-around jumpshot. Il n’en reste qu’il a réussi à être un scoreur inarrêtable avec cette limitation. On peut aussi lui reprocher de ne pas être un bon joueur de pick and roll, notamment avec des écrans trop légers ou inexistants et qui n’offre pas de spacing vertical intéressant.
Le joueur dit s’inspirer de Nikola Vučević et présente de nombreuses similitudes avec Domantas Sabonis aussi bien au niveau des mensurations que du style de jeu pré-draft (un shoot à trois points en plus).