On connaît désormais l'ensemble des joueurs candidats à la draft 2020, les candidatures sont closes. Ils sont 205 dont 42 "internationaux" (163 viennent donc de NCAA). Ajoutez à cela les candidats automatiquement éligibles (seniors NCAA et internationaux nés en 1998), plus quelques candidatures d'américains exilés (Ball, Hampton). Parmi ces centaines de noms, seuls 60 seront appelés sur scène (ou pas) et sélectionnés par les franchises NBA. Voici notre top 60, pas forcément ceux qui vont être appelés mais les 60 prospects que l'équipe estime les plus aptes à réussir en NBA.

Note 1 : ceci est un Big Board, pas une mock draft, on ne prend pas en compte quelle équipe drafte à quelle position

Note 2 : quand vous cliquez sur le nom d'un prospect, un onglet avec son profil sur notre site apparaît : mensurations, stats, âge, scouting report, podcasts liés, tout y est

Note 3 : Retrouvez les classements individuels de chacun des membres de l'équipe sur cette page

 

 

Partie 1 / Les lottery pick

Ici on espèrera ne pas tomber sur un bust, dans une classe assez risquée. 

 

1. Anthony Edwards (Georgia)

De nombreux sites et experts américains placent LaMelo Ball en choix n°1 de cette draft. Ce n'est pas notre cas, le choix d'Anthony Edwards fait l'unanimité chez nous. Le prospect (poste 2-3) a été décrié pour ses mauvais choix (sélection de tir) ce qui a entrainé une efficacité douteuse (52% TS). Mais, Edwards évoluait avec des joueurs faibles, dans une conférence relevée, la grande majorité de ses tirs ne provenaient pas d'une passe décisive, il devait tout créer. Malgré ce fardeau, il s'en sort avec 69% de réussite au cercle. Le physique est taillé pour le haut niveau des deux côtés du terrain, la mécanique de tir superbe. Son ratio passes décisives / balles perdues est supérieur à 1, ce qui témoigne d'une prise de décision correcte. Il lui reste beaucoup (beaucoup) de choses à apprendre, dans les lectures et en défense, mais le potentiel n°1, c'est bien lui.

 

2. LaMelo Ball (Illawarra Hawks)

LaMelo a produit des highlights, des "flashs" comme on dit dans notre jargon, insensés cette saison en Australie. Au milieu d'une équipe au niveau de jeu assez piteux pour le monde professionnel (niveau high major "moyen" en NCAA, si on devait faire une estimation comparée), il a montré qu'il savait tout faire. Pull-up de loin, driver au cercle, créer pour les autres. Cependant, il semble un peu moins athlétique et explosif que Lonzo. Son shoot n'est pas académique et n'est pas rentré avec une belle régularité (25% de loin). Il n'a fait quasiment aucun effort en défense, à l'exception du rebond. Le cerveau, l'instinct surtout, voilà ce qui fait saliver tout le monde. Il est le meilleur passeur de la draft, le ballon ne ressemble par séquence qu'à une extension de sa main. Son toucher est donc exceptionnel, ce qui laisse optimiste sur son tir. La compréhension défensive pourrait venir, cela dépendra de son éthique, comme pour Edwards. Pour son potentiel, il est n°2. Pour ses lacunes, il n'est pas n°1.

 

3. Killian Hayes (Ratiopharm Ulm)

Le premier Français drafté dans le top 5 de l'histoire de la NBA, voilà le chemin qui pourrait s'offrir à Killian, conjonction d'une année magnifique en Allemagne et d'une draft moyenne sur le haut. Superbe en pick'n roll, vif sur ses jambes, costaud pour encaisser le contact, Hayes s'est développé cette saison au contact de Jaka Lakovic, son entraîneur ex-meneur de talent en Euroleague, et avec Will Bynum, ancien de la NBA qui s'est occupé du rôle de mentor / coach personnel. Nous avons reçu les deux lors d'un podcast. Évidemment, les intéressés n'allaient pas dire du "mal" de leur protégé, mais Bynum s'est dit impressionné par les capacités défensives de Hayes, quand Lakovic a évoqué sa progression et sa maturité pour produire une belle saison, loin de ses bases, de ses proches. L'adaptation, le travail, la détermination : le mental semble au point pour Hayes, ce qui nous pousse à le placer aussi haut dans ce classement. Sa capacité à se créer son tir avec un step back efficace le place une classe au-dessus de nombreux prospects en tant que créateur n°1 d'une franchise.

 

4. Tyrese Maxey (Kentucky)

Freshman (1e année) lui ausi comme Anthony Edwards, Maxey a pourtant presque un an de plus. Ça joue un peu dans son classement. S'il est aussi haut malgré un faible 29% de loin, c'est parce que lors des "gros" matchs, il a répondu présent. Mental d'acier, Maxey est surtout rapide et incisif, accepte le contact, est capable d'aller au cercle malgré le spacing et les systèmes parfois catastrophiques de Kentucky. Des spécialistes le voient plus bas, mais les expériences passées d'arrières de cette université (SGA, Fox, Booker, Herro...) nous font penser qu'il faut voir au-delà de son efficacité en NCAA. Il shoote à 83% aux lancers-francs, peut pull-up, est solide défensivement, et joue "près du sol" ce qui lui donne une vélocité très rare et quasi inégalée dans cette cuvée. Le prospect sans risque de bust n'existe pas, encore moins en 2020, mais on a acheté des actions pour le voir suivre le même destin que ses prédecesseurs.

 

5. Isaac Okoro (Auburn)

Avec Edwards, il sera le joueur le plus dominant défensivement de cette cuvée (peut-être avec Patrick Williams, voir plus bas). Il a les outils pour, comme les deux cités, mais en plus la mentalité. Okoro, dès son premier jour en NBA, sera un des meilleurs défenseurs sur le terrain. Ses 68% au cercle et son FtR (taux de lancers-francs) supérieur à 50% témoignent de sa domination physique. Son ratio AST/TO est égal à 1, comme Edwards. Il n'a pas la mécanique ni la fluidité offensive de notre n°1 : s'il parvient à tirer en catch and shoot à un porcentage correct, il pourra être la 4e option d'une équipe qui joue le titre. S'il parvient à maîtriser le pull up, le plafond est encore plus haut. Pour le moment, il en est loin : 29% de loin, 67% aux LF, mais le mental du prospect laisse présager du bon.

 

6. Deni Avdija (Maccabi Tel-Aviv)

Il n'y a peut-être pas de prospects sans risque de bust, mais Avdija est peut-être ce qui s'en approche le plus dans cette cuvée. D'abord, parce qu'il connaît le haut-niveau : 15 minutes par match en Euroleague, ce n'est pas Doncic, mais c'est déjà très bien. Ensuite, c'est un bosseur, obsédé par la gagne, c'est en tout cas ce qui ressort des échos qu'on peut recevoir de ceux qui l'ont cotoyé. Enfin, il est polyvalent, à la fois offensivement, capable de jouer sans le ballon mais aussi excellent en gestion de pick'n roll et création pour les autres. Défensivement, il pourra switcher sur plusieurs positions et possède une base solide pour envisager de défendre les postes 3-4, peut-être même les 2. Le gros point d'interrogation, c'est son tir : le % aux lancers-francs entre 50 et 60% est incomprehensible tant la mécanique va bien. Capricieux sur un terrain, encore dans un environnement familier, Avdija fait, peut-être, un blocage psychologique. Il lui faudra shooter pour débloquer un potentiel certain.

 

7. James Wiseman (Memphis)

La grande inconnue : trois matchs cette saison et puis s'en va. Des années dominantes en High School, ce qui ne prouve rien, quelques passages en FIBA, mais difficile de se faire une idée. Wiseman est avant tout un phénomène physique : 2m13, 104kg, 2m28 d'envergure, il court comme un cabri déconfiné. L'impression visuelle est saisissante et laisse donc présager une menace permanente au-dessus du cercle, des deux côtés du terrain (34pts, 19rebs, 5blks si on regarde ses stats/40 minutes sur les trois matchs joués). Restent énormément de questions. Peut-il shooter et être un "unicorn" ? Peut-il switcher en défense ? Aime-t-il le basketball ? Des questions légitimes (les trois, oui oui), qui feront basculer son destin d'un côté ou de l'autre du bust. Si c'est du bon côté, il mérite un top 3, voire top 1, de la cuvée. Sinon, oubliettes. High risk, high reward, comme veut l'expression consacrée.

 

8. Cole Anthony (North Carolina)

Malgré une saison cataclysmique, le #1 bis de la pré-saison est toujours dans notre top 10. À UNC, il a tiré à 38%, son AST/TO dépassait à peine 1 (pas terrible pour un meneur), et surtout on l'a vu galérer à se créer efficacement son tir, surtout à finir au cercle (54% de réussite, très faible). MAIS. Mais, UNC version 2019-2020 était une catastrophe : pas de spacing, des intérieurs en moufle, personne ne pouvait créer sauf le pauvre Cole. Lui a montré à la fois de la force mentale (revenu après une blessure pour jouer, alors qu'il aurait pu tout stopper et se préparer pour la draft), un QI de qualité (offensivement et défensivement), et toujours cette faculté à se créer de l'espace, rare et prisée. À l'instar de Killian Hayes qui monte de 5-10 places dans les boards avec son step back, Cole reste une perle rare et le classer plus bas serait revenu à oublier cette qualité première. Reste à faire rentrer le ballon dans le panier et parier que ça ira mieux en NBA.

 

9. Onyeka Okongwu (USC)

"The Big O", criait Bill Walton à chaque rencontre de USC, soulevant l'indifférence du commentateur à ses côtés et un petit sourire en coin chez les téléspectateur en replay de l'autre côté de l'Atlantique. Si Walton, ce fou, pouvait hurler et répéter ce nom, c'est parce qu'Onyeka lui donnait l'occasion de le faire. Ex-coéquipier des Ball à Chino Hill, le pivot a montré cette saison toute sa palette défensive : de la force sur le bas du corps, une capacité à switcher assez étonnante pour sa taille (2m06) et un sens de l'anticipation rare (10% BLK, 2,3% STL). Avec ça, si Okongwu n'est pas ultra athlétique, il a pour lui cette force majeure : il saute vite. Une réactivité utile pour les rebonds, les contres, les aides, bref le "boulot" primaire d'un poste 5. Certains spécialistes le projettent plus haut que nous, et l'imaginent capable de tirer. Notre coach spécialiste Romain n'est pas de cet avis et vu la mécanique et coordination d'Onyeka, le pain sur la planche est peut-être un poil dur. Même sans tir, le double O aura un rôle en NBA (72% aux lancers très correct), on l'imagine aisément en 5, 6 ou 7e temps de jeu d'une bonne équipe. Il a le potentiel pour aller un peu plus O que cela.

 

10. Devin Vassell (Florida State)

Dans une draft qui ne se distingue pas forcément de la masse des cuvées moyennes, on soulignera l'émergence de plusieurs sophomores de talent. Parmi eux, l'excellent Devin Vassell a marqué les esprits, au point que nous sommes plusieurs à l'avoir intégré à notre top 10. Quasiment deux mètres, de longs segments, un corps plus solide que ne laisse penser sa silhouette longiligne, Vassell défend les postes 2 à 4 avec efficacité. Il est aussi redoutable dans les aides, extrêmement intelligent. Offensivement, sa mécanique est extrêmement propre, il tire à 42% de loin et a progressé aux lancers-francs (74%). Surtout, il a montré que grâce à sa fluidité et la hauteur de la finition de son geste, il était capable de tirer après dribble devant quasiment n'importe qui. Nous voilà donc avec un potentiel de créateur insoupçonné ou presque avant cette saison : il shootait à 40% sur ses jumpers à deux points, seulement 22% provenant d'une passe décisive. S'il glisse en dehors du top 10-12, Vassell pourrait rimer avec steal.

 

11. Jaden McDaniels (Washington)

Il est le prospect du haut de tableau avec la plus grande disparité de classement parmi nous, entre #2 chez Manu et #20 chez Alan. Une disparité proportionnelle à celle que propose le visionnage de plusieurs matchs de McDaniels. Étincelant pendant cinq minutes, il peut enchaîner pull-up à trois points, à mi-distance, premier pas rapide pour dunker sur la défense et contre en transition. Un skillset hyper évolué pour un joueur de 2m08, qui disparaît pendant les cinq minutes suivantes à coup de pertes de balle, de contact non supporté, de vision de jeu limitée. McDaniels sera certainement un shooteur correct en NBA, mais aura-t-il le coffre pour défendre des postes 3-4 ? Pour l'instant, non, ce qui fait du joueur un projet risqué. S'il parvient à ajouter du muscle et de la force à ses 84 petits kilos, il pourra penser à un destin "à la" Brandon Ingram. Ce qui serait une bonne pioche s'il est drafté hors du top 8.

 

12. Obadiah "Obi" Toppin (Dayton)

La hype Obi est un peu retombée chez nous, malgré les highlights de ses dunks absolument fous qui tournent en boucle depuis des mois. Il était, de loin, le joueur le plus spéctaculaire de NCAA cette saison, et l'un des plus athlétiques. Offensivement, la progression est hallucinante chez ce poste 4 (il pourra peut-être jouer 5 par séquences en NBA) qui peut shooter, passer, et commence à driver. Dès qu'il s'approche du cercle, ce dernier transpire (83% de réussite à moins de deux mètres, plus de 3 dunks/match), ce qui nous assure au moins un attaquant dangereux en NBA, capable d'être menaçant en "dive" comme en spot up. Sauf que, Obi a déjà 22 ans et son plafond semble limité, notamment par la défense. Avec son centre de gravité très haut, il ne peut ni tenir les extérieurs rapides, ni résister aux intérieurs puissants. Ses longs segments bondissants lui assurent une menace de contre, mais ça reste fébrile dans une NBA impitoyable avec les mauvais défenseurs, surtout à l'intérieur.

 

13. Kira Lewis Jr (Alabama)

Lui aussi possède un premier pas ultra rapide, nous l'avions volontairement gardé sous le coude, il est monté de quelques places sur nos boards depuis la dernière MAJ du Big Board. Lewis a montré d'énormes progrès au tir, notamment en pull up, corde extrêmement importante à l'arc d'un meneur de jeu. Si vous combinez vitesse + maîtrise du tir + vision du jeu, vous pouvez espérer être un des initiateurs offensifs d'une équipe NBA. C'est exactement ce que les plus optimistes d'entre nous espèrent pour Lewis, un scénario idéal dans lequel on se permet de le faire frôler, voire intégrer, le top 10. Car en plus de ses qualités intrinsèques, le joueur combine un ratio expérience/âge inégalé, puisqu'il a l'âge des freshman (1e année NCAA) mais vient de terminer sa saison sophomore (2e). En défense, il a les appuis pour embêter les postes 1 adverses, peut-être les petits 2, pas beaucoup plus. Il offre moins de garanties "two way players" que d'autres, voilà pourquoi il se retrouve au niveau de la lottery.

 

14. Niccolò (Nico) Mannion (Arizona)

Encore un joueur trop fin pour qu'on puisse vraiment croire en sa capacité à vraiment apporter un plus à son équipe en NBA. Toute la question avec le meneur italien : sa valeur ajoutée offensive dépassera-t-elle sa valeur soustraite défensive ? En attaque, il est extrêmement intelligent, manipule les défenses, dirige l'attaque, peut dribbler, passer, shooter, se créer de l'espace pour surmonter son petit gabarit (1m88) et son relatif manque d'explosivité. Son 33% à trois points ne reflète pas la qualité de sa mécanique (80% LF). Programmé par papa pour passer pro depuis son plus jeune âge, il sait déjà les sacrifices à faire pour accomplir sa destinée. Nous sommes, dans nos évaluations, très portés sur le mental, et on parie que Mannion excellerait dans ces évaluations (pas disponible encore pour cette année). Le rouquin a en tout cas le charisme et la gouaille pour diriger une équipe, semble n'avoir peur de rien. Dribble + passe + tir + mental = lottery pick.

 

Partie 2 / La fin du premier tour

À la recherche des joueurs prêts à contribuer jour 1 et à durer en NBA ou du potentiel oublié par les franchises de la lottery.

 

15. RJ Hampton (New Zealand Breakers)

Parti comme LaMelo s'exiler dans le championnat d'Océanie, Hampton y a joué plus de matchs, dans une équipe plus compétitive, donc dans un rôle un peu moins exposé que le frère de Lonzo. Peut-il shooter ? La question se résume à ça tant RJ semble cocher les autres cases du meneur moderne, notamment avec le premier pas le plus rapide de cette draft (au moins au niveau de Maxey, voire mieux). RJ est hyper athlétique, mais sur trois tentatives par match shootait à 29% cette saison de loin. Ce 29% n'est pas le même que celui d'Edwards : les équipes adverses laissaient tirer RJ, connaissant sa maladresse. Maintenant, la mécanique n'est pas brisée (73% aux LF) et il pourrait parvenir à un niveau correct en catch and shoot. Mais le pull up est encore une lointaine illusion. Quand on voit comment cela pénalise même les joueurs les plus athlétiques du monde (Westbrook, Wall), on peut douter de la valeur d'un Hampton dans le basket moderne.

 

16. Patrick Williams (Florida State)

Déjà, on ne va pas se mentir, un prospect qui s'appelle Patrick, ça fait plaisir. Mais bien au-delà du bon goût de ses parents, PW a conquis le petit coeur de plusieurs d'entre nous, qui l'avons fait intégrer le top 20. Pourquoi ? 2m03, 97kg, 2m08 d'envergure, 18 ans seulement et un corps de buffle, une mobilité exceptionnelle, surtout latéralement. Il n'a pas le premier pas le plus dévastateur du pays mais il peut prétendre défendre au moins quatre positions en NBA, voire cinq si on joue small ball avec ce bon vieux Daniel Theis en pivot. Ses stats brutes ne sont pas vraiment impressionnantes, en revanche lorsqu'on regarde sa production sur 40 minutes, et qu'on la compare avec des joueurs NBA actuels de même gabarit, on tombe quelque part entre ces profils : Jayson Tatum, Harrison Barnes, Jamychal Green, Jeff Green. S'il a peu de chances, voire aucune, de devenir Tatum, P-Will semble destiné à une longue carrière NBA.

 

17. Josh Green (Arizona)

Vous avez demandé un joueur de devoir ? Josh Green est votre homme. L'Australien, coéquipier de Nico Mannion, aura toute sa valeur en joueur de complément. Il défend plusieurs positions, il se déplace très intelligemment loin du ballon, des deux côtés du terrain. Son QI + de grosses capacités athlétiques lui permettent de compenser une palette technique pour le moment limitée : sa mécanique de tir demande du travail, il ne termine et drive quasiment que main droite. Mais tout cela se travaille, et les joueurs d'1m94 avec un AST/TO supérieur à 1,5 ne sont pas légion. Pour ne rien gâcher, Josh sait être spectaculaire, toujours dans l'intérêt de l'équipe. S'il tombe au bon endroit, il sera la coqueluche.

 

18. Tyrese Haliburton (Iowa State)

LE grand débat de cette draft, entre ceux qui le voient top 8 (!), notamment aux USA, et ceux qui n'y croient que très peu. Les premiers mettent en avant ses fabuleuses stats avancées, sa formidable vision de jeu, son playmaking en attaque ET en défense, son adresse insolente à trois points depuis le mondial U19 cet été (55% lors du championnat, 42% cette saison sur plus de cinq tentatives). Les sceptiques ne croient pas du tout en sa mécanique pour tirer, ni en son corps frêle et "haut sur jambes" pour encaisser les rudesses d'une NBA physique. Si Haliburton réussit en NBA, avec son physique et son tir, il aura inventé un morphotype de joueur capable de percer au plus haut niveau. Impossible de retrouver ce genre de prospect ayant réussi à long terme dans notre mémoire.

 

19. Théo Maledon (ASVEL)

Le deuxième Français de la cuvée devrait être drafté entre la 10e et la 20e position selon nous. Certains ont remarqué une stagnation cette saison après un opus 2018-2019 plein de promesses. Théo a manqué sa préparation spécifique en club car il a été appelé avec le groupe de l'EDF. Selon plusieurs personnes au club, cela l'a empêché de travailler durant l'intersaison, car il s'est blessé à l'épaule. Résultat, un démarrage lent, dans un effectif géré par un coach intransigeant, donc peu de temps de jeu et des erreurs payées cash. On a toujours des doutes quand à sa capacité à défendre les arrières véloces, du fait de son centre de gravité haut. Offensivement, il a montré en fin de saison une agressivité bienvenue, sans appréhension du contact, avec des finitions intéressantes au cercle. Bourreau de travail, il sera un joueur NBA, à coup quasi sûr. Ça vaut forcément un 1st round pick, surtout quand on parle d'un joueur avec l'expérience de l'Euroleague.

 

20. Isaiah Joe (Arkansas)

Qu'est ce qui a le plus de valeur aujourd'hui en NBA ? Le shoot, le shoot, le shoot. Malgré une réussite en baisse cette saison, Isaiah Joe peut-être considéré comme un des 3 snipers les plus dangereux de cette classe, un spécialiste à presque 11 tentatives par match (35% de réussite). Des tentatives difficiles, en mouvement, après dribble. On peut imaginer que dans des meilleures conditions, Joe sera plus adroit (89% aux lancers-francs cette saison, une marque d'élite). Au-delà de son soyeux geste, Isaiah a montré des "flashs" de création balle en main. Le défi pour lui ? Se muscler afin de pouvoir défendre les postes 3 en NBA. Et trouver une franchise qui le laissera dégainer pour notre plus grand plaisir.

 

21. Saddiq Bey (Villanova)

Un shooteur de 2m03, costaud et plutôt intelligent, qui sort d'un programme reconnu pour former des bons role player NBA (DiVincenzo, Brunson, Hart, Bridges). Voilà le CV de Saddiq, qui a pour lui un affolant 45% à trois points sur presque 6 tentatives, 77% aux lancers-francs, plus de deux passes décisives par match contre 1,5 balles perdues. Son coach, le bien habillé Jay Wright, dit qu'il n'est pas apprécié à sa juste valeur défensivement et qu'il peut stopper plusieurs positions. On l'a vu, effectivement, défendre des meneurs adverses, parfois des pivots (souvent des petits pivots). Sur les arrières, il semble parfois manquer de mobilité mais compense plutôt bien avec sa longueur et son intelligence. Sur les costauds, il subit, sans conteste : moins de 5 rebonds par match pour un joueur de sa taille, ce n'est pas sérieux.

 

22. Aaron Nesmith (Vanderbilt)

De loin le mec le plus chaud de la fin d'année 2019 : 52% à trois points sur huit tentatives par match, série assez hallucinante de Nesmith, dont les stats seraient sans doute redescendues à un niveau humain s'il ne s'était pas blessé dès le mois de janvier, au début du championnat de conférence (14 matchs joués seulement). Cependant, on avait déjà remarqué Nesmith comme un 2/3 assez athlétique dès sa saison freshman. Car oui, en plus de shooter à gogo, il a l'explosivité et la puissance pour jouer son 1vs1, et contenir assez correctement les attaquants adverses. Il n'a pas encore développé de pull up jumper sérieux, reste cantonné au catch-and-shoot. Sa gestuelle est belle mais pas aussi rapide que celle des experts du tir en NBA (Korver, Redick). Il est présent sur les rotations défensives mais encore une demi-seconde en retard ou pas assez engagé, donc avec peu d'impact. Steal potentiel tout de même.

 

23. Precious Achiuwa (Memphis)

Il a bien profité de l'absence de James Wiseman, le bougre. Precious s'est trouvé un rôle de poste 5, parfait pour sa projection en NBA. Un des seuls à pouvoir switcher quasiment sur les 5 positions (en NCAA), il a montré qu'il pouvait espérer un top 20 rien qu'en défendant. Pour le reste, par séquences il a su driver, parfois même en coast-to-coast, il a su tirer (32,5% de loin, mais 60% LF), il a su terminer surtout près du cercle (64%, correct mais sans plus). Vieux pour un freshman (il aura 21 ans cette année), sa capacité à patrouiller dans toute la raquette et au-delà pourraient lui offrir du temps de jeu en NBA.

 

24. Isaiah Stewart (Washington)

Que dois apporter un poste 5 en NBA pour avoir de la valeur, faire gagner son équipe ? Du spacing vertical (dunker des lobs), horizontal (tir à trois points) en attaque. De la protection de cercle (le timing des aides, la verticalité pour contrer) et un début de polyvalence (savoir switcher) en défense. Sur le papier, Isaiah Stewart n'a pas grand chose : il est trop lourd pour vraiment être une menace verticale, n'a tenté que 0,6 trois points par match (25%) et a défendu dans la zone de Washington (7% de blocks). Difficile de projeter Stewart, mais dans la colonne des "pour" se dressent deux arguments. D'abord, son physique exceptionnel : des épaules de bûcherons et un buste profond sur des membres trèèèèès longs (2m23 d'envergure pour 2m06). Ensuite : son état d'esprit irréprochable et son charisme naturel. Aussi, il a shooté à 77% aux lancers-francs cette saison. 

 

25. Robert Woodard II (Mississippi State)

La plus belle paire d'épaules de la draft, et pourtant il y a de la concurrence, Woodard aurait sans doute pu devenir un très bon joueur de foot US. Il a choisi le basketball, il est plus vieux que la moyenne des candidats à la draft (21 ans cette année) mais il a montré de très belles choses cette saison. Déjà, une mobilité excellente plus une envergure de 2m11, de quoi en faire un défenseur redoutable. Ensuite, une propension à aimer le contact - toujours bien pour la défense - et d'être un chien, agressif vers le cercle adverse et pour défendre le sien (1 dunk par match, 3,4% de contres). Surtout, il a montré promesses au tir : 43% de loin, mais seulement 64% aux lancers. S'il tombe au bon endroit pour développement, un (très) bon joueur NBA se cache derrière ces épaules.

 

26. Tyrell Terry (Stanford)

Encore un spécialiste du tir ? Oui, il n'y en a jamais assez. Terry est le freshman le plus surprenant de la saison, avec 41% de loin et 89% aux LF il est incontestablement un des meilleurs shooteurs du pays, NBA range inclus. Une gestuelle d'amour, un début de pull up qui fait frétiller les pupilles, bref, un potentiel de créateur assez fou, pour lui-même mais aussi pour les autres (3,2 passes pour 2,6 balles perdues). Il n'est pas ridicule en défense, moins que Trae Young à l'époque. Mais il est tout de même loin du niveau de Trae Young freshman, au tir comme à la passe. Vaut-il mieux avoir un incroyable point fort et des lacunes profondes, ou des points faibles moins visibles mais des forces moins puissantes ? À la draft, pour un meneur, on va privilégier l'option 1, surtout si le point fort s'appelle le pull up jumper, rareté, donc chère et prisée.

 

27. Tyler Bey (Colorado)

Deux Bey pour le prix d'un seul au 1st round ? Non, fans de Maya, vous ne rêvez pas, et Saddiq et Tyler ont bien des chances d'être draftés et appelés par Adam Silver himself, c'est-à-dire avant la 31e position. Si le rôle qu'on peut leur promettre peut paraître similaire, les profils, eux, diffèrent. À Saddiq le shoot, à Tyler les ressorts. Défenseur très intelligent, monté sur pogo sticks, Tyler fait penser - et je me permets de citer ici Alan, peu avare en comparaisons futées - à un Brandon Clarke lite. Comprenez, un joueur déjà prêt pour jouer un rôle en NBA, qui sera probablement efficace du fait de ses capacités athlétique et de son QI, dont le shoot en revanche pose question. Comme Brandon, il a déjà 22 ans, comme lui il est excellent au rebond, prometteur à la passe (les stats avancées sont similaires, Clarke nettement meilleur au contre). Du fait de sa réussite à trois points (40% mais une seule tentative par match) et aux lancers-francs (74%), Tyler Bey pourrait shooter en NBA plus rapidement que Brandon Clarke.

 

28. Vernon Carey Jr (Duke)

Autre pivot, autres questionnements existentiels sur leur "utilité" en NBA, s'ils ne savent pas switcher ou ne sont pas des protecteurs de cercle d'élite. Vernon était une des recrues phares d'un programme phare (Duke) cette saison, et il n'est clairement pas là par hasard. Catégorisé rapidement (trop ?) dans la catégorie des "pivots lents qui ne défendent pas", il a tout de même montré qu'il était athlétique (5,8% de contres ; 47 dunks) mais aussi qu'il possède une belle papate gauche. Il a shooté à 38% de loin sur un faible échantillon (8/21) cette saison, est moyen mais pas ridicule aux lancers-francs (67%) et punit le moindre mismatch en puissance poste bas. Quelques flashs à la passe et en aide défensive, à 2m09 à côté d'un pivot plus mobile mais moins développé offensivement, il pourrait faire carrière. Ou exploser la progression et devenir un 5 moderne.

 

29. Jordan Nwora (Louisville)

Plus vieux que les autres, Jordan Nwora sort d'une belle saison avec Louisville, malgré des chutes de tension en début d'année civile. Malgré cela, il shoote à 40% sur six tentatives par match à trois points, à 81% aux lancers-francs, mesure 2m02 avec 2m10 d'envergure, un buste solide, et s'il n'est pas un mozart des appuis défensifs, il a travaillé et progressé pour ne plus faire partie des joueurs visés par les attaquants adverses. S'il progresse encore défensivement, le nigérian pourrait se faire une petite place de 3&D en NBA. On notera aussi ses excellents chiffres au rebond (presque 8 prises par match), élément parfois sous-coté dans l'évaluation des prospects.

 

30. Leandro Bolmaro (Barcelone)

La révélation de la saison au Barça, cet Argentin est un meneur de grande taille : 2m01, smooth, intelligent, capable de shooter. Bref, ce qu'on peut trouver de meilleur dans le pedigree du basket Albiceleste, avec une gestion du pick'n roll intéressante, une palette technique déjà développée, alors qu'il n'aura 20 ans que plus tard cette saison. S'il a complètement dominé avec l'équipe B de Barcelone, il n'a pas tant réussi que cela à s'imposer en équipe première. Par ailleurs, son adresse aux lancers-francs (dans les 60%) laisse à désirer pour son poste. Franchit-il l'Atlantique trop tôt ? Comme l'a dit un autre homme avant de franchir un cours d'eau, alea jacta est.

 

Partie 3 / Le second tour

À la recherche de la pépite au milieu de futurs G-Leaguers. Présentation plus sommaire à partir de maintenant. 

 

31. Tre Jones (Duke)

Le petit frère de Tyus est-il promis au même destin ? Nous ne sommes pas loin de penser que oui, même si le profil diffère. Tyus est un bon shooteur, Tre excellent défenseur, notamment sur l'homme. Mais, alors que le tir catastrophique de Tre autorisait des prises à deux à gogo sur Zion l'an passé, il s'est fait respecter cette saison, passant de 26% à 36% de réussite sur davantage de tentatives. Le handle est parfois encore un peu tremblant, la prise de décision encore inconstante, mais ce sont des défauts "gommables" avec de l'expérience. S'il poursuit sa progression au tir, avec cette mentalité en défense, Tre Jones a sa place dans un roster NBA.

 

32. Jalen Smith (Maryland)

Enfin ! Un vrai pivot (2m08) qui sait déjà shooter (37% de loin, trois tentatives par match). Jalen Smith, au-delà d'une vraie dégaine (il joue en lunettes) et d'une gachette fluide et impressionnante, a beaucoup progressé cette saison, étoffant son coffre. Capable désormais de tenir le choc face aux armoires à glace, il lui manque un poil de vision de jeu ET plus de mobilité latérale pour exister plus haut. Peut-être l'avons nous sous-évalué, il n'a que 20 ans.

 

33. Devon Dotson (Kansas)

Ce second tour regorge de meneurs expérimentés qu'on imagine capables de tenir un rôle de backup solide en NBA. Van Vleet a fait des émules, mais n'est pas FVV qui veut. Dotson était meneur chez le rival de l'ancien de Wichita State, Kansas. Il va très vite, très très vite, il se crée la majorité de ses shoots et termine à 65% au cercle, 83% aux lancers. Mais saura-t-il tirer à trois points, encore mieux en sortie de dribble ? Les meneurs de cette taille en NBA sont soit excellents en spot-up (Seth Curry, Patty Mills), soit capable de tirer en pull-up (FVV, Graham). Les autres (sauf exceptions de Monte Morris, De'Anthony Melton) ne jouent que peu OU pénalisent leur équipe. Get 3's or die tryin.

 

34. Cassius Stanley (Duke)

Il est, pour vous lecteurs friands d'anecdotes, l'homme qui a brisé le record de détente maximale à Duke, détenu par Zion, roi bondissant vulgairement détrôné après un an de règne. Plus qu'un arrière/ailier sur ressorts, Stanley (1m95) a montré plusieurs facettes intéressantes de son jeu. D'abord, il tire plutôt bien (36% de loin, 73% aux lancers) et pourrait devenir un shooteur correct en NBA. Ensuite, ses fibres musculaires ne lui permettent pas seulement d'aller haut, mais d'aller vite. Donc son potentiel défensif est plutôt correct, même s'il manque de coffre et de longueur. Donc offensivement s'il parvient à shooter, un closeout un peu trop fort et il ira dunker sur les Robin Lopez de ce monde, qui le méritent un peu.

 

35. Jahmi'us Ramsey (Texas Tech)

Après Jarrett Culver, après Zhaire Smith, qui sera le nouveau rookie décevant venu de Texas Tech ? On est méchants avec Jarrett, et puis on rappelle à toutes fins utiles qu'on ne juge une draft qu'une fois le contrat rookie terminé. Jahmi'us shoote mieux que ses deux prédecesseurs : 43% à trois points sur quasiment 6 tentatives. En revanche, il ne sait pas vraiment driver, et termine à 52,5% au cercle, marque affreuse pour son mètre 95. On aimerait le voir retourner à la fac'. S'il ne le fait pas, il lui faudra "beaucoup d'amour" pour développer un potentiel défensif qui existe (pas fou mais correct) et un tir étincelant. Impossible de ne pas mentionner cette apostrophe ridiculement placée dans son prénom.

 

36. Ayo Dosunmu (Illinois)

Comment faire un jeu de mot avec Ayo Technology ? Pas trouvé. Arrière de 1m95, rapide, gros premier pas, peut créer pour lui et pour les autres. Le hic ? Peut-il tirer ? 30% à trois points cette saison (déception) mais 76% aux LF (espoir). Prospect clivant. Très bon défenseur sur l'homme, visiblement très apprécié de ses coéquipiers car leader dans l'âme. Le chemin est semé d'embûches, mais avec ce mental ? Rien n'est infranchissable.

 

37. Killian Tillie (Gonzaga)

Et paf', un troisième tricolore, déjà, dans notre Board. Précisons qu'on ne le place pas là par chauvinisme, mais bien parce que KT est le meilleur shooteur de la draft à sa taille, sans contestation possible. Il dégaine très vite, très haut, avec une gestuelle propre : l'efficacité s'en ressent (40% de loin, 73% aux lancers). Excellent passeur, grosse lecture de jeu, il reste bondissant malgré les blessures et s'avère efficace dans les aides en combinant rapidité verticale, horizontale, et anticipation. Si son physique le laisse tranquille, une carrière s'offre à lui.

 

38. Desmond Bane (TCU)

Après Tillie, encore un senior qui pourrait être un steal s'il est choisi tard. Desmond est un défenseur mobile latéralement, intelligent, expérimenté, athlétique sans être exceptionnel, solide et prêt physiquement pour la NBA. Seule son envergure (1m95 pour 1m96 sous la toise) n'est pas terrible, mais petits bras souvents sont plus adroits (cf. Svi, Herro, Tyrion Lannister) : 44% à trois points sur 6,5 tentatives par match, et pourtant Desmond était surveillé dans une équipe de TCU à la dérive. Habile balle en main, capable de faire les lectures au bon moment et équipé techniquement pour exécuter ces bons choix, il y a du Malcolm Brogdon chez lui.

 

39. Zeke Nnaji (Arizona)

Parmi les pivots freshmen qu'on doute de savoir s'adapter en NBA (Stewart, Carey), Nnaji est classé le plus bas. Parce que son gabarit plus "frêle" que les autres inspire moins confiance ? Parce qu'il a évolué dans un système ultra favorable à Arizona ? Oui et oui, sinon les défauts sont les mêmes (pas encore de tir de loin malgré un prometteur 76% aux LF, défense au périmètre pas assez latérale, protection de cercle moyenne), les qualités aussi (finisseur efficace, bon rebondeur). 

 

40. Aleksej Pokusevski (Olympiacos)

En voilà un avec du talent plein les mains, jeune (18 ans) et qui mesure 2 mètres 12. Il est tellement fin qu'on est à peu près sûr qu'il va se faire racketter son goûter dans toutes les raquettes de NBA, mais le bagage technique par rapport à la taille est trop impressionnant pour ne pas jeter un coup d'oeil. Superbe passeur, bon shooteur, des appuis de danseuse, va vite vers le haut, peut driver... Bref : avec 20 kilos de plus, top 5. Mais on craint le flop si le Serbe n'arrive pas à ajouter du muscle.

 

41. Malachi Flynn (San Diego State)

L'air de rien, le prospect le plus clivant du second tour avec deux d'entre nous qui le placent dans leur top 25 (Manu, Alan), les trois autres après la 50e place. Il maîtrise le pick'n roll à la perfection, shoote 37% à trois points mais seuls 66% des tirs réussis viennent d'une passe décisive. DONC, il peut pull-up à trois points, en plus d'une belle capacité de passe et une défense sur l'homme très agaçante pour l'adversaire. Malheureusement, à 1m85 et 82 kilos, Malachi devra atteindre un niveau ELITE au tir pour compenser ses failles. Joueur NBA ? Certainement. Joueur NBA valuable ? Beaucoup moins sûr.

 

42. Yam Madar (Hapoel Tel-Aviv)

Le chouchou de l'Euro U20, le meneur "le plus difficile à contenir" selon les mots de Ludovic Beyhurst, titulaire à ce poste de l'équipe de France et invité sur notre podcast il y a peu. Très vif sur le premier pas, toujours aggressif vers le cercle, Madar peut également dégainer à trois points. Mais cette année il s'est contenté d'un faiblard 29% (77 aux LF) en ligue israélienne. Du point de vue de l'adresse, il ne décolle pas, c'est pourtant, on le réécrit une dernière fois, un INDISPENSABLE pour avoir un rôle d'importance en NBA lorsqu'on mesure moins d'un mètre 90. 

 

43. Joël Ayayi (Gonzaga)

Après une année comme celle-ci, difficile de ne pas se présenter à la draft, même si Joël a laissé grande ouverte la porte vers un retour à la fac', où il pourrait cotoyer l'un des tops prospects 2021, Jalen Suggs. Le Français est passé de 5 à 29 minutes de jeu sans trembler : 60/35/83 pour les pourcentages à deux/trois points/LF, il a également montré une maîtrise du pick'n roll certaine. Très important, après deux ans sans jouer ou presque, cette saison témoigne d'une éthique de travail extrêmement sérieuse : progresser sans matchs n'est pas donné à tous. Avec un physique (1m93) solide pour un meneur, un premier pas assez rapide, une vision de jeu qui progresse chaque jour, il a sa place en NBA. Ira-t-il dès cette saison ? Nous n'en savons rien.

 

44. Xavier Tillman (Michigan State)

Forcément, il est vieux (21 ans) donc les scouts pénalisent le "plafond", le potentiel du joueur, supposé plus faible. Mais Tillman, sur son niveau actuel, vaut un premier tour. En défense, il est ultra-solide (111kg pour 2,03) et peut défendre sur des postes 5, mais sait se montrer habile dans son placement et relativement mobile pour switcher sur des petits espaces. En attaque, le shoot n'est pas encore là, mais il termine à 72% au cercle fait trois passes décisives par match : on peut l'imaginer à l'aise sur le short roll, après un écran (qu'il pose très bien) sur un shooteur menaçant. Cerveau + costaud + état d'esprit : on met une piécette sur un bout de carrière.

 

45. Payton Pritchard (Oregon)

Lui aussi vieux (22 ans) senior, il a pour lui d'être un excellent shooteur en pull up (presque un par match rentré), tire à 40% à trois points, a su muscler son corps à l'origine frêle, est un tueur dans le clutch, peut défendre les petits postes 2 grâce à son envergure (1m93 pour 1m88 de taille) et son buste solide. Mais, il reste petit, et malgré son 60% au cercle certains peuvent douter de son premier pas. Le plafond n'est pas haut, mais le mental nous fait dire qu'une carrière est possible.

 

46. Immanuel Quickley (Kentucky)

Il n'est là que pour une chose : le combo shoot / vitesse. Arrière rapide balle en main, il sait punir les switchs. Surtout, il a tiré à 43% de loin sur cinq tentatives cette saison, et à 92% (fou !) aux lancers-francs. Son ratio AST/TO reste supérieur à 1, il provoque beaucoup de fautes grâce à sa vitesse et la menace de son tir. Reste à mettre à profit ses qualités physiques pour la défense, et devenir un shooteur d'ÉLITE.

 

47. Yves Pons (Tennessee)

On a tout dit, ou presque sur Yves Pons. Peut-être (avec Stanley) le physique le plus freak de cette draft, une détente de folie, une vitesse vers l'avant naturelle. Une réussite pareille au cercle (72%) et cette menace au contre (7,7%) sont absolument anormales pour un joueur d'un mètre 98. Capable de switcher 4 position en défense, en forte progression sur le tir, le profil crie 3&D. En plus, il a déclaré sa candidature chez nous, en affirmant vouloir suivre les traces d'un autre spécialiste défensif développé offensivement plus tard dans sa carrière.... Kawhi Leonard. À bosser : drive (main droite surtout), passing, surtout le TIR.

 

48. Grant Riller (Charleston)

Il jouait à Charleston, mais c'est bien lui qui faisait danser ses adversaires cette saison. Riller est un tueur sur le premier pas, hyper vif, avec un jeu de jambes de professionnel, un handle de professionnel, un tir en pull up de professionnel. Donc, on l'imagine bien professionnel, parce qu'il sait se créer son tir, près du cercle ou plus loin (67 jumpers à deux points inscrits cette saison sans passes décisives, 24 à trois points, 61% au TS%). Shooteur très solide, il perd encore trop de ballons pour imaginer l'assurance tout risques. Mais des arrières venus de "petites" facs réussisant carrière en NBA, il y en a (plusieurs), alors pourquoi pas !

 

49. Jared Butler (Baylor)

Arrière extrêmement performant cette année au tir (38% de loin, 77% LF) il a prouvé qu'il pouvait créer pour lui-même grâce à cette menace de tir et un handle + premier pas solide. Lorsque l'on vient de Baylor, on sait défendre, c'est son cas, il termine à 60% au cercle, correct. Peut-il défendre, créer ET shooter au niveau NBA ? Si oui, dans un contexte favorable, il pourra prétendre à un rôle dans le script.

 

50. Mamadi Diakite (Virginia)

Un des héros du Virginia champion 2019, le Guinéen est vieux (23 ans) mais arrive avec des assurances. Une belle mobilité défensive pour switcher sur les 3-4, voire mieux, une menace au contre, et une progression constante au tir. À 36% de loin et 76% aux lancers-francs cette saison, dans un spacing pourtant peu adéquat, on peut l'imaginer tirer en NBA. À 2m06, pourra-t-il jouer "5 moderne" ? Il faudra encore muscler ce corps, pas évident à déjà 23 ans.

 

51. Nick Richards (Kentucky)

Un pivot jamaïcain, mobile, en progression continue du côté de Kentucky même s'il n'a jamais atteint le niveau qu'on lui promettait lors de son recrutement. Deux mètres onze, 2m20 d'envergure, près de 9% de contres en carrière, peut parfois switcher, mais son jeu offensif ne s'écarte pas du tout. À ce niveau là de la draft, trouver même un joueur de rotation reste un succès. Richards pivot remplaçant utile ? Certains y croient dans l'équipe.

 

52. Skylar Mays (LSU)

Superbe blase de chanteur de R&B pour Skylar, autre meneur senior de cette cuvée. Il a pour lui sa taille et sa carrure (1m93), une explosivité correcte et un peu mise sous cloche par son rôle d'organisateur cette saison, après avoir joué poste 2 aux côtés de Tremont Waters. Il termine cette saison à 56% au cercle, mais 39% de loin et 85% aux lancers-francs. Lui aussi est candidat pour le rôle de back-up, mais il a pour lui une polyvalence un peu plus prononcée que Dotson, Pritchard et Flynn. Mais moins de skills actuellement à la création.

 

53. Paul Reed (DePaul)

Attention, nouvel athlète ++. Il est un des trois seuls joueurs du pays à afficher plus de 3% d'interceptions et plus de 9% de contres. Très bon rebondeur malgré un 2m06 modeste, il peut switcher sur les extérieurs mais a parfois galéré contre les intérieurs gros format. Avec 31% à trois points et 74% aux lancers, on devine un potentiel au tir, malgré une gestuelle discutable. Coincé dans un entre "défenseur polyvalent" et "rim runner", le profil psychologique et le contexte auront leur importance, car le physique et le talent sont là.

 

54. Cassius Winston (Michigan State)

Encoooooore un meneur potentiellement back up, celui-ci est le meilleur créateur/passeur du lot. Plus de 35% de passes décisives, ce qui est énorme, un pull up "3" par match et 43% de loin. Solide sur les appuis, avec une belle envergure, Cassius semble moins rapide et capable d'aller au cercle que les autres (52% de réussite au cercle). Pourra-t-il, à l'instar d'un Jalen Brunson, être solide, faire parler sa science de la passe, et planter des catch and shoot à côté d'un créateur principal (LukaLove).

 

55. Corey Kispert (Gonzaga)

Et hop, un nouveau joueur de Gonzaga dans notre board. La question est : brillent-ils parce que le collectif est huilé ou font-ils briller le collectif ? Les deux mon général, et si Kispert n'est pas très athlétique, aura du mal à tenir son adversaire direct en NBA, il peut apporter de la valeur par le spacing qu'il procure. Près de 44% de réussite à trois points sur plus de cinq tentatives par match, un jeu sans ballon très malin, un QI qui lui permet de faire circuler le ballon efficacement : bref, il met de l'huile dans une attaque fonctionnelle, et à 2m01 s'il tire suffisamment bien après mouvement, l'exemple de Duncan Robinson nous sert de point de mire "meilleur scénario possible".

 

56. Trendon Watford (LSU)

Un des rares "jeunes" de ce second tour de Big Board, il n'aura 20 ans qu'en fin d'année, Trendon Watford a un physique de NBA (2m06, 102kg, 2m21 d'envergure) avec une mobilité appréciable pour un potentiel poste 4. Maintenant, sa réussite au tir est mauvaise (27% à trois, 64% aux lancers) et il ne semble pas assez léger / aérien pour envisager le poste 5 en mode small ball. Sans une grande polyvalence défensive ou un tir fiable, il ne jouera pas. S'est-il présenté trop tôt ? On aura tendance à répondre oui.

 

57. Udoka Azubuike (Kansas)

Peut-être le pivot le plus dominant de la NCAA cette saison, Udoka a dunké plus de trois fois par match (!) grâce à ses 2m13 et 2m34 d'envergure. Catégorisé comme un "pivot NCAA mais pas NBA" depuis le début de sa carrière, il a commencé à intriguer cette saison avec un corps plus fin, moins lourd, plus mobile, donc plus dominant notamment défensivement (11% de contres). Il ne shootera JAMAIS du fait de mains probablement mal adaptées à la tenue d'un ballon de basket-ball (imaginez devoir shooter des lancers avec un ballon de hand), et son 44% aux lancers fait mal à voir. Il ne jouera donc pas dans le clutch NBA, mais chaque lancer marqué, s'il foule le parquet, sera une fête. Et ça, c'est beau.

 

58. Ashton Hagans (Kentucky)

On poursuit ce 2e tour sponsorisé par la conférence SEC : Ashton Hagans est un meneur extrêmement solide à la création et en défense. Un mètre 90 sous la toise, 1m98 d'envergure, il est une pression permanente mais on sait que ce skill est complètement ou partiellement gommé en NBA tant les porteurs de balle adverses ont une dextérité proche de la perfection. Un ratio AST/TO proche de 2 n'est pas donné à tout le monde à Kentucky, il faut prendre Ashton au sérieux... mais avec des pincettes tant il ne progresse que peu au tir (26% de loin malgré +80% aux LF). Donc n°58, forcément.

 

59. Filip Petrusev (Gonzaga)

Le quadruplé pour les Bulldogs : chenil pour ce second tour. Petrusev a des mains en or, un vrai classique pour les pivots venus d'Europe de l'est : un vrai toucher à deux ou trois mètres et pour doser des passes entre deux intérieurs (s'il termine en Europe) ou vers des extérieurs. Moins dominant qu'Azubuike il est cependant quelconque au cercle (66%) et pas un shooteur lointain (11 tentatives). Donc son rôle potentiel en NBA reste extrêmement flou.

 

60. Markus Howard (Marquette)

Comment mieux terminer ce top 60 que par un joueur fou, qui mérite de faire carrière quelque part dans le monde et d'embraser des foules. Il est probablement l'un des meilleurs shooteurs de l'histoire de la NCAA, sans exagérer. En quatre ans de carrière, il tire à 43% de réussite de loin sur 8 tentatives par match, 88% aux lancers-francs, deux pull-up à trois points rentrés par match quand les autres dépassent rarement la barre des 1/match. Le seul problème c'est qu'il ne défend pas, n'est pas vraiment un passeur, mesure 1m80 pour 79kg. Peut-il enflammer une seconde unit ? On aimerait beaucoup le voir embraser des salles chaudes d'Euroleague aussi.

 

 

Ont été recalés de justesse parce que "il y a trop de monde dans la boîte" : deux potentiels 3&D, l'un à l'arrière (Ty-Shon Alexander, Creighton), l'autre à l'aile (Elijah Hughes, Syracuse), un frenchie en pleine progression qui a une vraie carte à jouer (Abdoulaye N'Doye, Cholet), un Big&3 venu une nouvelle fois de la Big Ten (Daniel Oturu, Minnesota) et puis un spécialiste de la défense qui s'est mis à shooter dernièrement (Nate Hinton, Houston).