Markus Howard, une panoplie offensive taillée pour la Grande League de nos jours, sûrement un des meilleurs shooteurs de ce siècle et un leader mais un physique et des qualités défensives tout aussi rédhibitoires. Un des profils les plus clivants de la dernière Draft.

 

Avant tout une torche humaine, homme capable de prendre feu parmi les vivants. Quelques ardoises pour en juger, rien que sur la saison 2019/2020 : 51 pts vs USC, 42 sur le parquet de Georgetown, 40 vs Davidson, 39 vs Providence (et 38 chez eux) ou 37 vs Seton Hall. Avec plus de 26 points de moyenne sur ces deux dernières saisons, Howard était un des attaquants, voire L’attaquant, le plus redouté de toute la NCAA. Des pourcentages à 3pts délirants au vu du volume du joueur (plus de 10 shoots à 3pts tentés par match) : près de 55% (!!) de réussite lors de sa saison freshman et 42,7% sur ces 4 saisons passées au sein de l’université de Marquette. Sa capacité à pull-up derrière la ligne était inégalée en NCAA. Sûrement la meilleure qu’il m’ait été donnée d’observer ces années. Adorant naviguer à travers les écrans (main gauche ou main droite avec la même efficacité), se créer un maigre espace face à son défenseur direct (toujours le meilleur défenseur adverse) puis dégainer un side-step 3, Markus Howard peut rendre chèvre même les tout meilleurs défenseurs du pays. Toutefois, une des qualités, moins souvent mise en avant, qui pourrait lui permettre de se faire une place dans la Grande League est sa capacité à dégainer à haut pourcentage en catch-and-shoot après écran ou en spot-up dans les corners. Très utile pour intégrer un cinq majeur et potentiellement le cinq qui termine le match (d'un côté du terrain au moins).

 

Au rayon des défauts, ses qualités de playmaking le desservent clairement. Une moyenne relativement faible de 3,1 assists par match sur l’ensemble de sa carrière avec un très haut taux d’usage de 34,2% (39,3% la saison passée). Au vu des multiples matches visionnés tout au long de cette saison, une impression reste : la vision de jeu semble être là mais le joueur n'a, soit pas les outils, soit pas la volonté de faire jouer ses coéquipiers. Un peu des deux à mon humble avis. Les chiffres parlent d’eux-même, il finit sa carrière universitaire sur un ratio peu reluisant de 392 assists pour 380 turnovers.

 

Si on devait le comparer en terme de profil NBA, imaginez un Seth Curry, Devonte Graham, avec une dizaine de centimètres et de kilos en moins : c’est une des plus grosses faiblesses de Markus Howard. Petit (180 cm avec une envergure estimée à 183 cm) et relativement frêle (77 kg), la majorité du temps “caché” par la défense mise en place par coach Wojciechowski, il pouvait être ciblé par une attaque en NCAA. Il le sera à coup sûr en NBA. Pas assez costaud pour défendre les dragsters NBA ou contenir au poste des arrières ou ailiers après un switch, pas assez grand/long non plus pour défendre des shooteurs. Bref, malgré toute sa bonne volonté et sa hargne, sûrement un poids défensif dans ses futures équipes.

Son physique lui joue également des tours en attaque avec une faible capacité à finir au cercle après contact. Dommage pour un joueur provoquant autant de fautes que lui (plus de 8 par match !).

 

A moyen-terme, le potentiel d’être le go-to-guy d’une 2nd unit NBA. Vient de signer un two-way contract avec les Denver Nuggets le 19 novembre dernier.