Meilleur joueur d'un programme de DePaul qui patauge dans les tréfonds de la Big East, Paul Reed arrive à la Draft dans la position d'un joueur qui n'aura pas le même rôle en NCAA qu'en NBA : c'est vrai pour 90% des joueurs dans chaque cuvée, mais pour un profil comme Paul Reed, c'est vraiment le cas. Vu que son équipe était mauvaise, surtout dans le backcourt (le duo Charlie Moore/Jalen Coleman-Lands me donne encore des maux de tête), il n'a jamais été bien servi, ce qui a engendré une réelle perte d'efficacité dans son jeu.  

Défensivement, et je commence de ce côté du terrain à la fois car c'est le plus important pour un intérieur mais aussi car c'est le vrai point fort de Reed, la visualisation laisse rêveur : si tout se passe bien pour lui (et que ça se passe mal pour d'autres) Paul Reed peut être le meilleur défenseur de cette cuvée 2020. Il est long, tonique, il comprend les lectures sur demie-terrain et loin du ballon, il dissuade bien au cercle, bref le cocktail parfait pour défendre la peinture en NBA. Il ne fait que 2.06 mais n'est pas ridicule contre les grands pivots NCAA, il peut switcher sur les plus petits et les stopper, bref son profil défensive peut faire rêver. Il devra prendre un peu en masse pour résister aux combats sous le panier en NBA, mais ses statistiques avancées sont impressionantes en 2019-2020 (9.7% de contres et 3.3% d'interceptions).

Sur le plan offensif, Reed jouait au large mais également proche du panier : ainsi, en 2019-2020, il a pris 15% de ses tirs à 3pts, un chiffre faible mais qui témoigne tout de même qu'il était capable d'en tirer. On l'a ainsi vu peu utilisé sur pick-and-pop, un jeu où il peut sembler intéressant car il en prend à mi-distance. Dans une rotation NBA, on lui demandra je pense d'exceller sur ce genre de jeu pour pouvoir voir le terrain. Concernant le tir, la mécanique est un des points faibles de Reed : le tir semble tout simplement cassé, il se contortionne le bras pour tirer, ce qui peut poser question sur la projection. Son adresse aux lancers-francs est en progrès depuis sa 1ère année NCAA (il est passé de 59% à 73% cette année), ce qui est très positif. Il faudra tirer pour peser en NBA, car la création est négative (il perd plus de ballons qu'il ne fait de passes décisives) et il ne fait pas grand chose d'autre en attaque. 

Malgré son profil quelque peu unidimensionnel, Paul Reed peut vraiment trouver sa place dans une rotation NBA s'il arrive à se créer un tir fiable et que le cerveau suit les capacités athlétiques. Un passage en G League dans un premier temps pourrait lui faire du bien, mais c'est un profil sur lequel je mettrais une pièce.