Celui qui devait ouvrir la voie/x pour les Historically Black Colleges and Universities (HBCU) a finalement choisi de relancer sa carrière professionnelle dans son Australie d'enfance. Prenons le temps de nous pencher sur ce jeune joueur pas comme les autres, Makur Maker, un haut potentiel qui sera en NBL cette saison.

 

Un mélange de culture

 

Un nom, « Maker », un corps qui n'en finit plus de monter vers les cieux, on a bien là le cousin de l'ancien prospect NBA Thon Maker. Makur, arrivé du Soudan du Sud à ses 1 an avec sa famille désormais composée de 8 enfants, a grandi en Australie, à Perth précisément. Jusqu'à ses 14 ans, le géant ne s'intéresse pas particulièrement au basketball, poussé vers la balle orange grâce à sa taille, Maker devient une révélation. Le mariage fonctionne si bien qu'il traverse l'océan Pacifique pour rejoindre les États-Unis et en particulier Chaminade College Prepatory School à Los Angeles. S'il est commun pour un prospect de changer d'établissement, le cursus de Makur est particulièrement mouvementé. Une deuxième année au Canada sous l'impulsion de ses cousins Thon et Matur, mais un retour forcé en Californie lorsque l'établissement ferme. Une blessure grave au pied qui l'éloigne des parquets pendant un an, une troisième année dans un Lycée, une quatrième dans un autre, difficile d'avoir un peu de stabilité pour ce jeune qui découvre les tumultes de sa jeune carrière loin de sa famille. A la surprise générale, on apprend que Makur Maker a rempli les documents lui permettant d'être éligible à la draft 2020. Après plusieurs entretiens il décide de ne pas laisser son nom et s'oriente alors vers la NCAA où plusieurs programmes majeurs lui offrent une bourse. A ce moment là, Maker est un prospect 5 étoiles, classé 16ème ESPN.

 

Ouvrir la voie

 

Convoité par Kentucky, UCLA ou encore Memphis, Makur Maker lui a d'autres projets, vanter les mérites des HBCU et montrer qu'il est possible d'intégrer la NBA avec ces programmes. Pour remettre en contexte, aucun prospect aussi haut classé n'avait jamais choisi d'intégrer une HBCU. Le dernier joueur drafté sortant d'une de ces facs était Kyle O'Quinn en 2012. En visite à Howard, le pivot s'est senti en symbiose avec le projet auquel il adhère et commit pour la saison 2019-2020. A cette annonce, Maker encourage d'autres athlètes à le rejoindre que ce soit à Howard ou n'importe quel HBCU. Son coach, Kenny Blakeney comprend l'importance de cette saison, il déclara « Quand vous avez cette opportunité il ne faut pas foirer, car vous ne savez pas quand une prochaine se présentera ».

Malheureusement, tout va « Messed Up ». Howard et Maker ne joueront que deux tout petits matchs avant que leur saison ne soit annulée. Un échantillon ridicule qui ne permettra pas à Maker de convaincre des équipes NBA de le sélectionner au premier tour de la draft 2021. Un second tour ne l'intéressant pas, pour des raisons évidentes (contrat non garanti, salaire, priorité de développement, exposition etc...), Maker retirera une nouvelle fois son nom, à l'issu des entretiens pré-draft.

 

Un retour aux sources

 

C'est officiel, pour la saison 2021-2022 c'est aux Sydney Kings que l'on retrouvera tout le talent de Makur Maker. Cette signature se fait dans le cadre des contrats Next Stars qui ont permis aux Ball et Giddey d'obtenir une belle position aux dernières drafts. Si cette option était à la marge, aujourd'hui la NBL est une destination pour les top prospects, Ousmane Dieng, Hugo Besson, Mojave King seront aussi dans l'aventure océanienne. Si Maker quitte Howard, c'est le cœur plein de regrets, mais la possibilité de voir une nouvelle saison annulée dans la MEAC n'est pas envisageable. Aux Kings, Maker sera encadré par deux légendes locales, Luc Longley et Andrew Bogut. Cet environnement, cette exposition médiatique et ce retour à domicile semblent être des points clefs pour que Makur Maker réalise son rêve, être appelé au premier tour de la prochaine draft.

Quel impact pour les HBCU ? Aujourd'hui, le constat n'est pas flatteur, l'annulation de la compétition a mis un frein au processus de séduction. Si les questions sociales restent au cœur des polémiques américaines et notamment l'affaire Floyd, l'attrait généré pour les HBCU n'a pas perduré. Après Maker, ces programmes comptent sur Mikey Williams, top prospect du futur, énorme star des réseaux sociaux pour faire briller leurs cursus.

Makur Maker aura voyagé longuement dans sa jeune carrière afin d'accéder au graal NBA, des engagements sociaux, une volonté d'être un pionnier en dehors des parquets, on lui souhaite le meilleur du côté de Sidney afin de redorer le nom Maker, tourné en dérision par les fans de la grande ligue et surtout de trouver sa place dans le monde professionnel.