A l’approche de la fin de cette première phase du championnat de National 1, on est allé sur le terrain observer les jeunes pouces du Centre Fédéral face à Caen, leader du championnat. L’occasion de voir en action Rayan Rupert, Melvin Ajinça et les autres (Noah Penda (17 ans) n’a pas joué). Un groupe d’où, rapidement, ressort les noms de Rupert (17 ans) et Ajinça (17 ans). De part leur physique, déjà, mais aussi par les responsabilités sur le terrain.

 

Rayan Rupert - 17 ans - 1.98 m - arrière/ailier

Les applaudissements du parc des sports de Caen ont montré à quel point Rayan Rupert a été impressionnant. Auteur de 21 points, 2 rebonds et 3 passes décisives, l’arrière de 1.98 m a été très en vue dans le match. Et des deux côtés du terrain.

En attaque, les adversaires font face à un joueur longiligne qui aime tirer. Rayan Rupert n’a pas toujours été en réussite, en témoigne son 1/5 à trois points sur le match, mais il a confiance et les flashs sont là. Durant la rencontre contre Caen, on a pu observer un joueur capable de tirer en pull-up et en catch-and-shoot. Il est aussi capable d’initier une attaque en tant que porteur de balle principal. Une caractéristique sur laquelle il devrait, dans le futur, être plus à l'aise à côté d’un vrai spécialiste du poste de meneur.

Autre élément à travailler pour le futur : l’attaque du cercle. Face à des joueurs plus physiques que lui, Rayan Rupert atteint rapidement ses limites dans cette partie du jeu. Préférant tirer à mi-distance ou lâcher le ballon. Une limite notamment due à un handle moyen. Un point faible qui se ressent aussi dans les statistiques avec seulement deux lancers tentés sur l’ensemble du match. C’est aussi sa moyenne de voyage sur la ligne des lancers-francs cette saison avec le Centre Fédéral (pour une réussite globale de 80%, contre 64% la saison passée). 

Défensivement, le garçon fait le job sur l’homme. Bien aidé par son immense envergure de 2.20 m qui, notamment, lui permet de réaliser plus de deux interceptions par match cette saison (2.3 contre 1.3 en 2020/2021). Il fait tellement le travail qu’il va parfois le faire pour les autres. Rayan Rupert est en effet beaucoup dans l’aide défensive. Un point qui va rapidement contre lui puisqu’il se retrouve, de fait, souvent en retard quand le ballon revient dans les mains de son adversaire direct qui se retrouve en position avec un tir ouvert.

Rayan Rupert devrait être présent cet été dans le groupe de l’équipe de France qui se déplacera en Turquie pour le championnat du monde u18 qui se déroulera du 30 juillet au 7 août.

Melvin Ajinça - 17 ans - 2.01 m - arrière/ailier

Son compère Melvin Ajinça n’a pas les mêmes statistiques mais le potentiel est tout aussi intéressant. Limité à 6 points, 5 rebonds et une passe décisive contre les Caennais, l’arrière de 2.01 m a tout de même montré des choses.

Physiquement plus avancé, et déjà formé, Melvin Ajinça n’a toutefois pas su se servir de son corps pour marquer près du cercle (ce qu’il est pourtant capable de faire lors d'autres rencontres). En effet, contre Caen, l’arrière a surtout pris ses tirs derrière la ligne à trois points. Hélas sans réussite (2/9). Pourtant, le neveu d’Alexis s’est montré plutôt à son avantage lorsqu’il a fallu se créer son propre tir en arrivant à installer un écart avec son vis-à-vis, notamment en s’arrêtant net et rapidement dans sa course, et donc pouvoir tenter sa chance sans gêne.

Comme Rayan Rupert, il a montré qu’il pouvait également tirer dans plusieurs styles. Le 17% de réussite sur la rencontre est le point noir et ne reflète pas les capacités du garçon. Un élément négatif que j’explique, personnellement, par deux choses. La première, la position de ses pieds lors du tirs. A l’image d’un Tim Duncan sur la ligne des lancers-francs, Melvin Ajinça n’a pas les pieds en direction du cercle lorsqu’il enclenche son tir. Au contraire, ils se font face. Ce qui peut avoir un effet dans la direction du ballon. La seconde chose, la mécanique. Lors du tir, sa gestuelle connaît deux temps. La première phase : réception du ballon puis amorce du geste en partant du bas pour remonter. La deuxième phase : un mouvement parasite pour redonner de la puissance, assez étonnant et qui casse la fluidité du geste.

De l’autre côté du terrain, Melvin Ajinça est lui beaucoup dans l’aide défensive et se retrouve avec le même problème que son collège Rayan Rupert dans le retard sur son adversaire. Sans ça, il est très embêtant. Difficile à passer, il tourne vite sur ses hanches et prive l’attaquant d'un accès au cercle. Il peut déjà s’occuper de quasiment toutes les positions sur le terrain à ce niveau. En plus d’être fort dans le un contre un, le joueur du Centre Fédéral se montre aussi agressif sur les lignes de passe (1.4 interception de moyenne).

Comme son coéquipier, on devrait retrouver Melvin Ajinça sur les parquets du championnat d’Europe u18 cet été avec les Bleus.

Les deux joueurs sont dans leur dernière année dans les rangs du Centre Fédéral. Ils intégreront une équipe professionnelle à partir de la saison prochain et continueront leur évolution dans le championnat espoirs ou/et en Betclic Elite.