Betclic Elite (2023/2024)

Une première pour lui. Après une saison plus que réussi en Pro B, terminée avec le titre de meilleur espoir du championnat, Melvin Ajinça a fait ses débuts en Betclic Elite. Une nouvelle étape pour l'arrière sorti du Pôle France. Par ses performances, en Pro B et lors du championnat du monde u19, il s'est ouvert les portes de la NBA. Tout au long de la saison, les scouts ont fait le chemin jusqu'à Pierre-Ratte pour observer les progrès du joueur.

Ce qui fait de Melvin Ajinça un prospect NBA, c'est sa défense. Vrai point fort de son jeu, qu'importe le niveau auquel il joue, il est souvent le meilleur défenseur de son équipe. Malgré une envergure négative, il compense par un corps prêt à encaisser les contacts. Et surtout, une latéralité qui lui permet de suivre les drives adverses mais aussi de les stopper. Comme on peut, par exemple, le voir ici contre la JL Bourg. Après avoir joué le receveur, Melvin Ajinça revient rapidement en défense pour stopper le drive. Sa rapidité à tourner ses hanches et à se déplacer latéralement lui permet de remporter ce duel et à faire lâcher le ballon de son vis-à-vis direct, dans ce cas là, Jeremy Morgan. Off-ball, il fait aussi un bon travail. La prise d'information est constante avec un regard qui alterne entre la position de son attaquant et le ballon. Le placement est également bon. Ce qui lui permet de bien gérer les close-out lorsque le ballon revient dans les mains de son adversaire direct.

Défensivement, l'interrogation se porte sur le futur et les postes sur lesquels il pourra défendre en NBA. Annoncé à 2.03 m, il pourra assurément s'occuper des arrières, porteur de ballon ou non. Mais malgré un corps prêt pour la NBA, pourra-t-il se décaler sur tous les ailiers ou même certains postes 4 ? Des joueurs qui seront probablement plus larges et plus puissants que lui. La Summer League, s'il y participe, puis la pré-saison seront de bons check-points pour le voir face à une adversité NBA. S'il passe le cut de ces échéances, il pourrait être le bon coup de cette Draft.

Offensivement maintenant. La progression au tir est indéniable et fait de lui un joueur encore plus intéressant. Ce qui n'était pas assuré après son passage au Pôle France. Sa saison en Pro B a rassuré. En 2022/2023, Melvin Ajinça a montré qu'il pouvait être une vraie arme en attaque, notamment à trois points. Une saison qu'il a terminée avec 39 % de réussite à trois points avec 4 tentatives par match en moyenne (49 % sur plus de 6 tentatives par match lors du championnat du monde u19). Tirs primés essentiellement sur catch-and-shoot (ouvert, en mouvement ou en sortie d'écran). Ce qui est encore le cas lors de cette saison 2023/2024. Dans le contexte Saint-Quentin, l'ancien du Pôle France ne montre que par flashes qu'il peut se créer son propre tir. Notamment sur step-back. Ce sera l'un des points offensifs sur lequel travailler dans les mois à venir pour devenir encore plus dangereux en attaque.

En plus de trois points, l'arrière du SQBB montre aussi une capacité à prendre du tir à mi-distance. Des séquences qu'on voit assez souvent cette saison. Notamment après qu'il ait pris le pick de son intérieur ou après une feinte de trois points. Suite à l'écran, il arrive à arrêter net sa course pour se lever et prendre le tir en sortie de dribble. Avec le spacing NBA, il doit continuer à s'appuyer là-dessus. 

Un autre point, l'attaque du panier. S'il a montré qu'il peut le faire, Melvin Ajinça ne se porte que trop rarement au panier. Le premier pas reste moyen et ne lui permet pas de prendre l'avantage sur son vis-à-vis et s'ouvrir le chemin vers le panier. Un élément difficile à travailler. Aujourd'hui, quand il se porte au panier, c'est essentiellement après un pick. Mais c'est encore trop rare, comme l'indique le nombre de lancers-francs tenté : un par match cette saison, 1.7 lors de la saison en Pro B. Un manque d'agressivité qu'il faudra améliorer au niveau supérieur pour devenir encore plus dangereux sur le terrain. Peut-être que le spacing NBA pourra aider. Les premiers mois en NBA répondront à cette question.

Élément qui sera aussi à surveiller outre-Atlantique : sa capacité à initier l'attaque. Très peu avec le ballon entre les mains depuis son passage en professionnel, Melvin Ajinça montre par flashes qu'il peut le faire. Notamment initier le pick-and-roll. Ces séquences restent assez rares mais on a pu observer l'arrière le faire durant la saison. Là encore, si cela peut devenir un peu plus présent dans son jeu, ce sera un vrai plus. Même si, il est vrai, cela ne risque pas de lui être énormément demandé durant ses premiers mois en NBA.

Car Melvin Ajinça est avant tout devenu un 3&D. Un rôle qu'il connaît et auquel il répond parfaitement. C'est une autre force de l'arrière tricolore : il connaît son rôle. Aujourd'hui, le joueur du SQBB sait ce qu'il sait faire ou non. 

Projection : Fin de premier tour

CHAMPIONNAT DU MONDE U19 (2023)
19.3 POINTS, 2.9 REBONDS ET 1.6 PASSES DE MOYENNE

Le meilleur espoir de Pro B sous les couleurs de Saint-Quentin a répondu présent. Leader offensif de l’Équipe de France, l’ailier du SQBB s’est montré comme on le connaît. Agressif en défense avec cette capacité à défendre sur pratiquement l’ensemble des positions à ce niveau de compétition. Il s’occupait principalement du meilleur adversaire sur chaque match. Si la conclusion au panier dans le trafic reste sur courant alternatif, sa progression à trois points est impressionnante. Point faible de son jeu ces dernières saisons au Pôle France, Melvin Ajinça a eu un énorme coup de chaud sur le tournoi. Les tirs sont encore essentiellement en catch-and-shot mais il semble beaucoup plus à l’aise pour se créer son propre tir. Comme en témoignent les flashes de pull-up. Il termine la compétition avec 49 % de réussite à trois points avec plus de 6 tentatives par match (39 % sur sa saison à Saint-Quentin). Dans ce rôle de scorer, il est logiquement resté plus en retrait dans les autres caractéristiques du jeu dont la passe (11 en sept matchs) mais on note aussi peu de pertes de balle (11 en sept matchs). Une évolution à confirmer sur la saison à venir en Betclic Elite, toujours à Saint-Quentin.

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CHAMPIONNAT D'EUROPE U18 (JUILLET 2022)

7.1 POINTS, 3.1 REBONDS,1 PASSE ET UNE INTERCEPTION DE MOYENNE EN 19 MINUTES DE PRÉSENCE SUR LE TERRAIN

Sixième homme de l'Equipe de France, Melvin Ajinça a eu du mal à se fondre dans le jeu des Bleus. Il a pris beaucoup de tirs difficiles, notamment à deux points, et a forcé, en tout cas c'était le ressenti des tribunes, qui ressort dans les statistiques avec une réussite globale de 30% (19/63). Ses prestations en fin de tournoi sauvent un peu le bilan final. Bien plus en réussite à trois points, il a grandement contribué à la cinquième place décrochée par l'Equipe de France. Le futur joueur de Saint-Quentin a tiré à 47% à trois points à partir du seizième de finale (7/15). C'est essentiellement défensivement que Melvin Ajinça s'est une nouvelle fois illustré. Capable de défrendre sur quasiment tout le monde à ce niveau, l'ancien du Pôle France a fait parler sa latéralité et son activité sur les lignes de passes. Durant son passage en Pro B, il va devoir développer ce tir qui reste sur courant alternatif et apprendre à se servir de son corps pour aller terminer au cercle un peu plus souvent. Chose qu'il a trop peu montré en Turquie.

ANGT Varese (avril 2022)

Dans les rangs de l’INSEP, Melvin Ajinça a terminé dans le cinq de la compétition aux côtés de son coéquipier Noah Penda. Une distinction logique au vu de ses prestations sur l’ensemble du tournoi. A Varese, l’arrière tricolore a terminé avec 10.5 points, 5.2 rebonds, 1.5 passes et 2.8 interceptions de moyenne. Le point fort de son passage en Italie a sans doute été son tir. Malgré un mouvement parasite avec un bassin qui tournait une fois en l’air, Melvin Ajinça a été plutôt efficace derrière l’arc avec une réussite de 33 % (7/22 en 4 matchs). La prochaine étape d’amélioration doit être au niveau de l’initiation. Balle en main, il n’arrive pas encore à faire jouer les autres. Développement essentiel pour la suite pour un joueur évoluant sur les postes extérieurs. En défense, le Français a fait le job. Face à des joueurs de son âge, il a été capable d’alterner entre les joueurs extérieurs et intérieurs sans difficulté.

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Pôle France (2021-2022)

7 matchs, 14.3 PTS à 36.4% dont 20,2% à 3 points, 3.1 RBD, 1.9 AST, 2.3 STL en 31 minutes de moyenne

On avait aussi déjà aperçu Melvin Ajinça en U18 cet été, lui qui évolue avec les U18 du PFBB depuis 2 ans déjà et je dois avouer qu'il avait été un peu décevant à mes yeux. De par son nom, il est le neveu d'Alexis qui a évolué en NBA pendant 9 ans, mais aussi ses prédispositions physiques mes attentes étaient assez hautes. J'en entendait autant parlé que son coéquipier Rayan Rupert et l'attendait comme un leader des deux côtés du terrain. Commençons par le positif, voir très positif : son physique et l'avantage défensif que celui-ci lui confére. Annoncé à 2.01 m, le francilien est aussi dôté de grands bras qui lui permettent de défendre la plupart des extérieurs et les postes 4 loin du cercle. Sur l'aspect défensif il faut l'avouer, il est peut être déjà élite dans sa génération. On le voit plusieurs fois par match faire les bonnes lectures, intercepté les passes transversales et lancer les contre attaques du CFBB. Il est aussi efficace pour gêner les shooteurs adverses et possède une bonne mobilité latérale, ce qui lui permet de gêner efficacement les porteurs de balle qui se présentent face à lui. Il possède aussi une superbe capacité à se séparer de son défenseur balle en main, sur side step ou step back se créant facilement un mètre d'écart avant de shooter. Mais c'est là que les reproches commencent, la mécanique est vraiment étrange et semble même souvent changer. L'arc est assez haut mais il se passe quelque chose lors de la release qui fait que son shoot longue distance est extrèmement hasardeux. Avec 7.9 tentatives sur ses 7 matchs disputés, autant que ses tentatives à l'intérieur de l'arc à 3 points, et seulement 20.2% de réussite c'est un yellow flag au mieux, voir un drapeau rouge. Il se trouve actuellement dans le bas des classement du championnat avec 0.9 PPS pour un joueur touchant beaucoup de ballons. Car en plus d'avoir une grosse propention à tirer Ajinça peut avoir tendance à monopoliser le ballon en dribblant et à avoir peu de capacité à créer pour les autres. Cela ne se traduit pas forcément par des pertes de balle, il est seulement à 1.6 TOV en 31 minutes, mais par des tirs très compliqués à la fin des 24 secondes. On peut se questionner sur la vision et compréhension du jeu, le jeune homme ayant été habitué à dominer physiquement. Je ne saurais pas encore dire si il lui sera possible d'exister au niveau professionnel à sa sortie du Pôle France, son apport offensif étant vraiment très faible, mais il est certain que l'upside défensif et les flash de pull up à 3 points et sur long 2 peuvent pousser une équipe de Pro B ou une université à investir sur lui sur les trois ou quatre années à venir.