On est parti en Hongrie à la fin du mois de juin pour se rendre au Championnat du Monde u19. L’occasion de revoir les joueurs, les attitudes mais surtout la progression de chacun. Certains joueurs ont été observés plusieurs fois ces derniers mois, les retrouver sur ce nouvel événement permet d’observer d’autres éléments du jeu mais aussi de les voir évoluer dans un rôle différent par rapport à la saison en club. Retour sur les prestations de cette Equipe de France argentée après une finale face à l'Espagne qui s'est terminée après une prolongation.

Les confirmations

Zacharie Perrin (C - 2.07 m - 2004 - Antibes)
15.4 points, 10.9 rebonds et 1.7 interception de moyenne

Zacharie Perrin a fait du Perrin. Et très bien. Une nouvelle fois, il a dominé le secteur intérieur sous le maillot de l’Équipe de France. Le joueur d’Antibes a été ultra-dominant sous le panier. Ses points sont exclusivement arrivés d’un tir dans la raquette. Bon footwork, bataille pour se créer le chemin vers le panier et pour se procurer des secondes chances. Comme en témoignent ses 17 rebonds offensifs captés sur l’ensemble du tournoi (2.4 par match). Aux rebonds, il a globalement été intéressant avec plus de dix prises par match (10.9). Dont deux matchs à plus de 15 rebonds (vs. le Canada et l’Espagne en finale). Autre point positif, son jeu de passe (2.7 passes de moyenne). Une nouvelle fois, il a montré qu’il était capable de trouver ses coéquipiers ouverts. Le fait qu’il soit apte de passer à deux ou une main, voir le renversement, faire des in-and-out passes, laisse entrevoir une marge de progression. Dans le négatif, on note la non-progression au tir. Il n’offre donc aucun spacing à son équipe (seulement un trois points sur le tournoi). Et le 64 % aux lancers-francs ne sont pas en sa faveur pour la suite (18/28). Pour espérer atteindre le niveau supérieur, il doit améliorer ce point, qualité sine qua none pour se faire une place dans le basket moderne. En plus, son manque de verticalité ne lui permet pas d’être une menace dans la protection du cercle (un contre par match). On gardera un œil sur ses prestations avec les Sharks d’Antibes (Pro B).

Melvin Ajinça (F - 2.00 m - 2004 - Saint-Quentin)
19.3 points, 2.9 rebonds et 1.6 passes de moyenne

Le meilleur espoir de Pro B sous les couleurs de Saint-Quentin a répondu présent. Leader offensif de l’Équipe de France, l’ailier du SQBB s’est montré comme on le connaît. Rapport complet à retrouver ici.

La déception

Zaccharie Risacher (F - 2.05 m - 2005 - ASVEL/JL Bourg)
7.4 points, 2.9 rebonds et 1.6 passe de moyenne

Attendu après de bonnes apparitions en Betclic Elite et en Euroleague, le tournoi de l’ailier ne restera pas dans les livres d’histoire. On a observé un joueur crispé et tendu, qui n’a jamais su trouver la clé pour développer son jeu. Le plus criant fut son comportement balle en main. Il n’a jamais réussi à battre son vis-à-vis, à se projeter au panier et il a même refusé des tirs ouverts. Même ce qui le rend différent des autres, sa capacité à initier pour les autres, il ne l’a pas montré durant le tournoi. Pourtant, les statistiques restent plus que correctes. En sept matchs joués, il affiche 48 % de réussite à deux points (10/21), 45 % à trois points (8/18 - 3 tentatives en moyenne) et 73 % aux lancers-francs (8/11). Heureusement, la défense sauve un peu sa prestation globale. Une nouvelle fois, il a montré sa capacité à défendre sur les arrières et ailiers qui se sont présentés à lui. Moins bon en attaque, il a été cantonné à des missions défensives contre les États-Unis et l’Espagne. Avec succès. Sa latéralité et son envergure lui permettent de couvrir énormément d’espace et d’avoir l’avantage sur de nombreux attaquants. Prêté à la JL Bourg la saison prochaine, où il jouera la Betclic Elite et l’Eurocup, il devra montrer un peu plus pour espérer atteindre le palier supérieur.

Peut mieux faire

Alexandre Sarr (F - 2.13 m - 2005 - OTE/Perth Wildcats)
7.4 points, 5.9 rebonds et 2 contres de moyenne

Attendu après de bonnes prestations lors du championnat du monde u17 l’été dernier, Alexandre Sarr n’a que partiellement répondu présent. À première vue, le corps n’a pas évolué après une seconde saison en Overtime Elite. Sur le terrain, associé à Zacharie Perrin sous le panier, il était un peu moins libre par rapport à l’été dernier. Il a rarement écarté le jeu pour tirer, à mi-distance ou à trois points (2/7 de loin - 29 % de réussite). Ses points sont majoritairement venus dans la raquette. Proche du panier, il a rarement réussi à se créer son propre tir. Possible cible de pick-and-roll et pop, il a rarement été servi. Bilan mitigé offensivement. En défense, le plus marquant fut sa difficulté à défendre le pick-and-roll. Il a trop souvent été pris à revers durant le tournoi. Sur l’homme, il peut, à ce jour, s’occuper des deux postes intérieurs. Au niveau du rebond, on reste également sur notre faim. Excepté en finale, où il a bénéficié des problèmes de fautes de Baba Millet et Aday Mara, il a subi lorsqu’il avait un adversaire pouvant l’embêter dans cette partie du jeu. Match 1 contre l’Espagne, 3 rebonds, idem contre la Serbie et les États-Unis en phase finale. Par ailleurs, il a été positif au niveau des interceptions. Il a volé 11 ballons durant le tournoi (1.6 par match). Idem au niveau de la protection de cercle avec, en plus de la dissuasion permanente, il a contré 2 tirs par match (14 contres au total). On suivra avec attention ses petits points et son évolution lors de sa première saison professionnelle sous les couleurs des Perth Wildcats en NBL (Australie).

Noah Penda (F - 2.02 m - 2005 - Vichy-Clermont)
7,3 points, 5,4 rebonds et 2.7 passes de moyenne

Moins en vue que par le passé, Noah Penda est resté intéressant pour son équipe du fait de sa polyvalence. Les stats ne sont peut-être pas suffisamment hautes pour certains mais si l’équipe a besoin d’un rebond, il ira le prendre. La bonne passe à faire, il trouvera celle qui ouvrira le jeu. Et en défense, il peut switcher entre les arrières et les ailiers sans souci et certains intérieurs selon les séquences.  En Hongrie, les points noirs auront été son tir et le handle. Au scoring, il fut peu réussite sur l’ensemble de la compétition (40% de réussite au global, 25% à trois points). Au niveau du handle. Sa difficulté à poser le ballon à terre l’a pénalisé par séquences pour battre un défenseur et attaquer le panier. Pour autant, il n’a perdu que 14 ballons sur le tournoi (2 par match). Ce qui reste plus que correct. En septembre, il a débutera sa seconde saison en Pro B avec Vichy-Clermont où il aura, peut-être, un rôle un peu plus important que cette saison. 

Les rôle players

Lucas Fisher (G - 1.93 m - 2004 - Nanterre)
4.3 points, 1.1. passe et 1.3 interception de moyenne

Troisième meneur de l’effectif, l’arrière de Nanterre a su profiter des minutes qui lui ont été données par le staff de l’Équipe de France. Sans un rôle d’importance, il a su se montrer par séquences notamment en défense. Dans cette partie du terrain, il a été intéressant dans la protection de cercle. Du haut de son mètre quatre-vingt-treize, il compte 4 contres à son actif dont deux en demi-finale contre les États-Unis. En attaque, comme en défense, il n’a pas peur d’aller au contact dans la raquette. La réussite n’est cependant pas toujours présente. Son rôle ne lui a pas permis de se mettre en valeur au niveau du scoring (2/10 à trois points, 8/15 à deux points, 8/10 aux lancers-francs). Difficile donc d’avoir un avis définitif sur le joueur.

Romain Parmentelot (PG - 1.90 m - 2004 - ASVEL/Evreux)
8.6 points de moyenne, 3.3 passes et 1.1 interception de moyenne

Dans le rôle de meneur back-up tout au long de la compétition, le futur joueur d’Evreux (Pro B - prêté par l’Asvel) s’est montré par sa défense. Rapport complet à retrouver ici.

Alexandre Bouzidi (PG - 1.97 m - 2004 - Roanne)
8 points, 5.9 passes et 1.6 interception de moyenne

Meneur titulaire, le joueur de la Chorale a principalement été sur courant alternatif. Du très bon par moments et des passages bien moins réussis ensuite. Et parfois, dans le même match. Deux points ont retenu notre attention sur le tournoi. Le premier, son jeu de passe (sans être un réel organisateur) avec 6 assists de moyenne (dont une pointe à 14 contre Madagascar). Le second, ses pertes de balle. Notamment en fin de tournoi. Sur les deux derniers matchs il perd 12 ballons (5 contre les USA, 7 contre l’Espagne). Des sautes de concentration qui le pénalisent mais également son équipe. Par ailleurs, il n’a pas été en réussite aux tirs avec une réussite globale de 38 % dont 29 % à trois points. Sa défense est aussi un point à améliorer. Ciblé lors du tournoi sur son manque de latéralité et des lectures douteuses par moments, il n’a pas été un plus à son équipe. Des points à surveiller lors de sa seconde saison avec les espoirs de Roanne.

Le banc

Pour qu'une équipe tourne bien, les joueurs de banc sont nécessaires. Chez les Bleus de ce Championnat du Monde u19, ils étaient quatre. Le premier, Simon Correa (F - 2.07 m - 2004 - SIG Strasbourg). Le joueur de la SIG n'a eu que sept minutes de temps de jeu en moyenne durant la compétition. Il n’a participé qu'à 5 des 7 matchs. En second, Izan Le Meut (C - 2.13 m - 2004 - UJAP Quimper). Le Breton avait le rôle de troisième pivot de l'effectif. En moyenne, il n'a passé que 6 minutes sur le parquet. Puis il y a eu Halvine Dzellat (C - 2.07 m - 2004 - ADA Blois). L'intérieur de Blois était le pivot back-up durant le tournoi. L’intérieur s’est illustré par sa dureté physique en Hongrie. Notamment contre les Etats-Unis. En fin, Romain Hoeltzel (PG - 1.83 m - 2004 - Gries-Oberhoffen). Avec ses sept minutes de temps de jeu sur le tournoi, il est compliqué d’évaluer son apport sur cette équipe.