Issue d'une famille de basketteur de premier plan, Rayan Rupert est l'un de nos représentants Français pour cette draft 2023 où le bleu blanc rouge risque de fortement briller. Ayant commencé le basket très tôt, il est un pur produit de la formation tricolore. Après avoir porté les couleurs de l'INSEP ou des bleus, notamment l'été dernier en Turquie lors du championnat d'Europe U18, c'est en Nouvelle Zélande qu'il a choisi de peaufiner ses gammes au vu de la draft. En rejoignant les Breakers, un an après Besson et Dieng, il a récolté 18 minutes de temps de jeu moyen dans une équipe qui contrairement à l'année passée, était très compétitive. Si une fracture du poignet a stoppé sa saison durant 2 mois, il a tout de même participé à plus de 30 matchs, un échantillon intéressant pour observer son évolution depuis ses piges dans l'hexagone. 

 

Si Rayan attire les scouts NBA, c'est premièrement grâce à un profil défensif très intrigant. Mesuré à 1m98 sans chaussures avec une immense envergure de 2m18, il est une véritable sangsue sur l'homme. Possédant une bonne mobilité d'appuis, il est très régulièrement envoyé en mission sur le porteur de balle adverse, et ce, du poste 1 à 3. Pour améliorer sa viabilité sur les athlètes de la grande ligue, il devra prendre du poids pour se montrer plus solide et résistant au contact, ne faisant pour le moment que 87.5 kg. Avec ses mains extrêmement actives, il est un très bon intercepteur sur l'homme. Son moteur lui permet de garder une pression constante sur son vis-à-vis dès la moitié de terrain adverse tout au long d'un match, ce qui donne le ton pour son équipe. Ses hanches mobiles couplées à son activité de jambes et sa longueur lui permettent de rester très souvent devant son attaquant. Off Ball, le joueur est également appliqué, il comprend la défense et fait de bonnes rotations, tout en suivant bien son joueur et en communiquant. Si quelques erreurs de jeunesses s'immiscent parfois, Rayan Rupert s'est montré très bon cette année en défense, à 18 ans, dans une ligue professionnelle, ce qui fait de lui un des tout meilleurs prospects défensifs de cette cuvée. 

 

Offensivement, l'année a été plus compliqué pour le Français. Toujours peu adroit de loin, Rayan semble encore loin d'être un shooter correct derrière l'arc. Après moins de 25% de réussite en N1 l'an passé puis un 3 sur 20 au U18 en Turquie. L'ailier a tiré à 23% sur les 28 matchs officiels des Breakers, chiffre qui peut monter à 31% sur la saison si on compte 3 matchs amicaux en grande réussite pour lui. C'est à cause de ce manque de shoot que le temps de jeu de Rayan a chuté à 8 minutes de moyenne en finale NBL. L'équipe de Sydney ne le défendait plus derrière l'arc, toujours sans réussite, cela devenait compliqué pour les NZ Breakers de le laisser sur le terrain. Niveau mécanique, sa release incroyablement haute ce qui le rend son shoot très dur à contester. Le tout est plutôt fluide même si des mouvements parasites sont encore présents. Après dribble, il faut noter qu'il a tendance à beaucoup se baisser dans ses appuis, ce qui rend sa mécanique assez lente et plus facilement défendable, même si son haut lâché de balle peut compenser. Ce problème est cependant beaucoup moins flagrant en situation de catch & shoot, tirs qu'il prend et qu'il sera amené à prendre en grande majorité. 

 

Niveau scoring toujours, le joueur est doté un dribble correct, bien qu'un peu haut. Ce handle peut permettre de porter la balle en transition notamment. Finisseur capable des deux mains, il sait également utiliser ses longs segments pour venir finir au cercle sur situation placée. Le joueur possède aussi une activité off ball intéressante, il est capable de cut pour amener des points faciles à son équipe. Rayan endossait quelques responsabilités balle en main en début de saison où l'on a pu voir quelques flashs intéressant de création de scoring personnel, principalement sur drive. Cependant, il manque encore de tranchant balle en main : encore nombreuses sont les situations où il ne sait pas vraiment quoi faire pour scorer. Il n'est pas assez incisif dans son dribble comme dans ses finitions où il esquive trop régulièrement le contact. Ne bénéficiant pas non plus de jeu de pull-up important, il est bien plus à l'aise dans un rôle de scorer off ball. 

 

Les responsabilités données en début de saison ont également pu faire ressortir les qualités de passeur qu'il possède. Joueur collectif, il est capable de belles lectures sur demi-terrain et a le potentiel pour devenir un bon facilitateur de jeu au plus haut niveau. On peut clairement voir que le joueur a une bonne compréhension du jeu des 2 côtés du terrain, qui lui permettra de progresser dans ce domaine. 

 

Rayan Rupert possède donc un profil défensif qui donne assurément envie. Long, mobile, capable de défendre sur le porteur de balle tout en ayant une bonne compréhension de la défense collective, de nombreuses cases sont cochées de ce côté du terrain. C'est en attaque que le portrait est moins positif, le joueur est encore brut et encore loin de pouvoir apporter positivement dans une attaque NBA. S'il est doté de quelques capacités pour poser la balle au sol et pour passer, il est nécessaire pour lui d'améliorer son tir derrière l'arc pour espérer voir régulièrement le parquet en NBA. Très jeune, Rayan passera sûrement quelque temps en G-League pour développer son jeu offensif et travailler son shoot, une franchise entre 20 et 40 séduit par le profil défensif devra prendre le temps de l'accompagner offensivement pour en faire un joueur impactant des deux côtés du terrain.