Il est l'heure, pour la dernière fois, d'actualiser notre classement des meilleurs prospects candidats à la draft NBA 2023. Nous avons désormais la liste officielle des candidats - certains "testent les eaux" avant de revenir dans leur club/fac' - et une accumulation de matchs visionnés suffisante pour publier cet ultime BIG BOARD. Voici le consensus des avis de 5 membres de l'équipe (Manu, Thomas, Hugues, Matthias, Alex). Qui sont les 42 meilleurs prospects de la draft NBA 2023, selon nous ? Réponse ci-dessous.

 

NB: C'est un classement de valeur, pas en fonction des équipes qui choisiront à ces positions

NB 2 : Pour chacun des top 20/25 prospect, il existe un podcast/vidéo portrait détaillé : c'est ici.

 

GROUPE 1 - HISTORIQUE

 

1 - VICTOR WEMBANYAMA - 4 JANVIER 2004 - 2M20 (+) - 95KG (+) - METROPOLITANS 92 (FRANCE)

Pas de changement ici, c'est solidement installé en tant que numéro, aucune baisse de régime significative pour celui qui fait baver les GM NBA. Du pain béni pour les Spurs, puisque le gars augmente non seulement la qualité de ton équipe mais aussi la valeur individuelle des membres de cette équipe. Pour une franchise qui possède de nombreux jeunes prospects, ça sent bon.

Ce qu'on a écrit en mars. Il y a eu une mi-temps de suspense,la première du match entre la G-League Ignite et les Metropolitans 92, puis Victor Wembanyama a mis tout le monde d'accord. Il sera numéro 1 de la draft NBA 2023, sauf catastrophe majeure et non souhaitable, ou croissance express de Scoot Henderson à plus de 2m10 (et encore). Qu'est ce qui n'a pas été dit sur Victor Wembanyama ? Des tas de choses, c'est pour ça qu'on a une série de podcasts spéciaux chaque mois de la saison pour varier des banalités et aller plus loin que l'incontournable, "il est exceptionnel, on n'a jamais vu ça". Du physique au mental, il est un être absolument spécial, fascinant à observer, à écouter, à projeter. Grand et adroit ? Mobile et immense ? Intelligent et dur mentalement ? Oui, oui, et oui. Impossible à résumer surtout, allez écouter nos émissions.

 

GROUPE 2 : THE OTHER GUY

 

2 - SCOOT HENDERSON - 3 FÉVRIER 2004 - 1M93 (GÉNÉREUX) - 88KG - G LEAGUE IGNITE

Là aussi, aucun changement. Chez les Américains, Scoot n'est pas toujours le 2e meilleur joueur potentiel de cette cuvée, notamment avec des questions sur son tir, éventuellement sa taille. Mais chez Envergure, il est #2 chez tout le monde, souvent avec une bonne marge sur le #3.

Ce qu'on a écrit en mars. À moi, qui écrit cet article, vous posez la question : "sur les cinq dernières draft, dans lesquelles Scoot Henderson n'est PAS premier". Je réponds, "maximum une (Luka Doncic)". L'ombre de Victor W est tellement immense que le talent de Scoot passe presque inaperçu, sous les radars médiatiques monopolisés par le Français, conséquence aussi du choix de la NBA de faire de Wemby son futur en termes de marketing. Pourtant, Scoot a choisi la Ignite, la voie royale, il joue déjà depuis deux saisons, avec et contre des ex-joueurs NBA, ou des draftés aspirants à y aller (G-League). La plupart du temps, il domine ces messieurs : 41% de AST/rate (taux de passes décisives, quand il est sur le terrain 41% des paniers de ses coéquipiers viennent d'une passe décisive de Scoot) pour seulement 13% (TO/100 possessions) de ballons perdus. Sachant que le passing était un "?", au-dessus de la tête de l'athlétique Scoot quand la saison a débuté. Le shot-making définira son futur de première option ou 2e option d'une équipe jouant le titre, on a du mal à voir un plafond plus bas.

 

GROUPE 3 : POTENTIEL ALL-STAR / 3E OPTION D'UNE EQUIPE QUI GAGNE

 

3 - BRANDON MILLER - 22 NOVEMBRE 2002 - 2M06 - 92KG - ALABAMA CRIMSON TIDE

Des garanties sur son environnement hors terrain, voilà ce que les équipes chercheront à avoir concernant Brandon Miller. C'est qui s'est passé pour lui (voir ci-dessous) est absolument énorme. Côté basket, Miller a fait tout ce qu'il fallait pour être choisi top 5, il n'y a aucun doute : le gars joue à son rythme, peut créer, est extrêmement adroit pour sa taille.

Ce qu'on a écrit en mars. Pas de risque, upside correct. Voilà ce qui est écrit sur le poignet de Brandon Miller, un poignet doux et précis qui lui permet de tourner à 40% de loin sur plus de sept tentatives par match. Sachant que Miller ne donne pas sa part au chien quand il s'agit de tirer en sortie de dribble, qu'il est rarement laissé seul et confortable pour shooter, on est là sur un des meilleurs snipers de la cuvée. Ajoutez à cela une taille fort correcte, un physique long mais relativement solide au contact, une capacité à driver et à passer, que ce soit après décalage ou même pour gérer un pick'n roll, Brandon Miller s'est imposé comme un top 10 évident de la draft 2023, même s'il ne sera pas forcément un All-Star. Caillou dans sa chaussure, de taille, une enquête pour avoir livré une arme ayant servi à tuer une jeune femme de 20 ans, le 15 janvier dernier. Un ex-coéquipier (Davis) et un autre homme sont accusés de meurtre. Selon la police, Miller a avoué avoir apporté l'arme et avoir été présent au moment du coup de feu léthal, mais il n'est ni poursuivi par la justice, qui estime qu'il ne savait pas à quoi allait servir l'arme, ni suspendu par son université. 

 

4 - CAM WHITMORE - 8 JUILLET 2004 - 1M99 - 95KG - VILLANOVA WILDCATS

Cam Whitmore descend d'une place mais reste à nos yeux un top 6 unanime. Bien sûr, il y a des questions, sur sa défense notamment, sur sa capacité à lire le jeu, sa mécanique sur catch and shoot. Il est au milieu du gué entre des prospects très athlétiques mais un peu maladroits (les Thompson, surtout Amen) et un gars donc le gabarit et l'adresse en sont gages d'une "valeur sûre" (Miller). Le meilleur des deux mondes ?

Ce qu'on a écrit en mars. En tant qu'observateur de prospects, les années passant, les moments d'étonnement se font de plus en plus rares. On ne s'émerveille plus vraiment d'un gars qui saute haut, car on a déjà vu très haut, pour schématiser. Cam Whitmore m'a donné, cette saison, un de mes rares moments d'émerveillement devant les capacités athlétiques d'un prospect. Un dunk, pas forcément le plus spectaculaire de la saison (à 48" dans cette vidéo) mais qui m'a totalement scotché au premier visionnage. La vivacité du départ en dribble, la puissance dégagée vers le cercle, drive main gauche, appui sur un pas (pied droit), dunk main droite. Il n'est pas compliqué d'envisager Cam dans une équipe NBA. Bien sûr, l'adresse est encore en chantier, mais on lui demandera surtout sur catch and shoot, catch and score, dans un premier temps. Ensuite, le développement en tant que ball handler déterminera son plafond.

 

5 - AMEN THOMPSON - 30 JANVIER 2003 - 2M00 - 84KG - OVERTIME ELITE

Amen Thompson est fascinant et observer sa carrière sera absolument déroutant. Il est, sans question aucune, le plus haut potentiel de "bust" de ce groupe 3, à cause de son toucher. Amen envoie des brickasses et n'a pas confiance en son jumper. Il a "joué contre des gamins" en Overtime Elite, des joueurs plus jeunes que lui. La ligue n'a pas convaincu par sa capacité à développer des prospects l'an passé (Montero, Barlow) : elle joue gros cette saison en termes de crédibilité, avec les jumeaux.

Ce qu'on a écrit en mars. LE dilemme de cette draft. Saura-t-il shooter un jour, aura-t-il des mains, du toucher, de la précision, que ce soit dans les passes et, surtout le tir. Si Amen Thompson est un shooteur du niveau de Ja Morant (pas bon, mais parfois ça va), alors il mérite d'être drafté au niveau de Ja Morant (c'est-à-dire numéro 2, dans une draft sans top 2 de mutants). Le meilleur (supposément) des deux jumeaux est un freak athlétique complet. Je décrivais au-dessus le moment "wow" de Whitmore, mais avec Amen il y en a un par match. Problème, l'adresse est vraiment mauvaise de manière chronique, y compris en matière de toucher près du cercle. Overtime joue avec lui et son frère (quasiment) la crédibilité de son modèle alternatif à faire progresser les prospects dans ce championnat en vase-clos (ou presque). Mais l'intégration d'Amen, aussi talentueux soit-il, sera difficile s'il ne sait pas mettre le ballon dans le panier autrement que par un dunk.

 

6 - JARACE WALKER - 4 SEPTEMBRE 2003 - 2M07 - 100KG - HOUSTON COUGARS

Pas de changement pour Jarace Walker, un des jeunes les plus impressionants lors de la March Madness. Il est déjà prêt défensivement, peut contribuer offensivement. Il y a, chez lui, du Jaren Jackson Jr. Selon moi, en tout cas. Mais il est plus petit, ce qui limite son potentiel. En clair, a minima il sera sans doute un contributeur positif en défense, à plusieurs contrats NBA. Le plancher est donc hyyyyper safe. Le plafond, comme le joueur, n'est pas très élevé, sauf développement extraordinaire et imprévu du drive + d'un tir élite. Au mieux, parfait 3e meilleur joueur d'une équipe qui joue le titre : le Jrue Holiday des poste 4.

Ce qu'on a écrit en marsUn gabarit NBA, des attitudes NBA, un plancher déjà présent d'ailier défenseur-finisseur, un plafond de créateur à définir. Le portrait de Jarace Walker est intéressant pour les investisseurs jouant à la draft (c'est cynique, mais c'est la vie de la NBA) car il présente un profil rare de low-risk / high-reward guy. Il est trop en place pour échouer, et si les choses "cliquent" il pourrait même avoir un fort potentiel. Évoluant dans une équipe très compétitive, un des candidats au titre NCAA, il est pourtant titulaire avec 27 minutes de moyenne par match - très rare pour un freshman. Athlétique, énorme défenseur sur l'homme ET d'équipe, en progression constante offensivement, Walker est du bon côté du tweener, celui qui a le choix entre deux positions (3/4) plutôt que celui qui n'est ni l'un ni l'autre. Aussi, on imagine très fort un futur de small ball five en playoffs en début de carrière ou plus tard, s'il n'a pas le développement offensif escompté.

 

7 - AUSAR THOMPSON - 30 JANVIER 2003 - 2M00 - 86KG - OVERTIME ELITE

Les mêmes problématiques que pour son frère, le "?" du ballhandler en moins, car Ausar a évolué davantage comme un arrière cette saison. L'Overtime Elite étant une plaie à regarder quand on aime le basketball, et la vie en général, nous essayons un maximum de ne pas laisser l'évaluation en pâtir. Comme pour Amen, les rumeurs de "glissade" d'Ausar le soir de la draft existent. Si cela arrive, l'Overtime retournera à être ce que la chaîne était originellement : un canal de highlights dans des gymnases de high school. On note qu'Ausar shoote un peu mieux que son frère, est moins difficile à projeter car n'a pas besoin du ballon pour briller.

Ce qu'on a écrit en marsSi vous avez du mal à différencier Amen de Ausar lorsqu'ils se tiennent debout l'un à côté de l'auttre, portant le même maillot, c'est normal. Dans le jeu, quelques nuances permettent d'avoir des indices. Ausar est un peu plus au sol, ce qui ne l'empêche pas d'être un phénomène athlétique à l'égal de son jumeau. Ausar créé moins avec le ballon, essaie moins de le faire aussi. Un tout petit peu plus discipliné qu'Amen en défense, un poil moins "talentueux" et créatif offensivement, son potentiel est néanmoins quasiment similaire, il ne devrait donc pas être drafté très loin d'Amen, même si les surprises existent. Les jumeaux sont déjà "vieux", mais il faudra pourtant leur laisser du temps, exercer sa patience pour entrevoir le potentiel immense qu'on imagine, là-haut dans les stratosphères des athlètes au Panthéon de l'extraordinaire.

 

GROUPE 4 : FORTS RÔLE PLAYERS / PARIS SUR L'AVENIR

 

8 - TAYLOR HENDRICKS - 22 NOVEMBRE 2003 - 2M06 - 95KG - UCF KNIGHTS

C'est très haut, #8, une position un peu maudite à la draft qu'on ne lui souhaite pas (rien à voir avec la franchise qui pick en #8). Taylor Hendricks a un bras NBA, une protection de cercle NBA. Peut-il défendre les bons poste 3 adverses ? Il a le sens du déplacement, du sacrifice, l'envie de croquer les scoreurs adverses. Il manque encore de dureté offensive et de kilogrammes en défense, mais certains imaginent déjà leur Small-Ball 5 du futur.

Ce qu'on a écrit en marsLa surprise du chef. Il n'était attendu nulle part (ranké 67 par le site spécialisé 247 à sa sortie du lycée) et il explose tout le monde sur sa première année, grâce à un combo gagnant : taille-mobilité-adresse. Il shoote à 41% de loin tout en posant 1,7 blks de moyenne (5,9 blk%), déjà dans un moule d'intérieur pouvant protéger le cercle mais aussi s'écarter. Capable de poser le ballon au sol sur un ou deux dribbles pour aller finir au cercle (65% de réussite at the rim, seulement la moitié des paniers venant du'ne passe décisive), il manque parfois d'instincts dans ses déplacements, surtout défensifs. Mais avec cette taille, ce bras, ces capacités athlétiques, on le voit mal manquer complètement sa carrière, d'autant qu'il semble jouer avec un enthousiasme et une discipline qui n'augurent que du bon.

 

9 - JALEN HOOD-SCHIFINO - 19 JUIN 2003 - 1M95 - 95KG - INDIANA HOOSIERS

Hugues adore JHS (#3 chez lui), ce qui permet au meneur d'Indiana de se placer très correctement dans notre board. À partir de la place #8, on redescend d'un cran en matière de skillset potentiel. Néanmoins, si Hood-Schifino n'est pas athlétique, il a le bon goût de défendre très fort, de mettre dedans salement à mi-distance, d'avoir déjà une dominante mature dans son jeu d'arrière, qu'on projette de complément.

Ce qu'on a écrit en marsDéjà, jouer chez les Hoosiers, bah ça claque, si vous connaissez un peu le sport universitaire US. Ce n'était que le premier domino d'un schéma conduisant à faire de JHS le chouchou de la rédaction d'Envergure. En pré-saison, après l'avoir vu au lycée, Thomas décrivait le prospect comme déjà solide défensivement et avec des flashs offensifs permettant d'avoir de l'espoir. Force est de constater que Hood-Schifino n'avait pas le temps pour une évolution tranquille, au sein d'une université qui sort très rarement des one and done. Les chiffres ne sont pas extraordinaires mais montrent déjà qu'il est en capacité de se créer lui même la majorité de ses tirs. La réussite reste moyenne, l'efficacité médiocre (TS% = 50), la propreté à améliorer (1,5 Ast/To). Mais son jeu intermédiaire est très bon, le film ne trompe pas sur sa maitrise de son corps, des angles, la manipulation et la lecture qu'il fait de la défense. Néanmoins, le fait qu'il soit projeté dans notre top 10 montre à quel point une partie des prospects de la classe ont déçu.

 

10 - KEYONTE GEORGE - 8 NOVEMBRE 2003 - 1M93 - 84KG - BAYLOR BEARS

À cette taille, pour être choisi top 10, il faut : soit être un shooteur extraordinaire, soit pouvoir être un des deux porteurs de ballons principaux d'une franchise. C'est la pression qui repose sur George, le fardeau de la création de tir par lui-même, qu'il a réalisé cette année, avec une efficacité peu concluante.

Ce qu'on a écrit en marsOn l'avait vu plus haut que ça en début d'année, peut-être la faute à un style flamboyant, une domination physique qui émerveillait aussi, la capacité de se créer soi-même des tirs. Keyonte n'a pas tout oublié, mais la saison n'a pas été la plus rose possible. Il a beaucoup le ballon entre les mains dans l'attaque de Baylor, ce qui signifie beaucoup de choses vu le pedigree de la fac' et du coach. Il est relativement efficace car réussit à provoquer des fautes, à battre son adversaire par un changement de rythme, une variation d'appuis, un handle avancé. Mais il perd beacoup de ballons (20/100 possessions), n'est pas non plus transcendant aux tirs (53% TS, 35% de loin, seulement 30% à mi-distance). Néanmoins, il est monté en puissance au cours de la saison, restant un de ceux étant vraiment capable de créer des décalages. Assez pour qu'on lui donne le ballon au niveau supérieur ?

 

11 - GRADEY DICK - 20 NOVEMBRE 2003 - 2M00 - 88KG - KANSAS JAYHAWKS

Il a la bonne taille, il a le bon tir. Il n'a pas surnagé quand son équipe coulait (élimination March Madness au deuxième match, défaite en finale de conférence), certains disent qu'il aura du mal en défense et au cercle (61% de réussite pourtant cette saison). Dans l'ensemble, il a l'air d'une valeur sûre à une position courtisée par la grande ligue.

Ce qu'on a écrit en marsLe All-Name Teamer est surtout un shooteur prolifique, dans la même veine que Brandon Miller, mais avec moins de capacité de ball-handling, ce qui explique la différence au classement entre les deux joueurs. Mais 40,6% à trois points avec de la difficulté, du range, du volume (5,8 tentatives par match), c'est très fort. Encore plus fort, parvenir à avoir des minutes à Kansas en tant que freshman, dans une fac' ultra compétitive avec un coach qui hésite parfois à donner des responsabilités aux jeunes. Dick joue 32 minutes par match, il est un contributeur très solide dans une des meilleures équipes du paysage NCAA, témoignage de sa maturité et donc de sa "NBA readiness". Les instincts défensifs collectifs sont là, l'effort individuel aussi, l'attitude, l'intelligence offensive. Dick n'est pas un joueur à highlights, il est un prospect qu'on apprécie un peu plus à chaque visionnage. On l'imagine mal bust.

 

12 - BILAL COULIBALY - 26 JUILLET 2004 - 1M99 - 86KG - METROPOLITANS 92

Serait-on des suiveurs ? Annoncé haut partout ailleurs, il a fallu re, re, re-regarder Bilal. Dans cette draft, inexistants sont les ailiers qui savent tout faire, défendent fort, et n'ont pas une seule ombre au tableau des intangibles , c'est-à-dire les traits de caractère inhérents au mental, aux habitudes. Ce qui est rare est cher : si Coulibaly développe un tir intéressant, il peut viser très haut. Même sans cela, il a la longueur et l'appréhension du contact, le slashing, le moteur aussi d'un top 10 de draft. Et une expérience en Pro quasiment inégalée dans cette cuvée. Bilal passe donc de 26 à 16, et devrait être choisi plus haut que ça.

Ce qu'on a écrit précemment. L'effet Wembanyama ? Indéniable, mais chez Envergure, on sait que le talent de Bilal ne date pas d'hier. Déjà l'an passé, alors que la LNB ne le plaçait même pas top 10, on vous le classait dans le top 5 des meilleurs prospects du championnat Espoirs en France (derrière Risacher, Malwaya, Dadiet, Diawara). Après une belle exposition dans une équipe en mondovision grâce à VW, Bilal a convaincu par sa longueur, sa polyvalence, son apport sur la fin de saison de Betclic Elite malgré son jeune âge. S'il ne fait pour nous aucun doute que Coulibaly sera un très bon pro, nous n'avons pas cédé aux sirènes du top 15 pour Bilal, marche que certains scouts Américains ont déjà franchi. Explication : à la draft, la question clé, c'est "pourquoi je vais mettre ce joueur sur le terrain" ? Coulibaly est bon dans de nombreux domaines, pas dans l'élite. Ce qui joue pour lui, c'est que, selon la formule consacré "on n'a jamais assez d'ailiers" dans un roster NBA. Peut-être aurait-il fallu attendre un an pour prouver sa valeur avec constance en Europe ? Les retours sur le comportement hors matchs sont positifs, on y croit au 1st round.

 

13 - JETT HOWARD - 14 SEPTEMBRE 2003 - 2M03 - 97KG - MICHIGAN WOLVERINES

Chute encore de deux positions pour cet ailier un peu controversé au sein de notre équipe. Juste un shooteur, ou bien peut-il tenir le ballon ? Et même au tir, saison surrévaluée suite à un début d'année efficace face à des petites équipes ? Voilà les arguments que vous entendrez sur Jett, un joueur de cette taille avec ce bras a une place en NBA, mais vaut-il un lottery pick ? Encore très fragile sur le drive, ses flashs font partie des plus impressionants de la cuvée. Grosse pioche potentielle et risque atténué grâce au tir.

Ce qu'on a écrit en marsLe fils de Juwan Howard a complètement convaincu sous les ordres de papa cette saison. Labelisé shooteur, il a tenu ses promesses et termine actuellement un exercice historique (un peu moins que Brandon Miller) en termes d'efficacité et de volume au tir. Jett Howard mesure 2m03, sait manier le ballon, envoie du 37% de loin en étant surveillé de près, perd peu de ballons, peut lire le jeu, est suffisament discipliné, concentré et intelligent pour jouer 32 minutes par match dans une équipe au schéma assez difficile à décrypter. Néanmoins, il joue un peu plus petit que sa taille réelle, malgré une bonne envergure (2m08), notamment en prenant peu de rebonds et en provoquant peu de fautes. Indispensable offensivement à Michigan, il pourrait le devenir en NBA en étant juste correct en défense, sa diversité de tir étant un atout considérable.

 

14 - ANTHONY BLACK - 20 JANVIER 2004 - 2M01 - 90KG - ARKANSAS RAZORBACKS

Il peut défendre très fort, être efficace dans une équipe sans spacing, faire jouer les autres, tout en ayant une marge de progression de fou si son tir se débloque. Du coup, peu de risque, un potentiel high reward. Mériterait d'être un poil plus haut ? On préfère choisir les forts porteurs de ballon dans le haut de la draft.

Ce qu'on a écrit en marsCoéquipier de Nick Smith à Arkansas, c'est lui qui porte l'équipe sur ses frêles épaules depuis le début de saison. Malgré son gabarit très fin, il parvient à manipuler les défenses, se frayant avec régularité un chemin vers le cercle (63% de réussite at the rim) et dans la raquette (4,2 AST / match). Il a encore du travail du côté du tir (70% aux LF, 32% à trois points), ce qui le rapproche ici de l'archétype Josh Giddey. S'il ne semble pas avoir le playmaking de l'Australien, il pourrait gagner ses minutes grâce à sa longueur et son excellent travail en défense, ce qui lui assurerait un temps de jeu minimum. Pas forcé d'avoir le ballon pour être utile à l'équipe, Anthony Black n'est pas loin d'être un plug and play, ce qui a toujours de la valeur, en dehors du top 7-8.

 

15 - BRICE SENSABAUGH - 30 OCTOBRE 2003 - 1M98 - 107KG - OHIO STATE BUCKEYES

Petite chute pour celui qui avait fait une entrée fracassante dans notre Big Board n°2. Il a tout d'un gros scoreur offensif, sauf le fait de provoquer des fautes. Hors, les forts scoreurs NBA provoquent quasiment tous des fautes au niveau universitaire, car ils dominent athlétiquement. La question du rôle à donner à Brice est énorme, c'est ce qui le fait glisser vers le bas.

Ce qu'on a écrit précedemment. Voyons, sur les quinze dernières années, les freshmens (première année NCAA), avec +30% USG, dans une conférence majeure, shootant à + 55% en EFG (très haut niveau efficacité) ET plus de 5 tentatives par 100 possessions à trois points. La liste : Michael Beasley (2e pick draft), Brice Sensabaugh. Descendez le taux d'usage à 25% : James Harden, Jamal Murray, Miles Bridges et trois qui n'ont pas fait carrière en NBA (LaceDarius Dunn*, Bj Young, Markus Howard). La production globale de Sensabaugh, évaluée par Barttorvik avec le PRPG, est située en-dessous d'Harden, Beasley, Murray un peu en-dessus de Bridges (lui -même au-dessus des trois non NBA). Un arrière-ailier de presque deux mètres, qui se crée son tir à très, très haut niveau (49% de réussite sur les long twos, seulement 17% viennent d'une passe décisive). Assez de stats, Sensabaugh est une arme offensive de premier plan, un rapport fluidité/poids exceptionnel qui lui permet de se créer de l'espace. Il compte beaucoup sur son bras, n'a pas l'explosivité pour provoquer énormément de fautes. Défensivement, il manque de concentration, défaut souvent vu chez les prospects ayant de lourdes responsabilités offensives.

 

16 - JORDAN HAWKINS - 29 AVRIL 2002 - 1M96 - 77KG - UCONN HUSKIES

Jordan Hawkins se maintient, a mesuré "correctement" au NBA Combine, a montré au plus haut niveau universitaire qu'il avait à la fois le bras et le mental pour briller dans les matchs importants. Peut-il être un fort défenseur NBA ? Cela décidera de son plafond.

Ce qu'on a écrit précedemment. Jordan Hawkins est le meilleur prospect de l'équipe qui a totalement dominé le tournoi NCAA pour remporter la March Madness, UConn. Dans un rôle de défenseur mais surtout de shooteur off-ball. Énorme moteur, le gars est capable de courir autour des écrans pendant tout la possession et de prendre un catch and shoot bien propre, même en arrivant à pleine vitesse. Il tentait cette saison QUINZE trois points par 100 posessions, c'est-à-dire : beaucoup. Avec une réussite de quasiment 39%, il est dans les niveaux de ce que produisait Quentin Grimes l'année de sa draft. Mais Hawkins a un an d'expérience de moins que QG au niveau collégial. La comparaison continue lorsqu'on parle de la taille, mais pas vraiment du gabarit (Hawkins a besoin de prendre du poids) et donc du type de tirs : Grimes était plus efficace près du cercle mais aussi en défense. Hawkins est davantage capable de prendre des tirs après une grosse course. Une chose est certaine, le mec a un bras.

 

17 - CASON WALLACE - 7 NOVEMBRE 2003 - 1M93 - 88KG - KENTUCKY WILDCATS

Petite remontée dans les Big Boards pour Cason Wallace. Peut-être pas un porteur de ballon principal de son équipe, mais qui peut vraiment y prétendre ? Défenseur élite, shooteur très correct, il s'intègrera très facilement dans n'importe quelle rotation.

Ce qu'on a écrit précemment. Croyez-le ou non, il est le seul joueur de Kentucky du premier tour de notre Board. Superbe défensivement, constant, mains actives, il a déjà le D de 3&D, a plutôt bien shooté à trois points (34,6% sur plus de 7 tentatives par 100 possessions), correctement aux LF (75%). Reste la question inhérente aux prospects de UK : sont-ils mal utilisés, ou bridés, par John Calipari. Il ne semble pas, à première vue, présenter de profil à fort potentiel de scoring comme un SGA ou un Jamal Murray. Wallace peut intégrer une équipe jouant les playoffs et apporter tout de suite. Il perd encore trop de ballons offensivement, mais l'attaque de Kentucky était une nouvelle fois catastrophique cette saison, pas idéale pour exposer ses qualités de lecture de jeu. Il est parfois projeté lottery pick chez les Américains.

 

18 - DARIQ WHITEHEAD - 1ER AOÛT 2004 - 1M96 - 86KG - DUKE BLUE DEVILS

Ça continue de glisser pour DW, et ça devrait continuer le soir de la draft. Deuxième opération du pied à même pas 19 ans, ça pue bien fort pour notre ami, qui n'a jamais, cette saison, ressemblé pleinement à ce qu'il avait montré auparavant, c'est-à-dire l'arsenal offensif d'un top 5 pick. Il est un des joueurs qui pourraient même glisser au second tour si les retours médicaux ne sont pas bons. A contrario, son bras et son gabarit peuvent lui assurer, si les rapports médicaux rassurent, une longue carrière NBA.

Ce qu'on a écrit en marsIl est un des plus jeunes joueurs de cette draft. Il a glissé un peu dans notre classement, la faute à un début de saison assez inquiétant concernant sa capacité à se remettre au niveau athlétique, suite à une fracture du pied. Il a cette capacité à rentrer des tirs difficiles, on notait dès la pré-saison son aptitude à trouver le coéquipier ouvert, sans pour autant être un génie du pick'n roll. Sa réussite de loin est en amélioration mois après mois (8/29 sur les deux premiers mois, 26/54 depuis), c'est son ticket d'entrée en NBA. Il est clairement l'un des prospects dont il faut observer les performances au lycée pour avoir une idée plus précise du potentiel. Est-ce que les conséquences de sa blessure l'empêchent de créer des différences aujourd'hui, d'être un vrai joueur d'impact en provoquant des fautes ? Ou bien est-il simplement un joueur de complément, avec un plafond en tant que 3e option d'une équipe qui gagne ?

 

GROUPE 5 : RÔLES PLAYERS OU PROJETS DE DÉVELOPPEMENT

 

19 - NOAH CLOWNEY - 14 JUILLET 2004 - 2M08 - 95KG - ALABAMA CRIMSON TIDE

Il peut switcher, et dans les rêves les plus fous de celui qui le draftera, il pourra shooter. Alors, il serait un joueur rare, et c'est pour ça que malgré une saison irrégulière, un profil brut, il se retrouve dans le top 20.

Ce qu'on a écrit précemment. Une révélation, comme le style de jeu d'Alabama, très "spacing" et "pace" NBA, le permet. Mais c'est aussi lui qui permettait ce style de jeu. Poste 4/5 moderne, délié, capable de switcher, efficace près du cercle, il peut aussi shooter à trois points, avec parcimonie encore (28%) mais il essaie. Son adresse aux lancers-francs ne crie pas qu'il a des mains extraordinaires, mais son physique et ce petit semblant de tir peuvent lui permettre d'exister dans une équipe qui gagne. Là aussi, le joueur est encore brut, mais c'est le genre de profil qui a du temps de jeu en playoffs en tant que "faux" poste 5, quand les coachs décident d'aller sur du small ball. Comme avec la majorité des très jeunes joueurs, il faut évaluer pour Clowney "l'upside" qu'a son tir, la capacité potentielle à poser le ballon au sol, à décider rapidement quand le ballon arrive dans les mains. Ça décidera de son plafond, son plancher étant un joueur positif défensivement pour son équipe. Sur le tir, il est pour l'instant un shooteur de corners qui a besoin d'avoir son pied gauche planté, générant l'énergie avec un léger dip du pied droit. Ça part assez vite, le mouvement est épuré : pas du tout un shooteur de mouvement, mais ça pourrait être suffisant en début de carrière.

 

20 - KRIS MURRAY - 19 AOÛT 2000 - 2M03 - 96KG - IOWA HAWKEYES

Certains joueurs montent, d'autres descendent, Kris reste. Les garanties au tir et sur le gabarit rassurent tout le monde, d'autant plus qu'il est le jumeau de Keegan. Une valeur sûre, dans les 20's, ça se fait rare.

Ce qu'on a écrit précemment . Keegan Murray a été un élément productif et positif d'une équipe de playoffs dès sa première saison NBA. Comment son jumeau monozygote, sa presque copie conforme, pourrait échouer ? La similitude ne s'arrête pas là pour Kris, qui a eu, avec un an de retard, quasiment le même rôle qu'avait Keegan à Iowa, avec une efficacité en tout point très bonne, mais un poil moins que son frère (EFG : 61 vs 55 / DReb% : 20 vs 18 / TO% : 7 vs 9,5 / FTr : 34 vs 26). Résultat, un prospect un peu moins sexy, peut-être moins puissant que son frère mais plus fluide sur les postes extérieurs. La différence défensive se fait d'ailleurs là-dessus, Kris bougeant un peu mieux latéralement tout en ayant moins d'imact dans la peinture. Il sera intéressant d'observer la différence de trajectoire entre ces deux être humains partageant à la fois génétique, éducation, développement. 

 

21 - KOBE BUFKIN - 21 SEPTEMBRE 2003 - 1M96 - 88 KG - MICHIGAN WOLVERINES

L'étoile montante de la période pré draft, c'est lui. Passé sous les radars pendant la majorité de la saison, il a fait grimper sa cote petit à petit avec une stratégie simple : être bon. Être bon, efficace, des deux côtés du terrain, quand vous évoluez à Michigan, ça vous pose un bonhomme. La mécanique qui ne bouge absolument pas laisse envisager de très belles choses au tir, mieux que son 35% sur la saison, en témoignent son 85% aux LF, même s'il en prend peu (pas assez). Pas forcément très à l'aise pour se créer son jumper, Bufkin a plutôt des facilités de finition : près de 69% de réussite au cercle sur plus de quatre tentatives par match, c'est absolument élite. Actif et long défensivement, il a mis un an pour bien s'intégrer au schéma de Michigan, et pourrait être ce traditionnel sophomore qui explose, à l'image d'un Mathurin pour la draft 2022. Ce n'est pas du tout le même type de joueur, attention, c'est simplement la patience de progresser, le travail qui paie, la preuve que la continuité réussit de plus en plus aux joueurs en NCAA, les Filipowski et Proctor (Duke, les deux) retournant à la fac' ne diront pas le contraire. Avec un poil plus de physique et de domination athlétique, il serait top 10.

 

22 - GG JACKSON - 17 DÉCEMBRE 2004 - 2M06 - 97KG - SOUTH CAROLINA GAMECOCKS

GG glisse un peu parce que choisir un joueur si peu NBA ready, ça fait peur. Malgré ses mensurations idéals, il va peu au cercle, se contente de midrange mal sentis et peu efficaces. Contrairement à un Nick Smith, que l'on retrouvera plus bas, il a pour lui la garantie d'un physique NBA. À la franchise qui le choisit de le mettre dans le bon moule.

Ce qu'on a écrit précemment. Grégory sera le plus jeune joueur de cette draft, ou pas loin, à 15 jours près il aurait dû attendre 2024 pour se présenter. Et ça n'aurait peut-être pas fait de mal à son jeu. Aussi talentueux qu'immature, Jackson avait carte blanche pour South Carolina cette saison. Un gabarit, une belle fluidité, mais une tendance très frustrante à se reposer sur son jumper vu la bête physique qu'il est : seulement 44% EFG (voir paragraphe sur Nick Smith), moins de 27% de FTr (taux de lancers-francs, montre qu'un joueur provoque des fautes, donc domine). Pour sa défense, il jouait dans une des équipes les plus faibles d'une conférence assez forte (SEC). Mais ses choix n'ont pas toujours été les bons, sa défense ressemblait parfois à celle d'un cadet sous marijuana. L'efficacité de GG est-elle un trompe-l'oeil d'un prospect qui peut être une arme solide en 1vs1 ? Il pourrait glisser loin dans cette draft, mais aussi provoquer un buzz si les mensurations pré-draft prouvent qu'il continue de grandir.

 

23 - SIDY CISSOKO - 2 AVRIL 2004 - 1M98 - 91KG - G LEAGUE IGNITE

Hop là, un petit coup de chauvinisme. Je suis, à titre personnel, très étonné que Cissoko ne figure pas dans beaucoup de top 20. Peut-être des workouts moyens ? Des interviews pas à la hauteur ? Il peut défendre plusieurs positions, c'est son ticket d'entrée sur le parquet. Il faudra ensuite confirmer les progrès à l'adresse. 

Ce qu'on a écrit précemment. Et de trois Français dans le top 30. On est des homers ? Sidy est classé 35e chez ESPN, la différence est donc maigre. Comme pour Bilal Coulibaly, la question DU skill élite se pose pour Cissoko. Et comme pour Bilal, la possible switchabilité défensive de Sidy sera son atout. Offensivement, il sait faire beaucoup de choses, y compris manier le ballon, mais tout ça sera peu utile s'il n'est pas capable de shooter ET/OU défendre à très haut niveau. On le voit davantage le faire en défense, où il est à la fois habile latéralement et fort sur le bas du corps, ce qui lui permet de résister à la rapidité ET à la puissance. Ajoutez à cela de vrais automatismes off ball et vous avez un potentiel de très bon défenseur, y compris intérieur sur des cinq small ball. Il a montré ses skills cette saison face à des joueurs aux portes de la NBA, en G-League, on l'a notamment vu tenir des duels solidement au poste bas. En catch and shoot simple, il a progressé au cours de l'année pour terminer au-delà des 35% sur les dernières semaines, selon le décompte fait par le scout internet Adam Spinella. Prometteur.

 

24 - BRANDIN PODZIEMSKI - 25 FÉVRIER 2003 - 1M95 - 88KG - SANTA CLARA BRONCOS

Il est, selon les bruits qui courrent, en train de détruire les workouts partout où il passe. Ça joue juste, tout le temps, inlassablement, avec une vraie patte gauche pour sanctionner. Bon gabarit pour le poste.

Ce qu'on a écrit précemment.. Venu tout droit de la fac' de notre ex-membre permanent, Alan Guillou, Brandin profite probablement des informations positives que nous possédons sur son état d'esprit, sa régularité dans le travail, ce qu'on appelle communément les insights. Néanmoins, le gars n'est pas là par hasard. Avec une bonne taille pour sa position de guard, jeune par rapport à son niveau d'expérience, très avancé sur la lecture du jeu et solide sur les tirs "simples" (44% en catch and shoot, gestuelle se termine assez haut, pas trop d'élévation au niveau du sol), Podziemski mérite au moins un regard chez les équipes NBA ayant besoin d'un 3e ou 4e guard solide dans leur rotation. En plus de cela, quelques skills intrigants (qualité au rebond, à mi-distance) laissent présager un avenir à plusieurs contrats NBA. Néanmoins, sa production était beauuuucoup moins impressionante face aux grosses équipes (51% EFG contre le top 100 NCAA, 57,6 au total), avec notamment plus de mal à terminer au cercle. 

 

25 - DERECK LIVELY - 12 FÉVRIER 2004 - 2M15 - 104KG - DUKE BLUE DEVILS

Le grand échalas de Duke va en étonner plus d'un avec sa couverture de cercle, tout simplement effrayante. A-t-il l'éthique de travail pour devenir un petit peu plus qu'un simple rim runer ? Une vision de jeu sur short roll, un shoot à mi-distance, ça pourrait être suffisant pour se garantir plusieurs contrats. 

Ce qu'on a écrit précemment. Passé sous les radars car n'ayant pas montré plus que ce qu'on savait déjà depuis le début de la saison, Dereck Lively n'a néanmoins pas montré MOINS que ce qu'on savait déjà : il est un protecteur de cercle ELITE. Long, réactif, dans les timings, encore trop dans le contre (5,2 fautes / 40mn), son BLK% est élite, un des 15 freshmens de grande conférence NCAA depuis 2010 à avoir un Blk%>12 (AD, JJJ, Bamba, Noel). Parmi ceux-là, son niveau de production se situe en-dessous de Myles Turner, en-dessus d'Isaiah Jackson. À la différence de ces profils, Lively n'avait quasiment pas le ballon, était un finisseur exclusif près du cercle, ou rebondeur offensif. Il existe un monde dans lequel son potentiel offensif n'a pas été totalement exploité. D'ailleurs, sa vision du jeu en short roll a impressionné positivement pour un joueur si jeune (AST/TO = 1,6). Dans un rôle très simple, pas très varié, mais avec fort impact, Lively paraît valeur sûre.

 

26 - NICK SMITH - 18 AVRIL 2004 - 1M96 - 84KG - ARKANSAS RAZORBACKS

Nick Smith a beaucoup, beaucoup (trop) de similitudes avec Brandon Boston Jr. Il était un top prospect avant le début de saison, n'a pas réussi à aller au cercle avec succès, a été gêné par des pépins physiques, et pourrait bien se retrouver au second tour le soir de la draft. 

Ce qu'on a écrit en mai. La glissade est spectaculaire, à la mesure de l'échec que représente cette saison pour Smith. Au début de saison, il était logique que l'ancien top 3 dans le ranking ESPN (été 2022) ne soit pas efficace, car il revenait d'une blessure au genou. Puis, les matchs ont passé, l'efficacité est restée problématique : 43,6% de EFG. Les autres exemples de draftés au 1st round depuis 2007 (selon Barttorvik) avec moins de 45%EFG : Craig Brackins, Marquis Teague, Ziaire Williams, Peyton Watson.

Ce qu'on a écrit en marsIl a le package technique et physique : Nick Smith était un de nos favoris avant la saison pour mener la course au top 3 de la draft. Mais Nick Smith n'a joué que 12 matchs cette saison, autant dire quasiment blanche. L'arrière extrêmement scoreur aperçu pendant les matchs de préparation en Europe est poussif, à cause de problèmes récurrents au genou. Inquiétant, ou bien se préserve-t-il pour la draft (il ne serait pas le premier) et ne prend aucun risque ? Sa capacité d'accès au cercle est pourtant, unanimement, la plus impressionante de la cuvée derrière le duo intouchable. Ses récentes belles performances face à Kentucky ou Alabama sont des motifs d'espoir, bien qu'il reste encore peu efficace (TS% = 49,9).

 

27 - JORDAN WALSH - 3 MARS 2004 - 2M - 91KG - ARKANSAS RAZORBACKS

He plays winning basketball. Si vous n'êtes pas un mec à analytics, c'est votre gars sûr. Il n'est ni assez grand pour patrouiller la peinture, ni assez talentueux offensivement pour évoluer sur les extérieurs. Et pourtant, top 30 chez nous, parce qu'il passe, il rebonde, il switche, il est long. 

Ce qu'on a écrit précemment. Un dilemme qui, selon nous, ne devrait pas en être un. La March Madness a une nouvelle fois prouvé que malgré son profil atypique (poste 3-4 avec très peu de scoring, maladroit au tir), il était très souvent positif pour son équipe, ce qui se définit par une expression souvent utilisée par les gens sans arguments : Jordan Walsh est un "joueur qui fait gagner son équipe". Ça signifie surtout beaucoup d'intelligence, d'intensité, une conscience de ses propres limites, une attitude qui tire celle de l'équipe vers le haut. Walsh est un cauchemar de coach et un rêve de coach dans le même corps. Il n'est projeté que 51e meilleur joueur de la cuvée chez ESPN. Chez Envergure, on y croit.

 

28 - LEONARD MILLER - 26 NOVEMBRE 2003 - 2M07 - 97KG - G-LEAGUE IGNITE

La vérité, c'est que Leonard Miller devrait être plus bas dans ce top, sans l'amour que je porte à son potentiel. Le garçon vient de loin, du high school basketball canadien l'an passé, pour être précis. Il avait testé la draft, le NBA Combine, avait été catastrophique dans les lectures, tout en montrant son potentiel intrigant d'initiateur mesurant 2m07. Finalement inscrit avec la GL Ignite, il a joué avec des adultes toute l'année, s'est considérablement renforcé musculairement tout en développant un moteur très intéressant à sa taille. Son tir, aussi, a progressé : les % actuels restent affreux, mais il possède un vrai toucher dans le jeu et sa mécanique a été largement corrigée. Il peut prendre un rebond, traverser le terrain avec des changements de direction, délivrer une passe bien sentie. Voilà le genre de poste 4 que Miller est déjà. Ni stretch 4, ni protecteur de cercle, beaucoup ont du mal à lui imaginer un avenir radieux. Je considère que sa courbe de progression et son alliage taille/skills en font un vrai sleeper de cette draft NBA 2023.

 

29 - RAYAN RUPERT - 31 MAI 2004 - 1M99 - 88KG - NEW ZEALAND BREAKERS (NBL)

Et paf, un Français de plus pour compléter l'armada 2023 emmenée par Sir Vic de la Longueur. Comme Sidy Cissoko et, dans une moindre mesure, Bilal Coulibaly, Rayan Rupert a un énorme point d'interrogation : son tir. Il est déjà un des meilleurs défenseurs de cette draft, surtout sur le ballon mais alerte sans le ballon aussi. Ses bras tentaculaires en font une arme fatale, et forcément un tel skill élite attire les franchises NBA. Il est capable de poser un ou deux dribbles au sol en transition, a une vision de jeu correcte, mais tout cela ne servira à rien s'il reste maladroit. La preuve, lors des playoffs de NBL, son temps de jeu a été réduit à peau de chagrin. Il a souffert d'une blessure au poigne droit, son bras shooteur, en cours de saison, alors qu'il avait plutôt bien commencé l'année. Suffisant pour acheter son potentiel ?

 

30 - MAXWELL LEWIS - 27 JUILLET 2002 - 2M01 - 82KG - PEPPERDINE WAVES

Maxwell reste au premier tour, car il a de la taille et une bonne main. Pour le reste, on a de gros doutes sur la softitude du monsieur, même si le contexte Pepperdine n'aidait pas.

Ce qu'on a écrit précemment. Prospect préféré des hipsters du NBA Twitter après une saison freshman, il est vrai, prometteuse, Maxwell Lewis s'est avéré match après match être un peu fainéant. Déconnecté en défense, disparaissant parfois offensivement, il a alterné les passages fantômes avec des séries de tirs salivantes, car difficiles. La preuve, son % à trois points médiocre (32,5%) se relativise facilement quand on sait qu'il en prenait beaucoup en sortie de dribble et shootait en fait à 40% en catch and shoot. Maxwell provoque des fautes, sait donc aller au cercle où il termine correctement (61%). On peut totalement projeter son tir et sa panoplie offensive dans un rôle "simple", de fin de chaîne, au niveau NBA. Défensivement, il peut, quand il a envie, à l'instar d'un Mathurin l'année dernière. Sauf que Mathurin montait son niveau à mesure que le niveau de l'adversité montait. Il lui faudra un super environnement, mais il a les outils.

 

31 - COLBY JONES - 28 MAI 2002 - 1M96 - 88KG - XAVIER MUSKETEERS

Colby sait faire beaucoup de choses, progresse chaque année, est un grand guard polyvalent comme la NBA les adore. Il fait peu de bruit mais rassure par sa régularité.

Ce qu'on a écrit précemment. . Un grand ball-handler, solide défensivement, voilà ce qui fait entrer Jones dans notre top, ce potentiel de "connecteur", un rôle un peu inventé ces dernières années et pas franchement défini, qui marche sur la crête entre "pot-pourri pour joueurs sans skill extraordinaire" et "polyvalence appréciée par les coachs garantissant du temps de jeu". Colby Jones, comme de nombreux joueurs de ce groupe 5, en fait partie. On aime ses progrès au tir, sa propreté offensive, son ratio expérience/âge, le fait qu'il aime faire les "petites choses" : hustle, rebond, décalage sans la passe décisive. On n'aime pas le fait qu'il mesure 1m96 et soit peu capable de se créer un tir efficace seul. Colby or not Colby ? Ou, autrement formulé : draftez-vous un arrière à 68% aux lancers-francs en carrière ?

 

32 - BEN SHEPPARD - 16 JUIN 2001 - 1M98 - 88KG - BELMONT BRUINS

On entre dans la partie de la draft où on recherche une chose : une spécialité. Ça tombe bien pour Sheppard, c'est un shooteur. Il a complètement détruit les scrimmages du NBA Combine avec ses déplacements intelligents pour se rendre disponible, sa mécanique haute, régulière, compacte, son toucher, sa capacité à prendre des décisions rapides. Il manque peut-être un peu de poids en NBA vu son envergure modeste, mais en tant que shooteur capable de punir en C&S mais aussi off screen, lors d'actions de jeu simples type "Chicago", il a une fenêtre pour être un steal, s'il devient un des meilleurs shooteurs du pays et que sa gâchette lui ouvre des lignes de drive.

 

33 - ANDRE JACKSON - 13 novembre 2001 - 1M98 - 93KG - UCONN HUSKIES

Un des tout meilleurs défenseurs de la cuvée. Solide, combatif, long, gros moteur, il peut rendre la vie des meilleurs arrières NBA plus difficile dès demain. Sera-t-il capable de peser offensivement ? On se retrouve là dans le même dilemme qu'avec un Herb Jones, il y a deux ans. Il sait passer, driver, est assez intelligent, mais n'a aucun tir : (29% de réussite en carrière à trois points sur 167 tentatives, la plupart du temps wide open). Autant dire qu'un type de 1m98 qui pourrit votre spacing, ce n'est pas la tasse de thé des execs NBA. Allez, on lui accorde un petit bénéfice du doute, avec 70% aux lancers-francs, c'est faible, pas catastrophique. Mais il mesure cinq centimètres de moins que Jones et ses immenses bras, un Jones qui a connu une première année faste en terme de catch and shoot, ce qui lui a permis de glaner du temps de jeu, mais qui se fait de moins en moins respecter par les défenses adverses, à en pénaliser son équipe.

 

34 - RICKY COUNCIL IV - 3 AOÛT 2001 - 1M98 - 93KG - ARKANSAS RAZORBACKS

Council chute, parce qu'un gars qui ne shoote pas trop, ne créé pas trop, et défend simplement, tout en ayant déjà 22 ans, c'est assez rare de le drafter au premier tour...

Ce qu'on a écrit précemment. Vous ne rêvez pas, un quatrième joueur d'Arkansas dans notre top 40. Celui-ci a été un des plus réguliers cette saison. Phénomène physique, Council a montré qu'il pouvait faire + que du saut en hauteur. Sa sélection de shoot assez catastrophique n'a pas été aidée par le manque de spacing de l'équipe, elle a aussi conduit à une efficacité réduite : Ricky est un bad shot maker, des tirs qu'il ne prendra quasiment jamais en NBA, car on le projette davantage comme un rôle player. Son problème, c'est que pour le moment, sa gestuelle en catch & shoot de loin est catastrophique. Il semble être ce joueur qui a besoin de rythme et qui shoote en fadeway en mid-range, du fait de préférences motrices particulières. Les outils athlétiques sont fous, mais Ricky est déjà assez âgé et n'a pas montré de domination claire d'un côté ou l'autre du terrain pour mériter mieux.

 

35 - JULIAN STRAWTHER - 18 AVRIL 2002 - 1M99 - 94KG - GONZAGA BULLDOGS

Un vrai shooteur, des vraies cojones, il aime le moment. Saison un peu décevante pour Julian, même s'il a encore shooté à plus de 40% de loin sur quasiment 200 tentatives, c'est vous dire si on en attendait. Avec sa taille, son coffre, son tir, il a une bonne chance d'intégrer un roster et d'avoir du temps de jeu. L'incertitude principale, c'est la défense, mais les mecs de ce gabarit arrivent souvent à survivre, au moins pendant la saison régulière. Il faudra donc garder son bras, et ce délicieux floater qu'il déclenche souvent quand il est chassé de la ligne à trois points et que la raquette s'ouvre à lui.

 

La suite ? Beaucoup de joueurs expérimentés en NCAA, on pense à Jalen Wilson, le #36, joueur de Kansas, gabarit costaud, environ 2m, capable de sanctionner de loin mais aussi au poste bas. C'est ce genre de profil qui a la cote et on retrouve beaucoup de joueurs mesurant entre 1m95 et 2m05, déjà formé physiquement, avec une efficacité offensive prouvée : Kobe Brown entre par exemple parfaitement dans ce modèle, il est un de nos sleepers. On trouve aussi quelques joueurs jeunes chez qui on entrevoit un potentiel de role player, que ce soit défensif (Julian Philips) ou two-way (Amari Bailey). Il y a de gros défenseurs athlétiques (Olivier-Maxence Prosper, Jordan Miller), des snipers (Lundy, Clark, Bates, Vukcevic), des guards d'expérience (Pickett, Sasser). La belle histoire c'est celle de Keyontae Johnson, énorme potentiel athlétique, top 20 de notre board 2022 avant de passer à deux doigts du drame et de s'effondrer en plein match. Il a eu le droit de reprendre la compétition et, plus que jamais, poursuivre son rêve. Chacun aura son chouchou, sa lubie : en moyenne seulement 4 à 5 joueurs du second tour font une "bonne carrière", en terme d'apport (Win Shares). Les aiguilles ne courrent pas les bottes de foin. Nous nous sommes arrêtés à 35, mais chacun a donné sa liste de 60 : elles sont ici.

 

Nos "sleepers" préférés : 

- Olivier-Maxence Prosper : une progression constante, chaque année, notamment au tir, permet aujourd'hui de projeter ce gros défenseur dans un moule apprécié aujourd'hui en NBA, les "wing stopper". Capable d'aller embêter, freiner au moins, les meilleurs 3-4 adverses, tout en pouvant spot-up. Il a shooté à 37% dans le corner droit cette saison, tout en étant à près de 70% au cercle, c'est-à-dire très bon.

- Kobe Brown : un joueur qui a explosé au tir cette année, sa dernière en NCAA : il est passé de moins de 25% en carrière (sur trois ans) à 45% (!). Juste une illusion ? Si ce n'est pas le cas, il a clairement sa place en NBA vu son gabarit, sa polyvalence. La vérité de son adresse se trouve sans doute au milieu, même s'il a fait un jump aux LF en année 3 avant son jumper en année 4 (86% de catch and shoot), ce qui a du sens en termes de développement. À 2m01, 108kg, il a tout ce qu'il faut pour être un contributeur honnête très vite en NBA.

- Jalen Slawson : il était déjà un peu sur le radar l'an passé, il a confirmé cette saison. Dans son scouting report l'an passé, Alan Guillou notait sa polyvalence offensive (bon passeur), ses bons choix des deux côtés du terrain, sa capacité à défendre contre des profils différents. "Le shoot  sera la grande question du profil", écrvait le futur grad assistant de Santa Clara. Un an plus tard, 38% à trois points, 77% aux LF, tout en étant à 71% au cercle. Solide.