Il y a 2 ans
Points forts
- Défense
- Protecteur de cercle
- Taille/Envergure
- Vision/Passe
- QI
Décent, mais à travailler
- Tir
- Footwork
- Temps de réaction en défense
- Rebond
Points faibles
- Dureté intérieur
- Finition près du cercle
- Sélection de tir
Il apparaît. Après une séance vidéo, il foule le parquet du gymnase Marcel Cerdan pour l’entraînement avant d’affronter l’Asvel. Pour l’occasion, ESPN a fait le déplacement. Caméra braquée sur lui, Victor Wembanyama est dans sa bulle. Il entre dans sa routine. Imperturbable.
Le Parisien est une anomalie fantastique dans le monde du basket. Un aller-retour à Las Vegas, 73 points, 9 contres plus tard et le monde connaît désormais « Wemby ». Le joueur des Metropolitans 92 culmine à 2.24 m et peut faire un câlin à la Tour Eiffel avec son envergure de 2.43 m.
Aujourd’hui, Victor Wembanyama, 19 ans, compte déjà quatre saisons professionnelles, un passage en EuroCup, un autre en l’EuroLigue et quatre sélections avec l’Equipe de France. Présentation d’un phénomène que tout le monde attend comme étant le premier joueur à emprunter les marches du Barclay Center en juin 2023 pour serrer la pince d'Adam Silver.
Défensivement
Victor Wembanyama est d’abord un prospect défensif élite. Si ses dunks et trois points affolent les feeds twitter, le skill principal du joueur des Metropolitans 92 est bien sa défense. Sa simple présence sous le panier et les joueurs adversaires pensent à deux fois avant de s’exécuter. Dernier exemple en date (au moment d'écrire ces mots) contre la République Tchèque. Une force de dissuasion qui s’accompagne d’une capacité à contrer rare. Certes sa taille aide mais son timing est un atout qui ne s’apprend pas. Cette saison (après 21 matches joués), Victor Wembanyama contre 3.1 ballons en moyenne (numéro un en Betclic Elite).
Un peu plus loin du panier, l’international sait faire le travail. Dans une ligue comme la NBA où le pick-and-roll règne, Victor Wembanyama pourra limiter les dégâts en cas de switch sur certains porteurs de balle. Comme on a pu l'observer sur l'une des dernières possessions face à la Lithuanie. Le switch est appelé, l'intérieur français se retrouve face à Vaidas Kariniauskas (1.99 m), limite ses mouvements et provoque un turnover. Tout au long de sa carrière, il a su par séquences embêter des porteurs de balle. Il sera intéressant de l’observer face à des athlètes ++ en NBA.
Cependant, l’intérieur des Mets 92 est parfois battu. Notamment près du cercle où il ne possède pas encore la puissance pour contenir tous les big men adverses mais aussi en raison de son temps de réaction. Si son envergure, 2.43 m, on le rappelle, lui permet de rattraper son retard le fait d’avoir la plupart du temps cette seconde de retard peu faire mal (paniers encaissés ou fautes provoquées). On l’a notamment observé sous le maillot de l’Equipe de France en novembre 2022. Là encore, il sera intéressant de voir l’évolution face à des athlètes d’une autre dimension sur les parquets NBA.
Idem pour le rebond. Malgré une marque à plus de 9 prises de moyenne par match en Betclic Elite, le rebond n'est pas l'un des forces de son jeu. Le couple taille-envergure est à son avantage mais trop souvent, il laisse la bataille aux rebonds de côté. Pour l'instant, si un intérieur se bat sous le cercle pour le ballon, il perdra ce duel. On est revient à ce manque de puissance.
Offensivement
De l’autre côté du terrain, le potentiel est certain. Aujourd’hui, Victor Wembanyama répond aux caractéristiques du big man moderne en étant capable d’écarter le jeu et sanctionner de loin et mi-distance mais aussi de jouer le pick-and-roll et d'être une cible sur pick-and-pop (ici, ici, ici face à la République Tchèque ou encore ici et ici contre la Lituanie). Pour autant, le tir reste un élément qu’il peut encore améliorer. Cette saison (21 matches), l’intérieur des Mets 92 shoot beaucoup de loin (5.4 tentatives par rencontre) mais la réussite n’est pas toujours au rendez-vous puisque en moyenne seulement 29% de ses tirs traverse l’arceau. Pair ailleurs, avec une moyenne au lancer-franc de 81% (plus de 6 tentatives en moyenne), cela laisse présager une évolution certaine dans les années à venir.
Pour le reste, sa progression principale est paradoxalement d’être plus consistant près du cercle. Victor Wembanyama a encore trop tendance à tenter de loin ou à mi-distance plutôt que de terminer proche du panier. Un manque de puissance pour prendre l’avantage et conclure accompagné d’une non-utilisation de son envergure pour marquer. S’il est bien cadré, il préférera forcer un tir que de tenter d'aller battre son vis-à-vis. Pour être encore meilleur qu'il ne l’est déjà, il devra aussi ajouter des armes à son jeu : moves dos au panier, hook-shot, footwork… Des actions encore un peu rares dans son jeu.
A côté de cela, le spacing outre-Atlantique lui permettra sans doute d’améliorer certaines lacunes assez rapidement. De plus, son jeu de passe devrait également s’en ressentir. Point encore sous-estimé de son jeu, Victor Wembanyama a cette capacité de trouver les bonnes passes. Touch-passes, short-roll ou à une main, la diversité est là. Reste désormais à capitaliser.
Projection : Top 1.