En ce début de saison, le 5 présenté ici est plus un rappel de joueurs à ne pas oublier qu'une liste de véritables underdogs. Seul Jadon Jones paraît coller réellement au rôle. Cependant les 4 autres ont eu des pics pendant l’année précédente et c’est donc en espérant des progrès de leur part qu’on pourrait les retrouver appeler en juin prochain. Pourquoi pas ?

 

Taran Armstrong (Cal Baptist), sophomore en 2022/23

1m96 ; 83kg

Stats (2021/22) :10,5 points / 5,2 rebonds / 6,3 passes (ast) / 39 % au tir / 31 % à 3 points / 65 % aux lancers-francs

Arrière australien avec un background international (en u17 et u19 avec Dyson Daniels), il a eu son moment l’année dernière quand son volume de passes et les films qui vont avec ont été mis en lumière. Ce grand guard est un passeur inventif qui possède toute la panoplie d’assists possibles et une vision de jeu de haut niveau. Vu son arsenal de création pour autrui, on peut projeter cette qualité plus haut que la valeur de sa conférence (la WAC, Low Major). Dans une équipe plutôt équilibrée et au jeu intéressant Armstrong a amené un peu de folie bien exploitée par les shooters et le jeu intérieur des Lancers. Intéressant son usage avec seulement 22 au USG % raporté à son nombre de passe. À l’aise en Pick & Roll et au Drive & Kick il n’hésite pas à aller au contact et possède un panel de feintes et de jeu de regard intéressant.

Ce que l’on va observer en 2022-2023 : plusieurs choses indispensables à améliorer si on le projette comme porteur de balle ou créateur à l’arrière. D’abord les balles perdues avec un ratio correct (6,3 passes pour 3,4 pertes) mais qui demande à être amélioré. Le shoot aussi avec la stabilité et le volume à 3 points (24/78 tentatives pour 26 matchs) et les lancers francs avec un pauvre 65 % (57/88 ce qui n’est pas joli). Toujours au shoot, le film montre des flashs de pull-up à 3 et c’est plutôt positif pour la projection. Enfin pour la défense, il devra renforcer sa dureté physique vu ses capacités athlétiques moyennes.

Son scouting report à lire ici.

 

Reese Dixon-Waters (USC), junior en 2022/23

1m96 / 95kg

Stats (2021/22) : 4,8p / 1,8rbds / 0,5ast / 44 % / 46 % / 86 %

Reese Dixon-Waters est un ailier plutôt costaud remplaçant la saison dernière, consensus 4 étoiles à son entrée à Southern California. Le temps de jeu (14 minutes) et les stats sont un trompe l’oeil tant sa progression cette année a été intéressante. Utilisé de façon inconstante par le coach Andy Enfield durant de nombreux matchs, il s’est imposé d’abord comme un joker défensif sur plusieurs postes (de 1 à 3 en NCAA) et a pu montré ensuite sa qualité de shoot en Spot-Up à 3 points (23/50). C’est cette combinaison de gros défenseur, capable de mettre la pression sur le point d’attaque et de tireur de corner qui pourrait lui ouvrir la voie pour la grande ligue. À noter aussi sur les films son sens du démarquage qui lui permet de se proposer seul près du cercle : sa shot charts est classique d’un finisseur avec du 3 points et du scoring au cercle. Fort On- et Offball en défense, infatigable sur les minutes qu’on lui donne, il fait beaucoup de petites choses défensivement indispensables pour aider son équipe (Block-Out, mains rapides, défense sur ligne de passe). Enfin, il faut souligner son apport à USC dans des matchs contre de grosses cylindrés de la PAC12 et à la March Madness : son entrée en jeu a pu changer des physionomies de matchs. Il a joué 28 minutes contre Miami pour le dernier match avec un réel apport des deux cotés du terrain.

Ce que l’on va observer en 2022-2023 : difficile d’imaginer qu’il perde sa défense, c’est donc plutôt en attaque qu’on évaluera ses progrès. Première chose, peut-il poser la balle à terre ? Ne serait-ce que pour attaquer le Close-Out. À mon avis c’est un point important qui va de paire avec sa menace à 3 points. Dans le même registre, on l‘observera au contact en drive. On l’a très peu vu dans l’exercice, ses points au cercle étant essentiellement scorés seul après une passe. Il devra aussi confirmé son pourcentage aux tirs de loin avec un plus gros volume. Promis à un rôle de titulaire à l’aile avec le départ de son ex-coéquipier Agbonkpolo, ses opportunités devraient donc gonfler. Deux motifs de confiance dans la progression : son pourcentage aux lancers francs (38/44 avec un geste fluide) et sa capacité à tirer après un ou deux dribbles pour se jouer du défenseur. Un prospect entre Wesley-Matthews-post-injury et CJ Elleby. À suivre de très près.

 

Jadon Jones (LBSU), junior en 2022/23

1m96 / 86kg

Stats (en 2021-22) : 10,5p / 4,3rbds / 1ast / 43 % / 37 % / 86 %

Jadon Jones sera junior à Long Beach State l’année prochaine après avoir fini meilleur défenseur de sa conférence, la Big West, conférence modeste mais intéressante. Première qualité évidente, sa défense donc, et ce n’est rien de le dire. Infatigable défenseur sur l’homme, il harasse les ailiers et les meneurs sur lesquels on l’envoie en mission. Peu pris en défaut, mobile horizontalement et athlète très correct, c’est aussi un playmaker défensif avec ses longs bras et ses mains actives (2,2 aux stocks : stls + blks). Il est aussi intelligent dans le domaine avec un jeu d’aide très développé et un nombre de fautes limités par rapport à son rôle et ses minutes (2,2 fautes commises pour 29 minutes de temps de jeu). Et puis, pour se convaincre qu’il peut défendre à un niveau au-dessus de sa conférence, les matchs contre USC et UCLA sont un bon marqueur : malgré son corps frêle et long, son activité féroce sur les intérieurs de ces deux programmes est remarquable. Autre aspect positif, son tir de loin en Catsh&Shoot sur jeu placé et en transition. Dans une équipe où la création est accaparée par deux arrières très (trop ?) gourmands, il fait preuve de beaucoup de patience pour recevoir la balle sur ses positions. Le pourcentage est modeste 37 % et le geste surprenant. À part d’excellentes prises de décisions (dans le choix et l’exécution) à la relance après ses nombreuses prises de rebonds défensifs, il n’y a rien d’autre à observer offensivement pour le moment.

Ce que l’on va observer en 2022-2023 : la progression au shoot sera le premier aspect à observer dans la réussite et le volume (il en a tiré 178 en 21/22) mais aussi dans la diversité. Pour l’instant c’est un joueur purement unidimensionnel en attaque tant son maniement de balle est absent. Donc, on scrutera sa capacité à attaquer les Close-Out cette année et sa capacité à shooter ne serait-ce qu’après quelques dribbles de décalage.

 

Maxwell Lewis (Pepperdine), sophomore en 2022/23

2m01 / 88kg

Stats (en 2021/22) : 11p / 3,2rbds / 1,2ast / 42 % / 36 % / 80 %

Le Freshman de l’année dans la West Coast, la conférence de Gonzaga, est un ailier 4 étoiles à son arrivée à Pepperdine. Chez les Waves, il est utilisé comme 6ème homme, joker offensif. Sa principale qualité est le combo capacité de création pour lui même / taille. À plus de 2 mètres, son jeu offensif extérieur mêle tirs longue distance, Pull-Up à 2 ou 3 points et drive pour finir pour lui ou par une passe. Doté d’un maniement de balle intéressant pour sa longue carrure, il a d’indéniables atouts offensifs qu’il va falloir polir pour être plus qu’un pétard offensif remplaçant en NCAA. Les flashs sont trop intéressants pour ne pas rester très attentifs.

Ce que l’on va observer en 2022-2023 : beaucoup d’aspects tant offensivement que défensivement. Le talent pur est là, reste à travailler fort. D’abord dans la régularité et les décisions aux tirs. Il a une grosse confiance en lui mais cela doit servir son jeu et celui de son équipe. L’autre aspect primordial à travailler, c’est la défense en générale : la concentration n’est pas toujours là, les aides ne sont pas faites, il est toujours très (ou trop) attiré par la balle au risque de lâcher son attaquant,... Pourtant les outils physiques sont là avec sa longueur et sa capacité à se déplacer vite horizontalement et verticalement. La deuxième année de ce joueur hors-norme dans sa conférence est à suivre.

 

Graham Ike (Wyoming), junior en 2022/23

2m06 / 111kg

Stats (en 2021/22) : 19,5p / 9,6 rbds / 1,3ast / 51 % / 23 % / 72 %

Recrue 3 étoiles en 2021, le puissant intérieur de Wyoming s’est affirmé en deux ans comme un des meilleure intérieurs de sa conférence (dans le 5 2022 de la Mountain West). Costaud du haut du corps, large d’épaules avec une envergure de 2m26, Ike a travaillé son corps durant ses deux premières années et le résultat est probant. Rapide pour sa taille et sa carrure, il produit de bons mooves avec une bonne réussite (54 %) pour un volume intéressant (14 tirs par match pour 37 % de taux d’usage). Agressif, il va souvent sur la ligne avec 8 lancers par match à 70 % (222 tentatives) et est devenu le 10ème marqueur au niveau national. Coté défense, il a du batailler dans sa conférence avec des intérieurs de tout type (grands, trapus ou vifs) et s’en est bien sorti grâce à son travail du bas du corps et à ses longs bras. Il a permis à la défense très agressive de Wyoming d’exister ce qui montre une bonne compréhension du jeu.

Ce que l’on va observer en 2022-2023 : en fait la question à poser est, "peut-on être un prospect projetable en NBA quand on est un intérieur scoreur sans shoot à plus de 4m" (3/11 à 3 points avec une shot chart très parlante) et sans protection de cercle élite (0,3 blocks par match) ? Le vrai défi de Ike cette année est de développer un aspect élite en défense ou en attaque transposable en pro. Pour l’instant c’est un intérieur universitaire complet dans un style un peu vieille école. Graham Ike est encore jeune (c’est un 2002), il a donc encore un peu de temps devant lui.

 

Pour le plaisir, rajoutons un deuxième 5 avec certains joueurs dont on a déjà parlé ici :

Isaiah Stevens (PG, Colorado State, un général sur le parquet avec de vrais atouts offensifs mais sûrement limité par sa taille et son maniement de balle pas élite. Voir l’article ici).

Daylen Kountz (G, Northern Colorado, arrière scoreur d’1.93 m, déclaré à la Draft 2022 avant de se rétracter, c’est un super senior cette année)

Spencer Jones (F, Stanford, le shooter-défenseur chouchou évoluera (enfin?) dans un effectif stabilisé cette année. De quoi passer le cut pour un second tour ? Voir les articles ici …)

Mouhamed Gueye (C, Washington State, physique hors norme, flash au shoot, intimidateur, reste à organiser son jeu. S’est présenté à la Draft 2022 avant de se rétracter, de tester les transferts et de revenir à WASU. À lire ici…)

Nathan Mensah (C, San Diego State, le super senior est un fort shot blocker qui pourrait avoir une chance à la prochaine draft malgré un age avancé).