Il y a 2 ans
Points forts
- Shoot en Catch&Shoot
- Défense individuelle et collective
Décent, mais à travailler
- Diversification du shoot
- Dépendance offensive au jeu collectif
- Joueur col bleu / glue-guy
- Athlète correct
Points faibles
- Maniement de balle
Spencer Jones est un ailier de 2m01 pour 102 kg avec une envergure positive (et sûrement très grande mais introuvable). J’attends avec impatience les mesures officielles tant pour sa taille que pour sa longueur de bras. Poste 3 lors de son année freshman, il joue indifféremment sur les deux postes d’aillier depuis. Sorti du lycée Bishop Miege (Kansas), il arrive à Stanford comme recrue 3 étoiles. Le programme est modeste niveau basket (12ème saison sans tournoi final cette année) mais la fac est très cotée pour l’ensemble de ses activités sportives et pour le niveau académique bien sûr. Doté d’un physique costaud, il est fort du haut du corps mais ce sont ses jambes qui lui apportent ses qualités. Puissant des cuisses et gainé, il manque de vitesse nord-sud mais pas de latéralité.
En attaque, son point fort est son shoot extérieur. Doté d’une release (un lâché en français) très rapide et fluide, il peut shooter par dessus un défenseur aidé par sa taille et ses longs bras. Même si le mouvement de son corps est étonnant (il semble se tordre pour aligner son coude), c’est, malgré les stats brutes, une arme létale qui est projetable à haut niveau. Porté, comme on l’a dit, par des jambes très solides, il peut shooter en sortie d’écran après n’importe quel trajectoire de course. Par exemple, après un mouvement dos au panier vers la tête de raquette, il peut se retourner de 180° balle en main et shooter. Il pourra donc être un redoutable shooter offball en Catch & Shoot ou après écran.
Abordons les pourcentages. Et les circonstances.
En année freshman, Jones joue avec un meneur futur drafté (Tyrell Terry, pick #31 par Dallas en 2020) qui le sert dans un fauteuil. En 2019-20, c’est 43 % aux shoots à 3 (uniquement du Catch & Shoot) pour 6 tentatives par match (volume de 188 tirs). Malheureusement Stanford n’a pas remplacé Terry et a connu des galères. Très dépendant du guard play, les pourcentages de loin de Jones s’effondrent : 37 % sur les deux dernières années. Alors pourquoi rester confiant ? Cette année avec un jeu collectif qui s’est mis en place dans la longueur, Jones retrouve ses marques : depuis les matchs de conférences, le pourcentage remonte à 40 % pour 75 tentatives de loin.
Du nouveau aussi, on le voit effectuer plus de moves (très simples) proche du panier où son toucher fait merveille (64 % au cercle pour 59 shoots). Une capacité qui lui permet de poster des arrières ou ailiers plus petits. Il est aussi plus solide aux lancers-francs avec 75 % sur seulement 1,7 tentatives/match.
Deuxième point fort : sa défense. Que ce soit off-ball ou sur l’homme, Jones est un défenseur au dessus de la moyenne. Au milieu d’une année 2020-21 galère malgré la présence de Ziaire Williams (drafté par les Grizzlies), son apport défensif a été essentiel. Pour moi, sa défense a été décisive dans un certains nombres de victoires. En un contre un il défend avec le bas du corps pour tenir son vis-à-vis. Il ralentit et épuise son attaquant sur le drive et ses grands bras font le reste. Très attentif off-ball, il peut surgir pour gêner au cercle ou profiter de son envergure pour poser la main sur le ballon. C’est un col bleu en défense parce qu’il faut aller au-delà des stats (1,6 au stock par exemple) pour évaluer son poids défensif. Dernier point essentiel, il défend indifféremment sur des extérieurs et des ailiers en NCAA. On le voit swicher sur des intérieurs et des arrières sans que l’attaque y voit un mismatch. Au rebond, toujours dans un style de travailleur de l’ombre, il force constamment le block-out.
Un vrai 3&D en somme, on en parlait ici il y a deux ans (ici aussi).
Rayon défauts, le point noir est son maniement de balle. Pour être honnête, ce n’est vraiment pas bon. Et ça ne l’a jamais été. Au lycée, sur l’échantillon de film vue, Jones était déjà un finisseur exclusif. Pas d’envolé en contre attaque ou de cross dans ses highlights. Au-delà de 3 dribbles c’est très poussif et c’est gênant pour envisager de manipuler les close-outs. Les progrès sont visibles mais très modestes et le junior a 22 ans.
Son air un peu bougon sur un terrain ne remet pas en cause sa détermination et son implication dans le jeu. Toujours coté mindset, la lecture de ses interviews fait apparaître un jeune joueur qui a été touché, comme sa team, par le COVID. Vrai joueur d’équipe, il n’est pas un soliste et son jeu s’améliore avec un collectif huilé.
Apparu dans quelques Big Boards ou Mock Drafts, Spencer Jones possède deux qualités de haut niveau (shoot et défense) qui peuvent lui ouvrir les portes de la grande ligue.