La Data Team était à l’origine l’équipe de l’ombre du podcast Envergure. Chargée d’alimenter le site internet de fiches joueurs, du plus connu au plus obscur et de fouiller les conférences à la recherche de prospects moins en vue. Ceux qui pourraient, en suivant leur propre chemin, se faufiler vers la grande ligue, même pour un nombre de saisons et un rôle limité. Les déclinaisons de notre job se sont traduites par de (longs) tweets, des chroniques dans le podcast et l’année dernière un podcast dédié (Underdogs). C’est vrai que la PAC-12 n’est sûrement pas la conférence la plus obscure (Conference of Champions !) ni la moins médiatique (merci monsieur Walton) mais il est bon de mettre en lumière certains noms qui pourraient ressortir cette année ou à la draft 2023. Donc pourquoi pas ?

 

(On peut prendre cette liste comme un 5 majeur avec 2 guards, 2 (ou 3) ailiers et un intérieur)

 

Will Richardson (Oregon, 1m96 et 81kg) 11,4p / 2,6r / 2,8a et 42 %, 42 % (3), 72 % (LF)

Le guard senior a tout connu à Oregon : la main mise de Payton Pritchard (drafté par Boston) sur le guard play, le partage de la balle avec Duarte (drafté par Indiana) et Omoruyi (joueur de Dallas) et cette année l’arrivée de Young, Harmon, Guerrier et Soares par transfert. Pourtant, Richardson est constant en maintenant ses stats, ses pourcentages et de la cohérence dans le jeu des Ducks. Il sait poser le jeu et chercher ses coéquipiers ou prendre ses shoots. Il est aussi un solide shooter universitaire : au dessus de 40 % avec plus de 3 tirs par matchs sur les 3 dernières années. Il peut raisonnablement se créer un shoot ou déclencher en Catsh&Shoot. Grand pour un guard (1m96), délié mais pas un athlète, c’est un bon défenseur. Vif, il cherche constamment et intelligemment à voler des ballons. Sa constance est aussi son défaut car à 23 ans, il ne montrera pas forcément d’axe de développement. Ce n’est pas non plus un scoreur accompli comme Duarte mais on pourrait le projeter comme un remplaçant solide sur les postes de guard, un Garrett Temple bis.

À améliorer pour passer un cap : il doit prendre plus soin du ballon.

 

Dalen Terry (Arizona, 2m01 et 88kg) 5,6p / 4,1r / 4,0a et 44 %, 20 % (3), 87 % (LF)

Terry est un guard sophomore qui sortait du banc de façon erratique l’an dernier. Il avait déjà montré des flashs de ses nombreux talents : du shoot offball, de la passe et surtout de la défense sur les postes de guards. Cette année, coach Floyd l’a placé dans le 5 comme porteur de balle et initiateur offensif avec Kerr Kriisa. Vu le bilan de l’équipe (9-0) c’est un bon choix et Terry répond aux attentes de son coach avec de l’agressivité défensive continue et de l’altruisme offensif (4 passes décisives pour 0,8 balles perdues). Le jeune homme de 19 ans a réussi une première étape en entrant dans le 5, il devra maintenant franchir un nouveau cap pour devenir un véritable prospect NBA. En attaque, outre ses passes, sa longueur (2m13 d’envergure pour un arrière) lui permet de finir au cercle. Coté défense, son physique et son énergie en font un coéquipier modèle. À le voir, sourire aux lèvres après un Close-Out, un vol de ballon ou une action défensive en 1 contre 1, on comprend qu’il adore jouer pour l’équipe et faire le boulot de l’ombre. Il sait aussi être un peu « sale gosse » quand il provoque ou durcit le jeu d’Arizona (à écouter les commentaires de MG Campredon dans Planète Draft à 1:59:32 sur la défense d'Arizona).

À améliorer pour passer un cap : son handle, son shoot extérieur et quelques kilogrammes en plus pour viser un poste de 3&D sur les postes d’extérieurs et de petit ailier.

 

Tristan Da Silva (Colorado, 2m03 et 90kg) 8,3p / 3,4r / 1,9a et 46 % 26 % (3) 77 % (LF)

et

Max Abgonkpolo (USC, 2m03 et 86kg) 9,1p / 3,4r / 0,4a et 50 % 29 % (3) 53 % (LF)

Les deux ailiers ont des tailles et des morphotypes identiques. Importants dans la rotation de leurs équipes, ils amènent de la taille sur les ailes et leur progression pourraient permettre à Colorado et USC de consolider leur position dans la conférence et de se préparer pour les joutes de mars.

Tristan, le frère d’Oscar (Oscar Da Silva ex-Stanford joue maintenant à l’Alba Berlin donc en Euroleague) est un ailier sophomore longiligne. Il alterne les postes de 3 et 4 et s’est installé dans le 5 après des apparitions régulières l’année dernière. Efficace dans la zone intermédiaire en attaque, l’allemand possède un bon handle pour sa taille et s’approche facilement du cercle en drive. Son scoring est pour l’instant limité à 2 points et aux lancer franc mais son geste et sa réussite aux LF peuvent laisser espérer des progrès de loin. C’est un défenseur correct et smart sur les deux postes d’ailiers.

À améliorer pour passer un cap : plus de 3 points et d’agressivité vers le cercle.

Max, junior à USC, doit se presser. L’ailier longiligne progresse dans les minutes et dans son jeu mais un peu lentement. Le potentiel est pourtant là. Avec de la taille et du jump, Max est aussi un joueur délié capable d’attaquer le cercle. Même si son corps est encore frêle, il peut aller se frotter aux intérieurs et défendre plusieurs positions en NCAA avec ses longs bras.

À améliorer pour passer un cap : régularité à 3 points et aux lancer-francs, concentration en défense et du handle même s’il ne sera pas un créateur.

 

Spencer Jones (Stanford, 2m01 et 102kg) 7,3p / 4,3r / 1,3a et 42 % 25 % (3) 75 % (LF)

Jones est un excellent shooter à 3 points en Catsh&Shoot. Si les stats doivent s’accompagner de la vision de films (voir l’article de Benoit Lelièvre ici), le cas de Jones en est une démonstration. Lors de son année freshman, son point guard était Tyrell Terry (drafté par Dallas et porté disparu depuis), pièce centrale en attaque tant par son shoot que par son talent de distributeur. À ses cotés, le junior a connu sa meilleur saison à 3 points (43%), celle qui reflète le plus son talent. Oui, il est létal en Catsch&Shoot. Son geste est rapide et sa finition soyeuse. Le bas de son corps est très solide ce qui lui permet de shooter en sortie d’écran. Nouveauté cette année, coach Haase, lui demande de scorer poste bas. Son arrière train très solide, sa puissance et son jump lui permettent de finir au cercle. Autre point fort sa défense sur l’homme et loin du panier. Là aussi ses jambes solides font merveille. Il défend sur tous les postes au niveau universitaires et avec ses longs bras, il se mêle volontiers à la lutte aux rebonds.

Problème, il ne peut pas créer de shoots, son handle étant très limité et ne progressant que trop peu. Il dépend donc de la création des autres. C’est un des prospects le plus sûr de cette liste avec Gueye à mon avis, tant il est facile de s’imaginer qu’avec un guard play correct, il pourrait faire merveille offball et donc être un véritable 3&D dès son arrivé dans la league.

À améliorer pour passer un cap : tout sauf son shoot à 3 et sa défense on et offball.

 

Mouhamed Gueye (Washington State, 2m11 et 95kg) 7,1p / 5,9r / 0,4r et 47 % et 52 % aux LF

Le freshman, starter des Cougars, s’est rendu indispensable à son programme en seulement 10 matchs (record de 7-3). Habitué au fond de classement depuis 2 ans, Washington State a construit un 5 beaucoup plus équilibré cette année et Gueye contribue efficacement. Il est un ailier polyvalent « à la Toronto ». Il est très grand pour un ailier (2m11 et 2m26 d'envergure), fin (95kg), se déplace vite et peut driver balle en main (un peu). C’est un bonheur de le voir jouer (21 minutes de jeu en moyenne), car il trouve toujours une contribution à apporter à son équipe : du rebond (défensif et offensif), du contre (il tourne à 2 par matchs depuis 4 matchs) et des vols de balles, tout en apportant un peu de scoring. Les pourcentages aux shoots sont encore suspects mais le geste n’est pas négatif.

À améliorer pour passer un cap : du shoot et de l’adresse aux lancers-francs, le reste est déjà intéressant.

 

Pourquoi pas (la suite) : Kerr Kriisa (Arizona), KJ Simpson (Colorado) et Efe Abogidi (Washington State)