Le championnat d'Europe u18 s'est terminé par le succès de la Serbie sur l'Espagne. La France a du se contenter d'une quatrième place après une défaite contre l'Allemgane. Tour d'horizon des prospects des Bleus qui ont attiré notre attention durant ces dix jours de tournois. Des noms déjà connus de la communauté. Bilan.

Le Big Three

Tidjane Salaun - 2.05 m - 2005 - Cholet Basket
12.9 points, 4.6 rebonds et 1.9 interception de moyenne

Un des joueurs les plus attendus du tournoi. Celui qui vient de signer son premier contrat professionnel avec le Cholet Basket se devait de confirmer ses bonnes performances de l’ANGT à Patras.

En attaque, il a été intéressant dans les phases loin du ballon. En transition, il se projette rapidement vers l’avant, en phases arrêtées, il arrive souvent à se faire oublier et se démarquer puis couper vers le panier. Le guard play fait le reste. De nombreux points sont venus de cette façon. À deux points, il termine le tournoi avec une réussite de 65 %, à 24/37 au tir. Avec le ballon, s’il peut attaquer des deux mains, on a observé un joueur qui favorise ses départs en dribble sur sa droite et qui termine avec la même main. À longue distance, l’ailier de Cholet a soufflé le chaud et le froid. Passant d’un 0/6 contre Israël à 2/3 face à la Lituanie ou la Slovénie. Des points principalement sur catch-and-shoot. Il a, par flashes, montré une capacité à se créer de l’espace et son tir. Principalement via du step-back et du side-step. Pour un non spécialiste du tir, les chiffres sont corrects : 35 % de réussite (9/26) avec près de 4 tentatives par match. On note toutefois, une marge de progression aux lancers-francs. Pour un joueur de son gabarit, terminer avec 62 % n’est pas idéal (15/24). Toutefois, Tidjane Salaun a été dans ses standards de sa saison en Espoirs. Les chiffres sont sensiblement identiques : 65 % à deux points, 34 % à trois points (4 tentatives) et 62 % aux lancers-francs.

Défensivement, on a vu un joueur capable de défendre sur les trois postes extérieurs sans difficultés. Voire, même, certains postes intérieurs selon les séquences. Bonne latéralité, envergure positive et physiquement souvent au-dessus de ses adversaires. Et le plus important, il ne rechigne pas à aller défendre. Évolution à suivre durant la saison en Betclic Elite.

Mohamed Diawara - 2.04 - 2005 - Paris Basketball
7.6 points, 4.4 rebonds et 2.7 passes par match de moyenne

Utilisé au poste 4 tout au long de la compétition, le joueur du Paris Basketball s’est illustré en se muant dans un rôle de connecteur. En étant ce joueur capable de trouver la passe qui décantera le jeu de l’équipe.

On l’a vu trouver la bonne passe sur quelques phases arrêtées mais aussi en transition. Il conclut son tournoi avec près de trois passes de moyenne (2.7). Troisième de l’équipe de France dans ce domaine, derrière Théo Pichard (4.1 passes) et le duo Pietrus-Traoré (3.1 chacun). Au niveau du scoring tout est encore un peu brut mais les bases sont là. On l’a vu couper au cercle, attaquer au poste en post-up et tirer à trois points. La réussite à deux points est correcte, ce fut un peu plus compliqué à trois points malgré un 37 % de réussite (6/16 dont un 3/3 contre la Lituanie). La gestuelle est encore en téléchargement mais l’important est de le voir tenter (2 tirs primés en moyenne) et prendre confiance en son tir. Des tirs principalement en catch-and-shot mais des flashes à la création ont été aperçus.

Défensivement, par contre, il a encore montré toute sa polyvalence. Mo Diawara s’est occupé des arrières comme des intérieurs, en passant par les ailiers, avec la même facilité. La seule petite interrogation qu’on peut avoir de ce côté du terrain se trouve au niveau de la protection du cercle. À plusieurs reprises, après une défense solide au sol, il a laissé l’attaquant prendre le tir sans tenter d’aller l’embêter en l’air. Il termine le tournoi avec seulement deux contres. Cela en dit peut-être plus sur son rôle futur et avec quel pivot l’associer. À suivre.

Nolan Traoré - 1.92 - 2006 - Pôle France
8.6 points, 1.6 interception et 3.1 passes de moyenne

Dans un rôle de porteur de balle principal en sortie de banc, l’arrière de l’Insep s’est montré intéressant des deux côtés du terrain. On a pu voir ses points forts et les points sur lesquels appuyer pour le futur.

Offensivement, on a observé un premier pas rapide et un joueur capable d’accélérer dans le dribble et d’attaquer des deux mains mais avec une préférence pour le drive main gauche. Par ailleurs, il a très peu terminé au panier et quand ce fut le cas, c’était sur floater. Il a souvent évité la confrontation près du cercle pour ressortir avec une passe pour un joueur extérieur ou le coéquipier venu couper (moins de deux lancers-francs tentés par match). Il a montré une habileté à pouvoir tirer à mi-distance et de loin avec trois tentatives primées par rencontre. Des tirs en catch-and-shoot mais aussi en sortie de dribble ou après s’être créé de l’espace. Hélas, la réussite n’a pas été au rendez-vous durant le tournoi. Il termine l’événement sur un 17 % de loin à 4/23. Balle en main, on l’a vu capable de jouer le pick-and-roll mais trop peu initier pour les autres en dehors de cette phase de jeu. Moins, par rapport à ce que son rôle pouvait laisser envisager. Il comptabilise trois passes de moyenne sur le championnat. La question se pose donc sur son rôle futur. Meneur gestionnaire ou combo-guard en étant passeur fonctionnel ? Avec les départs d’Ilan Fibleuil et Théo Pichard vers la NCAA et Monaco, il devrait se retrouver dans un rôle similaire durant la saison à venir sous les couleurs du Pôle France.

Défensivement, Nolan Traoré s’est montré agressif sur l’homme. Il s’est très peu fait passer par ses adversaires directs. On note toutefois une difficulté à lire les écrans et défendre le pick-and-roll. À de nombreuses reprises il s’est manqué et pris l’écran plein tête sans jamais refaire son retard. À ce niveau de jeu, il a pu défendre sur les postes arrières et certains ailiers. Dans le futur, sa polyvalence devrait se limiter aux postes 1 et 2.

À suivre

Noa Essengué - 2.06 - 2006 - Pôle France/Ulm
10.6 points, 4.3 rebonds et 1.1 interception de moyenne

Avant de s’envoler pour l’Allemagne et Ulm, l’ancien pensionnaire du Pôle France se frottait à un autre type de compétition après un tournoi u16 l’été dernier réussi et de bons moments en N1 avec le Pôle.

Offensivement, Noa Essengue s’est retrouvé englué dans un rôle limité en sortie de banc mais à tout de même terminé deuxième scorer de l’équipe (10.6 points par match). En alternance sur les postes 4 et 3, voire 5 par petites séquences, il a souvent été cantonné à simplement poser des écrans porteurs et non-porteurs. Dans la finition, c’est en fin de chaîne qu’il a pu marquer. Il a été plus intéressant sur ses moments en transition et contre-attaques que sur les phases arrêtées. De loin, il a très peu tenté sa chance avec seulement cinq tirs primés tentés. Pour un seul réussi sur catch-and-shoot.

En défense, il a été un peu en vue. Il a été capable de défendre sur les postes d’arrières, d’ailiers et quelques postes 4 par séquences. Mobile et rapide sur les appuis, il s’est rarement fait prendre à revers et va vite dans ses reprises de positions. L’évolution sur la polyvalence, comme beaucoup, se fera au niveau de sa prise de masse et de force afin de contenir les offensives. On suivra ça du côté de l’Allemagne.

Illan Pietrus - 1.92 - 2005 - SIG Strasbourg
10.1 points, 3.1 rebonds, 3.1 passes de moyenne

Top 3 scorer de l’Équipe de France, le joueur de la SIG a fait ce qu’il s’est faire de mieux : artiller à longue distance. Meneur titulaire des Bleus, ses points principalement venus à trois points. Il a d’ailleurs très bien commencé le tournoi avant de s’éteindre un peu plus sur les matchs à élimination directe, durant lesquels il a été un peu plus agressif au panier. À trois points, il ne fait pas mieux qu’un 3/21 sur les trois derniers matchs du tournoi contre un 7/18 (39 %) en phase de groupe. Balle en moins, il a montré qu’il pouvait initier les picks. Hélas, il est très peu de fois aller au bout des phases. À la passe, on a observé un joueur plus à l’aise sur phases rapides que sur phases arrêtées. Un point à surveiller pour la suite de sa progression. Défensivement, il est toujours opposé aux postes arrières. La lecture, et la défense globale, sur les picks-and-roll sont un peu compliquées. Il rate la prise d’information et se retrouve en retard quand se développe la séquence. À surveiller durant la saison, durant laquelle des passages en Betclic Elite ne sont pas à exclure.

Amaël L'Etang - 2.15 - 2005 - Cholet Basket
2.7 points, 2 rebonds, 0.9 contre de moyenne

Après un bon passage à Patras pour l’ANGT, Amaël L’Etang était une nouvelle fois sous l’œil des observateurs. Cette fois avec l’Equipe de France.

Dans un rôle de poste 4 fuyant en sortie de banc, le joueur du Cholet Basket s’est principalement montré son potentiel en attaque. On a observé un joueur capable d’alterner les actions près puis loin du panier. Proche du panier, on voit quelqu’un pouvant poster et terminer. Le footwork est moyen mais lui permet de prendre l’avantage à ce niveau de compétition. À longue distance, il s’est principalement montré par du catch-and-shoot, soit en étant en place, soit en sortie d’écran sur du pick-and-pop (3/9 sur le tournoi – 33 %). Il a énormément posé d’écrans mais a pâti du guard play et n’a que très peu été servi. Idem sur le pick-and-roll.

Défensivement, il a montré un peu de dissuasion et du contre (main droite). De ce côté du terrain, il n’a pas montré grand-chose de plus. Il reste encore limité car il ne peut défendre que sur des joueurs peu mobiles par manque de latéralité et de coordination. Sous le panier, on est face à un joueur qui doit encore gagner en puissance pour contenir les contacts et tenir sa position.

Roman Domon - 2.03 - 2005 - BCM Gravelines Dunkerque
5.4 points, 3 rebonds, 2.3 passes de moyenne

Durant l’événement, l’arrière du BCM s’est surtout montré en attaque. On a observé un joueur capable de marquer près du panier (coupe et phases de transition) et de loin. Un peu moins sur le mi-distance. Malgré une mécanique bien à lui, avec un ballon qui part entre le torse et le menton, il est capable d’attraper-tirer et, un peu, après avoir créé de l’espace. Sa gestuelle le pénalise quand même à ce niveau car elle le ralentit. De plus, le placement des pieds est aussi un point noir. Un tour qui le limite dans sa progression et productivité, surtout si les changements n’arrivent pas. En défense, il s’est principalement occupé des joueurs arrières. Loin du ballon, on a un joueur actif sur les lignes de passe (près d’une interception de moyenne). La mobilité est un point à surveiller afin de voir si la polyvalence peut être transférée d’autres postes.

Le Banc

Killian Malaya (1.97 m - 2005) s’est retrouvé un rôle totalement différent par rapport à ce qu’il produit avec le Paris Basketball en Espoirs. En sortie, avec un peu plus de dix minutes de présence en moyenne, il n’a pas réellement su trouver son rythme durant la compétition. On note quand même deux choses : le 42 % à trois points (5/12) mais avec moins de deux tentatives par rencontre et l’activité en défense. Mais difficile de faire un vrai bilan. Idem pour son futur coéquipier, Maxim Logue (2.04 - 2005). Il s’est principalement montré par son activité aux rebonds avec 6 rebonds de moyenne, 3 en défense, 3 en attaque. Derrière, Théo Pichard (1.99 - 2005 - Monaco), Wilson Jacques (2.15 m - 2005 - Châlon-Reims) et Mathis Courbon (1.95 m - 2005 - Roanne) n’ont pas montré d‘éléments notables par rapport aux rôles dans l’équipe.