Dernière étape qualificative avant la phase finale à Berlin, l'ANGT Paris a été de bonne facture pour les joueurs tricolore. Retour sur les performaces de certains avant une nouvelle étape d'évaluation cet été lors du championnat du monde U17 et le championnat d'Europe U18.

Christopher Ebunangombe Pôle France - 1.96 m - 2007

L’absence de Nolan Traoré lui a fait du bien. On n’avait pas vu Christopher Ebunangombe jouer comme ça depuis un long moment.

À Paris, on a vu un joueur libéré, en train de faire ce qu’il sait faire. Malheureusement, le stress s’est invité dans sa finale. Une rencontre où il est complètement passé à côté (zéro point, un tir, deux passes, quatre pertes de balle). Avant ce match, le meneur avait sorti 9 points de moyenne (5/10 à trois points) accompagné de six passes et deux interceptions. Durant la phase de groupe, on a observé un joueur capable de se créer son propre tir, de marquer sur catch-and-shoot et d’initier pour les autres. La confiance était de son côté et ça se voyait du bord terrain.

Défensivement, malgré un physique encore un peu léger, on l’a vu défendre sur les postes arrières sans difficulté. Il a su être actif sur les lignes de passes, voler de nombreux ballons qui ont apporté des points sur contre-attaque. Une latéralité intéressante et une navigation entre les écrans qu’il pourra améliorer dans le temps.

Jonas Boulefaa - Pôle France - 2.04 m - 2007

Contrairement à son coéquipier Christopher Ebunangombe, ce sont les dernières confrontations de Jonas Boulefaa qui ont sauvé son tournoi. Après un 1/9 à trois points sur les deux premiers matches, il retrouve son adresse contre Gran Canaria et en finale contre l’équipe Next Generation pour compiler 11/16 à longue distance (5/8 et 6/8).

Par ailleurs, en réussite ou non, l’ailier du Pôle France n’aura jamais renié son jeu. Il a tout au long du tournoi fait ce qu’il savait faire : tirer de loin. Malgré deux premières rencontres manquées, il termine l’exercice à 48 % de loin (12/25). On note surtout un manque sur sa capacité à aller au panier et terminer (47 % sur le week-end). À Paris, ses paniers près du cercle sont surtout arrivés sur des coupes, très peu sur des drives de sa propre initiative. C’est aujourd’hui ce qui lui manque pour développer son jeu et être plus dangereux.

Hugo Facorat - Next Gen - 2.10 m - 2007

Touché en final, une place dans le cinq de la compétition s’est envolée. Tout comme le possible titre de MVP.

Après un timide championnat d’Europe U16 en 2023 en Macédoine du Nord, depuis lequel il a gagné quelques centimètres, Hugo Facorat avait l’opportunité de montrer ses progrès. Dans l’équipe Next Gen, avec son ancien coéquipier en club Jahel Trèfle, l’intérieur a soufflé le chaud le froid.

Le chaud sur le terrain avec du scoring intérieur et extérieur et avec une facilité de projection en tant que cible sur pick-and-roll et pick-and-pop. On est face à un joueur capable de tirer de loin et driver au panier par séquences. Le froid, en défense. L’attitude n’a pas toujours été maximale que ce soit on-ball ou loin du ballon. La prise d’information n’est pas présente, ni la protection de cercle alors qu’il possède tous les outils nécessaires pour être décent à ce niveau.

Prochain point d’observation cet été lors du mondial U17 ou du championnat d’Europe U18.

Jahel Trèfle - Next Gen - 2.05 m - 2007

Peu en vue alors qu’il était attendu, Jahel Trèfle s’est toutefois montré par sa capacité à être utilisé sur pick-and-roll. On a également observé un peu de tir à mi-distance, notamment sur catch-and-shot. À Paris, le Béarnais aura été efficace contre les équipes françaises (14 points contre Paris et 15 face au Pôle France), trop en retrait contre les autres (zéro point contre l’Olympiakos, 1 contre Badalone).

Cameron Houindo - Pôle France - 2.04 m - 2008

Moins en vue au niveau des statistiques que ses coéquipiers du Pôle France, Cameron Houindo est un nom à garder dans le coin de la tête.

Le corps est bien avancé au niveau de la musculation, large, épais. Dans le jeu, il y a encore du travail pour l’intérieur. À Paris, il a fait les montagnes russes. On a pu observer le joueur comme une cible de pick-and-roll et pick-and-pop. La finition au panier et à mi-distance est encore un peu faibles par rapport au possible niveau final du garçon (54 % aux tirs). Il n’aura pas tenté sa chance à longue distance, ce qu’on a pu voir en championnat U18 cette saison.

Défensivement, on est sur un joueur qui prend l’information loin du ballon et qui jaillit bien sur l’adversaire. Par ailleurs, on se retrouve avec un joueur qui bondit pour se déplacer en défense plus qu’il ne glisse. Ce qui le limite dans la reprise de position. Un détail à travailler sur les prochaines années. Il a été capable de défendre sur les intérieurs sans souci de par sa puissance sur le haut du corps.

Hugo Yimga-Moukouri - Pôle France - 2.04 m - 2008

Il a, lui aussi, profité de l’absence de Nolan Traoré. Meilleur scorer du Pôle France avec 14.5 points de moyenne, Hugo Yimga-Moukouri a été remarqué.

Offensivement, on a vu un joueur agressif vers le panier dans le scoring et aux rebonds. Sur cette phase de jeu, il a su marquer sur première et seconde chances (double saut, putback). Il a aussi montré sa capacité à marquer loin du cercle : à mi-distance et à trois points (pull-up et catch-and-shoot). Aux rebonds, il se place dans le top 3 du Pôle (4,8) et numéro un sur le rebond offensif avec 2,8 prises en moyenne.

Les pourcentages, 54 % à deux points et 40 % à trois points, sont corrects mais l’échantillon reste assez faible. Parti du jeu où il n’a tiré que dix fois en quatre matchs pour quatre paniers inscrits. Concernant le tir, il va devoir travailler sur le placement de sa main gauche. Dans sa mécanique, elle se place au-dessus du ballon, ce qui apporte moins de précision dans sa gestuelle.

Défensivement, le corps et sa taille permettent à Hugo Yimga-Moukouri d’être un plus à ce niveau de compétition. Il a été en capacité de défendre sur les postes 1 à 3, et certains 4 selon le line-up.

Nathan Soliman - Pôle France - 2.03 m - 2009

Joueur le plus jeune du tournoi, cela n’a pas empêché Nathan Soliman d’être une pièce importante dans le jeu du Pôle France (meilleur évaluation de son équipe : 16) et de terminer dans le cinq du tournoi parisien. Connu depuis un certain temps des observateurs, le Nantais effectuait se seconde grande sortie après son championnat d’Europe U16 l’été dernier, à Skopje.

Une nouvelle fois, il a montré pourquoi la bulle basket en parle de plus en plus. Utilisé en tant qu’intérieur, il a montré une certaine polyvalence avec une capacité à être dangereux près et loin du panier. Maintenant, il doit encore se développer et fixer son style et un poste. La question majeure concerne la croissance. Plusieurs signes extérieurs montrent qu’il ne pendra plus beaucoup de centimètres. Si cela se confirme, la projection sera plus limitée que prévu. Si, comme espéré, il affiche à terme entre 2.05 et 2.08 m alors la projection sera plus ouverte.

Défensivement, on a pu observer un joueur qui est monté en puissance au fil des rencontres. On l’a vu défendre sur plusieurs positions sans aucun mal. Sur les arrières, sa taille, sa latéralité et son envergure lui offrent un avantage. Il est capable d'arrêter les grands, grâce à son coprs et la puissance dégagée sur le haut du corps. Elle lui permet d’encaisser les charges et de rester en place. On peut ajouter une capacité sur le contre (1,2 de moyenne - leader statistique au Pôle France).