Sur la plus haute marche du podium après une magnifique bataille face au pays hôte, l'Espagne, cette génération de Team USA fait une nouvelle fois le plein de prospects à tous les postes. Focus sur ceux que l'on retrouvera sur les parquets NCAA dans un, deux ou trois ans.

Les jeunes pouces

Koa Peat - 2.01 m - Perry HS
9.6 points, 4.3 rebonds, 1.4 passes en 20 minutes de temps de jeu

Le plus jeune joueur du tournoi avec ses 15 ans (né en janvier 2007), Koa Peat a pourtant été dominant lors de ce championnat du monde u17. Déjà quasi NBA ready (!) par son physique, l’Américain, qui va continuer de grandir, doit encore effectuer trois saisons en high school avant d’arriver à l’université (il comptabilise déjà 13 offres dont Arizona, Kansas ou encore UCLA et Stanford).

La natif de l’Arizona est un phénomène physique de 2.01 m qui a montré de nombreuses choses sur le terrain. Koa Peat est un joueur qui ne lâche rien, qui monte vite au panier (très bon second jump), qui se projette très vite en attaque et ne mâche pas ses efforts lorsqu’il est sur le terrain. Une énergie notamment visible aux rebonds. L’arrière s’est illustré avec 4.3 prises de moyenne mais surtout avec 1.9 rebond offensif par match dans une équipe où quasiment tout le monde affiche près de 3 rebonds de moyenne.

Koa Peat a, durant le tournoi, montré qu’il pouvait scorer sur les trois niveaux. Il tient le contact près du cercle (le départ au panier et l’exécution sont encore un peu lent) mais part souvent côté gauche et sur sa main gauche, il pull-up à mi-distance et tente à trois points même si la réussite est encore en téléchargement. A Malaga, il n’a tenté que 5 trois points pour une réussite. L’arrière a, toutefois, provoqué de nombreuses fautes. C’est l’Américain avec le plus de lancers-francs tiré durant le tournoi (45% à 10/22).

En défense, le jeune extérieur s’est illustré par une bonne latéralité. Il est capable de couvrir énormément d’espace et il a rarement été en difficulté face à des joueurs qu’il dominait physiquement. Fort sur le haut du corps, il a pu contenir des intérieurs. Et son jeu de pieds est un avantage pour contenir les joueurs au périmètre.

 

Cooper Flagg - 2.01 m - Montverde Academy
9.3 points, 10 rebonds, 2.9 contres et 2.4 interception en 20 minutes de temps de jeu

Deuxième joueur de 15 ans (décembre 2006) du roster de Team USA, Cooper Flagg a lui aussi montré de nombreuses qualités sur le terrain. Comme son coéquipier, il a été nommé dans le 5 idéal du tournoi aux côtés du MVP Izan Almansa (Espagne), Lucas Langarita (Espagne) et Ilane Fibleuil (France).

Le natif du Maine est grand (2.03 m and counting), long (2.14 m d'envergure) et fluide. Un dernier élément qui saute rapidement aux yeux. L’intérieur est ultra mobile et capable de faire tout ce qu’il souhaite sur le terrain : dribbler pour éliminer, pour aller au panier et battre son vis-à-vis au poste bas. Cooper Flagg peut également tirer, notamment à trois points. Durant le tournoi, l’Américain a tenté 7 tirs longue distance pour 3 paniers inscrits (soit 43% de réussite). La passe est aussi apparue dans l’arsenal du futur joueur de Montverde Academy. Alors que ce n'était pas son rôle, il termine le championnat du monde avec 1.9 passes de moyenne (13 en sept matchs).

Une autre chose impressionnante chez lui, le rebond. Cooper Flagg peut prendre des rebonds aussi bien à deux qu’à une main. Sur le tournoi, soit sept rencontres, il n’a pas atteint les dix rebonds qu’à trois reprises (6 vs. Lituanie, 5 vs. Mali, 8 vs. Slovénie). Et un pic à 17 prises contre l’Espagne en finale. Au total, l'intérieur a gobé 70 rebonds en ayant une marque quasiment équilibré entre les rebonds offensifs (4.6) et défensif (5.4).

Défensivement, Cooper Flagg est également intéressant. Mobile et long, il peut sans souci s’occuper des intérieurs voire de certains ailiers. Il s’est également montré comme un formidable protecteur de cercle (sur jeu placé, replis défensif, weak-side). Avec une moyenne de 2.9 blocks par match, l’Américain a été intraitable en étant capable de contrer des deux mains et à deux mains.

 

Les joueurs attendus

Ian Jackson - 2.01 m - Cardinal Hayes HS
11.9 points, 4.6 rebonds, 1.7 passes et 1.4 interception en 17 minutes de temps de jeu

Recrue 5-étoiles et classé numéro deux de la génération 2024 aux Etats-Unis, Ian Jackson était l’un des joueurs attendus dans ce poster de Team USA. Un championnat du monde où il a fait figure de leader offensif en terminant meilleur scorer de son équipe avec 12 points de moyenne. Dont une pointe à 26 unités contre le Mali en phase de groupe.

Sur le terrain, la natif du Bronx s’est montré intelligent dans ses choix et ses lectures offensives mais également défensives. En attaque, on a observé de la passe, notamment pour les joueurs qui coupent au panier. Une capacité à attaquer le cercle sur phases arrêtées (avec et sans ballon) et en transition. Ian Jackson s’est aussi illustré, notamment en début de tournoi, dans le tir à longue distance avec une réussite de 45% en sept matchs (9/20).

En défense, le New-Yorkais a fait le job en prenant énormément d’information lorsqu’il défend loin du ballon. Lors de ces séquences, il conserve constamment un oeil sur le ballon et son joueur. Sur jeu placé ou encore les close-out, il tient sa position et se tourne bien pour garder l’avantage sur les adversaires.

 

Sean Stewart - 2.03 m - Windermere HS (Duke Commit)
7 points, 7 rebonds et 1.1 interception en 18 minutes de temps de jeu

Un des rares joueurs de l’équipe Américaine dont l’université est déjà connue, Sean Stewart était également attendu sur le terrain. Le futur joueur de Duke (à partir de la saison 2023/2024), a montré l’étendu de son potentiel tout au long du championnat du monde.

Annoncé à 2.03 m, l’ailier de Team USA a le profil d’un attaquant scoreur sans être un croqueur. Un scoreur sur deux niveau à l’heure actuelle, près du panier et à mi-distance. Il n’a tenté aucun tir à trois points sur l’ensemble du tournoi. Pour autant ça ne signifie pas qu’il n’y arrivera jamais puisque de nombreux long two ont été tentés. On note d’ailleurs que sa gestuelle est différente selon le spot de tir. Plus le futur Dukie est loin du panier et plus sa mécanique est complète et clean. Près du cercle, Sean Stewart à tendance à ne pas terminer son geste, ce qui rend son tir moins efficace.

Outre le tir, la panoplie offensive est déjà bien garnie. Le garçon est capable d’envoyer un jab-step pour créer l’espace et terminer au panier, d’enchaîner rapidement dès qu’il reçoit le ballon pour un tir ou un dunk ou encore d’écarter le jeu par une passe. Sean Stewart monte vite au panier et n’a pas besoin d’énormément d’élan pour dunker. Le seul hic : sa main gauche. Elle est inexistante dans son jeu. Il dribble quasiment exclusivement main droite et termine au panier de la droite (même côté gauche) ou à deux mains.

Défensivement Sean Stewart a été intéressant sans être éblouissant. Durant le tournoi il a été capable de s’occuper d’un peu près tout le monde sur le terrain sans grande difficulté du fait de son physique et de sa vitesse. On notera néanmoins de la protection de cercle avec plus d’un contre par match (1.3) et de nombreuses tentatives. A surveiller face à des athlètes d’un niveau supérieur.

 

D.J. Wagner - 1.90 m - Camden HS
9 points, 3.1 rebonds, 2.9 assists et 1.9 interception en 20 minutes de temps de jeu

Certainement le joueur le plus attendu du roster de Team USA. Le joueur classé numéro 1 de la promotion 2023 (année d’arrivée en NCAA) a fait déplacer les foules lors de ce tournoi dont John Calipari. Le coach de Kentucky s’est offert un aller-retour express à Malaga pour observer le meneur du New Jersey face au Mali (9 points, 2 rebonds, et 4 passes).

Celui qui fera son choix entre Kentucky, Louisville et Auburn, est un combo-guard avec une belle envergure. C’est d’ailleurs la défense qui a le plus impressionné lorsqu’il était sur le terrain. Vocal, actif et toujours dans l’effort, D.J. Wagner a pu défendre sur les postes un à trois sans difficulté. Il a cumulé 1.9 interception de moyenne sur ses 7 matchs. Il a volé 13 ballons au total.

En attaque, ce fut un peu compliqué pour le natif du New Jersey. Doté d’un premier pas (suivi de nombreux petits appuis ce qui le ralenti) et d’un handle moyens, il a du mal à prendre l’avantage et se créer le chemin vers le cercle sur l’ensemble de la compétition. De fait, il ne provoque pas énormément de fautes près panier pour des lancers-francs (1 par match). Le tir est théoriquement un point fort dans son jeu avec une mécanique fluide et un ballon qui part d’assez haut. La réussite n’a pas forcément été au rendez-vous avec un 4/21 (19%) à trois-points mais l’essentiel est de le voir tenter. Une réussite qui n’est pas rédhibitoire avec un 87% aux lancers-francs (7/8).

En plus du tir, la progression pourra aussi se faire au niveau de la passe (3 passes de moyenne sur le tournoi). Des offrandes principalement réalisées sur le jeu rapide. On regardera la progression lors des deux prochaines saisons, en high-school (22/23) et en NCAA (23/24).

 

Jeremy Fears - 1.85 m - La Lumiere (Michigan State Commit)
9.9 points, 4.4 passes, 2.6 rebonds et 2.1 interceptions en 20 minutes de temps de jeu

Le futur joueur de Tom Izzo à Michigan State est un nerveux. Sixième homme de l’équipe, Jeremy Fears apportait son activité et un second souffle à son équipe. C’est d’ailleurs lui qui est à l’origine du run de Team USA dans le troisième quart-temps contre l’Espagne.

Limité par sa taille pour se frayer un chemin vers le cercle mais surtout y terminer, son mètre quatre-vingt-cinq ne l’empêche en aucun cas de tirer dans tous les sens. Et ça malgré une mécanique avec deux pump comme s’il manquait un peu de puissance pour tout faire d’un seul coup. Jeremy Fears reste toutefois un scoreur naturel capable d’aller chercher ses paniers de multiples façons. Durant le tournoi, on l’a vu tirer en mouvement en sortie de dribbles, du mi-distance en pull-up et du catch-and-shoot à trois points.

Le futur Spartan se projète vite en transition et a une bonne maitrise de son corps une fois en l’air. Il sait aussi, par phases, créer pour les autres. Par séquences car, comme pas mal de ses coéquipiers, beaucoup de ses passes décisives sont arrivées sur contre-attaque. Il conclut son tournoi avec 4.4 passes de moyenne mais aussi 2.6 turnovers. 

Défensivement, on a observé un joueur actif mais capable de s’occuper uniquement de poste 1. Jeremy Fears a montré de bonnes lectures ce qui lui a permis de voler deux ballons par match durant le tournoi.

 

Les découvertes

Ron Holland - 2.03 m - Duncanville HS
11.1 points, 6.6 rebonds et 2.4 passes en 20 minutes de temps de jeu

Vu lors du championnat des Amériques u16 en 2021, le troisième larron de la promotion 2023 du roster de Team USA, Ron Holland est un joueur long, monté fin et hyper actif sur un terrain de basket. Capitaine de la sélection Américaine, le jeune Texan (juillet 2005) a terminé le tournoi en étant le deuxième joueur en terme de minute (20) et au scoring (11 points).

Ron Holland s’est distingué en étant adroit au tir longue distance. Il termine son championnat du monde avec un 8/19 à trois points (42% de réussite) soit près de trois tentatives par match. Une bonne réussite malgré une gestuelle à revoir puisqu’il a tendance à baisser son ballon avant d’enclencher son tir. Ce qui ne l’empêche pas de marquer de manières différentes. Ron Holland est capable de se créer son tir via un step-back et de scorer en catch-and-shoot.

Le Texan est également intéressant en transition et dans la coupe au cercle. Il se projette vite dans les deux cas. En Espagne, il a, aussi, provoqué de nombreuses fautes. C’est d’ailleurs le deuxième Américain avec le plus de lancers-francs tentés par match (2.4) et au total (17) mais avec une faible réussite de 60%. On notera aussi son activité aux rebonds des deux cotés du terrain (6.6 prises de moyenne sur le tournoi, 2.1 en attaque, 4.4 en défense).

Défensivement, l’animal ne lâche rien. Ultra actif, il est capable de s’occuper de l’ensemble des postes extérieurs avec la même férocité. En plus d’être bon en défense homme-à-homme, il l’est également en replis défensif avec plusieurs contre chase-down à son actif.

 

David Castillo - 1.88 m - Bartlesville HS
10.7 points, 1.9 rebonds et 2.7 passes en 21 minutes de temps de jeu

Sans doute le seul joueur avec un vrai rôle défini dans cette équipe américaine, David Castillo est un poste 1 d’1.88 m qui a débuté l’ensemble des rencontres de son équipe et qui était le principal porteur de balle aux côtés de D.J. Wagner. Mais plus que porter le gonfle, David Castillo était surtout présent pour artiller de loin.

Vous l’aurez compris, sa principale qualité est le tir. Notamment à trois points. Durant le tournoi, prenait quasiment 6 tirs (5.7) longues distances par match. Près deux fois plus que le reste des ses coéquipiers. Et la réussite fut au rendez-vous avec une efficacité de 35% (14/40). Si David Castillo a surtout marqué en catch-and-shoot à trois points, le natif de l’Oklahoma a aussi montré qu’il pouvait tirer en sortie de dribble et aller au cercle (notamment en transition) grâce à un handle correct et sa vitesse d’exécution.

La passe est présente dans son jeu mais David Castillo n’est pas encore un vrai meneur. Ses assists (2.7/match) sont essentiellement arrivées sur le jeu rapide des Etats-Unis. Un élément à surveiller sur ses prochaines saisons au lycée avant de passer le cap de la NCAA.

En défense, comme l’ensemble de ses coéquipiers, celui qui arrivera en NCAA dans deux ans, a fait le travail. Limité pas sa taille à s’occuper exclusivement des postes 1, et certains 2, cela ne l’empêche pas d’être actif sur les lignes de passes (1.6 steal/match) et efficace.

 

Moins en vue mais à surveiller

Joueurs avec le moins de temps de jeu du roster de Team, Karter Knox (frère de, oui) a fait office de belle surprise. L'arrière d'1.95 m est capable d'attraper et tirer à trois points. Dommage pour lui la réussite l'aura fuit (25% - 5/20). En défense, on l'a vu intéressant sur les replis défensifs. Son coéquipier Asa Newell aura lui été intriguant. Long, monté fin et annoncé à 2.06 m, il se projette vite au cercle, n'a pas besoin de beaucoup d’élan pour terminer en dunk et a montré un peu de shooting (catch-and-shoot et un 10/10 aux lancers). Booger Fland s'est lui illustré au tir. Capable de pull-up à mi-distance et à trois points. Il a tiré à 39 % de loin (7/18). Mais aussi intriguant à la passe avec une moyenne de 3.6 et un pic à 9 offrandes contre le Liban. Enfin, le grand Dennis Evans. Du haut de ses 2.16 m il n'a passé, au total, que 35 minutes sur le terrain. Le temps de contrer 7 tirs.