NCAA : Sept seniors à suivre pour la Draft 2024
Il y a 1 an
À l’aube d’une nouvelle saison universitaire, les yeux se posent souvent sur les nouveaux arrivants en NCAA. Ces fameux freshmen prennent souvent le devant de la scène lorsque l’on se projette sur la prochaine Draft. D’ailleurs sur les 3 dernières éditions, le nombre de freshmen draftés augmente chaque année (18 en 2021, 21 en 2022, et 21 (+ les jumeaux Thompson) en 2023). Seulement voilà, on ne compte plus les jeunes talents qui ne confirment pas leur potentiel une fois arrivé dans la grande ligue. C’est la raison pour laquelle une ou plusieurs années en plus en NCAA peuvent souvent être souvent bénéfiques, et n’empêchent en aucun cas une place à la Draft plus tard. Jetons alors un œil à ces joueurs qui ont fait le choix de s’aguerrir en côtoyant les folles ambiances universitaires.
Un senior est un joueur qui entre dans sa quatrième et dernière année en université. L'année dernière, Jaime Jaquez Jr (18), Marcus Sasser (25) ou encore Kobe Brown (30) ont été drafté au premier tour après un cursus universitaire complet. En 2022, il y eut Ochai Agbaji (14) et Andrew Nembhard (31) qui ont réalisé une saison rookie prometteuse. Trois draft en arrière, Chris Duarte (13) et Corey Kispert (15) ont été drafté fin de lottery, et on peut également mentionner Herb Jones (35) un peu plus loin. Voici donc 8 nouveaux séniors, qui tenteront d'avoir la même trajectoire :
-
Kevin McCullar (Kansas) 2m01 / 96kg :
34 matchs / 10,71 points / 7 rebonds / 2,35 passes / 2 interceptions / 30% 3P sur 30,6 minutes en moyenne par match
Kevin McCullar utilisera cette saison la possibilité d’une saison supplémentaire en NCAA liée à la saison annulée pour cause de Covid-19, et entrera donc dans sa 5ème. Arrivé à Kansas l’année dernière depuis Texas Tech juste après le titre de champion des Jayhawks, il s’est tout de suite imposé comme un titulaire indiscutable. Sa qualité première ; la défense. Tout simplement l’un des meilleurs défenseurs en NCAA, il est capable de défendre sur tout le monde au périmètre. Grâce à ses qualités physiques et athlétiques, mais aussi à son intelligence, il s’est établi comme une référence en la matière dans l’une des (ou la) meilleures conférences universitaire. Évoluant d’abord comme un big guard, il s’est logiquement décalé sur le poste 3 du fait de ses qualités premières. Pas assez à l’aise balle en main pour avoir un rôle sur le backcourt de son équipe, il peut mieux exprimer ses qualités de défenseur, d’activité loin du ballon ou encore de poseur d’écrans sur l’aile. Pour parler du côté négatif, son rôle offensif peine à s’exprimer et son tir extérieur ne présente pas de réel progrès après 4 saisons à tourner autour des 30 %. Déclaré pour la Draft 2023, il s’était finalement retiré de manière assez surprenante et débutera donc une nouvelle saison dans une équipe de Kansas qui sera une nouvelle fois un candidat au titre mais qui aura un besoin criant de menace extérieure. À lui de savoir répondre à ce besoin.
-
Matthew Murrell (Ole Miss) 1m93 / 91kg :
31 matchs / 13,97 points / 3,35 rebonds / 2,55 passes / 30% à 3P / 84% LF sur 33,2 minutes en moyenne par match
Matthew Murrell a vécu une saison très compliquée sur le plan collectif mais aussi un peu personnel. Dans une horrible équipe d’Ole Miss qui enchaînait les défaites et était au fond du classement de l’excellente SEC, il en était clairement le meilleur joueur. Cette saison le coach Chris Beard (viré de Texas pour des sombres histoires) arrive avec plusieurs joueurs pour essayer de redorer la réputation du programme. Murrell est donc logiquement resté une année de plus en NCAA pour remonter sa cote. À 38 % de loin lors de sa saison sophomore, son pourcentage a chuté pendant son année junior pour retomber à 30 % sur plus de 6 tentatives par match. Mais ne vous y trompez pas, Murrell est un sacré shooteur, la difficulté/diversité de ses shoots étant sans pareil la saison dernière d’autant qu’il est à l’aise au lancer-franc (85 %). Capable de shooter dans n’importe quelle situation, on l’imagine bien évoluer dans un rôle de scoreur off ball cette année et aussi à l’étage supérieur. Avec des épaules hyper carrées et ses grosses qualités athlétiques, il est aussi un défenseur sur l’homme très doué que l’on peut mettre sur le meilleur guard adverse sans soucis. Senior encore plutôt jeune, il arrivera à la Draft à l’âge de 22 ans. Une amélioration de son % de loin cette saison est primordiale pour rassurer les observateurs.
-
Tristan Da Silva (Colorado) 2m06 / 104kg :
35 matchs / 15,89 points / 4,80 rebonds / 1,31 passes / 39% à 3P / 49% FG sur 31 minutes en moyenne par match
Frère de Oscar Da Silva (Barca), Tristan va débuter une quatrième année à Colorado et tentera de remplir le difficile objectif de réaliser une saison encore meilleure que celle de 2022-2023. Une grosse production dans plusieurs domaines, qui reflète plutôt bien sa capacité à savoir un peu tout faire sur le terrain. Sans pour autant être impressionnant visuellement, ou avoir de qualité élite en particulier, le germano-brésilien brille par sa polyvalence des deux côtés du terrain et son aptitude à faire beaucoup de choses, et bien. Possédant un vrai bras (qu’il a su faire progresser durant son parcours universitaire) lui permettant de stretch du haut de ses 2m06, il aime tourner autour de la ligne à 3 points et attaquer les close out avec un jeu de mid-range très solide. Il est capable même de créer son shoot par moments mais également de trouver un coéquipier quand il le faut, poser le ballon au sol, défendre plusieurs positions sur l’aile, ou encore lâcher quelques contres de temps en temps. Son manque de qualités athlétiques pourra cependant le limiter dans la peinture, pour finir au cercle ou simplement être productif au rebond mais également sur sa défense lorqu’il se retrouve à plus rapide ou plus solide physiquement. Véritable couteau-suisse intelligent, capable d’évoluer dans plusieurs rôles à l’aile, il pourra certainement intéresser des franchises voulant un joueur complet et à haut plancher sans prendre un énorme risque un son choix de draft.
-
Khalif Battle (Arkansas) 1m96 / 84 :
27 matchs / 12 fois titulaires / 17,93 points / 3,56 rebonds / 1,81 passes / 35% à 3P / 90% LF sur 32,2 minutes en moyenne par match
Attention scoreur. Khalif Battle sort enfin d’une saison complète après avoir joué 18 matches en deux ans auparavant à cause de sérieuses blessures. Des blessures qui frustraient, tant les qualités offensives du joueur paraissaient impressionnantes. En sortant souvent du banc avec Temple, cela ne l’a pas empêché de finir à quasi 18 points en 32 minutes par match avec un rôle énorme pour son équipe (29 % USG). Talent offensif, capable de marquer de partout sur le terrain, il a surtout un shoot qui suscite très peu de questions, en atteste le % à 3P et sur la ligne avec des volumes conséquents. Encore un shooteur donc, qualité presque indispensable chez un senior pour se faire drafter. Transféré du côté d’Arkansas qui a décidé d’être très actif sur le marché des jeunes universitaires, il arrive dans un programme plus gros, plus ambitieux, avec plus de concurrence, et dans une conférence plus forte. On attend de voir si son rôle sera différent mais nul doute que Battle continuera à empiler les paniers. 21 points en 9 tirs tentés sur 19 minutes pour son premier match de la saison face au faible Alcorn State, il a bien démarré sa saison. Gros hic, son âge ; Khalif Battle viendra tout juste d’avoir 24 ans le jour de la Draft, ce qui est évidemment le rend malheureusement « vieux ».
-
Grant Nelson (Alabama) 2m11/104kg :
30 matchs / 17,87 points / 9,27 rebonds / 2,10 passes / 1,67 contres / 27% 3P / 58% FG sur 30,7 minutes par match en moyenne
Qu'il est dur de faire parler de soi dans les discussions Draft lorsque l'on évolue dans une petite fac, comme peut l'être par exemple les Bisons de North Dakota State. Et pourtant, Grant Nelson a réussi cette prouesse. Et on a bien cru qu'il se présenterait à la grande messe de juillet au terme de son incroyable saison, mais il retirera finalement son nom et décidera de transférer dans une autre fac mais surtout un autre univers comme peut l'être celui d'Alabama. Un programme connu pour pratiquer un beau basket ces dernières saisons, et qui n'empêchera pas le natif du Dakota du Nord de claquer 24 points, 7 rebonds et 2 contres pour son premier match. Joueur assez étrange du fait de qualités qui ne colle pas forcément à un joueur de sa taille, il est capable de poser le ballon au sol avec un handle plus que correct pour ses 2m11, et d'attaquer le cercle. Il présente d'ailleurs un impressionnant 58% au tir mais surtout 70% au cercle sans être pour autant un monstre athlétique et physique. Capable aussi de faire jouer les autres et de protéger le cercle, il faudra suivre cette saison son pourcentage de loin (car il peut être une menace ici aussi), et sa capacité à défendre de manière polyvalente face à des joueurs plus forts et plus athlétiques (surtout en SEC) que ce qu'il a pu rencontrer dans son ancienne fac. Nelson est un « must watch » cette saison et peut être l'un ou le senior avec la plus grosse cote cette saison.
-
Coleman Hawkins (Illinois) 2m08 / 104kg :
33 matchs / 9,88 points / 6,27 rebonds / 3,03 passes / 1,18 contres / 1,09 interceptions / 28% 3P sur 32,6 minutes en moyenne par match
Placé titulaire la saison dernière suite au départ de l'imposant Kofi Cockurn vers des contrées asiatiques, Coleman Hawkins a plus ou moins confirmé les qualités entre-aperçues lors de son année sophomore. Poste 5, parfois placé en 4 suivant la rotation et ce qui semble être sa position naturelle, il aime passer la plupart de son temps hors de la peinture, ce qui peut être intéressant dans une optique de spacing. Bien que capable de scorer dans la raquette, on le voit souvent derrière la ligne à trois points. Un 28% qui cache un meilleur shoot mais rendu inefficace par la difficulté des tirs tentés. Une mécanique de shoot propre mais une sélection de tirs très hasardeuse en s'essayant trop souvent en sortie de dribble ou après step-back. Mis à part ça, Hawkins est un profil très atypique qui combine des qualités de passes (17% AST), de mobilité, de polyvalence défensive, et de shoot donc. Clairement pas assez régulier pour le moment malgré une position de leader aux côtés de Terrence Shannon Jr (l'éternel « joueur à suivre ») il sera une nouvelle fois à observer cette année, où l'on attend de l'efficacité et de la constance dans une équipe d'Illinois dont il est toujours difficile d'évaluer le niveau.
-
Reece Beekman (Virginia), 1m91 / 86kg :
32 matchs / 9,50 points / 3,03 rebonds / 5,25 passes / 1,78 interceptions / 0,53 contre / 1,56 pertes de balle / 35% 3P sur 32,7 minutes en moyenne par match
Finissons par un guard au profil différent des autres prospects abordés jusqu’ici. Si Virginia s’est imposée comme l’une des meilleures défenses du pays ces dernières saisons c’est non seulement grâce à son coach Tony Bennett mais aussi grâce à son leader défensif Reece Beekman. Joueur qui brille par deux choses en particulier. La première ; la distribution. Vrai poste 1 qui préfère privilégier la passe décisive au scoring, il termine sa saison junior à 5,5 caviars pour seulement 1,56 perte de balle en moyenne. Un ratio assist/TO extrêmement propre qui témoigne de sa capacité à savoir être propre avec le ballon et de savoir faire les bons choix, ce qui est d’autant plus impressionnant du fait que Virginia joue énormément sur attaqué placée, en mangeant toujours une bonne partie du chrono. La deuxième ; la défense. Élu meilleur défenseur de sa conférence, sans trop de contestations, Beekman est un superbe défenseur toujours placé sur le meilleur extérieur adverse. Vraie teigne sur l’homme, capable de naviguer aisément autour des écrans et d’avoir des mains ultra-actives (1,78 interception par match), c’est un véritable cauchemar pour les guards adverses. Excellent loin du ballon aussi, il défend toujours très intelligemment et est précieux dans les aides défensives. Sa petite taille est sa seule ombre au tableau. Capable aussi de sanctionner de loin, sans que ce soit pour autant son domaine d’excellence, son shoot progresse. Une réussite en NBA ne paraît clairement pas impossible même si l’on connaît sa cruauté avec les meneurs de petite taille.
Mentions : Baylor Scheierman (Creighton), Dillon Jones (Weber State), Dalton Knecht (Tennessee), Terrence Shannon Jr (Illinois), Zack Austin (Pittsburgh),, Cliff Omoruyi (Rutgers), Josiah-Jordan James (Tennessee), Antonio Reeves (Kentucky), Dawson Garcia (Minnesota), Tyler Burton (Villanova), Boogie Ellis (USC), Brice Williams (Nebraska)...