Junior à Mississippi State, Iverson Molinar aura déjà près de 23 ans lorsqu’il touchera son premier ballon Wilson. Arrière annoncé à 1.91 m pour 84 kg sur la balance, il a participé a 95 matchs sous la tunique des Bulldogs. De saison en saison Iverson Molinar a pris de plus en plus d’importance dans le jeu de Mississippi State jusqu’à devenir, en 2021/2022, le leader offensif du programme.

Libéré des D.J. Stewart Jr., Reggie Perry, Robert Woodard II ou encore Tyson Carter, Iverson Molinar était, en moyenne, présent 34 minutes sur les parquets avec 17.5 points, 3.1 rebonds, 3.6 passes et 1.2 interceptions au compteur. À l’exception du rebond (3.7), chacune de ses statistiques sont en hausses par rapport à la saison 2020/2021. Toutefois, un chiffre est en chute libre : celui de la réussite à trois points. Or dans une NBA où le tir a une place prépondérante ce passage de 43.6 % (44/101) à 25.2 % (27/107) interpelle. Surtout qu’il tente plus ou moins le moins nombre de tir : 3.1 par match en 2021/2022 contre 3.4 en 2020/2021.

Alors comment expliquer un tel déclin ? L’une des explications peut-être son changement de rôle. La saison passée (2021/2022), Iverson Molinar était la première option offensive et le porteur de balle principale des Bulldogs. Il lui fallait fournir plus d’efforts pour un impact différent. Autre explication possible, le scouting adverse. Ciblé d’avantage, ses tirs étaient plus compliqués et attendus. Troisième élément, la mécanique. Plus fluide sur la saison 2020/2021, on la retrouve parasitée sur la saison suivante. Comme s’il tirait en deux temps. Un défaut qui ne l'empêche pas d'avoir une très belle réussite de 87% aux lancers-francs cette saison.

Outre sa réussite à trois-points en baisse, Iverson Molinar a une fâcheuse tendance à dribbler et terminer près du cercle avec sa main droite. Même quand il attaque le cercle côté gauche, il va terminer avec sa main droite, soit en up-and-under ou par un floater. Assez problématique pour la suite s’il n’arrive pas à modifier ça puisqu’il sera face à des joueurs d'un niveau supérieur. De plus, il est loin d’arriver à contenir le contact lorsqu’il va au panier. Il se retrouve en difficulté lorsqu’il faut éliminer le dernier défenseur près du cercle. Sur la saison passée, il marquait 64.4 % de ses tirs près du cercle (63.4 % en 2020/2021, 58.8 % en 2019/2020). Des tirs qui représentaient 32.3 % du total de ses tentatives.

Toujours en attaque, il possède déjà son go-to-move. Qu'il soit balle en main ou lorsqu'il doit se démarquer, Iverson Molinar sort un stop-and-go qu'il maitrise et qui fonctionne merveilleusement bien. Un mouvement qui lui permet en quelques millièmes de secondes d'éliminer son vis-à-vis et continuer l'action comme bon lui semble. Autrement élément intéressant, sa capacité à sortir des écrans de ses coéquipiers. À la suite de quoi il va au cercle ou tente un tir. Cela lui permet de compenser un premier pas faiblard.

Comme dit plus haut, Iverson Molinar avait beaucoup la ballon en main durant la saison. Si cela doit encore se développer, on a pu observer des flashes intéressants à l'initiation pour les autres, notamment pour ses intérieurs. Si la statistique à la passe décisive n'est pas mirobolante, elle est en progression (3.6 en 2021/2022 contre 2.3 en 2020/2021) et elle ne dit pas tout sur sa capacité à faire jouer ses coéquipiers.

Défensivement, il y a aussi des choses intéressantes. Sa défense sur l'homme est bonne, il est bas sur ses appuies et suit bien ses vis-à-vis. Même s'il a, par moment, des difficultés à contenir les joueurs un peu plus rapides, notamment quand ils arrivent lancés. Iverson Molinar a alors tendance à se faire prendre dès le premier dribble de l'adverssaire. Autre élément notable, sa capacité à s'occuper de plusieurs positions (1 à 3, voir 4 par séquences). À voir s'il pourra transporter ça en NBA face à des joueurs d'un tout autre niveau.

Elément un peu plus embétant, sa défense sur écran. À chaque écran posé par l'adversaire, Iverson Molinar se fait prendre. Il n'arrive pas à faire la bonne lecture pour éviter le poseur et se retrouve systématique en retard. Dans une NBA où le pick-and-roll/pop s'est installé, cela peut-être un problème.

L'équipe qui le sélectionnera sait ce qu'elle aura et sur quoi travailler pour optimiser le potentiel du joueur : low risk, low reward. Avec son tir, sa capacité à créer pour les autres et défendre correctement, Iverson Molinar aura certainement des minutes pour se montrer dans les prochains mois. Le contexte sera aussi déterminant. Si la concurrence est trop rude à son poste, il pourait vite disparaitre des radars. Le voir débuter sa carrière du côté de la G-League ne serait par étonnant.

Projection : second tour