Omari Moore est un joueur californien évoluant au poste de guard à l’Université de San Jose State (une des facs de Tariq Abdul-Wahad) au sud de San Francisco. Fils d’un ancien membre de l’équipe universitaire de Portland, il est natif de Pasadena (CA). Il a joué pour trois High Schools de Los Angeles avec des stats déjà intéressantes au scoring, passes et rebonds. Il s’engage avec le programme des Spartans en 2019 pour lequel il est depuis deux ans le leader. Proche de maintenir son nom à la draft en 2022, il s’est inscrit cette année et a participé au Combine.

Grand pour un arrière (1m96), doté d’une longue envergure (2m08) mais toujours un peu léger pour un senior (86kg, toutes les mesures sont extraites du NBA Draft Combine 2023), il est un athlète intéressant dans différents domaines sans être élite : il court vite (avec ou sans ballon), possède une bonne vitesse verticale et des appuis rapides en défense et en attaque.

Sa force principale depuis deux ans est son initiation offensive. C’est d’abord un excellent joueur de Drive&Kick. Manieur de ballon correct, il va vite sur son premier pas et est capable de réaccélérer dans le drive, de stopper et repartir et de changer de direction. En pleine course il prend le plus souvent la bonne décision en lâchant la balle (corner ou petite passe intérieur) ou en scorant en finissant au cercle (ça monte vite, 57 % en 222 tentatives). À noter beaucoup de pertes de balle (2,6/match) mais un ratio passes/balles perdues très correct de 1,8. Il est un des meilleurs passeurs de sa conférence depuis deux ans (30%AST) et sur le film il impressionne par la répétition des phases de création. Ce gros volume dans ce rôle explique en partie le nombre de TurnOver. Niveau technique, il utilise tout type de passe avec essentiellement sa main droite. Idem coté dribble où sa main gauche est beaucoup moins tranchante. Il peut malgré cela remonter la balle et jouer meneur de jeu (temporisation, maintien du défenseur dans le dos…) par séquence. Son haut du corps un peu frêle l’empêche de finir proprement au contact.

Coté scoring et tir, il est la force principale de son équipe (17,6 points par match) et son TS % est intéressant avec 53 %. Même avec son gros volume d’activité offensive, son USG % est de 28 % ce qui n’est pas excessif et souligne un certain altruisme. Derrière l’arc, il shoote à 34 % cette année pour 200 tirs tentés. Je n’ai pas les chiffres mais il semble plus à l’aise en Catsh&Shoot qu’il peut prendre plus loin que la ligne universitaire. Il possède quelque mooves pour PullUp et semble capable de shooter en sortie d’écran ce qui le rend versatile dans cet exercice. L’indicateur au lancer-francs est correct avec 76 % sur 128 shoots (FreeThrow Rate de 24%).

En défense, les chiffres sont un peu en baisse mais montre une bonne utilisation de sa grande envergure (2,2 stocks en 2022, 1,4 en 2023). Capable de chase down ou de couper les lignes de passes, ses appuis et sa latéralité sont très corrects. La défense OffBall est plutôt moyenne avec parfois peu de mobilité qui le mette en retard dans ses interventions : c’est peut être dû à son rôle énergivore en attaque cette année. C’est mieux en 1vs1 où les appuis sont rapides. Cependant, les passages d’écran sont peu impactés, il devra gagner en coffre du haut du corps. À noter aussi sa présence dans le top 20 des rebondeurs depuis 3 ans dans sa conférence (la Mountain West Conference qui produit chaque année des joueurs draftés).

Cela étant écrit, se pose la question du rôle dans la projection en NBA. Son maniement de balle est-il suffisant ? Son manque de PullUp en midrange n’est il pas un frein pour qu’il ait la balle entre les mains ? Avec son age, presque 23 ans le soir de la draft, il se place donc comme un sleeper du second tour dans cette draft. En plus de ses qualités évidentes, sa capacité à shooter en Catsh&Shoot et ses skills défensifs devraient lui valoir un test dans la ligue.