Yannick Nzosa est un nom connu dans le monde des prospects Internationaux depuis un ANGT à Kaunas avec la Stellazzurra Roma. Le Congolais a marqué les esprits par sa longueur et sa mobilité. Depuis, et encore plus après son départ de Rom, son développement est scruté ! Un départ effectué dans une voiture diplomatique, dans des conditions dignes d'une production Hollywoodienne, pour atterrir dans le plus grand secret à Malaga. Un scénario qui ressemble un petit peu à celui de Serge Ibaka finalement qui avait été "kidnappé" par un club espagnol alors qu'il évoluait à ... Prissé-Macon. Après avoir découvert le monde pro l'an dernier, avec des chiffres intéressants, cette année Nzosa va devoir confirmer. Pas évident quand on est utilisé comme 3e pivot derrière Micheal Eric & Ruben Guerrero.

Quelles sont les qualités évidentes de Nzosa qui lui permettent d'être régulièrement cité comme l'un des joueurs à suivre de cette cuvée internationale pour la Draft 2022 ? C'est avant tout son corps. Le combo taille / mobilité / vitesse / qualités athlétiques / wingspan est digne du joueur que tu crées en cachette sur NBA2k. Alors évidemment si ton échelle de valeur c'est Victor Wembanyama, tu pourrais dire que c'est du déjà vu mais une fois que tu as mis la French Unicorn de côté, que tu regardes Nzosa courir sur un terrain, tu comprends facilement. Quoi d'autres au programme ? Pour le moment, des gros flashs défensifs, une tendance à contrer tout ce qui bouge et à modifier les comportements des adversaires de raquette. Il gêne, il dérange, il force à faire la passe et les attaquants vont au double-pas en ayant peur du Congolais volant derrière eux. Sur l'homme, s'il n'a pas le corps pour être résistant au poste face à des gros babars. On peut parler aussi de sa capacité à gober des rebonds offensifs, de son comportement irréprochable tant sur le banc (il cheere) que sur le terrain (body language neutre), des flashs à la passe qui sont prometteurs mais pour le moment pas assez régulier et... moins évident mais il a une vraie intelligence de jeu. Ce qui, pour un joueur à son poste, à sa taille est toujours une bonne chose. 

Pour parler de la face obscure du prospect de Malaga, on pourrait déjà commencer par le tir. Si on a toujours senti que Nzosa voulait être autre chose qu'un pivot, les années passent et on ne voit pas de développement à la Kevin Durant (toutes proportions gardées ! Rangez vos couteaux, je parle uniquement de KD pour parler du fameux 7 footer qui peut gagner un duel par le dribble, qui se crée son propre tir. Le fantasme ultime). Sans tir, il est condamné à évoluer dans la raquette, mais pour le moment il n'a pas la largeur d'épaule ou la puissance pour vraiment exister face à des joueurs moins grands mais nettement plus ancrés au sol. Plus inquiétant pour un joueur de son âge, le corps est le même que l'an dernier, pas de développement musculaire. Ce qui en fait un joueur qui fuit les contacts, qui ne pose pas de vrais écrans et qui galère dès qu'il se fait bousculer. Ce qui en fait aussi un joueur entre deux positions mi 4 mi 5 mais pas vraiment 4 (pas de tirs extérieurs) et pas vraiment 5 (manque de puissance). Pour le handle, il y a des flashs, des moments où l'on se dit qu'il va pouvoir driver et gagner des duels. Vous me voyez venir ? Et oui, sans adresse extérieure, le problème est qu'on ne lui laissera pas les espaces pour lui permettre de driver. 

Peut-être pas un lottery pick mais un joueur qui mérite de l'intérêt car loin d'être un produit fini techniquement. La projection au niveau du poste en NBA est un vrai problème aujourd'hui. Le développement de la création (pour soi, pour les autres) et du tir extérieur doivent être des réponses à son manque de densité physique. A moins que les cheeseburgers et gourdes protéinées ne lui permettent de s'installer dans une raquette avec une étiquette de rim protector / rim runner.