Natif de Wichita dans le Kansas, Grant Sherfield a entamé sa carrière universitaire à Wichita State comme recrue 4 étoiles. Fils de parents travaillant dans l’éducation, il déménage au Texas et c’est une tête bien pleine, qui a reçu des distinctions académiques au lycée, qui effectuera sa première année chez les Shockers. Son premier choix universitaire était pourtant UCLA de coach Alford mais le licenciement de celui-ci avant le début de la saison 2019, pousse Sherfield à retourner dans sa ville natale pour son année freshman. Un an plus tard, en 2020, il rejoint Nevada où coach Alford, avec qui il entretient toujours une relation très forte, a repris le programme. Non qualifié pour la March Madness avec le Wolf Pack en 2021, il est cependant élu dans la All-Mountain West First Team 2020-21.

 

Meneur « bully » (85kg pour 1m88), Grant Sherfield est un fort shooter. Les chiffres ne sont pas forcément clinquants (46 % au tir à 2 points et 37 % à 3 point pour 128 tentatives) mais il faut savoir que : c’est lui qui se crée la majorité ses tirs et, au visionnage, il est le seul créateur de l’équipe. Cela donne un autre relief à ses pourcentages : il est capable de se donner des positions de shoots et il peut tirer en pull-up à différentes distances (seulement 1,6 % de ses tirs à 2 points proviennent de passes décisives). C’est une vraie plus-value dans sa projection future. Pour consolider l’idée que son tir est fiable, son pourcentage aux lancers-franc frôle les 86 % avec 6 tentatives par match (130 réussis pour 152 tentatives), du coup son True-Shooting est de 57 %. Son geste est propre, rapide et il peut le déclencher de loin et à des moments décisifs avec trois tirs de la gagne cette année.

 

Coté offensif, il y a plus. Sherfield sait attaquer le panier avec un premier pas correct mais aussi avec sa puissance. En effet il déplace ses 85kg avec facilité et à mon sens intelligence. Sans être un créateur élite, il peut passer en drive-and-kick, lire la défense pour trouver les bonnes passes et alterner entre tirer et passer dans une équipe peu garnie en scoreur. Il porte beaucoup la balle (taux d’usage de 28 %) et délivre 6 passes pour 3 pertes de balles. On peut penser qu’il pourrait devenir un second porteur de balle et poser des systèmes en NBA.

 

Coté défense, il y a eu peu à voir et donc peu à dire à Nevada. Souvent protégé dans cet aspect du jeu, il ne fait que peu d’efforts en se contentant d’orienter ses adversaires vers le deuxième rideau. Il n’a pas les dimensions d’un défenseur élite mais son buste et son agilité pourrait lui permettre d’encaisser le défi physique. Les bras sont souvent baissés et l’implication est limitée exceptée dans le money-time. À noter qu’il est capable de lire les passes et se projeter pour voler des ballons (1,6 par matchs). Enfin, le visionnage de ses prestations lors de son année à Wichita State est plus rassurante dans son implication. Sûrement délesté de charges défensives pour privilégier son poids offensifs à Nevada, on peut penser qu’avec un temps de jeu réduit et des responsabilités différentes en pro, il pourra (et devra) consacrer plus d’énergie dans le secteur défensif.

 

Pas très grand mais costaud, fort aux tirs (à 3 et en pull-up) et capable de passer la balle (donc projetable en Pick-and-Roll), quelques signes positifs en défense et annoncé candidat sérieux comme joueur de l’année dans sa conférence, Grant Sherfield a une chance de s’insérer au second tour de la draft 2022.