Brandon Boston Junior est aussi dénommé BJ Boston, et qui nous n'avons toujours pas compris pourquoi, il s'agit bel et bien de la même personne, née dans l'état de Géorgie, très tôt sur les tablettes des scouts, qui a joué dans le lycée très connu de Sierra Canyon pour sa dernière année, après quitté son état natal. Deux mètres et un centimètres sous la toise (avec chaussures) et 85 kilos sur la balance, selon le tout récent NBA Combine. Il a donc joué avec les fils de LeBron James et de Dwayne Wade, ceci ne regarde rajeunit pas. Il évoluait également avec Ziaire Williams, prospect de Stanford auquel il a parfois été comparé, car tous les deux sont longilignes avec des capacités techniques plutôt développées pour leur taille / âge. Boston est un All-American et était classé 5e du pays selon le classement agrégé de 247, derrière seulement Cade, Green, Mobley et Kuminga. Évidemment très convoité, il a choisi Kentucky pour son année en NCAA. Une saison avec beaucoup de bas (Kentucky pas qualifié pour la March Madness), quelques hauts et beaucoup de résilience pour Boston, constamment sous le feu des critiques, parfois à raison. Son père, Brandon Boston Sr, s'appelle comme lui et détient un centre de soins palliatifs en Californie (true story), mais peu d'informations circulent sur la famille, si ce n'est que Brandon a trois soeurs, une maman s'appelant Alissa, qu'il est sagittaire, et aime les barbecue wings, le dessin. Il garde constamment un dollar dans sa chaussure. Brandon Boston Jr a donc du goût, de la créativité, des lubies. Il a aussi, dans un coin de sa tête, l'image de Terrence Clarke (un top 30 prospect), son coéquipier et ami à Kentucky, mourant dans un accident de voiture, devant ses yeux, alors qu'ils revenaient d'un entraînement. Souvent, les prospects avec un supplément d'âme l'expliquent par leur soif d'égo (être le meilleur) de succès (sortir la famille de la misère). Brandon jouera pour deux suite à un deuil, ça peut compter, ou pas, mais c'est une réalité.

 

Ses forces sont ses centimètres. Boston a une taille très correcte pour un ailier NBA, d'autant qu'il possède une envergure de près de 2m10. Au lycée, il était connu pour sa création balle en main, chose rare pour son gabarit qui le plaçait de facto parmi les meilleurs prospects du pays. Il était aussi catalogué comme un shooteur en devenir malgré un 7/31 en 10 matchs de AAU (ligue supérieure au lycée). Il a d'abord complètement dévissé en NCAA (9/50 les trois premiers mois) avant de rentrer dans le rythme et d'apporter un vrai plus à l'attaque des Wildcats (21/50, c'est-à-dire 42% sur les deux derniers mois). Avec quasiment 79% aux lancers-francs, une mécanique propre malgré un manque de force sur le bas du corps, BJ, on peut le dire quasiment avec certitude, shootera correctement dès son arrivée en NBA. Il possède aussi un handle correct, bien que perfectible, et une qualité assez rare pour les joueurs de son gabarit : il ne rechigne pas au contact, le subit plus rarement qu'on ne le penserait. Malgré une année dans un collectif difficile, Boston s'en sort avec plus de passes décisives que de balles perdues. 

 

Ses faiblesses sont ses kilogrammes et sa réussite. Oui, Boston a mieux shooté à trois points sur la deuxième partie de saison. Il termine tout de même l'année avec un TS% abyssal de 44,7%, car ni sa sélection de tirs (beaucoup de longs deux points) ni sa précision (50% au cercle, 29% en "longs twos") n'étaient au rendez-vous. On peut, sans mauvaise foi, trouver à Boston des circonstances atténuantes. D'abord, il jouait pour une équipe de Kentucky au spacing compliqué et au playmaking catastrophique (le meneur, Devin Askew, est tout sauf un meneur). Subséquemment, Boston a du créer, sans être vraiment préparé à cela, car la NCAA a ses défauts mais ce n'est pas le lycée et les athlètes y sont plus denses. Boston a donc montré à la face du monde qu'il ne pouvait pas créer, à cause, notamment, de son manque de puissance. Problème, c'était son argument de vente numéro un pour être un "top 10 pick" : un joueur longiligne de plus de deux mètres capable de se créer son tir, de faire jouer les autres, bref une option n°2 ou 3 d'une équipe qui gagne, dans le meilleur des scénarios. Boston a montré un sens de l'anticipation correct, du tir en fin de saison, des prises de décision acceptables, mais pour le reste, c'est compliqué. Il ne sera pas un rookie efficace, il ne sera probablement pas un sophomore efficace, mais il reste un projet, car quand on regarde les matchs de plus près, il a su passer, faire jouer, créer. Simplement, il était trop léger pour ses responsabilités.

 

Projection : selon nous, il vaut un top 20, mais aujourd'hui certains l'attendent même drafté au 2e tour. Son stock est volatile, comme on dit dans le métier.