Le profil de Jalen Johnson porte à question dans cette cuvée 2021. Lycéen de grand talent dans le Wisconsin, Johnson a changé plusieurs fois d'établissements et n'a pas pu avoir un cursus complet et une grande expérience terrain. L'ailier avait décidé de rejoindre Duke, étant la tête d'affiche de la classe de recrutement 2020 de Coach K, avec de réelles ambitions collectives. Malheureusement, l'équipe ne marchait pas bien, Johnson a été blessé et parfois décevant ; et puis Johnson a décidé de quitter le programme, en cours de saison, afin de s'entrainer individuellement pour la Draft 2021. Si la décision a fait parler, elle pouvait s'expliquer par les soucis de blessures de l'ailier, mais elles ont aussi fait ressortir des questionnements sur son profil psychologique. Analyse du jeu d'un prospect qui divise. 

Regarder Jalen Johnson lors du peu de minutes qu'il a joué à Durham cette année, c'est d'abord voir un grand ailier capable de faire pas mal de choses balle en main. Profil de "faux lent", Johnson était capable de driver, passer et porter la balle en attaque, que ce soit sur attaques placées ou en transition ; positionné souvent en tant que poseur d'écran, on peut regretter son utilisation offensive à Duke. Johnson n'avait pas de bons créateurs à ses côtés (beaucoup de pertes de balles, faible niveau de "guard play") et a été aussi pas toujours bien utilisé : c'est dommage, car de très bons flashs de playmaking ont pu être observés. Il faisait 20% des passes décisives quand il était sur le terrain, un chiffre qui rend plus état de son influence collective que les stats brûtes. Il perdait aussi pas mal de ballons tout de même. 

La grande question autours de Jalen Johnson reste son tir. En 278mins cette année en NCAA, il a pris seulement 18 tirs à 3pts : l'adresse est bonne, mais le volume fait du tir extérieur une question. Son adresse sur les "longs 2pts" et le mid-range étaient intéressantes (quasiment 43%), ce qui rassure sur la projection du shoot. Ce que questionne certains, c'est plûtot son geste et la mécanique : il shoote les pieds dans le ciment, son tir semble parasité par un geste du poignet. Le pourcentage aux lancers-francs vient renforcer ces questions (63% sur 38 tentatives cette année). Il faudra qu'il tire pour être cet ailier de complément d'une attaque NBA et pouvoir être une menace off-ball. 

Défensivement, il a montré de belles qualités et un profil à incorporer dans plusieurs lineups. Il est bon rebondeur, bon contreur et a montré des qualités en aide. Cependant, ses limitations athlétiques se sont ressenties sur les plus petits, avec un joueur dont on ne sait réellement s'il pourrait être utilisable dans une défense en switch. J'attend surtout de le voir évoluer en NBA pour pleinement projetter son profil défensif, tellement son utilisation à Duke et les joueurs à qui il a été associé, rendaient sa tache délicate.