Après avoir « test the draft waters » l’an passé, PJ Hall est finalement revenu à Clemson y réaliser une dernière danse. À l’aube de l’année 2024, PJ est actuellement un des tout meilleurs joueurs du pays et est la pièce centrale d’une belle équipe de SEC. Après Hunter Tyson lors de la dernière draft, le programme de Caroline du Sud devrait donc connaître un deuxième pick de suite avec son intérieur talentueux.

PJ Hall, cette saison, c’est d’abord un pivot très productif statistiquement parlant. À l’heure d‘écrire ces lignes, l’intérieur remplit les boxscores de manière significative avec 18.9 PPG, 6.2 RPG, 1.9 APG, 1.0 SPG et 2.1 BPG. Le joueur porte de lourdes responsabilités offensives avec un taux d’usage de 29.5, malgré ça, il arrive à rester efficace avec plus de 60 de True Shooting %. Pour mettre cela en perspective, seules 26 saisons individuelles NCAA comptabilisent +29 USG % et 60 TS % depuis 2008. PJ Hall attire donc déjà l’œil par son profil statistique très sérieux.

Pour en venir à son jeu, son profil intrigue principalement dans le domaine offensif. Mesuré à 2m05 sans chaussures au dernier G-League Elite Camp, il est un poste 5 undersized vraiment bon shooter pour un joueur de son gabarit (109 kg). La mécanique est pure, très rapide et régulière. Il sanctionne ainsi à plus de 35 % derrière l’arc sur un très bon volume de 10 3PA/100. Sortant déjà d’une saison à 40 % et n‘étant pas loin des 80 % sur la ligne en carrière, PJ Hall est un bon shooter pour un intérieur et oblige les défenses à le respecter au-delà des 7,23m.

En plus de son shoot, PJ est un scorer intérieur efficace et est une cible importante de l’attaque de Clemson. Bon pour utiliser sa masse avec un bon footwork et une bonne patience, il sait se servir des deux mains pour s’enrouler autour des pivots adverses et ainsi finir à très haute efficacité (73 % au cercle cette saison).

N‘étant pas une menace verticale de premier ordre, il sait tout de même se montrer efficient dans un registre plus terrien pour transformer en panier ce qui arrive dans la raquette, que ce soit avec des lay-ups, des hooks, un short jumper ou même un dunk puissant si besoin car il possède une explosivité verticale non négligeable. Capable de poser la balle au sol, il peut également s’avérer intéressant sur pick-and-roll en pouvant finir des passes reçues loin du panier.

Basketteur intelligent, PJ est également un bon facilitateur de jeu pour son équipe. Il porte un taux d’usage tutoyant les 30 depuis 3 saisons maintenant et commet un nombre très correct de pertes de balle. Il peut faciliter le jeu depuis le poste et a une bonne compréhension du jeu pour reconnaître les missmatch. L’intérieur est capable de faire les lectures justes à bonne fréquence en, le tout en commettant assez peu d’erreurs.

Défensivement maintenant, le joueur possède assurément des limites qui atténueront son impact en NBA. Premièrement, il n’est pas très grand avec ses 2m07 et fera donc office de small ball 5. Il possède cependant une solide envergure (2m17) et une bonne masse qui l’aideront à essayer de tenir son rôle défensif. Deuxièmement, la mobilité latérale est aussi limitée, ses appuis sont un peu trop lourds quand il se retrouve en isolation au périmètre, il peut ainsi se faire exposer comme de nombreux intérieurs par la vitesse et les changements de directions des extérieurs adverses. Néanmoins, il y a également du bon à sortir de ce côté du terrain. PJ reste un solide protecteur de cercle, pointant à plus de 8 BLK % cette année. Il est en place défensivement, absorbe bien le contact en restant vertical et possède une belle réactivité pour venir rapidement protéger son cercle. Il montre également des mains actives lui permettant de poster un beau STL % pour un intérieur. Joueur combatif il saura se mettre au diapason pour compenser ses lacunes. Son manque de taille le met cependant également en difficulté pour lutter aux rebonds. Pouvant se faire battre faute de longueur suffisante, il affiche des métriques faibles dans ce domaine et devra augmenter engagement dans un plus petit rôle au plus haut niveau.

En NBA, on peut projeter PJ Hall comme un pivot sous taillé mais en place physiquement qui saura aller au combat et utiliser ses qualités comme sa combativité, sa capacité à protéger le cercle ainsi qu’en mettant en opposition la masse à sa disposition. Tout cela pourrait faire de lui un intérieur capable de tenir défensivement par séquence, lui permettant de mettre en avant ses qualités offensives. Son succès en NBA passera par sa capacité à montrer qu’il peut être viable en défense, tant au niveau de la mobilité que de son manque de taille. L‘équation n’est pas évidente car la combinaison de manque de taille et de mobilité est rude mais le prospect se montre tout de même très intéressant en défense au niveau NCAA. À lui de montrer qu’il saura continuer de progresser dans ce domaine pour espérer voir le parquet.

Si le pivot de Clemson qui aura 22 ans au moment de la draft possède des limitations connues, il apporte également un mélange intéressant de skills offensifs, de shooting et de combativité. Excellent cette saison, la transition vers la NBA ne coule pas de source mais elle reste possible. Par ces qualités pas si communes que cela (seulement le 12e joueur NCAA depuis 2008 à afficher un BLK % supérieur à 8 tout en prenant plus de 8 3PA/100), il peut apporter un profil recherché et intéressant à ajouter à une rotation. Non-adepte des comparaisons, il me fait cependant quelque peu penser à Daniel Theis pour évoquer un nom, vétéran respecté titillant les 20 minutes de moyenne sur près de 350 matchs NBA.

Malgré les interrogations légitimes, avec ses qualités et ce profil, PJ Hall mérite une vraie attention à l’approche de la draft, une sélection dès la fin du premier tour est envisageable pour lui qui tentera de faire monter sa cote à la March Madness avec un run des Tigers.

Projection : entre 25-45