Juan Bocca a 16 ans, il évolue à Buenos Aires dans un club nommé le Sportivo Escobar. Juan Bocca évolue au poste 2/3, en tout cas en sélection argentine puisque c'est de cela que ce rapport va parler. Bocca a été une des révélations du championnat des Amériques U16, disputé au Mexique au mois d'août, compétition lors de laquelle l'Argentine s'est hissée en finale, seulement battue par le Team USA de Dillingham, Holland, Lewis. Juan Bocca a inscrit quinze points lors de la finale, tous à trois points. Un indice, chez vous.

1m98 et 18/43 à trois points sur la compétition (42%), à 16 ans tout juste, ça vous place forcément sur la carte. Bocca a beaucoup tiré en catch and shoot, et bien. Si bien que son coach a dessiné des systèmes pour lui faire recevoir la balle après une cascade d’écran. Il n’a pas forcément bien utilisé ces écrans ni son drive derrière, mais il est capable de shooter après un dribble de décalage (dejà !). Il a aussi été adroit face à des grosses équipes (vs USA : 5/10 de loin, vs CAN : 4/8), ce qui laisse présager de belles choses. Un interstice, il déclenche vite, et souvent c'est dedans. Il lui reste à travailler sur le bas du corps pour être capable de dégainer dans des situations plus compliquées encore (arriver avec de la vitesse), mais sur ce qu'on a vu, le gainage du haut du coprs est bien présent. Du coup, il a eu le droit à son tweet de Jonathan Givony, ex-gourou de DraftExpress passé depuis à ESPN. On pense ce qu'on veut des analyses de Jon', son auditoire est important et cette mise en lumière a forcément fonctionné comme une grosse publicité pour Bocca. Dans les points positifs, on remarque aussi sa capacité à lever la tête quand il prend le rebond, il ne rechigne pas à la passe, notamment en transition.

Mais Bocca ne prend pas forcément énormément de rebonds par match (3,2, donc 6 si on rapporte à 40'), preuve de son impact athlétique très limité. Appliqué en défense, il n’aime pas beaucoup le contact, des deux côtés du terrain. Ça se traduit par des drives assez folkloriques et "très cadets France" : on sent que ce n'est pas vraiment maîtrisé. Plus le niveau de compétition augmentait, plus il a baissé de pied défensivement. S’il a été adroit face aux USA, il s’est aussi fait trouer en un-contre-un possession après possession. Pour moi son futur défensivement se dessine au poste 3, mais pour cela il lui faudra beaucoup de muscles supplémentaires. Il lui faudra aussi varier son jeu offensif pour ne pas devenir qu'un spécialiste. Mais quand on lit les interviews de Bocca, on peut déjà apercevoir les traces d'une mentalité "à l'argentine", basée sur la résilience, la haine de la défaite, l'amour de la combatitivité. Des qualités qui, si son développement se poursuit dans ce sens, l'amèneront nécessairement à travailler ses fondamentaux, à ne pas se reposer sur son profil de "franco-tirador", comme l'écrivent les médias de son pays.