Orlando Robinson Junior est l’intérieur titulaire du programme de Fresno State depuis trois ans. Le junior est devenu cette année le meilleur marqueur de la conférence Mountain West en volume et le deuxième plus prolifique en moyenne. Né à Las Vegas, c’est là qu’il commence à y jouer au basket et après une année seule année au lycée Centennial, il quitte la cité du jeu pour Los Angeles où il fréquentera deux autres lycées (Catherdral puis Midlebrooks Academy). Au terme de son année senior, il intègre les Bulldogs comme recrue 3 étoiles, préférant le campus de Fresno State plutôt que ceux de Oregon State, Georgia Tech ou encore Boise State. Tenté par la draft en 2021, il retire finalement son nom pour accomplir sa troisième année et obtient plusieurs distinction dont une place dans le meilleur cinq de sa conférence.

Physiquement Robinson est un grand intérieur listé à 2m11 (mesure avec chaussure au NBA G-League Elite Camp en 2021), 108 kg avec une envergure de 2m21. Plutôt bien coordonnée du haut du corps, il possède aussi des appuis techniques et une vitesse de pied correcte. Pas très rapide pour traverser le terrain, il possède une bonne vitesse de déplacement avec le ballon sur demi-terrain. En progression dans sa vitesse d’exécution, il est même parfois vif dans les combats au rebond et dans les finitions au cercle. Et quand son manque de puissance verticale se fait sentir (ce n’est pas un joueur hyper aérien), il est capable de compenser par sa technique.

Robinson est un prospect connu pour son apport offensif. C’est sa carte de visite et il a en plus progressé dans le domaine lors de ses trois campagnes NCAA. Au niveau statistique, deux aspects sont à remarquer sur ses années universitaires : il est en net progrès au shoot à trois points dans les pourcentages (de 22 % à 35 % de réussite) avec un volume qui augmente (de 52 tirs en première année à 105 en 2021-22). Et il y a une stabilité dans la répartition des shoots (au cercle, longs deux et trois points) sur ses trois ans avec un volume croissant. Sur les films, on voit un joueur qui possède un shoot très fluide de loin, après dribble ou aux lancers-franc. Tous ses tirs de loin sont pris en réception-tir par contre il est capable de créer son propre shoot plus près du cercle. On a pu voir du pull-up et du turn-around jump shoot mais il est plus efficace en finition au cercle. À noter qu’il provoque des fautes avec un pourcentage de réussite correct : 71% pour un volume de 225 tirs. Il est sûrement un des meilleurs intérieur-tireur de cette draft si il se présente.

Proche du cercle, c’est un intérieur très technique qui compense son manque d’explosivité par de bons mooves et de bons appuis. Le comparer à Drew Timme n’est pas exagéré. Comme pour le tir extérieur, son pourcentage de près (63 %) est en hausse malgré l’augmentation de volume (196 tirs en 2022). Capable d’attaquer en drive depuis plusieurs spots, il peut dribbler des deux mains, souvent sur sa main gauche (il est droitier) et finit de façon technique des deux mains. Très sollicité en attaque par son coach, Justin Hutson, il a aussi progressé dans la distribution : Robinson délivre 2,9 passes avec un ratio passes-pertes de balles positifs et en hausse (voir quelques passes ici) et il est capable de se sortir de situation de prise à deux. Avec un Usage Rate de 33 %, il touche souvent la balle dans un contexte d’équipe peu talentueux, excepté l’arrière Anthony Holland. Le manque de créateurs efficaces, est, je pense, une des raisons pour laquelle on le voit finir les nombreux Pick&Roll plus en Pop (au tir) qu’en Roll.

En défense, Robinson est un joueur impliqué qui utilise au mieux ses longs segments pour couvrir l’espace. Positionné sur des grands ailiers ou des pivots, il n’est pas ridicule en switch même s’il manque de mobilité latérale : ce n’est pas un athlète vertical extraordinaire mais il fait sa part de protection de cerlce (1,2 contre/match et 1 steal). Toujours combatif, impliqué et positionné, c’est un rebondeur très honnête avec 8,4 prises en moyenne.

Dernier point positif à retenir, durant ses trois années, son attitude a évolué, devenant un leader plus communicatif et attentif à ses coéquipiers.

Orlando Robinson ne sera pas un rim-runner protecteur de cercle en NBA, il n’en a pas les qualités physique. Par contre dans cette draft riche en intérieurs, il apporte un profil particulier de strech-5, technique, avec une attitude combative en défense. C’est un légitime prospect de second tour.