En Allemagne depuis deux saisons après un passage au Pôle France, Noa Essengué a aussi participé à plusieurs tournois avec les équipes de France jeunes. Fin 2024, il a fait une première apparition dans l'équipe première avec deux sélections durant la fenêtre internationale de qualification pour l'EuroBasket 2025 (Chypre x2). Un jeune joueur (décembre 2006) mais qui est déjà bien établi dans le monde professionnel. Aujourd'hui, il est prêt à franchir une nouvelle étape et découvrir la NBA.

Sur le terrain, l'ancien du Pôle France est avant tout un prospect défensif. C'est aujourd'hui son ticket d'entrée dans la ligue. On est face à un joueur grand, élancé et long, avec une envergure annoncée à 2.10 m, capable de défendre sur plusieurs positions. Face aux arrières, il possède une latéralité suffisante pour tenir les duels. Sa longueur est aussi un atout pour contenir les drives et aller chercher les ballons dans les mains des adversaires. Durant la saison, il a souvent défendu sur le porteur de balle principal. Sous le panier, il peut aussi s'occuper des intérieurs adverses mais il est moins à l'aise dans ses séquences. Son physique ne lui permet pas d'être un vrai rempart et protecteur de cercle. Annoncé aux alentours des 90 kg, il reste trop léger pour résister aux assauts des bigs. Par contre, il y a une belle évolution dans sa défense au poste où il arrive de plus en plus à limiter les avancées des adversaires qui veulent l'enfoncer pour se rapprocher du cercle.

Dans le futur, en progressant dans ces domaines défensifs, il est facile d'imaginer Noa Essengué être un très bon défenseur sur les postes arrières et ailiers outre-Atlantique par sa latéralité, sa mobilité et sa capacité à reprendre ses positions face aux porteurs de balle. Maintenant, il devra ajouter de la masse pour également défendre sur les intérieurs NBA. Avec son physique actuel, il est très difficile de le voir faire le travail face à des joueurs deux fois plus costaud que lui. Aussi, il devra améliorer sa défense loin du ballon (lectures, positionnement). Durant la saison, on a vu un joueur encore trop limité dans la prise d'information et qui perdait régulièrement son vis-à-vis des yeux qui pouvaient alors marquer en passant dans le dos.

En attaque, pas simple d'évaluer le joueur d'Ulm car il n'avait pas beaucoup le ballon entre les mains. Durant les deux saisons outre-Rhin, on a trop souvent vu un joueur uniquement dangereux et marquer en transition. Pour l'heure, Noa Essengué est un simple rim-runner et il devra capitaliser la-dessus dans la ligue Américaine pour être positif sur le terrain. Comme pour la défense, il devra prendre de la masse pour exister sur ces séquences, notamment quand il sera contesté, car son manque de puissance le désavantage trop pour terminer efficacement au panier. Un simple rim-runner au début mais si les étoiles s'alignent, l'évolution est ultra intéressante. 

Aujourd'hui, le Français reste limité un peu partout en attaque mais montre des flashes constants lors de ses matches. Très peu responsabilisé lorsqu'il est sur le parquet, il se contente de ce qu'on lui donne et va chercher ses points sur le rebond. Offensivement, malgré ce désavantage physique, il va à la bataille du rebond pour marquer sur seconde chance (un peu plus d'une prise par match en moyenne en Bundesliga, idem en EuroCup). Aussi, il marque énormément sur les lancers-francs. Il en tire près de cinq par match en championnat et plus de cinq en Europe, avec cependant une réussite aléatoire : de 68% en compétition domestique (93/137) à 73% en EuroCup (73/100). Un de ses axes de progression. Avec le premier pas, l'attaque du panier et le tir. Pour le moment, il est encore trop limité dans ces différents aspects du jeu pour réellement être dangereux. Sur le premier pas, il manque de puissance et de vitesse pour battre ses vis-à-vis. Trop souvent ses tentatives se terminent par un coup de sifflet, un tire manqué ou une perte de balle.

Du côté de l'attaque du cercle, il est capable de poser le ballon au sol et se projeter vers le panier. Seul mais aussi avec l'aide d'un écran. Néanmoins, l'échantillon est trop faible pour réllement indiquer s'il pourra se rendre au cercle de façon régulière au niveau supérieur face à des joueurs en plus physiques et rapides qu'en Allemagne et sur la scène européenne. S'il arrive à le faire, alors il sera encore plus dangereux sur ses présences sur le parquet. Idem s'il progresse dans le tir extérieur. Pour l'instant, c'est encore trop irrégulier. Il a terminé la saison avec 24% de réussite en Bundesliga (17/70) et 29% en EuroCup (10/34) sur des shoots principalement en catch-and-shoot. Un axe de progression à surveiller car sans ça il est difficile de l'imaginer avoir des minutes. 

A côté du scoring, il faudra garder un œil sur le côté connecteur. Depuis un certain temps, on observe un joueur intéressant à la passe en étant capable de trouver ses coéquipiers sur short-roll, en high-low ou par un renversement. Là encore, l'échantillon est faible mais les flashes sont présents. Et ceux-là, s'ils deviennent plus que des flashes, le rendront polyvalent offensivement et plus qu'un simple finisseur de fin de chaîne.

Aujourd'hui, on est face à un joueur dangereux en transition, actif sur le rebond et qui provoque de nombreuses fautes mais aussi en difficulté physique, avec un premier pas limité et un tir pas fiable. Mais demain, dans le bon contexte, Noa Essengué pour devenir un joueur capable d'apporter des points près du panier : secondes chances, coupes, pick-and-roll, drive, et loin par le tir à trois points. Il faudra être patient avant de tirer des conclusions : le temps qu'il s'adapte au jeu US, au rythme NBA/G-League et que le travail fasse son effet.

Projection : fin de premier tour.

Championnat d'Europe u18 (2024)

Seconde option de l'équipe derrière Nolan Traoré, le joueur d'Ulm a montré peu de progression par rapport à l'été dernier. En Finlande, l'ancien du Pôle France a terminé le tournoi avec 17 points, 7 rebonds, 3 passes, 1 contre et une interception de moyenne.

Utilisé sur les postes 4 et 5, on a observé un joueur posté sous le panier qui a provoqué de nombreuses fautes (69% de réussite - 38/55) et pouvant apporter du spacing par du tir extérieur. Sous le cercle, sa taille et son envergure l'ont bien aidé pour marquer. On note toutefois des difficultés quand il a fallu répondre au défi physique face à ses adversaires directes. Loin du cercle, le tir continue de faire son apparition par flashes mais n'est pas encore réglé. Durant l'été, il a en moyenne tenté sa chance une fois par match. Il termine avec 8% de réussite (1/12).

On note aussi de la progression au niveau de la passe. Le playmaking, comme le tir, continue de prendre de plus en plus de place dans son jeu. Une chose à surveiller la saison prochaine avec Ulm, sa deuxième saison en Allemagne.

Défensivement, on a vu un joueur dans la lignée de ses dernières performances. Le chose notée, un changement d'attitude quand les matches à élimination directe sont arrivés. On a observé un joueur beaucoup concentré dans cet aspect du jeu (idem en attaque d'ailleurs avec avec trois matches à plus de 20 points). Un joueur capable de défendre avec la même efficacité aussi bien sous le panier que sur le porteur de balle.

ANGT Dubai (Mars 2024)

Leader offensif de ULM, Noa Essengue n’a pas déçu lors de son passage à Dubaï. Vainqueur et MVP de la troisième étape ANGT, il a pu montrer pleinement l’étendu de son jeu. On l’a vu scorer, prendre des rebonds, provoquer des fautes, contrer, remonter la balle.

Pour autant, le joueur d’Ulm est loin d’être un produit fini. La marge de progression est encore importante. Le plus important va être de travailler sur le tir. Pas encore fixé, il reste un point faible de son jeu. Le point positif, il a confiance. Malgré une réussite globale moyenne à longue distance (23%), il a tout de même tenté 13 tirs primés en quatre matchs, principalement en catch-and-shoot, mais seulement trois ont apporté des points. Idem aux lancers-francs. Il a provoqué énormément de fautes pendant le tournoi mais la finalité est plus que moyenne. Il a quitté Dubai sur 43% de réussite sur la ligne (18/43). Insuffisant pour un joueur de son calibre. Il s’est montré bien efficace sous le panier avec près de 70% de réussite. Dans la peinture ou le dunker-spot, en première intention ou sur seconde chance.

Dans ce secteur du terrain, il a attrapé énormément de rebonds, aussi bien en attaque qu’en défense. Défensivement, il termine avec une moyenne de 8.5 prises. En attaque, 2.5. Une marque qui pourrait être supérieure car il n’a pas toujours été concentré dans cette partie du jeu. Sa taille et son envergure ont souvent fait la différence, plus que sa technique. Le box-out n’est pas régulier et il monte avec une seule main l’air. Des détails à régler dans le temps pour devenir encore plus dangereux dans cet aspect du jeu.

Prochain point d’évolution, cet été avec le maillot de l’Equipe de France. A Istanbul (u17) ou Tampere (u18).

Championnat d'Europe u18 (2023)

Avant de s’envoler pour l’Allemagne et Ulm, l’ancien pensionnaire du Pôle France se frottait à un autre type de compétition après un tournoi u16 l’été dernier réussi et de bons moments en N1 avec le Pôle.

Offensivement, Noa Essengue s’est retrouvé englué dans un rôle limité en sortie de banc mais à tout de même terminé deuxième scorer de l’équipe (10.6 points par match). En alternance sur les postes 4 et 3, voire 5 par petites séquences, il a souvent été cantonné à simplement poser des écrans porteurs et non-porteurs. Dans la finition, c’est en fin de chaîne qu’il a pu marquer. Il a été plus intéressant sur ses moments en transition et contre-attaques que sur les phases arrêtées. De loin, il a très peu tenté sa chance avec seulement cinq tirs primés tentés. Pour un seul réussi sur catch-and-shoot.

En défense, il a été un peu en vue. Il a été capable de défendre sur les postes d’arrières, d’ailiers et quelques postes 4 par séquences. Mobile et rapide sur les appuis, il s’est rarement fait prendre à revers et va vite dans ses reprises de positions. L’évolution sur la polyvalence, comme beaucoup, se fera au niveau de sa prise de masse et de force afin de contenir les offensives. On suivra ça du côté de l’Allemagne.

Pôle France - Saison 2022/2023

Auteur de plusieurs bonnes performances durant la saison, dont 21 points lors de la dernière rencontre de la première phase du championnat, Noa Essengue (17 ans le 18 décembre) fait son petit bonhomme de chemin avec le Pôle France avant d’aller rejoindre les rangs de l’Asvel.

Principalement utilisé aux postes trois et quatre, il n’a malheureusement pas été à son meilleur lors de ces trois rencontres. Le longiligne joueur est notamment en difficulté physiquement. Un point sur lequel on constate peu d’évolution. Sur le terrain, Noa Essengue a brillé par sa vision. Il a été intéressant sur l’avant dernière ou la dernière passe avec du in-and-out, de l’extra-passe. Le tir n’est pas encore tout à fait au point avec moins de deux tentatives longue distance par match sur la saison.

Défensivement, malgré ce déficit physique, le futur joueur de l’Asvel n’a pas peur d’aller protéger le cercle. Ses longs segments sont également une source de dissuasion importante. Un élément que l’on ne voit pas sur la feuille de stats.