L'argument de vente est limpide. Cameron Johnson mesure 2,05 et il est l'un des meilleurs shooteurs de la cuvée. Il possède une mécanique compacte, fiable, relâche la balle haut : les pourcentages suivent, pour n'en citer qu'un le 45,7% sur près de 6 tentatives par match (et même 46% sur les tirs "distance NBA" selon The Stepien). Inutile de dire qu'avec son expérience dans une fac' de renom, sa défense sur l'homme correcte, le tout dans une NBA qui vénère le spacing, Cam' Johnson a la cote. Il n'était pas le meilleur défenseur de UNC, loin s'en faut, mais il a fait le métier. Le potentiel de role player à qui on demande de shooter à tout va en attaque et de défendre correctement est là, d'autant que Cam' s'en est très bien sorti près du cercle (73%) et perd très peu de ballons.

Le problème, c'est que Johnson a quasiment l'âge d'un doctorant, et il pourrait bien d'ores et déjà être la meilleure version de lui-même. S'il a tenu la route défensivement, c'est tout à fait normal pour un joueur de 23 ans avec ses outils. Pour sa taille et son envergure, les taux d'interceptions et de contre de Johnson sont même trop bas : il ne sera jamais un défenseur qui vient protéger le cercle efficacement dans l'aide. En attaque, son handle reste limité, sa vision du jeu est correcte, sans signe de génie. Bref, l'équipe qui drafte Cam' Johnson devra acheter un produit quasi-fini et espérer qu'il améliore encore son tir, de là à devenir une menace après des longues courses et cascades d'écrans, à la manière d'un JJ Redick.