52è au classment des lycéens en 2015, Charles Matthews avait été recruté par Kentucky. Il jouait alors avec Jamaal Murray, Skal Labissière, Alex Poythress ou encore Tyler Ulis. Sans aucun shoot, sans trop de skill, il avait au fur et à mesure trouvé une place dans la rotation grâce à sa défense (et aux blessures). 

Physiquement, Matthews avait déjà tous les outils pour devenir un grand défenseur. Long (2m06 d'envergure). Mobile. Très puissant (peu défendre au postte 4). Hyper athlétique (42'' de détente, mesurée en 2016). La parfaite combinaison pour un linebacker, mais très très frustre en terme de basket. Peu utilisé, il a donc choisi de transférer et de redshirt sa saison sophomore pour rejoindre les rangs de Michigan ou il a été beaucoup mieux utilisé.

Parce qu'un joueur capable de défendre sur les postes 1 à 4, cela ne court pas les rues, et c'est très utile, en particulier en NCAA. C'est toujours son principal argument de vente qui en fait un solide prospect pour le 2nd tour de la draft, parce que s'il a tous les outils pour bien défendre, en 1 contre 1 au périmètre, au poste, au rebond, ou en aide weak-side, il a aussi la volonté de bien faire, et le niveau d'intensité nécessaire. Il faisait parti, avec DeAndre Hunter, Mattisse Thybulle, Tre Jones ou encore Yves Pons, des meilleurs défenseurs de la ligue.

Mais Matthews a aussi bien progressé. Si le shoot n'est pas encore fiable, il est passé de 41% à 65% aux lancers-francs, ce qui laisse présager qu'il peut encore progresser, malgré son âge avancé. S'il y a quatre an il refusait tout shoot ouvert, il est maintenant assez à l'aise pour tenter 3 tirs primés par match. C'était certes une demande de coach Beilein, qui apprécie le spacing, et son 30% de réussite n'est pas fantastique, mais il faut noter tout de même une nette progression. Et il y a encore moyen de faire mieux, la forme n'étant pas du tout compact et très peu efficace : le ballon part de très bas et il l'emmène très haut au dessus de sa tête.

Il ne possède pas de moves avancé, mais a suffisament de handle pour tenir un peu la balle, et possède, malgré son jeu offensif très frustre, une bonne vision du jeu. Il est très capable de porter le ballon sur pick'n roll et finir sur un drive en ligne droite grâce à sa vitesse, sa verticalité, et sa puissance.

Bref, avec Matthews, le plancher est très haut : vous avez là un joueur de tout premier plan en terme défensif, et surtout capable de switcher sur quasiment n'importe qui, ce qui en fait un joueur très intéressant pour la NBA actuelle. Et si le plafond n'est pas exceptionnel (il a 22 ans 1/2, et a encore énormément à apprendre offensivement), il semble qu'il puisse encore progresser. Avec l'intensité qu'il montre sur le terrain, on peut croire légitimement qu'il a le work ethic pour maximiser son potentiel et de grandes chances d'atteindre son plafond.

Un joueur de complément qui semble idéal pour une équipe visant une reconstruction rapide et qui cherche un joueur énergique et polyvalent.