Les grosses côtes du Draft Combine 2019
Il y a 5 ans
Le draft Combine de cette année a été très instructif et associé au G-League Combine, hyper intéressant.
Le G-League Combine a en effet permi à des joueurs un très bas sur les radars de sortir du lot, comme Terence Davis, Tacko Fall, ou encore DaQuan Jeffries. Mais il a aussi exposé des stratégies. Les meilleurs prospects de ce premier événement étant "élus" par les franchises NBA pour participer au Combine principal, la plupart ont choisi de "cacher" leurs préférences en ne sélectionnant pas les joueurs qu'ils avaient le plus apprécié. Il y a donc fort à parier que Zylan Cheatham, aux qualités athlétiques exceptionnelles, qui a été unanimement considéré comme un des meilleurs joueurs, mais non convié à la suite des festivités, est sur les big boards de nombreuses équipes pour le second tour.
Notons aussi que la plupart des meilleurs joueurs (Zion, Ja, RJ, Hunter, Garland) n'ont pas participé assez logiquement, en dehors de quelques interviews (New Orleans & Memphis pour Zion). D'autres ont décliné comme Hachimura (très étrange étant donné toutes les incertitudes qui l'entourent, et notamment son draft stock réel), mais encore Killian Tillie ou Matisse Thybulle. Concernant ce dernier, un promesse de draft pourrait être à l'ordre du jour. Peut-être Oklahoma qui aime beaucoup ce genre de profil de 0'nD ?
Les grands gagnants
Luka Samanic
On a été très durs récemment avec Luka Samanic. Trop frêle. Trop peu stable mentalement. Shoot très streaky. Trop peu mobile pour défendre au périmètre.
Si les mesures de Samanic n'ont rien d'exceptionnel, il a été comme prévu très véloce pour un joueur de sa taille, mais a aussi montré plus de verticalité que prévu. Comme quoi son souci était bien sur la physicalité et sa mentalité un peu soft. Le fait d'avoir pris quelques kilos a certainement aidé.
Sauf que... Samanic a monté lors des scrimmages une certaine volonté d'aller au contact, notamment au rebond offensif, ce qu'on avait peu vu par le passé. Son shoot est très bien rentré. Et il a même réussi à défendre par séquences sur des joueurs plus petits que lui. Tout ça en sortant d'un long voyage en avion et donc d'un bon gros jetlag.
Bref, il nous a fait mentir sur toute la ligne. Même si on a plutôt tendance à croire ce qu'on voit tout au long de l'année plutôt que ce qui se passe en 2 jours, il nous faut accepter que son potentiel est plus élevé que nous le pensions. Samanic devient un très très sérieux candidat pour le premier tour, voire les picks "early 20s". A voir comment les workouts se dérouleront.
Isaiah Roby
Nous suivions le combo-forward d'assez près, mais nous ne le mettions pas dans nos mock draft. Peut-être parce que Nebraska n'était pas l'équipe que nous suivions le plus l'année dernière. Mais Roby a montré une réelle polyvalence défensive sur les scrimmages de ce combine. Pas hyper athlétique (36'' de détente max), il a pour lui la puissance (214 livres, 3.9% de body fat) et la longueur (7'1" d'envergure) ce qui lui permet de défendre avec une belle efficacité à la fois sur les postes 3 et 4. Bon au contre, altruiste, solide au shoot sans être exceptionnel, il n'a peut-être pas un plafond énorme, mais il faut clairement l'ajouter au second tour de n'importe quelle mock draft, voire en haut de second tour : sa défense lors de cette semaine lui a permi d'inscrire son nom sur bien des tablettes.
Nassir Little
Nassir Little n'a pas participé aux scrimmages. Ses mesures étaient celles attendues, grosso merdo. C'est toujours un petit poste 4. Mais très long. Et puissant. Mais sur les shooting drills, il a été très en forme et son tir est bien rentré. Et ses interviews ont été très bonnes. Il a notamment déclaré savoir "qu'il allait jouer autour de stars, et qu'il devait faire le dirty work du mieux qu'il pouvait". Cela va rassurer de nombreuses équipes : un joueur ayant du potentiel, mais limité pour le moment, doit savoir quelle est sa place, et doit savoir se donner à fond sur des tâches ingrates le temps que le reste vienne. On ne serait pas étonné de le voir ré-apparaître dans la loterie.
Talen Horton-Tucker
On connait les défauts de THT. Il est incontrôlable : son decision-making et sa sélection de shoot est à revoir. Le handle est moyen au mieux. Le niveau de concentration va et vient. Mais on savait qu'il était très jeune (un des plus jeunes de la draft) et on devinait que ses mensurations étaient exceptionnelles. Elles ne sont pas exceptionnelles, elles sont hors-normes. Le monsieur fait 6'2.5" de hauteur sans chaussure (1m90) mais a une envergure de 7'1.25" (soit quasiment 2m17).. C'est un différentiel jamais vu auparavant. Jamais. JA-MAIS. On sait que dans le basket, ce n'est pas la taille qui compte, mais bien l'envergure au périmètre, et la hauteur des bras levés au poste (soit l'envergure et la petitesse du cou) : dans les deux cas, THT est hors-norme. Et il a la puissance pour aller avec. Et il est hyper jeune. Un des prospects les plus high-risk / high-reward de cette draft.
Charles Matthews
Défense exemplaire dans les scrimmages, sur les postes 1 à 4. Propre dans le jeu. Ce que les scouts voulaient voir. Il s'assure une place de joueur de complément, même s'il a peu de chance de devenir un starter NBA.
Tremont Waters
Le petit meneur de LSU est... petit. Mais il a montré une vraie volonté en défense, et de vrais qualités à la mène sur les scrimmages. De quoi l'envisager en back-up PG distribuant pour les scoreurs d'une seconde unit. Il ne fera certainement pas 15 ans en NBA. Mais il était à peine dans les mocks drafts, alors qu'il devient une option légitime en milieu de second tour.
Les grands "what should i think of him ?"
Brandon Clarke
Brandon Clarke n'est pas Bran The Broken. Loin s'en faut. Mais il n'est pas roi non plus. Pour un intérieur, il a été le meilleur dans quasiment toutes les catégories athlétiques, que ce soit en vitesse, en drills, ou en verticalité. Mais aussi un des plus petits... et un des plus court avec une envergure équivalente à sa taille : 2m03. Il a les dimensions d'ailiers ou de grands arrières NBA, pas le dimension d'intérieurs. Et pourtant... il a réussit à caller 4.3 contres toutes les 40 minutes en NCAA. Est-ce que les équipes NBA verront avant tout sa mobilité et sa verticalité, où s'atterderont-elles sur ses faibles dimensions ? Dur à dire. A noter que son âge ne joue pas forcément en sa faveur.
Tyler Herro & Ty Jerome
Les joueurs NBA dont l'envergure est moindre que leur taille se compte sur les doigts d'une main. Et chez les arrières c'est encore plus rare. Herro & Jerome devront travailler encore plus dur pour ne pas devenir des "boulets" défensivement, les deux arrières connus au différentiel négatif étant JJ Reddick & Jason Kapono. Mais ils ont bien d'autres qualités en terme de handle, de shooting, de vision du jeu, etc. Cela leur portera certainement préjudice en terme de côte dans 1 mois, surtout Heero qui présente un différentiel Envergure - Taille (sans chaussures) de plus de 4 centimètres, mais leur talent devrait suffir pour voir leurs noms appellés.
Kyle Guy
Tout le monde connait Kyle Guy. Et ceux qui ne le connaissent pas devrait regarder les replays de la March Madness. Body & Soul de Virginia, il a été le déclencheur permettant à son équipe de passer de "honte du March Madness 2018" à la victoire au March Madness 2019. C'est un poste 2 qui sait shooter, qui a des qualités de handle et de distribution basiques mais qui existent. C'est surtout un gamin hyper clutch. Kyle Guy a des ballz et les porte. Mais on se posait pas mal de question sur son potentiel défensif. Et il a très bien défendu lors du Combine. De quoi espérer un rôle en NBA.
Grant Williams
Sur les scrimmages, Williams a bien plu défensivement, dans les intentions et la polyvalence. Offensivement, il a été tout sauf le joueur qu'on connait en voulant planter à 3 points et en écartant trop le jeu... et en ne rentrant pas ses shoots. Williams doit accepter le rôle qui lui semble dévolu et ne pas précipiter les choses.
Nic Claxton
Claxton est immense. Long. Hyper mobile. Hyper polyvalent. Il a montré qu'il pouvait défendre au périmètre, et contrer comme peu d'intérieurs. Mais il est encore très très mince, notamment au niveau des jambes, et s'il peut handle un minimum, il est encore du côté wild. Beaucoup beaucoup BEAUCOUP de promesses, mais ne bénéficierait-il pas d'un peu plus d'expérience ? Typiquement le genre de joueur qui peut être drafté dans la lotterie ou finir 45è cette année. Two years away from being two years away, comme des Caboclo ou autres joueurs que les Raptors affectionnent... sauf qu'ils n'ont pas de pick cette année. Le jeu en vaut-il la chandelle ?
Les grands perdants / ceux qui doivent retourner en NCAA
Tous ceux en dehors du top 6 qui n'ont pas participé aux scrimmages en 5 vs 5. Chaque année, ceux qui grimpent le plus de places dans le dernier mois précédent la draft sont ceux qui ont performé sur ces événements. Ceux qui ont choisi de ne pas y participer se sont mis de facto un drapeau orange sur la tête. Un bien mauvais calcul. Mais quelques joueurs n'auront pas montré grand chose de rassurant :
Dedric Lawson
L'intérieur de Kansas aura shooté extérieur toute la sainte journée. Ce n'est pas ce qu'on lui demande. Next.
Charles Bassey
De gros problèmes de latéralité. A été défaillant en défense. Il doit faire mieux pour trouver sa place en NBA malgré une très honnête saison universitaire.
Neemias Queta
L'improbable pivot portugais sera drafté un jour. Mais peut-être pas en 2019. Pas encore assez puissant. Pas encore assez skillé. Un potentiel énorme pour ce pivot mais qui a encore beaucoup à apprendre.