NEVER AGAIN

Kyle Guy est un homme de parole, et ça n'a l'air de rien mais son histoire en dit long sur son état d'esprit, facteur continuellement sous-côté lors de la draft. En 2018, Guy faisait partie de la meilleure équipe du pays, seed 1 lors de la March Madness, et premier seed 1 de l'histoire éliminé par un seed 16, après 40 minutes de débâcle face à UMBC. Kyle Guy, un des leaders de l'équipe, avait été transparent. Kyle Guy aura du mal, mais se relèvera, embrassera l'échec (notamment en retweetant tous les chambreurs des réseaux sociaux), et, un an plus tard, triomphera.

En 2019, Kyle Guy, De'Andre Hunter, Ty Jerome ont été sacrés champions avec Virginia. L'école Tony Bennett a produit, déjà, de bons rôles players NBA (Joe Harris, Malcolm Brogdon...). Parmi ces bons élèves bien coachés, Guy est probablement celui qui transpire le plus basketball. Il aime le jeu, travaille inlassablement, progresse. Oui, il est petit pour son poste (1m89), oui il n'est pas un athlète de folie pour compenser sa taille, oui il ne peut pas jouer meneur par manque de dextérité et de vision de jeu. Pourtant, Guy est un basketteur déjà professionnel. Offensivement, il possède l'un des meilleurs tirs du pays. Presque 50% à deux points (dont 67% au cercle), 43% à trois points, 83% aux lancers-francs : ça vous pose un bonhomme. D'autant que Guy, surveillé comme le lait sur le feu, a du apprendre à bouger en filou sans la balle. Excellent dans les coupes, dans l'utilisation des écrans off-ball, il fait peser ses course sur la défense qui doit toujours avoir un oeil sur lui. Il est capable parfois de jouer le pick'n roll avec un dribble correct, il reste limité par sa taille en ce qui concerne la vision du jeu. Il connaît bien, par son travail, le système de jeu collectif et sait faire bouger le ballon pour que l'attaque reste fluide, mais il n'a pas de vision de jeu innée.

Concernant la défense, Guy est rapide, aussi bien vers l'avant que latéralement. Ça lui permet de chasser les shooteurs adverses et on peut le projeter en duel face à des meneurs backup adverses en NBA. Sa volonté et sa dureté lui permettent d'exister face à des joueurs plus grands que lui. Il sait les rotations et connaît le jeu, ce qui lui permet de compenser en partie son déficit physique. Il devra néanmoins être aligné avec un arrière de grande taille pour éviter d'être un bémol défensif. En finale NBA, Fred Van Vleet a existé grâce à sa dureté défensive et son tir malgré des dimensions physiques handicapantes. Au même âge, Guy est moins bon défenseur mais meilleur shooteur. Son éthique de travail, sa mentalité, son tir, le package devrait en toute logique le faire drafter au second tour de la draft à venir.