Jabari Dominic Walker est un ailier sophomore de l’équipe des Buffaloes de Colorado en Conference PAC12. Fils de l’ancien joueur Samaki Walker (10 ans de carrière et champion NBA avec Los Angeles en 2002), son frère Dibaji est senior à Umass et sa sœur Sakima est sophomore à Rutgers (recrue dans le top 50 nationale) tous les deux en basketball. Il est donc entouré d’une famille de sportifs de haut niveau. À la fin de son parcours en High School (13 points, 8 rebonds) à AZ Compass Prep dans l’Arizona, il s’engage comme recrue 4 étoiles dans le programme de coach Boyle. Le point d’orgue de son année de freshman est son match du premier tour du tournoi NCAA contre Georgetown : 24 points et 5/5 à 3 points avec la victoire. Il est élu dans la 1ère équipe freshman de sa conférence avec des stats projetées sur 40 minutes intrigantes et un statut de futur leader de l’équipe de Boulder.

Niveau physique, Walker mesure entre 2m03 et 2m06 pour plus de 95 kg avec une envergure approximative de 2m13. Les données ne sont pas encore fiables mais au visuel, il apparaît comme un joueur long, assez costaud avec des qualités athlétiques correctes sans être élites. Un peu comme un grand Ntilikina. Le haut du corps reste à développer sans être trop fin, il est capable d’encaisser les chocs. Sans être très rapide, il se déplace bien sur un terrain : prise de position, cut, présence aux rebonds (on en a parlé en live ici à 26:30).

Si Walker est apparu dans les Mocks (#35 du Big Board Envergure) c’est qu’il possède une qualité recherchée en pro : du shoot à 3 points pour un ailier. Lors de sa première année universitaire, sur un temps de jeu limité (14 minutes en moyenne), il affichait une moyenne de 52% à 3 points sur un volume modeste de 44 tentatives (issues d’une passe décisive 96 % du temps). De quoi entrer sur les listes de prospects à surveiller cette année. Le geste est stable, le lâcher est haut, relativement rapide et la courbe est arrondie. Walker est un shooter en Catch-n-Shoot donc, qui pour l’instant n’est pas trop efficace après mouvement. Pour son année sophomore, la gestuelle est la même mais c’est moins brillant (beaucoup moins même). Le pourcentage de loin a été divisé par deux : 26 % de réussite en 17 rencontres et 50 tentatives (plus que son volume de l’an dernier). On pourrait en conclure hâtivement que son passage dans le 5 a été une trop lourde charge pour lui mais il faut maintenant parler du contexte. Colorado a perdu son meneur et pièce principale (McKinley Wright IV, en two-way aux Timberwolves de Minnesota). Omniprésent sur le jeu et l’organisation de son équipe, il a laissé la mène de l’équipe à Barthelemy et Simpson, 2 joueurs encore très raw dans l’initiation offensive. Résultat, Walker ne bénéficie pas de Pick-n-Roll ou Pick-n-Pop propres qui pourraient lui permettre de recevoir la balle dans un fauteuil. Un de ses points forts et sa porte d’entrée principale en NBA est donc grippée, à mon avis, par un contexte d’équipe. Par séquence, le geste et la réussite sont là et cela lui permet de peser sur le jeu. À son actif, il garde une attitude positive et continue à se proposer pour recevoir les ballons après écran. Reste maintenant à ce que le ballon arrive.

Coté scoring, sa réussite proche du cercle est bonne (55%) grâce à ses prises de position et une vitesse verticale intéressante. Un peu plus loin du cercle, les longs 2 sont corrects mais le volume est faible. Walker provoque un bon volume de fautes (83 tentatives) et converti 71 % de ses lancers. Visuellement, et c’est intéressant, il joue offensivement comme on peut le projeter en NBA : joueur offball, potentiel shooter à 3 en Catch-n-Shoot et finition proche du cercle.

Deux autres qualités sont à noter : Walker est un fort rebondeur défensif universitaire avec 28 % des rebonds défensifs pris quand il est sur le terrain. Un chiffre proche des meilleurs rebondeurs de High Majors (voir l’article d’Alan Guillou sur Jaylin Williams). Très actif dans ce domaine, il privilégie la lecture du rebond et le placement plutôt que la lutte physique. En défense, il peut switcher très correctement et a montré de belles séquences contre des petits arrières. Polyvalence défensive à noter donc avec un nombre de fautes maitrisé (40 fautes en 446 minutes)

Par contre coté défensif, Walker ne produit pas un stock (steal et block) très haut. Il n’est pas un protecteur de cercle en aide. Off ball c’est un défenseur attentif avec un QI correct. Coté offensif, il n’a montré aucun élan dans la création offensive, son jeu se limite à du scoring de bout de chaîne. Il ne faut pas non plus l’attendre en drive. Ni son premier pas, ni son maniement de balle ne lui permettent de créer de l’espace ou de la distance pour aller au panier. Mais ce n’est pas un rôle qui lui sera pas demandé en NBA.

On a une image assez claire de ce que pourrait être Jabari Walker en NBA si le shoot répond aux attentes. Un 3&D valable sur le poste 4 capable de switcher en défense. Une projection qui peut lui assurer un premier tour de draft.