Il y a 5 mois
Points forts
- Scoring près du cercle
- Rebonds
- Intimidation
Décent, mais à travailler
- Passe
- Mobilité
Points faibles
- Défense loin du panier
- Shoot
- Adaptation NBA ?
Zach Edey est peut-être la grande énigme de cette cuvée. Après avoir archi dominé la NCAA pendant 2/3 ans (+ le titre de meilleur joueur universitaire deux fois d'affilée) et emmené son équipe à lui tout seul jusque en finale de la March Madness, le senior vise désormais le palier supérieur. Mais les doutes règnent sur son profil tant il paraît incompatible au rythme et au style de la NBA. Pourtant, le géant canadien est apparement destiné à être drafté au premier tour de cette Draft incertaine.
Lorsque l'on fait 2m23 sans chaussures, que l'on pèse 135 kg, avec une envergure de + de 2m40, on ne passe pas inaperçu sur un parquet, et la vie peut sembler plus facile pour mettre un ballon dans un panier situé quelques cm plus haut. Evidemment tout n'est pas aussi simple, et pourtant cette facilité se ressent très, très fortement avec Zach Edey. Véritable machine quand il est servi au poste, il sait utiliser sa taille, son physique imposant, et surtout un incroyable toucher pour marquer. 62%FG lorsque l'on prend quasiment 14 tirs par match, tout en provoquant 11 LF à chaque rencontre en moyenne (avec des arbitres très gentils parfois), c'est extrêmement impressionnant de domination. Avec en prime un hook main droite bien maîtrisé totalement indéfendable. Et bien qu'Edey ne shoote pas sur mi-distance ou à 3 points, son toucher est tel qu'on est en droit de se poser des questions sur son véritable upside à ce niveau, d'autant que 71% au LF sur un tel volume, c'est loin d'être ridicule, en plus d'un NBA Combine bluffant au tir (ça vaut ce que ça vaut). D'ailleurs la mécanique au lancer n'est pas cassée. Avec autour de 5 rebonds offensifs par match, Edey est également très précieux pour son équipe et a récupéré ou provoqué un nombre incalculable de seconde chance à son équipe. Au niveau de la passe, rien de vraiment exceptionnel surtout qu'on le sent beaucoup plus attiré par le panier car souvent servi lorsque placé au poste, mais toutefois on l'a vu régulièrement faire des ressorties de balle intéressantes pour les shooteurs (nombreux) autour de lui.
Un jeu offensif plutôt old school donc, mais les craintes des observateurs se font surtout du côté défensif, à juste titre, car sa taille de géant est tout autant sa grande force que sa grande faiblesse. Mais disons-le tout de suite, Zach Edey n'est pas un mauvais défenseur. Oui, il sera certainement ciblé, oui les équipes chercheront à le faire sortir de la raquette via pick&roll la plupart du temps, car sa mobilité sera son handicap pour défendre au large. Mais Edey a énormément progressé cette saison dans sa mobilité, notamment latérale, et du fait de sa limitation à ce niveau, il a aussi développé une défense en drop correcte. De plus, son intimidation dans la raquette est incontestable. Je me suis souvent retrouvé à me demander pourquoi les équipes adverses ne le ciblait pas plus souvent, et n'essayait pas d'avantage à lui faire faire des fautes. 1,95 fautes par rencontres, c'est moins que Donovan Clingan pour prendre exemple, alors que ce dernier joue 10 minutes de moins en moyenne. Le canadien fait tout simplement figure d'épouvantail sous le panier, et bien que sa production au contre ne se retrouve pas forcément de manière impressionnante dans les stats et ne révèle pas totalement son profil de rim protecteur, il n'y a qu'à le regarder jouer pour constater que les joueurs n'osent pas attaquer sur lui.
Les doutes sur Zach Edey son légitimes, tant le profil est atypique et semble sortir de plusieurs décennies en arrière. Mais si sa domination offensive se retranscrit en NBA, ce qui ne paraît pas impossible au vu de quelques matchs contres des intérieurs « NBA-like » et de son toucher soyeux, alors il aura ses minutes. Pas non plus le défenseur incapable auquel on peut le rattacher malgré des limitations incontestables du fait de sa taille. Edey peut offrir un angle et des schémas offensifs différents à l'équipe qui le draftera. Et vu sa cote aux USA, une place en lottery est loin d'être à exclure.