Isaiah Mobley est un intérieur titulaire de Southern California (USC) en PAC-12, junior, qui a vécu ses deux premières années dans le 5, avec 2 autres intérieurs draftés haut en NBA : Onyeka Okongwu, 6ème pick par Atlanta en 2020 et, bien sûr, Evan Mobley drafté par Cleveland n°3 en 2021. À Southern California, c’est un peu une histoire de famille puisqu’Evan est son petit frère et Eric, son père, ex-jouer NBA, est assistant-coach à USC depuis 4 ans... spécialiste du développement des intérieurs. Isaiah a toujours été sous les radars durant ses années High-School à Rancho Christian (Temacula en Californie) puisqu’il participera au McDonald All American en 2019 et sera classé dans le top 20 des prospects toujours en 2019 par 247Sports et ESPN avant son arrivée en NCAA. Rappelons qu’il s’est désinscrit de la draft 2021 malgré quelques perfs dans les Combines.

Mobley est grand, 2m08, avec un corps plutôt massif. Ses 106 kg ne sont sûrement pas entièrement dûs à ses muscles, puisque son corps n’est pas encore parfaitement dessiné (body fat de 13 % en 2021 au draft Combine). Même si Mobley n’est pas un athlète supérieur, il bouge bien avec et sans ballon dans le sens nord-sud et fait preuve de vivacité proche du panier (en attaque et défense). C’est un joueur bien coordonné du haut et du bas du corps, il maîtrise le dribble et les passes et possède un bon footwork.

Il est d’abord un attaquant intéressant car il possède plusieurs qualités recherchées chez un intérieur. Capable d’étirer le jeu avec son shoot extérieur, il est un bon shooter de Catsh&Shoot et il propose une vraie solution en Pop avec 35 % à 3 points sur 122 tirs (83 % issus d’une passe). Sans être très rapide, il est suffisamment grand et délié pour shooter sur plusieurs types de défense. Ses 40 % aux longs 2 sont propres car ils ne proviennent que très rarement d’une passe (25 % sont assistés). C’est un élément nouveau dans son jeu par rapport à son année sophomore avec aussi son scoring proche du cercle essentiellement dû à sa propre création. Capable de déborder son adversaire avec sa maîtrise balle en main, il peut attaquer le cercle et finir des deux mains avec un bon toucher. C’est un attaquant plus technique que physique ou aérien. Pour finir au scoring, on peut souligner son pourcentage bas aux lancers : 68 % pour un volume de 129 tentatives et 59 % sur trois ans. Ce que l’on voit en universitaire c’est aussi une prise de décisions offensives rapides et juste avec un taux d’usage important. Coté chiffre ça donne 22,4 % d’USG et 3,3 passes, soit 18 % d’assists et 1,8 turnovers. C’est projetable au plus haut niveau car il lit bien les renversements lors de prise à deux (donc sous pression) et pourrait être un bon passeur de Short-Roll. D’autant plus avec ses mensurations et ses 2m13 d’envergure. En NBA avec un vrai meneur qu’il n’a pas eu à USC, Mobley devrait être un joueur de seconde unit positif en attaque au shoot ou en relais.

La défense est peut être plus problématique. Mobley subit ses hanches hautes dans les déplacements latéraux, manque de puissance contre les pivots lourds et n’a pas l’explosion nécessaire pour être un protecteur de cercle élite (29 blocks cette année). Il ne génère pas beaucoup de chiffres défensifs même si au niveau universitaire, il a appris à utiliser son physique (longueur + densité) pour peser en défense. Il est un joueur qui se bat dans ce secteur et va au rebond avec presque 19 % de rebond défensif (soit 6,1 par match).

Alors pourquoi pas un rôle à la Maxi Kleber pour lui à terme : grand spot-up shooter qui apporterai une présence plus physique que dissuasive dans la raquette en défense dans un deuxième cinq. Son approche du jeu est plus adéquat pour ce rôle puisque son attitude un peu soliste en freshman a été gommée pour apparaître plus comme un leader par l’exemple en 2022. Son dernier match face à Miami en March Madness montre son abnégation et son attitude de combattant dans une partie très difficile pour les Trojans. On attend le joueur de presque 23 ans au second tour ou en 2-way contract.