Ailier remplaçant de UCLA (PAC12) cette année, Peyton Tyler Watson est né et a grandi en Californie. À la sortie du lycée de Long Beach Poly High School, il intègre le programme des Bruins comme un consensus prospect 5 étoiles. Avant son début universitaire, il participe au championnat du monde U19 en Lituanie à l’été 2021 avec l’équipe nord-américaine. Il sera champion (en finale contre la France) avec déjà un rôle de remplaçant touche à tout (voir ici). Ses stats cette année en NCAA ? 3,3 points, 2,9 rebonds, 32 % au shoot en moins de 13 minutes de temps de jeu. Suffisant pour se présenter à la draft… Oui !

Peyton Watson est un athlète moderne : il est grand (2m03 pour 90kg), rapide verticalement, horizontalement et latéralement. Il possède une vraie fluidité dans ses déplacements avec et sans ballon et c'est un athlète délié à tous les nivaux. Pour les plus anciens, il y a un peu du Plastic Man (Stacey Augmon) en lui : ses dunks et ses mooves défensifs peuvent être très spectaculaires. Les épaules sont un peu frêles mais aucun doute sur son développement musculaire à venir et son envergure est immense (2m13). Un physique qui a permis à son coach à UCLA, Mike Cronin, de le faire évoluer à tous les postes. Je ne vois aucune réserve de ce côté pour qu’il évolue sur les 3 postes de guard ou d’ailiers (3 ou 4) en pro.

Avant de parler du jeu proprement dit, évoquons le contexte. Le 5 de UCLA a été prolongé entre la demi finale NCAA 2021 et la saison 2022. Des titulaires mis en place par le coach, qui ont donné une nouvelle identité au programme et qui visaient ouvertement le Final 4 cette année. Watson ne pouvait être que remplaçant dans ce contexte. Vrai compétiteur et parfait coéquipier (comme au U19 d’ailleurs), Watson a joué le jeu et s’est donné à fond sur des minutes limitées et des apparitions aléatoires (19 minutes de jeu seulement pour les trois matchs du tournoi NCAA).

On commence par l’attaque plus pour les flashs et les séquences très prometteuses que pour les statistiques qui sont donc minces : 35 % à deux points, 26 % à trois et 68 % aux lancers sur des volumes très faibles. Balle en main, Watson possède un maniement très doux et plutôt précis. On le voit aider pour remonter la balle, driver et se créer des espaces grâce à son handle. Sa vitesse de premier pas est très bonne et il est capable de changer de vitesse en course. Malgré un temps de jeu réduit et variable (12 matchs sur 32 à moins de 10 minutes) coach Cronin n’a pas hésité à l’utiliser comme initiateur secondaire dans certains matchs. En effet, sur les séquences vues cette année, il lit bien les défenses pour délivrer des passes aux intérieurs et dans les ailes, en relais ou après drive. Son aisance athlétique et technique et son envergure lui donne le temps de la décision.

J’achète le shoot. C’est dit malgré les pourcentages bas. D’abord en Catsh&Shoot (100 % de ses 3), ou il est dans ce domaine très fluide et ne montre pas d’hésitation quand il a la position : mains prêtes, geste équilibré et lâché haut. Par flash (encore!), il crée de l’espace pour son propre shoot à 3 ou à 2 : rien à redire sur l’équilibre et la répétition du geste. Par contre ça ne rentre pas encore régulièrement, par manque de pratique en match et/ou sûrement de précipitation. Peut être que Watson est pressé de montrer trop vite ce qu’il sait ou pourrait faire. En tout cas avec du travail, il a de vrais outils pour être un fort joueur de 1vs1 et devenir un initiateur offensif.

Attention, avec toutes ses qualités, Watson est un vrai joueur d’équipe. Il ne bouffe pas la feuille et est un très bon joueur d’exécution, il l’a montré cette année à UCLA et au U19. C’est donc un joueur patient qui pourra évoluer dans un collectif en attendant de développer toutes ces qualités.

 

Ses premières minutes en pro arriveront sûrement grâce à sa défense qui peut être spectaculaire. Ses qualités physiques hors normes lui permettent de défendre en 1vs1 toutes les positions à l’université : meneur, ailiers, intérieurs, il a les outils pour s’adapter, exception faite de l’inertie pour rivaliser sur les très gros. Des qualités évidentes projetables en NBA.

Fort à l’opposé du ballon, il comprend les rotations et utilise ses longs bras pour couvrir de grandes surfaces. Et puis il monte vite en aide au cercle avec sa vitesse verticale : 19 contres pour 32 matchs avec, rappelons le, peu de minutes.

 

On peut être dérangé par le rapport entre ses statistique et une projection dans la draft 2022 mais Watson possède trop d’atouts et a montré une palette défensive et offensive trop alléchante pour qu’aucune équipe ne soit intéressée. Et pourquoi pas être un fin de premier tour car ce joueur peut devenir à terme un fort 2-way player dans la league. Un profil typique de choix de draft pour développement (un an ? deux ans ?) au sein d’une structure pro.