Partenaires et futurs adversaires : bilan du U19 en Lettonie pour Peyton Watson et Harrison Ingram
Il y a 3 ans
Partenaires avec Team USA au U19 2021, les 2 ailiers Watson et Ingram vont se retrouver adversaire en PAC 12. Seconds couteaux de team USA, ils ont eu des temps de jeu et des responsabilités variables selon l'opposition. Dans une équipe où les responsabilités offensives étaient clairement réparties entre Lofton, Ivey, Holmgren et Miles, qu’a-t-on vu et retenu des deux ailiers ?
Watson (2m01, 84kg) est un ailier longiligne (presque 2m13 d’envergure) encore léger du haut du corps, explosif et vif. Ses stats sur le tournoi : 4 points (à 34%), 3,4 rebonds, 2,7 passes, 1,1 contre et 1,4 balles perdues pour 12,4 minutes par match.
Rôle avec Team USA : remplaçant durant toute la campagne, il a été utilisé comme petit intérieur ou ailier. Malgré un temps de jeu plutôt réduit, Watson a montré ses qualités athlétiques mais pas seulement. Il a disparu de la rotation en demi-finale et finale (8 minutes de jeu cumulées).
Points forts : explosif physiquement, vif dans ses déplacements et rapide au niveau des hanches et du haut du corps. Beaucoup d’énergie et presque toujours sous contrôle.
Défense : Il a été précieux au pressing, défense très utilisée par les USA, avec une capacité à gêner le porteur de balle adverse. Très dévoué de ce coté du terrain (seulement 1 faute par match pour 12 minutes de jeu de moyenne), il a défendu sur des ailiers et des guards avec efficacité. Sa capacité à changer de direction et se retourner pour suivre les mouvements de son adversaires est impressionnante : c’est un atout intéressant combiné à sa taille pour switcher en défense. Il est aussi resté concentré off-ball. Ses longs bras lui permettent de capter des rebonds dans le trafic et, combiné à sa verticalité, il a protégé l’arceau avec efficacité : 4 contres contre la Corée et 2 contre la France. Watson a donc montré de la polyvalence et de la constance dans un domaine qui devrait être un de ses points forts.
Offensivement : Difficile de se faire une idée claire sur ses capacités offensives vu son temps de jeu pendant ce mondial. On peut retenir quelques aspects. D’abord des coups d’éclats avec des dunks tonitruants. De l’altruisme aussi, parce que peu recherché par ses guards, il n’a pas immobilisé la balle quand elle arrivait dans ses mains. Au contraire, il a cherché à fluidifier le jeu, en trouvant ses intérieurs ou en tentant quelques drive-and-kick : il finit avec 2,7 passes sur un temps de jeu réduit. Posté off-ball, il s’est déplacé dans la défense pour offrir des solutions. On l’a vu aussi porter la balle en contre attaque avec un handle correct surtout en ligne droite. Contre la Corée, il a prouvé qu’avec un temps de jeu conséquent, il pouvait scorer sans monopoliser le ballon.
Le shoot : Difficile de juger car on n’en a pas vu beaucoup : seulement 12 tentatives à 3 points et 5 lancers francs. À trois point, son geste part de haut mais était souvent un peu précipité sur ce qu’on a vu. Par contre, son geste aux lancers-francs était propre et régulier. (16 % à 3 et 80 % aux LF)
Projection à UCLA : sa polyvalence et son activité défensive ainsi que son altruisme offensif vont apporter un gros plus à UCLA. Coach Cronin a montré qu’il savait utiliser au mieux ses joueurs (rennaissance de Bernard), mettre en avant leurs qualités (Campbell et Jaquez Jr) et intégrer des joueurs (Juzang). On peut donc être très optimiste pour le développement et l’utilisation de Watson cette saison.
Pour la projection en pro, il devra développer le haut du corps encore frêle et se doter d’un shoot fiable à 3 (en vue d’un rôle de small forward).
Ailier costaud du haut et du bas du corps (2m01, 95 kg), doté de grandes mains et d’une bonne envergure (environ 2m10), il est puissant et solide physiquement. Ses stats sur le tournoi : 4,6 points (à 35%), 4,1 rebonds, 1 passe, 1,7 steals et 1,3 balles perdues pour 18 minutes par match.
Rôle : a alterné poste de titulaire et remplaçant pendant la campagne en ne comptant jamais ses efforts. De petits 4, à porteur de balle occasionnel, il a répondu à toutes les sollicitations proprement. Joueur de devoir, intègre dans son investissement et polyvalent en attaque et en défense.
Points forts : Ailier costaud au physique déjà développé, sa qualité évidente est sa polyvalence.
Défensivement : il a défendu des guards, des ailiers et des intérieurs. Son combo taille-puissance lui permet d’être à l’aise sur toutes ces positions à ce niveau. Sa vitesse latérale, son envergure (environ 2m10) et ses grandes mains le projettent comme un défenseur de bon niveau pour la suite. Toujours sous contrôle, il semble avoir confiance dans ses qualités physiques pour rester face à son adversaire dans toutes les situations. Assigné aux forts joueurs adverses (Daniels contre l’australie, Mathurin ou Houstan contre le Canada), il a parfois montré de la naïveté (voir ses aides face au Canada) : à trop vouloir aider, il a été en retard sur son adversaire à plusieurs reprises. Cependant, il a été irréprochable dans l’investissement. Off-ball, il est efficace pour couvrir son joueur et gêner les déplacements avec sa puissance. Avec 4 prises par match, c’est aussi un rebondeur sérieux qui ne rechigne pas à la lutte contre les grands.
Offensivement : souvent placé off-ball ou bien poste haut contre les défenses de zone, il s’est rendu disponible mais a manqué de tranchant dans ses déplacements. Toujours sous contrôle, on aurait aimé le voir se lâcher plus souvent dans le drive. On a été un peu frustré par son manque d’agressivité et d’explosivité verticale à la finition. Cependant, il a donné des ballons dans le rythme, produit du drive-and-kick propre et pris ses shoots ouverts même avec une réussite faiblarde (33 % pour 12 tentatives à 3). Surtout utilisé en 3 ou 4 à coté de deux arrières, il a aussi remonté le ballon sous la pression en complément des guards. Dans ce domaine, son dribble est plutôt sûr et il utilise ses deux mains. Peu responsabilisé dans le scoring, il a tenté quelques pull-up. L’équilibre était bon mais pas la réussite. Il a surtout scoré proche de l’anneau.
Le shoot : en jeu, il reste parfois collé les pieds au sol (manque de pop) comme s’il retenait son shoot et la gestuelle manque un peu de fluidité. Cependant il y a eu peu de tentatives pour juger vraiment. Le geste aux lancers-franc est plus propre mais la réussite suspecte, comme pour l’ensemble de l’équipe (61 % aux lancers-francs, 68 % pour Team USA).
Projection à Stanford : dans une équipe en reconstruction après une année galère et de nombreux départs, le profil d’Ingram est intéressant. Un point intrigant est son association avec Spencer Jones à l’aile : à priori complémentaire avec un Ingram plutôt au drive et à la création et Jones tireur élite, les deux joueurs sont clairement plus des ailiers que des guards. Leur qualité défensive est certainement un plus, on est curieux de savoir comment coach Haase (présent au U19 comme assistant de Team USA) les associera en attaque.
Pour la projection en pro, Ingram devra montrer plus d’agressivité en attaque et de régularité dans le shoot tout en progressant encore en défense.