Il y a quelques mois, avant la saison NCAA, Caleb Houstan était prévu dans le Top 15/20 de la cuvée 2022. Lycéen très talentueux à Montverde (où il était titulaire aux côtés de Cade Cunningham, Scottie Barnes, Moses Moody et Day'Ron Sharpe en 2019-2020, puis leader de l'équipe avec Jalen Duren en 2020-2021), Houstan était une énorme recrue du côté de Michigan cette année, programme qui restait sur une belle année 2020-2021. Aussi très en réussite en FIBA avec le Canada (17pts de moyenne lors du FIBA U19 l'été dernier, quasiment 22pts par matchs lors du FIBA America U16 en 2019...), Houstan arrive dans cette Draft après une année très décevante, individuellement et collectivement. À l'instar d'un B.J. Boston l'an dernier à Kentucky, le canadien a galéré à scorer efficacement et n'a pas influé sur le collectif, avec pour conséquence une côte en perte de vitesse. Comment évaluer son profil dans cette cuvée 2022 ?

Dans les catégories inférieures (lycée & FIBA), Houstan pouvait toujours shooter sur ses vis-à-vis, car il était plus grand que ses adversaires et posséde une mécanique de tir très propre et rapide. Cette arme du tir lui a permis de dominer offensivement, mais on voyait déjà un premier pas moyen et peu de qualités athlétiques pour se créer son espace. À l'étage NCAA, on a vu les limites athlétiques de l'ailier, et on a très vite compris qu'il serait surtout utilisé comme une menace loin du ballon, en spot up pour élargir le spacing de son équipe. Et cela se voit sur son profil statistique : 98% de ses tirs à 3pts sont issus d'une passe décisive (sur 169 tentatives), tandis qu'il accédait peu au cercle (seulement 71 tentatives au panier sur son année 2021-2022, un Free Throw Rate sous les 30%). Un joueur de fin de chaîne donc, un shooter aux ailes déjà spécialiste (même si il n'a tiré qu'à 35% à 3pts cette année), un joueur donc la mécanique est très fluide, sans effort et qui peut vraiment enchaîner les shoots dans les coins. Il a d'ailleurs mieux tiré sur les matchs de conférence Big Ten (39% sur 100 tentatives), ce qui est positif. Un solide shooter de plus de 2m donc, mais un joueur qui avait du mal à accéder et finir au panier, qui pouvait aider en création (il ne fait rien d'incroyable, mais il est fonctionnel).

Défensivement, sa taille est un vrai atout. Comme il n'est pas très rapide & vif, il devra surtout défendre aux ailes, et sa taille pourrait l'aider dans cette optique. Rebondeur moyen (même si les chiffres sont à nuancés par le fait qu'il jouait avec Dickinson/Diabaté), il sera sûrement décalé sur un poste 4 en NBA, dans un rôle de stretch 4, ce qui limitera ses soucis défensifs. Pas très bon latéralement, peu vertical, Houstan devra montrer qu'il peut ne pas souffrir défensivement aux ailes afin d'apporter son tir et du spacing en NBA. Un monde existe où il se mue en spécialiste du shoot extérieur aux ailes et peut tenir défensivement sur 20mins, mais aussi un monde où ses limitations athlétiques le rendent difficilement jouable en NBA.